Tor

Un nouveau texte, ça faisait longtemps non ?
Celui-là me trotte dans la tête depuis quelques temps et je suis pas certain d'avoir réussi à lui donner la forme que je voulais (ça manque d'action, oui, peut-être aussi quelques longueurs, aussi). Mais le sujet me bottait bien et je voulais surtout insister sur l'aspect glauque et malsain que m'inspire la chose... pour le reste, je vous laisse seuls juges.
Par contre, il doit rester encore quelques scories (mes relectures n'ont pas été aussi poussées et attentives que je l'aurais voulu), alors faites chauffer le fouet  

Bref.
14 pages, 28994 signes :
http://www.fichier-pdf.fr/2017/06/27/tor/

Très bon texte que tu aurais pu développer à mon humble avis.
Magnifique expression des fantasmes et des peurs qui naissent de la technologie. La thématique est clairement cyberpunk horror et ce qui m'a beaucoup plu c'est ta capacité à exprimer cette... angoisse du Darknet, dont beaucoup de gens parlent en ce moment. Etant utilisateur de Tor, j'ai commencé à lire avec un petit sourire aux lèvres puis je me suis dit "putain en fait y a quasiment un truc psychanalytique dedans avec Tor dans le rôle du Dr Freud"!
Le thème de l'aliénation par la technologie n'est pas nouveau mais son renouvellement à la sauce 2.5 est très réussie.
A la fin de ma lecture je me suis dit que tu aurais pu en dire encore tellement plus. Je ne sais si c'est parce que tu as bridé ton texte pour éviter de virer dans le format de la novella ou juste mon imagination à moi qui s'enflamme.
Merci pour cette lecture... Ce soir je vais me mater un Cronenberg, tiens!

J'ai bien aimé aussi et effectivement, il y a des passages qui demanderaient à être plus expliciter comme les déviances qui ne sont que suggérées. Du bon boulot où je me suis prise au jeu... Jusqu'où cette incursion va-t-elle le mener ?

Et avec tout ça j'ai oublié de répondre à vos messages, toutes mes confuses !

Hellaz : utilisateur de Tor, hein ?
Pour ma part, j'ai beaucoup brodé à partir des différents articles que j'ai lu, mais j'ai jamais tenté. Peut-être est-ce pour ça également que la chose peut garder pour moi tout son mystère - me permettant ainsi d'écrire ce genre d'histoires. Mais j'ai toujours trouvé le sujet passionnant et tes remarques me font vraiment plaisir.
Pour la taille, effectivement j'étais parti à la base sur une histoire de 19-20 pages, mais je la trouvais beaucoup trop longue pour ce que j'avais à dire. Mais peut-être ai-je un peu trop taillé dans le vif... On verra si un jour si j'essaie d'y revenir, en y (re)incorporant certains passages de la 1e version.
Merci beaucoup en tous cas pour ton commentaire éclairé.

Françoise, à quelles "déviances pas assez explicitées" fais-tu allusion ? Tu veux parler du site où le bonhomme se rend tous les jours ? Il est vrai que je voulais garder une part de flou pour ne pas tomber dans le crû pour le crû ou le grand-guignol. A la base c'était un peu plus trash dans ma tête, mais je me suis que suggérer pouvait être une bonne chose, au lieu de vouloir choquer à tout prix le lecteur avec des images qu'il aura sûrement vu et revu dans des tonnes de films. Déjà qu'en soi les thématiques ne sont pas follement originales, alors si en plus je tombe dans les gros clichés... (même si on y va quand même un peu à la fin).
Ceci dit, peut-être qu'un peu de "show" en plus pourrait tirer ce texte vers le haut. Je garde donc l'idée en tête.

Merci à toi aussi, la prochaine fois que j'écris un texte s'y prêtant, promis je glisserais un peu plus de rouge

Une très bonne histoire. Peut-être un peu rapide : Thibaut me paraît vite pris dans le Dark Web. D’autre part, il y a un élément qui ne colle pas tout à fait : Thibaut est censé écrire un article sur Tor, et à aucun moment, on ne le voit écrire. Pas même le tout premier jour. Les derniers jours, il n’est plus qu’une épave, donc, c’est justifié. Mais les premiers temps ?

Reprenant les choses là où il les avait arrêté,

des sites non-répertories

Mère-scie pour le relevé des fautes, Raphaël.

Et le point que tu mentionnes est juste, même s'il ne me semblait pas indispensable de "voir" écrire le personnage sur le sujet (alors que l'on sait qu'il le fait, de toutes façons). Mais je rajoute ce point sur mon post-it de choses à retravailler sur ce texte - qui commence à être sacrément long...
Mais c'est du détail que naît la perfection, alors je prends bonne note de toutes vos remarques

Thanks again for your reading.

Très bon récit, très prenant, au dénouement morbide à souhait.
Je ne suis pas du même avis que Raphaël. Avant d'écrire, le personnage cherche à glaner des infos. Et il n'a pas le temps d'écrire une ligne, car il devient très vite accro...
J'avoue, même si mon ressenti, après lecture, est plutôt positif, j'ai eu du mal à trouver crédible cette histoire. Le début est très réaliste, tu te lances dans un décryptage du deep-web qui me semble - encore que je n'y connaisse rien - trop peu maîtrisé pour inspirer ma totale adhésion. Je le répète, je n'y connais rien, mais honnêtement, si je devais me lancer dans une exploration du deep-web, je ne le ferai pas avec ma propre box. J'irai dans un Mac'do avec la wifii, ou que sais-je mais même avec un pc blindé de protections, j'aurais du mal à me sentir en sécurité. Et puis pour ne pas se faire jeter, le mieux est de se rendre "invisible" et là, ne me demande pas comment on fait. En tout cas, se connecter sur un forum sans être sûr ce qu'on doit y raconter, cela fait un peu amateur.
Pour le reste, la dépendance du personnage est bien rendue, on se demande jusqu'au bout dans quel genre d'engrenage il a mis les pieds. Le fantastique entre en jeu sans que cela paraisse too much.
J'ai juste regretté la scène avec le patron, qui n 'a aucune considération pour son employé, en perte de résultat... mouais, j'aurais préféré que tu abordes le sujet de façon plus détachée, genre le téléphone qui sonne auquel il ne répond pas... Et puis c'est quoi le résultat pour un journaliste ?
J'ai relevé quelques fautes, quelques oublis de mots, rien de méchant.
Le rythme l'emporte sur les autres considération, et comme je l'ai dit, le dénouement est suffisamment morbide pour me contenter !

Juste pour ce point-là en particulier :

Cancereugène a écrit:En tout cas, se connecter sur un forum sans être sûr ce qu'on doit y raconter, cela fait un peu amateur.

Pourtant, il est bien précisé que le perso a fait pas mal de recherches en amont sur le fonctionnement du deep-web et ses aspects techniques.
Mais aussi bien se doute-t-il des déviances qu'abritent le deep-web, autant la réalité dépasse toujours les attentes ou les fantasmes. L'idée était de creuser ce gouffre entre les "on-dit" et ce qu'on peut réellement y découvrir en fouillant un peu.
La guerre, oui c'est moche, violent et amoral, mais tu ne pourras jamais t'en faire aucune idée avant de te trouver sur le front. C'est un peu ce que je voulais faire passer en montrant ce jeune homme découvrant les folies du dark-web - et pour précision, j'en sais pas beaucoup plus que toi sur le sujet. Mais le thème m'interpellait et je me demandais comment tourner ça en histoire d'horreur...

Pour le reste, oui, il y a pas mal de petites choses à revoir et là encore je n'ai pas eu autant de temps que je l'aurais voulu pour fignoler... (d'ailleurs à la base, il y avait bien une scène dans un cyber-café, mais finalement elle ne rajoutait pas grand-chose à l'intrigue alors je l'ai purement et simplement zappé).
Ravi ceci dit que tu sois resté sur une bonne impression, malgré les petites imperfections

Celui-là, c'est sûr, je le retravaillerais, mais pas forcément tout de suite : je pense m'atteler à la rentrée à beaucoup de relectures/corrections et un gros chantier de novella dans les cartons. Mais l'année prochaine, peut-être, redonnerais-je vie à ce texte et à deux ou trois autres que je n'ai pas eu le temps de travailler à fond.
Et toutes ces remarques et suggestions m'aiguillent dans le bon sens, merci donc encore une fois !

Félicitations. Tor vient de passer en première position de mon classement. J'ai déjà lu pas mal de textes mais celui-là, je l'ai dévoré, dégusté, gobé. Littéralement. D'une traite.

AVIS :
- Le texte m'a rapidement happé et emporté dans sa noirceur et fait ressentir une addiction presque semblable à celle du perso. Il fallait que je lise jusqu'au bout. Question de vie ou de mort ah ah ah.
- Le suspens, l'atmosphère pesante, le déclin du personnage, l'aspect malsain, demeurent omniprésents de A à Z. Je n'ai ressenti aucune baisse de régime, aucun ennui.
- L'enfoncement du personnage est progressif et plutôt subtil, on voit sa transformation par de multiples détails (whisky, communication au travail, hygiène, sommeil, etc). L'évolution de la curiosité initiale jusqu'à l'addiction et la paranoïa est presque parfaite (presque car je n'aurais pas clairement souligné que la paranoïa se développait en lui, page 8. Tu avais largement la possibilité de nous le laisser comprendre.Tu peux carrément supprimer la phrase qui l'évoque sans nuire au message. Ça se voit et se ressent !
- Pour la fin, je pensais qu'il commençait à halluciner mais en fait, si j'ai bien compris, on part dans le fantastique et le site finit par posséder Thibaut entièrement. Effet de surprise garanti mais ce côté fantastique de dernière minute peut, je pense, gâcher la fin. J'avoue que j'aurais moi-même préféré une fin version folie et suicide suite à une hallucination semblable à la scène de torture de fin pour conserver cette idée géniale.
- Bon, mon avis est un peu chauvin car tout ce qui touche de près ou de loin à la psychologie d'un personnage m'attire d'office

COQUILLES :
- Page 1, dernière ligne : "mal(e)wares"
- Page 2, § "reprenant" : "les avait arrêt(ées)" + "des sites non répertori(é)s + répétition de l'explication du deep web, déjà suffisamment faite avant
- Page 3, ligne 1 : "eux-même(s)" + § "une sonnette", ligne 3 : bas-fond(s)
- Page 4, §1 : "vingt-quatre-heures [...] ne (fût) identifiée" + §dialogue : "casse(s)-toi". faute possiblement attribuable au perso qui parle... mais j'en doute.
- Page 5, §1 "deux heures du matin pass(ées)"
- Page 6, dialogue : "de rien" en italique ?!
- page 7, §"tous les jours" : "course(s)-poursuite(s) + redondance de "émaillé de" déjà vu quelque part avant + "créature(s)" + §"ces images" : "aussi doués (fussent-ils?)". encore que la concordance des temps ne soit plus systématique dans ce cas mais bon... + "ne laissai(ent) que"
- Page 8 §1 : "accuse (le) coup" + dialogue : "demande(s)-toi" + dialogue : "sur (un) chemin"
- Page 11, §"Thibaut n'aurait (su)
- Plusieurs A majuscule sans accent dans le texte
- Je me demandais si les "." des acronymes étaient obligatoires ou pas ?
- Page 13 §"dans un premier temps" : réverbérés (d'on) on ne sait où" + §"de puissantes tenailles" : "pour le transformer (en) jouet"

Sinon, super lecture.

Merci pour ton (enthousiaste) commentaire et ta lecture, Phantom !
Pour la fin, je trouvais au contraire qu'il était sympa de partir dans une direction fantastique "inattendue" car à ce moment du texte, rien ne laisse à penser qu'on pourrait partir dans cette direction. Ta proposition est plus "logique", certes, par rapport au déroulement du texte, mais j'aime justement casser les habitudes du lecteur trop installé dans sa petite routine. Pour le cheminement psychologique du personnage, bien heureux si ce point t'as plu et je prends bonne note de ta remarque sur cette fameuse phrase !
Merci pour le relevé des coquilles, je comptais y revenir d'ici pas trop longtemps, du coup ça tombe très bien

Thanks again pour ta lecture et tes pertinentes observations !

Salut Tak !

Alors en premier lieu je dirais que ton récit ne m'a pas paru traîner en longueur, au contraire, je trouve que tu as prit le temps de développer ton sujet comme il se doit, que ce soit au niveau de la trame ou de la psychologie de ton personnage.

C'est intéressant car tu abordes une des grandes questions : "comment c'est en bas, là où la lumière ne passe pas ?"
Il y a cet aspect "ne pas regarder le Diable dans les yeux trop longtemps", être observateur de l'horreur jusqu'à ce qu'elle s’aperçoive que tu la regardes et, à son tour, elle te voit aussi... je trouve ça proprement flippant...

La successions d'images glauques, malsaines me fait penser à des flash-back, mais c'est aussi une des bases de la programmation mentale que de saturé l'esprit d'horreur pour "l'isoler" dans cet univers et en faire sa constante réalité. L'addiction entre très vite en jeu, qu'on le veuille ou non et la mécanique c'est qu'il en faut toujours plus, parallèlement à la décrépitude de la sensibilité, en se découvrant dans ses aspects les plus sombres (et être dévoré d'affreux remords...).

C'est amusant parce que la formation progressive de son double numérique me fait penser au texte de Catherine que j'ai commenté juste avant. Il y a ce même principe de transfert d'un état à un autre, comme dans le film "L'Invasion des profanateurs" où un nouvel être est nourrit par l'original jusqu'à prendre sa place.
Dans ce texte-ci, il est question de se transformer dans la laideur et l'abjection, et tout ceux qui ont été tenté d'emprunter cette voie savent que les appétits de notre part sombre peuvent être parfois féroces... : D
C'est aussi l'occasion de constater que le chemin vers l'enfer est un escalier qu'on descend marche après marche, que l'esprit s’accoutume à apprécier la promenade et se nourrit de ses paysages jusqu'à se faire à leur image.

La chute est parfaite et en accord avec le reste, le fait de ne pas trop en dire laisse tout le loisir de se taper mille et un films.
En ce qui me concerne, je reste sur le fait que ton personnage est comme tombé à l'intérieur de lui-même pour prendre enfin la pleine conscience de ce qu'il a fait endurer à son âme, et que le nouveau lui, le pire de lui, qu'il s'est construit à prit sa place pour de bon. Il a franchit la ligne, plus de retour possible... et ça c'est terrifiant... : D

Très bon texte, prenant, plume élégante et maîtrisée, j'ai beaucoup aimé ! : )

Salut Mnémosyne !

Ton regard sur ce texte est très intéressant et même instructif, car il pose le doigt sur plein de choses que je n'avais pas vu à l'écriture ou qui étaient peut-être là de façon sous-jacente, mais sur lesquelles je ne m'étais pas vraiment interrogé. Comme souvent, j'ai écrit ce texte un peu au feeling, sans me poser trop de questions (hormis sur l'évolution du personnage et les thématiques que je voulais traiter). J'avoue, j'ai toujours été fasciné par le caractère auto-destructif de l'homme, qui ne peut s'empêcher de détruire l'objet de ses désirs ou alors lui-même, jusqu'à ce qu'il n'en reste rien... Ce thème était doublement parfait pour ce récit, car en plus de cette obsession malsaine qui le consume peu à peu, j'ai aussi pu me faire plaisir sur les images glauques qui le parsèment, à la façon de petits encarts horrifiques qui jalonnent la lente descente aux enfers du perso.
Après, pour dire vrai, je n'en connais pas plus sur le sujet (TOR), mais je sais que l'un de mes frangins s'en sert quotidiennement et jusqu'à preuve du contraire, tout va encore bien pour lui (enfin je crois lol), donc on va dire que c'était surtout le prétexte pour écrire une petite horreur urbaine comme je les aime

Ravi en tous cas que tu aies passé un bon moment avec ces quelques pages ! (j'essaierai de lire ton texte ce w-e pour te renvoyer la pareille).

Hey !

Je ne sais pas si une analyse du texte est vraiment utile à l'auteur, mais visiblement, j'ai du mal à donner une autre forme à ma critique...

Le subconscient nous parle et il y a forcément beaucoup de réponses pour l'auteur dans sa création. Ça m'est arrivé tellement de fois, de comprendre parfois trois ans après, ce que je voulais vraiment me dire à moi-même et je trouve ce phénomène fascinant. Créer sans se poser de question, sur le principe on pourrait presque parler de possession, ou quelque chose de semblable à l'écriture automatique, même si le cerveau doit traduire tout cela dans une langue intelligible pour lui.

Je pense que ceux qui n'ont pas la fibre artistique, pas de pulsion créatrice, n'ont pas grand chose à dire en fait, pas que ce soit un mal, c'est juste qu'il ne se passe pas grand chose à l'intérieur d'eux-même ou qu'ils sont trop focalisés sur l'extérieur.
La création est un dialogue avec soi-même, avant tout !
J'en veux pour preuve que c'est quand on va mal qu'on est le plus créatif et prolifique. Personnellement quand je vais bien, je n'y arrive plus, je perds ce besoin vital d'exprimer... c'est pour ça que je n'aime pas être bien trop longtemps, une partie de moi déprime très vite et appelle ses tourments de ses vœux...
Enfin, tout cela est mon approche, je transpose peut-être trop sur les autres...
Désolé, la critique n'est pas mon fort, je préfère l'analyse...

Prend ton temps pour mon texte, ce n'est pas spécialement pressé et je t'avoue que j'appréhende la critique, j'ai trop peur qu'on me dise que je n'ai aucun talent... xD
A+ alors, bonne journée à toi !

Hello, Mnémo' !

Je voulais juste revenir sur ton dernier post, parce que tu y dis des choses très intéressantes.
Ceci dit, je ne suis pas sûr de partager ton point de vue sur le fait que le mal-être nous inspire (si c'est vrai c'est un fait, mais pas que) et qu'on n'aie plus grand-chose à dire lorsque tout va bien. Dans les grandes lignes c'est pas faux, une personne torturée aura toujours de la matière dans laquelle puiser pour écrire (ou créer, de façon générale), mais cela peut être également être une question d'état d'esprit ou de façon de travailler.
Perso, j'échelonne mon boulot sur l'année de façon à ne jamais bosser plus de quelques semaines/mois sur le même chantier, histoire de ne pas me lasser. Du coup, ça fait que j'ai toujours quelque chose à écrire, à retaper, à relire ou corriger. Est-ce que ça va toujours bien dans ces moments-là ? Pas forcément, mais de manière générale ça va j'ai pas trop à me plaindre. Ce que je veux dire, c'est que les moments où je vais mal ne colleront pas forcément à des périodes où je pourrais écrire quelque chose de "dark" et vice-versa. Je pense qu'il s'agit plus d'un état d'esprit général et de s'inspirer de son vécu ou de ce que l'on voit autour de nous (de façon très large, hein) pour nous donner du grain à moudre. Mais bon, après ça dépend aussi du ressenti de chacun et de la façon dont on appréhende l'écriture... Toujours est-il que ça fait bien longtemps que je m'en sers plus comme d'exutoire, contrairement à ce que certains pensent sur le cliché de "l'artiste maudit/torturé". Il m'est même arrivé d'écrire certains de mes textes les plus sombres et violents dans des moments de ma vie où tout allait pour le mieux.
Bref, tout ça pour dire que c'est plus une question de conjonctures et que la matière que l'on écrit à l'instant T ne reflète pas forcément ce que l'on a en tête à ce moment-là.

Quant à la critique et à l'analyse, encore une fois c'est très personnel et chacun l'appréhende de façon différente, mais il est aussi possible "d'apprendre" à critiquer, comme l'on apprend ici à progresser en matière d'écriture. Et je dirais même plus : la critique, à un certain niveau, devient même complémentaire de l'écriture, car relever les points faibles, les mauvais usages et les coquilles des uns et des autres nous aide aussi à ne pas tomber dans les mêmes pièges (même si on a chacun nos propres défauts et tics propres qu'on arrivera jamais totalement à gommer lol mais ceci est une autre histoire !). Le tout est d'exercer son oeil pour apprendre à discerner ce qui fait qu'un récit marche ou ne marche pas. Relever des pistes d'amélioration ou des remarques sur la structure générale (le début est-il trop long ? Le développement amène-t-il tous les éléments de compréhension du texte ? La chute est-elle réussie ? etc). Mais dans tous les cas, c'est un outil à ne pas négliger pour les auteurs et c'est aussi un outil qui s'affine avec le temps, donc te prends pas trop la tête là-dessus : ça viendra au fur et à mesure, au fil des lectures ou des concours.
Après, l'analyse est un outil intéressant aussi, bien sûr, mais ce n'est pas forcément une analyse contextuelle ou émotionnelle qui permettra à l'auteur de progresser en relevant les failles de sa plume. Là bien sûr, tu m'en offres une pour ce texte et ça me fait plaisir, mais au fond, elle ne me permettra pas d'améliorer ce récit, alors qu'une critique construite et pertinente (ça peut aussi juste être "j'aime pas, parce que je trouve que le profil psycho de ton perso n'est pas réussi", ça peut tenir en une seule phrase lol) y contribue largement, même s'il s'agit juste de relever des coquilles ou des répétitions.
Et puis "critique", ça peut être aussi relever toutes les qualités du textes pour expliquer pourquoi ça marche, ce n'est pas forcément que du négatif !

Bref, il y a beaucoup de choses à dire là-dessus, mais le meilleur conseil que je pourrais te donner si tu comptes rester un petit temps par ici, c'est de lire tes collègues et essayer de relever à chaque fois ce qui te plais ou te plais pas. Tu verras avec le temps que ça deviendra presque automatique, mais aussi que ça pourra t'aider à l'élaboration de tes propres récits.
Sinon, bah... on aura plus qu'à t'envoyer dans les cachots de Cath, je crois que ça fait longtemps qu'elle a pas eu de sang neuf

Ayé mon poulet, j'ai fini ton texte de fou furieux !

Je retrouve bien mon Tak ! Sache que parfois j'ai eu du mal à suivre, c'est un peu le bordel, mais j'ai aussi éclaté de rire ! Je pense que tu un poète et que se tenir à un truc très carré t'as du mal non ? On sent que tu aimerais partir en lyrique toutes les trois secondes hihi !
Je n'ai pas ressenti l'horreur qu'on devrait normalement ressentir à la fin, c'est trop flou et rapide ! dommage !

Comment résumer tout ça ?... Compliqué !

Une phrase de ton texte résume parfaitement mon ressenti : "Il se débarrasserait du superflu."

J’aime bien le trip, l’idée, le style d’histoire, le cauchemar qui prend possession du héros etc. Rien à redire. Mais quel bordel ! À mon avis, tu devrais laisser reposer ce textes quelques semaines / mois, et y revenir pour te rendre compte à quel point tu pourrais le simplifier, l’ordonner mieux, et le rendre plus compréhensible et facile à suivre.

Je n’ai pas vraiment compris pourquoi le mec devient accroc à ce qu’il voit. Je n’ai rien capté à ce qu’il voyait tout court en fait ! Je comprends un peu mieux dans la dernière partie qui est la mieux à mon goût.

Au début on ne sait même pas ce qu’il doit allait faire sur TOR, le mec lui dit juste d’aller dessus, mais quelle est la mission ? aucune idée… BON, OK, là je viens de relire l’intro, et j’ai compris, c’est un journaliste ! putain j’avais même pas capté à la première lecture, c’est pas très frappant ! ;D

Tu n’utilises même pas de la matière première fascinante dispo en grande quantité sur ce sujet : raconte un peu à ton lecteur ce qu’on peut voir, concrètement sur le darknet ! là tu restes flou, évasif, pudique !

Si je devais remanier pour faire un court, voilà ce que je ferai :

- Un journaliste doit faire un article sur le darknet, son rédac chef lui donne 1 mois pour faire un truc approfondi etc. Le mec n’est pas un geek (comme ton lecteur) et donc il apprend tout sur le tas (ça tu l’expliques déjà pas trop mal je trouve, tu es clair !).
- Il découvre les horreurs qu’on peut y voir. Il se fait alpaguer, il lui arrive des trucs, des mésaventures, des menaces etc.
- Poursuivant son enquête, il rencontre et discute avec un autre mec présent sur le darknet qui lui parle d’un forum mystérieux (tu attises le mystère) mais difficilement trouvable. Il va chez ce mec qui lui montre, expérience zarb etc.
- Il essaie de recontacter ce mec qui a disparu, qui n’ouvre plus etc. Inquiétude ! le mec est-il mort ?
- ça aiguise sa curiosité ! c’est sans doute ce forum zarb ?
- il enquête pour y pénétrer et là il faudrait être bcp plus concret : il faut que son expérence du darkent soit compréhensible, qu’on capte pourquoi il devient accroc au truc et ce qu'il y voit ! diantre !
- et après tu rattaches tes wagons : désociabilisation, paranoïa, très bien !
- on aimerait qu’il reste un peu plus longtemps dans ce monde, qu’il essaie de s’en échapper ! là il arrive et en 2 secondes, boum c’est fini ! circulez y a plus rien à voir. Ah d’accord ! finito ! je comprends car j'aime bien conclure comme ça, ouste et baste ! next ! mais c'est un truc de feignant !

Bref, mille pistes pour fignoler cette histoire intéressante qui me rappelle un peu Hellraiser !

Sinon voici mes notes prises au fur et à mesure de ma lecture :


Dans le mail d’intro de « Fab » (d’ailleurs Fab et Thib je trouve que ça fait couillon ! mdrrr… « titouan » et « Loïc » ahah), on ne comprend pas vraiment quelle est la mission que celui-ci propose à l’autre. Donc aucun enjeu puisqu’on ne sait pas ce qu’il en est.

Après tu perds ton temps en faisant une coupure, et il reprend après « nouvelle connexion » (aucun intérêt).
tu aurais du aller un peu plus vite pour aller jusqu’au forum.

On ne sait pas assez quel le danger ??? c’est ça qu’on aimerait ressentir ! le côté illégal flippant ! balance de l’anecdote, du crade, du choquant ! y en a tellement à dire ! les gens savent pas vraiment ce qu’on y retrouve, raconte un peu ! ne soit pas flou ! Rotten.Com !

Tes @@@ pour séparer putain ! mes yeux saignent ahah ! évite toute fantaisie ! nos yeux doivent être respectés ! ;D

Certaines phrases bancales, ex :

« La chose, de toute évidence, résidait en une porte ouverte sur l'inconnu... sans savoir d'emblée ce qui nous y attendra. « 

>> Apparemment, une porte ouverte sur l’inconnu. Impossible donc de savoir à quoi s’attendre. »

Répétition de « chose » en bas de la page 4.

« Insolite concept. » > concept insolite ça passe mieux.
Tout ce paragraphe expliquant le darkent n’est pas très clair, tu pourrais réduire la longueur et être plus explicite je trouve.

« Un filet de sueur lui coula le long des tempes... Pulsions de mort et visions dérangeantes ; de quoi nourrir, certainement un chapitre-clé de son futur article. Alors – deux heures du matin passés – il céda à la tentation et cliqua. « 

Là j’ai pas pigé ? comment peut-il évoquer des pulsions de morts et visions dérangeantes alors qu’il n’a pas encore cliqué ?

« Tout son système planta. » : enfin il se passe un truc !
après tu haches ta mise en page avec tes saletés de @@@ mon dieu !
« Dommage : lui qui pensait avoir enfin touché du doigt l'une des fontaines clandestines de la toile, n'avait fait que s'y noyer. Le mal appelle-t-il le mal... ?» 
J’ai du mal à capter la métaphore ?
Et quid de ce mal ? je ne comprends pas ce que tu veux dire ?
Très gêné par ce genre de phrase : « Songes de portes closes lestées de chairs mortes l'avaient accompagné toute la nuit. »
DES songes non ?
Page 6 : ENFIN on arrive à ce qui nous intéresse. Tu aurais du en arriver là page 2 ;D
Pourquoi mettre dialogues en italiques et pas d’autres ?
C’est le bordel cette MEP !
Pas très clair quand il se reconnecte et qu’il voit que tout marche.
après il devient addict mais j’ai pas vraiment compris pourquoi ? Je sais même pas ce qu’il y fout sur ce darkent ?
« des fétus poisseux, ressemblant à s'y méprendre à des cadavres – toile de supplications gémissantes en guise de bande sonore. « 
Des fétus de paille ? ou des fœtus ? « toile de supplications… en guide de bande sonore » Toile ???
Un sous-sol « émaillé » de piliers ? Emaillé ?

« Ces images ne pouvaient être l’œuvre de cinéastes, aussi doués soient-ils. En outre, le grain de l'image et son aspect « live » ne laissent (NE LAISSAIENT) que peu de mystère sur leur source : »
[Tu t'avances sur chemin sans retour, l'ami... ]
C’est français ça ???

« Puis courut vider le surplus alcoolisé de son estomac, sous un « blip » sonore retentissant. »
Je comprends pas c’est quoi le « blip sonore… » ?

On ne comprend pas pourquoi il devient addict du truc ?

PARFAIT RÉSUMÉ : Il se débarrasserait du superflu.

Un bol d’olive, putain j’ai ri, mais j’ai ri !
sac à vin ! mDRRRR ça dissonne un peu avec les passages précédents mais bon…

Je capte pas comment il peut passer d’aller voir dans son frigo s’il a des olives à planter un tournevis dans la gorge du voisin, ahahah

Voilà pour mes notes !
plaisir d’avoir relu du TAK !