Nostalgie d'un amoureux des bancs publics
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Nostalgie d'un amoureux des bancs publics
Je n'entendais plus un traître mot de mon prof de maths. Depuis le dernier rang, à ma place habituelle côté fenêtre, je ne cessais de l'épier. La tête inclinée sur son cahier, sa chevelure brune détachée en caressait les pages. Lorsqu'elle la replaçait derrière son oreille, elle faisait réapparaître son visage de déesse. Hypnotisé. Possédé. Je m'efforçais de faire croire à M. Oliveira que je buvais ses paroles au sujet des fonctions affines. Dès qu'il avait le dos tourné, je la contemplais. Malgré son acné, c'était la plus belle fille de la classe. Chaque jour, il me fallait supporter les coups d’œils licencieux de mes camarades sur ses formes. Parfois, j'usais du poing. Mais depuis que j'avais frôlé l'exclusion, Amandine m'avait supplié de calmer mes ardeurs. Empêcher les autres garçons de la lorgner était un combat perdu d'avance. Difficile à avaler.
La sonnerie retentit. Tout le monde rangea ses affaires rapidement avant de s'envoler vers la sortie. 16 h 30. Fin des cours. Amandine resta dans la classe pour poser ses traditionnelles questions au prof. Pour ma part, j'avais déjà regagné le couloir, adossé au mur. Cinq minutes plus tard, elle ressortit et nous nous dirigeâmes, côte à côte, vers le rez-de-chaussée, tout silence gardé. Nous n'avions pas besoin de parler. Nous savions. Une fois en dehors de l'enceinte, nous pressâmes le pas pour gagner l'entrée du parc, à un quart d'heure de marche du lycée.
À notre arrivée en vue de notre banc fétiche, entouré de buissons, et recouvert de notre séculaire saule pleureur, les sacs volèrent dans l'herbe. J'ouvris les bras pour l'accueillir. Poitrine contre poitrine, nous nous étreignîmes langoureusement. Nos papilles révélaient leurs secrets respectifs, entre deux mordillements de lippe. Hélas, aujourd'hui, en dépit de nos brasiers intérieurs, nous ne pourrions prétendre à rien de plus. Nous attendions le moment propice, l'endroit idéal pour le faire. Notre première fois à tous les deux. Nous en rêvions mais n'avions pas encore pu réunir de conditions décentes pour sacrifier notre virginité. L'amour dans les toilettes ? Jamais. Alors nous nous réfugiions près du bassin, sous les regards indiscrets des canards et des passants.
Les secondes s'égrenaient sur nos bouches accolées. Mes mains attrapaient les côtés de son cou pour ajouter au romantisme de la scène. Elle me poussa sur le banc, me forçant à m'asseoir pour me chevaucher. Quelle adorable torture. Je sentais son envie. Elle, la mienne. Et nous l'attisions désespéramment dans ce parc. Puis ses lèvres glissèrent sur mon lobe d'oreille tandis que mes paumes chutaient, insatiables, sur ses fesses, ondulant au rythme de ses va-et-vient. Nous nous étions promis d'éviter les suçons. Mon cœur battait la chamade. Nous avions beau avoir conscience que rien n'allait suivre ces préliminaires gentillets, le désir annihilait toute résistance. Et nous restions ainsi, à nous bécoter sur ce banc, jusqu'à 17 h 30, avant de repartir chacun chez nous. Ce soir encore, nos dessous porteraient les traces de notre déraison.
La sonnerie retentit. Tout le monde rangea ses affaires rapidement avant de s'envoler vers la sortie. 16 h 30. Fin des cours. Amandine resta dans la classe pour poser ses traditionnelles questions au prof. Pour ma part, j'avais déjà regagné le couloir, adossé au mur. Cinq minutes plus tard, elle ressortit et nous nous dirigeâmes, côte à côte, vers le rez-de-chaussée, tout silence gardé. Nous n'avions pas besoin de parler. Nous savions. Une fois en dehors de l'enceinte, nous pressâmes le pas pour gagner l'entrée du parc, à un quart d'heure de marche du lycée.
À notre arrivée en vue de notre banc fétiche, entouré de buissons, et recouvert de notre séculaire saule pleureur, les sacs volèrent dans l'herbe. J'ouvris les bras pour l'accueillir. Poitrine contre poitrine, nous nous étreignîmes langoureusement. Nos papilles révélaient leurs secrets respectifs, entre deux mordillements de lippe. Hélas, aujourd'hui, en dépit de nos brasiers intérieurs, nous ne pourrions prétendre à rien de plus. Nous attendions le moment propice, l'endroit idéal pour le faire. Notre première fois à tous les deux. Nous en rêvions mais n'avions pas encore pu réunir de conditions décentes pour sacrifier notre virginité. L'amour dans les toilettes ? Jamais. Alors nous nous réfugiions près du bassin, sous les regards indiscrets des canards et des passants.
Les secondes s'égrenaient sur nos bouches accolées. Mes mains attrapaient les côtés de son cou pour ajouter au romantisme de la scène. Elle me poussa sur le banc, me forçant à m'asseoir pour me chevaucher. Quelle adorable torture. Je sentais son envie. Elle, la mienne. Et nous l'attisions désespéramment dans ce parc. Puis ses lèvres glissèrent sur mon lobe d'oreille tandis que mes paumes chutaient, insatiables, sur ses fesses, ondulant au rythme de ses va-et-vient. Nous nous étions promis d'éviter les suçons. Mon cœur battait la chamade. Nous avions beau avoir conscience que rien n'allait suivre ces préliminaires gentillets, le désir annihilait toute résistance. Et nous restions ainsi, à nous bécoter sur ce banc, jusqu'à 17 h 30, avant de repartir chacun chez nous. Ce soir encore, nos dessous porteraient les traces de notre déraison.
Re: Nostalgie d'un amoureux des bancs publics
Joli petit texte, même si pour chipoter je dirais qu'on ressent plus le désir que l'amour dans cette scène, mais c'est tout de même dans le sujet et assez bien emballé pour faire le job. J'ai juste trouvé que la phrase où ils commençaient à s'embrasser manquait un poil de naturel par rapport au reste.
Sinon rien à dire, c'est un atelier réussi en ce qui me concerne !
Sinon rien à dire, c'est un atelier réussi en ce qui me concerne !
Tak- Mélomane des Ondes Noires
Disciple des Livres de Sang - Messages : 6299
Date d'inscription : 01/12/2012
Age : 41
Localisation : Briançon, Hautes-Alpes
Re: Nostalgie d'un amoureux des bancs publics
Honnêtement, je ne vais pas faire la fine bouche (!), ce récit m'a paru très sain et naturel. Je n'ai pas remarqué de coquilles (peut-être y en a-t-il ?), c'est une belle histoire, très simple, bien dans le sujet, je ne vois pas de critique particulière à soulever sur ce texte.
Bravo Phantom.
C'est peu constructif, j'en conviens, mais vraiment, c'est de la qualité à mes yeux, donc je le dis...
Bravo Phantom.
C'est peu constructif, j'en conviens, mais vraiment, c'est de la qualité à mes yeux, donc je le dis...
Re: Nostalgie d'un amoureux des bancs publics
Et quand on sait à quel point Cancer peut être chipoteur, c'est un très TRES grand compliment de sa part ! (oh c'est bon, j'en rajoute juste un peu pour le plaisir lol).
Mais il ne fait que confirmer que c'est en effet du très bon travail ! J'irais lire tes autres ateliers dès que possible.
Mais il ne fait que confirmer que c'est en effet du très bon travail ! J'irais lire tes autres ateliers dès que possible.
Tak- Mélomane des Ondes Noires
Disciple des Livres de Sang - Messages : 6299
Date d'inscription : 01/12/2012
Age : 41
Localisation : Briançon, Hautes-Alpes
Re: Nostalgie d'un amoureux des bancs publics
C'est trop mignon ^^ C'est une façon de décliner cet atelier que je n'ai pas réussi à faire quant à moi :O Bravo de t'y être collé et d'avoir imaginé cette scène. Rien à redire.
Re: Nostalgie d'un amoureux des bancs publics
Pas mal... j'aime bien. Je n'aurai jamais crus te voir écrire cela. Bravo !
Petit-Carmin- ---Double-Posteur Frénétique--- Disciple du Grand Dess(e)in
- Messages : 1141
Date d'inscription : 17/08/2018
Age : 36
Localisation : Entre deux parcelles d'un vignoble
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