Curiosité scientifique
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Curiosité scientifique
Bon après une pause post tentative de roman, un manque d'inspiration (le baby blues de l'auteur ?), un récit de sf toujours pas terminé, une micro-nouvelle et une nouvelle au style trop gentillet pour être digne de ce forum (moi-même je me suis fait peur), voici enfin un récit à soumettre à vos âmes impitoyables.
Je l'ai écrit pour le concours proposé par l'Association des escales de Binic (échéance fin novembre), dont le thème sent bon l'été : "Oublié(es) sous le parasol". C'est un récit limité à 20k signes.
En espérant que cela vous plaira
Je l'ai écrit pour le concours proposé par l'Association des escales de Binic (échéance fin novembre), dont le thème sent bon l'été : "Oublié(es) sous le parasol". C'est un récit limité à 20k signes.
En espérant que cela vous plaira
- Spoiler:
- La journée touchait à sa fin et le soleil avait mué, revêtant une peau couleur orange en descendant au plus près de la ligne d'horizon.
Le ressac calme et paisible de l'océan berçait les individus éméchés qui revenaient vers la plage en titubant. Le long d'une petite paillote, les plus fêtards s'agglutinaient dans l'unique espoir de réussir à passer commande.
Olivier était de ceux-là. Piña colada et Tequila sunrise en main, il naviguait d'un pas hésitant entre les corps entassés dans la moiteur du soir. Il fut le premier surpris d'arriver à bon port sans avoir versé la moindre goutte du précieux nectar par terre. La Tequila fut directement happée dans un gloussement cristallin. Devant lui, la petite brune qui l'avait accosté en milieu d'après-midi souriait à pleines dents. Un léger écart séparait les deux incisives supérieures de cette femme : les dents du bonheur, songeait Olivier en se fendant d'un sourire niais. Cette peau mate et légèrement bronzée, ces cheveux mi-longs en bataille qui lui mangeaient le visage tout en révélant joliment ses grands yeux de biche entre deux boucles... Tout en elle lui rappelait Sabrina, son ex-femme. Cette inconnue lui était apparue, maladroite, s'écroulant à côté de lui après s'être emmêlée la cheville dans le pied du parasol qu'Olivier avait planté dans l'espoir de pouvoir bouquiner à l'ombre. À l'instant où ils s'étaient regardés, lui, étonné, elle, morte de rire, Olivier avait fait instinctivement le rapprochement.
Sab...
Le goût doux-amer de la mélancolie lui envahit la bouche tandis qu'il repensait à elle. Quelque chose le gênait tandis qu'il conversait avec cette fille. Certes, l'après-midi avait été fantastique et il ne pouvait s'empêcher de rire à côté de cette femme à l'auto-dérision si prononcée. Pourtant, son cœur, inexorablement, se serrait et l'empêchait de profiter pleinement de l'instant. Pourquoi ? La réponse n'était pas si éloignée pressentait-il. En fait Olivier le sentait, celle-ci traînait quelque part à la lisière de son esprit. Mais il n'arrivait pas à mettre le doigt dessus. À peine son esprit tâtonnant se rapprochait-il de la solution que les effluves de l'alcool le rattrapaient. D'immenses tentacules enivrantes l'enserraient et le ramenaient sans ménagement dans la caverne de l'instant présent.
Un présent qui prenait la forme d'une petite trentenaire au mimétisme troublant.
Sab...
Un geste de sa part, un contact de ses doigts salés, un regard de ses yeux gris souris et son corps s'enflammait. Des flashs et des réminiscences érotiques. Des désirs du passé qui le maintenaient enfermé dans la réalité présente. Olivier convoitait cette femme. Pas pour ce qu'elle était, mais pour ce qu'elle lui rappelait.
Ainsi les heures passèrent rapidement en sa présence. Des éclats de rires. Des gestes de séduction. Et des verres, toujours plus. Pour noyer les dernières barrières de chacun. Pour aider à s'affranchir du carcan de timidité qui enserrait la majorité des êtres humains.
Sab...
- Spoiler:
- Ce fut la fraîcheur de la nuit qui eut raison de son sommeil. La lune était haute et reflétait sa face blanchâtre dans les remous sombres de l'océan.
Olivier frissonna et se redressa d'un bond. Le flou artistique qui accompagnait la destruction brutale du monde onirique qui le berçait jusque là mit quelques instants à disparaître. Au bout du compte, l'esprit d'Olivier finit par lui offrir une analyse succincte de la situation : toujours vêtu du short et du t-shirt qu'il portait la veille au soir, il était allongé dans une cuvette sablonneuse née de la jonction entre deux dunes. Il était seul.
Où est-elle passée ? La question se posait tant l'absence de sa compagne d'un jour lui paraissait incongrue. S'était-elle éclipsée après qu'ils aient...
En une seconde Olivier fut debout, livide et tremblant. Qu'avaient-ils fait ? Et lui ? Dans l'immédiat, il ne se souvenait de rien de tendancieux. L'alcool lui avait retourné le cerveau dans tous les sens du terme. Le mal de crâne lui martelait encore les tempes.
S'était-il écroulé comme un ivrogne, contraignant cette belle inconnue à rentrer chez elle, frustrée ?
Oui c'était là l'explication idoine. Il n'y en avait aucune autre.
Vraiment ?
L'aurait-elle laissé dans le sable, dans cet état ?
Les palpitations reprirent de plus belle. Il palpa les poches de son short : portefeuille présent, au rapport. Rien à signaler de ce côté-ci. Une angoisse intangible commença à sourdre en lui. Quelque chose le gênait, exactement comme hier soir.
Il resta un moment ainsi, figé comme une statue de sel grotesque.
Avant que l'évidence n'éclose comme un germe suintant le vice. Cette fois, l'alcool n'était plus assez puissant pour lui emmêler les pensées.
Oh putain de merde !
Olivier jura comme le charretier qu'il s'était juré de ne jamais devenir. L'instant d'après il courait en direction du parasol et de ses affaires.
Tout à son obsession subite pour le doppelgänger de Sabrina, il avait oublié l'essentiel. Ce qu'il avait de plus précieux au monde, ce qu'il gardait toujours au plus près de lui.
Il courut à s'en brûler les poumons, malmenant ses chevilles dans le sable traître et changeant. À quelques pas de lui, la silhouette boursouflée du parasol se découpa sous les rayons de la lune. Il ballottait imperceptiblement dans la brise, complètement seul.
Olivier se jeta à genoux dans le sable, sondant le sol à l'aveugle dans l'espoir de mettre la main sur ses affaires. Sa serviette avait été rejetée en boule, sans doute par le vent. Cela ne l'intéressait pas, il voulait... Il voulait...
Là ! Sa main venait de rentrer en contact avec l'essentiel. Son cœur s’apaisa une brève seconde avant de s'emballer à nouveau. Le couvercle était absent. À l'intérieur ses mains inquisitrices ne rencontrèrent que le néant. Oh miséricorde !
Le petit monde bien ordonné d'Olivier se mit à basculer. Tout glissa sans prévenir, à deux doigts de se fracasser au sein des abîmes de son âme. Comment avait-il pu l'oublier sous le parasol ?
Rendu fou de rage et de douleur, il hurla.
Une longue plainte de désespoir.
Ce fut à ce moment-là que trois faisceaux aveugles illuminèrent la plage.
- Spoiler:
- Le cœur d'Olivier manqua d'exploser. La place n'était pas au doute mais à la peur.
Les trois cyclopes avancèrent vers l'endroit où son corps était encore couché quelques minutes auparavant. Trop horrifié pour bouger, Olivier ne put que contempler l'étrange manège des créatures. Elles semblèrent se figer, incrédules, dans la cavité vide où Olivier avait dormi, absorbé par l'ivresse. Puis d'un coup, elles revinrent à la vie, tournant leurs lumières scrutatrices dans sa direction.
Olivier étouffa un cri, puis tout s'emballa.
Il vit – ou du moins il devina dans l'obscurité – les créatures qui s'élançaient vers lui. Les grands rais de lumières jaunâtres éclairaient la plage devant elles. Olivier comprit instantanément ce que cela signifiait. Il sentit sa nuque se hérisser en se rendant compte que ces êtres nocturnes suivaient les traces de pas qu'il avait laissées dans le sable.
Pressentant un danger imminent, Olivier remit l'ensemble de son corps en marche. Tous ses muscles se tendirent vers un unique but : fuir.
Un nouveau sillon de traces qui aurait tôt fait de révéler sa présence se creusa tandis qu'Olivier fuyait la plage et ses prédateurs inconnus. Fatalement, l'absence de pratique sportive régulière l'handicapait. La volonté et la peur qui avaient d'abord animé son corps ne pouvaient rien contre ses muscles en feu et la pression énorme que ses poumons rachitiques imposaient sur sa poitrine. Ses genoux s'affaissèrent sur le sol et Olivier cracha ses tripes, toussant sans retenue face à l'effort insoutenable.
Derrière lui, des sons désarticulés déchirèrent le silence pesant des ténèbres.
Les créatures s'affolaient sous la masse obscure du parasol alors que celui-ci paraissait sur le point de se refermer sur elles pour les avaler.
Il n'en fut rien et il sembla même à Olivier que l'une d'elle rugit sous l'effet de la colère.
Il glapit en entendant le bruit jaillir, inhumain, comme une main invisible qui tâtonnait dans la nuit à la recherche d'une proie.
Une proie qui devait fuir ses prédateurs avant qu'il ne soit trop tard.
Olivier se releva. Ses cuisses le supplièrent de les laisser tranquille. Ses poumons se ratatinèrent comme des figues.
Au loin, les yeux jaunes se tournaient avec une gourmandise non-feinte vers le nouveau sillon chargé de traces de pas toutes fraîches.
Olivier redoubla d'effort, flirtant avec le vertige. Il cherchait désespérément à avaler des goulées d'air frais mais celles-ci ne faisaient que ricocher contre sa trachée au lieu de s'y engouffrer.
Non loin de lui, les faisceaux aveugles suivaient, cherchant sans cesse à emprisonner leur cible dans leur halo lumineux. Olivier avait la désagréable impression que les créatures, petit à petit, gagnaient du terrain.
Le suivaient-elles pour cela ? Son talent, ses expériences réussies ? Avaient-elles un lien avec la disparition de ce qui se trouvait à l'intérieur de la... ?
Oh non, non ! Il faut que je la retrouve ! Ce serait...
Son esprit retint le fil de sa pensée, tant l'angoisse d'avoir perdu son bien le plus précieux le tiraillait. Dis-le ! Dis-le !, s'exhortait-il. Lorsqu'ils vinrent, les mots furent telles des lames qui lui fouraillèrent les entrailles.
... Une catastrophe ! Une perte incommensurable !
Il n'eut pas le temps de s'inquiéter plus longtemps : sur le parking un faisceau supplémentaire errait parmi les rares véhicules qui dormaient là. Olivier se précipita vers sa voiture.
Ses mains manipulèrent en vain la portière fermée. Les clés ! Il fouilla de toute urgence à la recherche du métal dans ses poches. Derrière, l’œil jaune se tournait désormais dans sa direction. Accroupi, au comble du stress, les clés lui échappèrent.
En les ramassant, il se retint de hurler. Les trois créatures de la plage venaient d’apparaître sur le parking.
- Spoiler:
- Recroquevillé contre la portière avant, Olivier contemplait avec effroi l'enfer qui se déchaînait sur son univers.
Sans fin, les choses défilaient, scrutant, fouinant, dévoilant furtivement leurs formes inquiétantes lorsqu'elles passaient devant une fenêtre.
Et Olivier se tenait là, grelottant sur le siège conducteur de sa voiture. Les spasmes qui le saisissaient ainsi, à vif, paraissaient incontrôlables. S'enfuir n'avait servi qu'à décaler l'instant de la confrontation et le souvenir de cette fuite était encore présent, marqué au fer rouge dans son cœur. Il avait bondi à l'intérieur du véhicule, manquant de louper le contact au moment d'insérer la clé. Mais – miracle – la voiture avait bel et bien rugi et s'était extirpée du parking ainsi que du piège mortel par la même occasion. Les créatures avaient tenté de suivre, telles des pantins désarticulés, sur quelques mètres avant que la nuit ne referme sa gueule opaque sur elles.
Mais désormais – deux jours plus tard –, à les voir s'affairer ainsi, Olivier n'avait plus aucun doute quant à son sujet d'angoisse principal. Ces êtres vicieux et mal-intentionnés avaient sûrement mis la main sur son précieux bien. Depuis l'incident, Olivier avait des réflexes digne d'un junkie en manque. Sa force de volonté s'écroulait à la manière d'un mur friable et ses rêves n'étaient plus que métal en fusion, le consumant en l'absence atroce de cette autre part de lui.
Voilà l'impitoyable réalité, le fardeau des savants tel que moi, songeait-il avec inquiétude. Finalement, ses expériences l'avaient rattrapé. Ces vampires infâmes avaient trempé leurs canines dans le cou pâle et délicat de la connaissance et ils en redemandaient. Voilà sans doute la raison de leur présence chez lui en ce moment-même. Les créatures en voulaient d'autres, de nouveaux artefacts et avec ceux-ci un moyen de se rapprocher de l'esprit brillant et labyrinthique d'Olivier.
Mais jamais, se jurait-il intérieurement tandis qu'il les regardait mettre sa maison sans dessus-dessous, jamais elles n'y parviendraient. Tant qu'Olivier leur échapperait ce qu'elles avaient bien pu récupérer sous le parasol ne leur offrirait aucune réponse satisfaisante.
Et pour la première fois depuis le début de sa terrible mésaventure, il sourit.
Une armée de petites dents blanches apparut sous l'une de ses lèvres charnues.
- Spoiler:
- Contrairement à l'épisode de la plage, les créatures refluèrent à la nuit tombée. Bien ordonnées, elles s'extirpèrent de la bâtisse aux murs gris dans une lente procession silencieuse.
Entre temps, Olivier avait pris soin d'aller garer sa voiture à plusieurs rues de là, au cœur du village. Depuis, il attendait patiemment son heure, tapis sous le couvert protecteur d'un fourré, à l'orée de la forêt qui jouxtait sa maison.
S'excitant comme un gosse, il utilisait l'espace infini de son esprit pour y simuler un rire à gorge déployée. Ces misérables êtres n'avaient finalement rien trouvé. S'ils voulaient torturer Olivier psychologiquement, c'était heureusement eux qui tanguaient désormais au bord du gouffre de l'incertitude. Leur attitude monstrueusement pédante n'arrivait pas à masquer complètement cette déception poisseuse qui noyait leurs âmes.
Le scientifique observa, non sans curiosité, les créatures passer à quelques encablures de son astucieuse cachette. Leur look se voulait humain mais Olivier n'était pas dupe : costumes parfaitement taillés, cravates... Leurs corps musclés et élancés leur donnaient un aspect comique, bizarrement engoncés dans ces vêtements qui n'étaient pas fait pour elles. Leurs yeux étaient aveugles, les orbites mangées par des lunettes aux verres noirs. Et malgré l'obscurité galopante du crépuscule, les créatures ne s'en séparaient jamais, masquant outrageusement d'évidentes aberrations oculaires.
Peu après, lorsque la nuit eut fini de s'installer et que le ballet des moteurs ronflants prit finalement fin, Olivier glissa hors du bosquet et – adoptant la démarche glissante d'une anguille – ondula silencieusement vers sa maison, désormais déserte.
À l'intérieur, le carnage s'affichait dans une banalité outrancière. Tout y était jeté à bas, des tiroirs aux coussins du canapé. La bibliothèque, mise à nue, saignait comme une écorchée vive, ses ouvrages renversés sur le sol pour y remplir une fosse commune. Le lit vomissait ses tripes : matelas éventré, lattes brisées. Et partout, comme si les créatures qui avaient investi sa maison étaient possédées par un mystérieux toc, des éclats dans les murs, à intervalles réguliers, donnaient à Olivier l'impression de contempler sous tous ses angles le visage grêlé d'une victime de la petite vérole. Il en éprouva un étrange malaise.
Néanmoins, son corps avançait, tout en automatismes, vers son but. Car maintenant qu'il était chez lui, il avait acquis la certitude que son laboratoire secret, son « antre », était toujours intact. Avançant sa main dans l’anfractuosité située sous l'escalier, il enclencha le minuscule bouton – invisible à l’œil nu – et tout un pan de mur se mit à pivoter dans un bruit rauque, révélant un minuscule escalier qui descendait dans un puits de ténèbres.
Mais ce ne furent pas ces abysses familières qui firent frissonner l'échine d'Olivier. Quelque part dans la froide bâtisse, un murmure lui révéla qu'il n'était pas le seul fantôme ici.
- Spoiler:
- Quelle ne fut pas la surprise d'Olivier en découvrant le visage de l'être qui s'avançait nonchalamment vers lui.
Il était effrayé à l'idée de tomber nez à nez avec une de ces pernicieuses créatures aux lunettes noires. Il n'en fut rien. Au contraire, ce fut pire.
En ces lieux, l'apparition surnaturelle de la jumelle maléfique de Sabrina lui crispa l'estomac comme jamais. Les yeux d'Olivier papillonnèrent dans le vide, d'abord envahis par une multitude de points blancs qui dansaient à l'orée de sa vision. Il lui fallut une poignée de secondes avant de se rendre compte que ce n'était pas son ex-femme qui se dressait là, mais bel et bien l'inconnue de la plage. Qu'est-ce que cela pouvait-il bien signifier ?
Olivier se sentait comme si tout son corps était tapissé de plâtre et qu'en séchant, la pâte pétrifiait lentement chacun de ses membres, l'empêchant de réagir. L'inconnue aux cheveux bruns, elle, avec une arme dans la main droite, ne semblait pas empêtrée dans cette gêne superflue. Son corps souple glissa rapidement vers lui et, plantant profondément son regard dans le sien, elle sortit comme par magie une boite de derrière son dos. À l'intérieur...
Oh seigneur...
Elle était là ! Juste devant lui ! Formidable coup du destin ! Ce qu'Olivier avait perdu sous son parasol, ce qui en temps normal ne le quittait jamais, c'était cette inconnue qui s'en était emparée.
La garce ! L'immonde petite garce ! La misérable pute ! Elle l'avait séduit dans l'unique but de le voler. Elle avait usé de son mimétisme avec Sabrina pour lui piquer le fruit de son travail. Savait-elle au moins l'énergie qu'il avait dépensé pour arriver à ce résultat si parfaitement satisfaisant ? Non bien sûr, elle ne savait rien du tout, rien du tout du tout du tout cette vipère au visage trompeur.
Et que faisait-elle ? Elle babillait, persiflant comme le cafard abject qu'elle était. Elle avait été engagée par les créatures pour le séduire, détourner son attention. Bien sûr ! Oui, oui, bien sûr ! Aucune morale, aucun respect pour l'homme, pour sa science, son investissement. Rien, rien du tout, pas l'once d'un sentiment face au travail de toute une vie. TOUTE MA VIE, BORDEL !
Et quoi ? Elle voulait en savoir plus, elle avait été piquée au vif, sa curiosité avait pris le pas sur la mission que les créatures lui avaient imposée.
Qu'est-ce qu'elle croit avec son putain de flingue ? Me foutre la trouille ? À MOI ?
Évidemment qu'Olivier n'avait pas peur de cette petite femme trop curieuse. La rage qui avait enflammé son cœur rendit vie à ses membres pétrifiés.
Impatientes de tester cette liberté recouvrée, ses mains se jetèrent à la gorge de la jeune femme et l'arme chut au sol avant même d'avoir pu servir.
Oh quel délice ! Ses yeux exorbités par la surprise, son visage grimaçant, tout à l'étonnement devant une réaction qu'elle n'avait même pas songé à anticiper. Il est mignon le petit Olivier, hein ? Il ne paye pas de mine ? Il n'est pas effrayant ?! Finalement t'étais comme les autres, hein ?! HEIN ?!
Ses pouces repoussèrent les globes oculaires de la jeune femme à l'intérieur, lui offrant une vue exceptionnelle l'espace d'un instant. Le temps que sa tête claque contre le sol, une fois, deux fois. Que le crâne éclate et que le sang gicle en une superbe traînée écarlate sur le plancher.
Haletant, émoustillé par cette sensation enivrante, Olivier se jeta sur l'objet de son désir, celui-là même qui venait de regarder d'un œil morne la scène mortelle qui venait de se jouer.
Il le serra contre lui, l'embrassa. Le petit polisson était rentré au bercail. Welcome home ! Oh qu'Olivier était apaisé quand il descendit l'escalier de son antre, son précieux bien collé contre sa poitrine.
En bas, le néon lui brûla éphémèrement la rétine avant qu'il ne s'habitue à la lumière blanche, pure, médicale.
Il fit un simple geste et tout alla mieux.
Une chaleureuse effervescence lui réchauffa l'âme au moment où la tête parfaitement conservée de Sabrina fut posée à côté de ses trois autres compagnes d'éternité.
laufeust- Apprenti égorgeur
- Messages : 22
Date d'inscription : 19/09/2018
Age : 37
Re: Curiosité scientifique
Bien écrit, intrigant. Le genre de textes où je ne peux pas m'empêcher de me demander tout le long : où va-t-il en venir ? A ceci ? A cela ?
- Spoiler:
- En fait, je voyais deux pistes assez convenues et tu as choisi l'une d'elles. Donc, une légère déception au bout. Maintenant, je sais qu'il est difficile de trouver une chute qui change de l'ordinaire, très difficile. Et franchement, je n'avais pas de troisième piste, donc je comprends, même si j'aurais aimé que toi, tu en trouves une.
Inventrice du "rocueil", le mixte entre le roman et le recueil.
"J'ai lu. Je sais même pas quoi dire tellement je suis atterrée.
Et le pire c'est que j'ai aimé te lire." Raven sur "Yin et yang"
"Merci de m'avoir donné envie de vomir !" Nao76 sur "Yin et yang"
"Ton texte m'avait fait penser à un film allemand atroce que j'avais vu plus jeune : Nekromantik !" Polo sur "Trafic de cadavres"
Re: Curiosité scientifique
Merci Catherine pour ton retour
Je sais malheureusement que j'ai du mal à m'affranchir des classiques mais ça fait du bien de se l'entendre dire, c'est la principale piste d'amélioration.
En tout cas, si pour le reste la lecture t'a été fluide et agréable, j'en suis très heureux !
Je sais malheureusement que j'ai du mal à m'affranchir des classiques mais ça fait du bien de se l'entendre dire, c'est la principale piste d'amélioration.
En tout cas, si pour le reste la lecture t'a été fluide et agréable, j'en suis très heureux !
laufeust- Apprenti égorgeur
- Messages : 22
Date d'inscription : 19/09/2018
Age : 37
Re: Curiosité scientifique
Je confirme : ta plume est très agréable à suivre (malgré quelques phrases parfois un peu chargées) et je n'ai relevé aucune coquille rédhibitoire.
Concernant le récit lui-même et ce "classicisme" dont vous parlez, moi ça m'a pas dérangé outre mesure. Je ne suis pas du genre à vouloir deviner la chute dès les premières lignes et j'aime bien me faire porter par le texte jusqu'à arriver à la toute fin. Après, j'aurais bien imaginé quelque chose de plus connoté SF, mais cette conclusion m'a bien convenu aussi.
Si je dois juste formuler 2 mini-bémols : j'aurais bien aimé avoir une description des "créatures" plus tôt dans le texte, ça m'aurait permis de mieux visualiser la menace qu'elles représentent et donc de m'immerger plus facilement dans le texte. L'autre point porte sur les pensées du perso en italique. Procédé fort courant et bien pratique, mais à ne pas trop utiliser non plus, sinon ça devient systématique et un brin redondant au niveau du rythme ou de la structure générale...
Hormis ces petites broutilles, j'ai passé un bon moment et espère rapidement lire d'autres choses de ta part, Laufeust.
Au plaisir !
Concernant le récit lui-même et ce "classicisme" dont vous parlez, moi ça m'a pas dérangé outre mesure. Je ne suis pas du genre à vouloir deviner la chute dès les premières lignes et j'aime bien me faire porter par le texte jusqu'à arriver à la toute fin. Après, j'aurais bien imaginé quelque chose de plus connoté SF, mais cette conclusion m'a bien convenu aussi.
Si je dois juste formuler 2 mini-bémols : j'aurais bien aimé avoir une description des "créatures" plus tôt dans le texte, ça m'aurait permis de mieux visualiser la menace qu'elles représentent et donc de m'immerger plus facilement dans le texte. L'autre point porte sur les pensées du perso en italique. Procédé fort courant et bien pratique, mais à ne pas trop utiliser non plus, sinon ça devient systématique et un brin redondant au niveau du rythme ou de la structure générale...
Hormis ces petites broutilles, j'ai passé un bon moment et espère rapidement lire d'autres choses de ta part, Laufeust.
Au plaisir !
"En vivant comme en mourant, nous alimentons le feu."
Clive Barker, Sacrements.
Tak- Mélomane des Ondes Noires
Disciple des Livres de Sang - Messages : 6299
Date d'inscription : 01/12/2012
Age : 41
Localisation : Briançon, Hautes-Alpes
Re: Curiosité scientifique
Merci à toi Tak ! Désolé de ne pas avoir vu ton commentaire plus tôt, je suis un peu pris par autre chose ces derniers jours^^
Concernant la description des créatures, c'est volontaire, de façon à laisser planer le doute sur leur nature et ne pas faire comprendre trop tôt au lecteur que les fédéraux collent au cul du perso principal. Après c'est sans doute une façon naïve de procéder, je n'ai pas trop de recul sur ma façon de faire pour l'instant.
En tout cas, merci de ton retour !
Concernant la description des créatures, c'est volontaire, de façon à laisser planer le doute sur leur nature et ne pas faire comprendre trop tôt au lecteur que les fédéraux collent au cul du perso principal. Après c'est sans doute une façon naïve de procéder, je n'ai pas trop de recul sur ma façon de faire pour l'instant.
En tout cas, merci de ton retour !
laufeust- Apprenti égorgeur
- Messages : 22
Date d'inscription : 19/09/2018
Age : 37
Re: Curiosité scientifique
J'aime le côté "old school". J'ai bien aimé.
LesBorgs- Apprenti égorgeur
- Messages : 25
Date d'inscription : 24/05/2017
Age : 49
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