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Porcherie

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Message par konsstrukt Jeu 22 Déc 2016 - 10:21

Salut à tous !

Je ne viens pas souvent écrire ici, désolé, et à chaque fois c'est pour vous parler d'un nouveau livre.

Mon nouveau bouquin s'appelle Porcherie,volume 1. Il s'agit d'un recueil de nouvelles. D'autres volumes suivront, collectant enfin sous une forme définitive l'intégrale de mes textes courts.

Porcherie a d'abord existé sous la forme d'un petit fanzine au tirage ultra-limité, puis a failli sortir chez Lunatiques – mais qu'est-ce qui m'a pris, putain ? – et le voilà maintenant signé aux Crocs Électriques, où il paraîtra donc en plusieurs volumes, considérablement augmenté par rapport à la version initiale.

Ma déconfiture avec Lunatiques m'aura au moins appris un truc : il ne faut pas signer chez un éditeur dont on considère le catalogue nul en quasi-totalité juste parce qu'on a l'impression que l'éditrice est douée pour vendre les bouquins. Un catalogue, c'est un peu comme une bibliothèque, ça juge son propriétaire. Comment voulez-vous que quelqu'un qui a des goûts de chiottes soit une personne recommandable ?

Mais assez parlé des cons.

Chez Les Crocs Électriques​, le moins qu'on puisse dire, c'est que les deux tauliers ont du goût. Les premiers bouquins parus parlent pour eux. Et pas seulement du goût : du savoir-faire, de l'énergie, bref je m'y sens à la maison. Il faut dire aussi que les deux tauliers, c'est pas n'importe qui. Jessica Rispal​, l'éditrice de la revue Le Bateau, et Stéphane Blanquet​, fondateur de la maison d'édition United Dead Artists et dessinateur dont je suis fan depuis vingt ans.

Porcherie, donc. Chaque volume contiendra une dizaine de textes, un peu moins, un peu plus, en fonction de leur longueur. Les bouquins des Crocs ont un calibrage précis, ils font tous la même taille : une quarantaine de pages au format A5. Ils ont tous la même couverture noire, ornée en gaufrage du logo de la maison. Et par-dessus la couverture, un calque, illustré. Pour le mien, c'est Anne van der Linden​ qui s'y colle. Anne, je la connais depuis quinze ans, au moins. Avec Jean-Louis Costes​, Olivier Allemane​ et une poignée d'autres, elle fait partie des premières personnes qui ont pris au sérieux mon travail, et qui m'ont encouragé à continuer – dans son cas à elle, cet encouragement a pris une forme très concrète, puisqu'elle m'a invité à lire à plusieurs de ses expos, et qu'avec Olivier ils m'ont publié dans la revue Freakwave. Et maintenant, voilà qu'elle se retrouve à faire la couverture d'un de mes bouquins. Je suis ému, sincèrement.

Le volume 1 de Porcherie contiendra huit textes :

AMOUR
COMPASSION
LA PREMIERE FOIS QUE J'AI TUE MON PERE
PAS ENVIE
LES VIGNES
LA VIEILLE
MA SOEUR
TÊTE MORTE

Il paraîtra le 19 janvier prochain. À cette occasion, il y aura plusieurs fêtes de sortie, je vous en reparlerai. Et en attendant, pour être sûr d'avoir un exemplaire et (surtout) pour manifester votre soutien à l'auteur (bibi, donc), il vous est possible de le préacheter. À tous ceux qui en passeront commande avant le 10 janvier, j'enverrai un texte inédit (au format pdf). Le livre coûte 5 euros, plus 2 euros de frais de port. Vous pouvez le pré-commander par Paypal (pas besoin d'avoir un compte, une CB suffit) en suivant ce lien :

https://www.paypal.com/cgi-bin/webscr?cmd=_s-xclick&hosted_button_id=7KFTWKL2AM3J6

Et un petit teaser pour vous donner envie !

https://www.youtube.com/watch?v=arp1ImNbdwQ
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Message par Léonox Jeu 22 Déc 2016 - 11:05

konsstrukt a écrit:Porcherie a d'abord existé sous la forme d'un petit fanzine au tirage ultra-limité
On en avait d'ailleurs un peu causé ici :
https://ecritoiredesombres.forumgratuit.org/t1675-porcherie

Et si je balance ce lien, c'est parce que le topic "Porcherie 0,5" contient trois textes en lecture libre. Alors certes, deux d'entre eux ne figurent pas au sommaire de ce tome 1 à paraître chez Les Crocs Electriques (pour "Monstre" et "Psoriasis", il faudra attendre un peu), mais si ça vous branche, vous pourrez y découvrir le très primesautier "La première fois que j'ai tué mon père".

Quant à la nouvelle intitulée "La vieille", elle devrait rappeler des souvenirs aux auteur-e-s et lecteurs-trices de Dimension TRASH. En ce qui me concerne, je la juge difficilement oubliable. Voilà, c'est tout pour le moment. Mais je reviendrai sur le sujet, histoire d'expliquer pourquoi un tel bouquin à 7 euro port compris, ça ressemble à s'y méprendre à un acte éditorial parfait.
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Message par Catherine Robert Jeu 22 Déc 2016 - 13:21

Félicitations Christophe ! Te voilà parti pour une (longue) compilation de tes textes courts. Je trouve ça super de réussir ça.
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Message par konsstrukt Jeu 22 Déc 2016 - 13:24

merci !
oui, les gens des crocs électriques sont très enthousiastes, ça fait plaisir.

ce sera une sorte de compilation permanente, puisqu'à partir du tome 5 ou 6, en gros, j'aurai épuisé le stock et il me faudra produire de l'inédit pur !

(enfin, ceci dans le cas où les lecteurs suivent - et c'est aussi à ça que sert la prévente : à mesurer leur intérêt)
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Message par Zaroff Jeu 22 Déc 2016 - 14:04

Bravo Christophe.
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Message par Léonox Mer 21 Juin 2017 - 16:08

Le tome 1 de "Porcherie" est donc paru chez Les Crocs Electriques fin janvier comme prévu, orné d'une spectaculaire illustration de couverture signée Anne van der Linden :
Porcherie 7f9f1910
Sur le site de l'éditeur :
https://www.lescrocselectriques.com/product-page/christophe-si%C3%A9bert
Quelques chroniques sur Babelio :
https://www.babelio.com/livres/Siebert-Porcherie-volume-1/919364#critiques
Et la mienne, ailleurs :
http://gorezaroff.over-blog.com/2017/03/porcherie-christophe-siebert.html

Tome 1 qui a, logiquement, été suivi d'un tome 2 fin avril. Illustration - toujours spectaculaire - cette fois due à Marc Brunier Mestas.
Porcherie 7f9f1911
Avec un sommaire composé des six nouvelles suivantes :
I am (not) Léonardo ; Pendu ; Batman ; Abstinence ;
Ces choses au fond de nous qui nous font veiller tard ; Monstre.
Sur le site de l'éditeur :
https://www.lescrocselectriques.com/product-page/christophe-si%C3%A9bert-porcherie-2
Chronique sur Babelio :
https://www.babelio.com/livres/Siebert-Porcherie-volume-2/955375#critiques
Avec la nouvelle "Monstre" à découvrir ici :
https://ecritoiredesombres.forumgratuit.org/t1675-porcherie

Et vivement le tome 3, donc.
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Message par konsstrukt Mer 29 Nov 2017 - 17:37

Salut ! Pour ceux qui ne recevraient pas ma newsletter (il en reste ? on croit rêver ! je vais finir par relever les noms !), voici - avec un peu de retard - l'annonce de parution de Porcherie 3 (et, tiens, si des acheteurs / auteurs du GoreZine passent par là : la pile d'enveloppes me regarde de travers, elle part demain matin, promis, promis, promis ! Je peux pas cracher par terre, le sol est couvert de courrier, mais le coeur y est)

Porcherie volume 3, publié aux éditions des Crocs Électriques, est le nouveau volume d'une série qui en verra cinq (peut-être davantage) et a pour ambition de rassembler, chez un seul éditeur, l'ensemble de mes nouvelles.
 
Dans celui-ci, qui compte 34 pages au format A5 et coûte cinq euros comme tous les autres titres de la collection, vous trouverez quatre textes, ornés par une magnifique couverture de Lilas, dont vous pouvez admirer ci-dessous un aperçu.
 
Je n'avais pas envie de mourir, longue nouvelle racontant dans un style très sec l'histoire de Cynthia, que son père aime beaucoup, un peu trop, fort mal, et qui tente de lui échapper. C'est noir, sordide, et ça oscille entre espoir et désespoir. Je me garderai bien de vous dire quelle émotion prévaut à la fin, d'autant que même moi je n'en sais rien, au bout du compte.
 
Un extrait : Je me souviens d’une fois quand j’avais huit ans. On jouait au salon. La télé était allumée et on se battait pour rire. À la cuisine maman faisait la vaisselle. Papa et moi on se battait et on se roulait par terre. On se pinçait et on se chatouillait. À un moment il m’a dit qu’il allait me mettre à poil. J’ai ri et puis il l’a fait. Je riais un peu moins et il m’a touchée entre les jambes pour me chatouiller. Ma mère nous a surpris et je me suis mise à pleurer. Ils m’ont envoyée dans ma chambre et se sont disputés. Il m’a embrassée sur la bouche pour la première fois quand j’avais onze ans, et pour la première fois avec la langue six mois plus tard.
 
Je n'avais pas envie de mourir a paru une première fois, sous la forme d'un très beau petit livre noir édité à cent exemplaires, aux excellentes éditions de La Belle Époque, dirigées par David Ritzinger.
 
Dresde, assez long texte aussi, raconte les aventures d'un type qui vient de séparer d'avec sa copine. S'éloignant de l'immeuble où ils vivaient ensemble, sac à dos sur l'épaule, il se fait aborder par un automobiliste en mal de compagnie. Après quoi, tout peut arriver. Une cuite, un voyage à Moscou, quelques confidences, une rencontre plus profonde que ça ? Qui sait.
 
Un extrait : Nous avons roulé et bavardé. À un moment, le soleil s’est levé, nous l’avions pileen face, ça nous faisait plisser les yeux et j’ai bu les dernières gouttes. L’ambiance n’était pas mauvaise. Il aurait fallu que je m’étire, et sans doute que je dorme un peu, mais cette tension qui accompagne les nuits blanches était bonne à prendre elle aussi, elle faisait partie de l’atmosphère. Vers huit heures, nous avons bu des cafés sur une aire d’autoroute près de Paris.
 
Dresde est un récit érotique, humaniste et mélancolique qui a été écrit en 2016 dans le cadre du Prix de la Nouvelle Érotique, pour lequel il a fini demi-finaliste. Il a été publié dans quelques revues mais jamais en recueil.
 
Exemple d'utilisation des forces productives dans une économie mondialisée est plus bref. Il raconte, avec abondance de détails documentaires et en utilisant un réalisme cru et parfois insoutenable, la misérable odyssée de Claudia Petrescu, contrainte à se prostituer alors qu'elle voulait simplement quitter son pays pour échapper à une vie de pauvreté.
 
Un extrait : Sans doute pense-t-elle parfois à sa fille, à sa mère, à ce qu’elles deviennent. Elle y pense peut-être quand elle tente de trouver le sommeil, dans une caravane transformée en dortoir, un peu à l’écart de l’autoroute, vers sept heures du matin, en écoutant le bruit des voitures conduites par des travailleurs, les mêmes qui vers minuit paient trente euros pour disposer d’elle pendant vingt minutes, pour l’emmener dans une autre caravane que celle qui sert de dortoir, une caravane qui sent la baise, la sueur et la crasse froide, qui paient trente euros pour lui enfoncer une bite dans la chatte, dans la bouche ou dans le cul. Mais j’imagine que la plupart du temps, elle ne pense pas.
 
Exemple d'utilisation... a été publié une première fois dans la revue Violences, dirigée par Luna Beretta.
 
Une lenteur de momie ou alors de gargouille est un court texte que certains trouveront érotique et touchant, que d'autres trouveront sordide et grotesque, et qui raconte l'histoire d'une infirmière aux penchants un peu tordus.
 
Un extrait : Je ne me touche plus. C’est terminé, pour moi, tout ça. Ma sœur, elle a cinq ans de plus que moi et elle baise encore, je ne sais pas comment elle fait, je ne sais pas comment elle a envie. Non seulement elle continue de coucher avec son mari, mais en plus elle se tape d’autres types. Elle me raconte tout, on se marre comme des pintades, mais vraiment, je ne sais pas comment elle fait, je ne sais pas comment ça l’intéresse encore.
 
Une lenteur de momie... est totalement inédit, c'est sa première apparition dans le monde réel, j'espère que vous lui ferez bon accueil !
 
Pour vous procurer Porcherie volume 3, il vous suffit de suivre ce lien :
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Message par Tak Jeu 30 Nov 2017 - 8:18

Voilà qui m'a l'air fort sympathique.
Je n'ai encore rien lu de toi, mais j'ai Paranoïa sur ma pile de chevet, n'attendant que son tour. Ainsi je note avec beaucoup d'intérêt la sortie de ce recueil.
Merci pour l'info, konsstrukt Wink (et superbe illustration, au passage).
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Message par konsstrukt Jeu 19 Avr 2018 - 20:13

Salut à tous et à toutes !

J'ai le plaisir de vous annoncer la sortie imminente de Porcherie volume 4 (et oui, déjà !), avec cette fois-ci une couv de Mattt Konture et Janko, dont je ne montre qu'un détail sinon le vicieux Stéphane Blanquet et la sadique Jessica Rispal, mes méchants éditeurs, me fouetteront les fesses jusqu'à ce qu'on puisse s'en servir de phares sur les côtes bretonnes pour prémunir les navires contre les dangers des récifs.
 
                    Au sommaire de ce volume-ci :                  
 
Huit secondes, nouvelle initialement parue dans la Revue Métèque numéro 2 (je ne suis pas certain du numéro, les collectionneurs corrigeront), est une sorte d'histoire d'amour mélancolique sans inceste, pédophilie ni massacre, donc une grande première pour moi.
 
J’ai déambulé et jeté un oeil aux gens et à mon ombre qui parfois s’étirait comme un Giacometti. À une terrasse j’ai commandé un demi, eu droit en plus à une coupelle de chips, toutes les tables étaient occupées et tout le monde parlait fort en profitant du soleil, j’ai savouré tout ça un moment, ça faisait du bien. Je ne regardais rien en particulier et j’écoutais sans y faire attention des bouts de conversations et peut-être que ça me donnait l’air d’un type en train de réfléchir à des choses importantes mais c’était tout le contraire, j’étais vide de toute pensée, de toute phrase même, il ne me restait plus qu’une poignée de mots, « tiroir », « valise », qui me rendaient triste, j’essayais de les éviter, et mes émotions étaient réduites à rien, des petits bouts de peau se détachant tout seuls.
Quand je suis revenu à l’appart il faisait nuit, j’étais bourré et elle n’était plus là, la valise non plus. Le tiroir était refermé avec sans doute le cendrier dedans. Au lieu d’aller vérifier je suis descendu à l’épicerie m’acheter une bouteille de vodka et une brique de jus d’orange. C’est à mon retour que j’ai vu la lettre. Elle était posée sur la table, trois feuilles couvertes de son écriture, je l’ai froissée sans lalire et jetée à la poubelle.
 
Killing Hanouna est une fantaisie méchante et gore initialement parue dans Violences numéro 4 (là non plus, pas certain du numéro, Alzheimer me guette) et qui a eu son petit succès sur les réseaux sociaux et sur scène. Pour une fois que je fais marrer les gens, je vais pas bouder mon plaisir.
 
Les samedis suivants, de neuf heures à midi, si vous m’aviez cherché, vous m’auriez trouvé dans ma bagnole, garé en face du cabinet, l’air de rien, en train de lire le journal. Il ne m’a pas fallu guetter six mois pour apercevoir Hanouna entrer dans le cabinet avec sous le bras une caisse de transport pour chat. C’était mon troisième samedi dans la bagnole, j’avais potassé ses horaires, je pouvais pas me tromper. Il était sans son garde du corps, le fameux tocard dont tous les journaux se demandent s’il est armé ou pas – et tant mieux, j’avais pas envie de vérifier. Un quart d’heure plus tard il est ressorti du cabinet, n’avait plus sa caisse sous le bras et moi j’étais garé juste devant l’entrée. Ça m’a même pas pris trente secondes, de me précipiter sur lui, de lui chloroformer la gueule et de l’embarquer, c’était beau et simple comme dans un film, il a pas dû comprendre ce qui lui arrivait.
 
Lettre d'amour à ma fille est un texte violent et mélancolique initialement paru dans Violences numéro 1 (ah, celui-là j'en suis sûr, ouf !) et qui se situe dans la lignée de mes récits durs et tristes.
 
Tu connais mal ma vie, tu connais mal la vie en général. À huit ans tu es trop petite pour avoir une idée du cauchemar permanent qu’elle représente pour moi, mais dans cette existence affreuse qui me dévore vivant, comme plongé depuis l’âge adulte dans une piscine peuplée de piranhas à l’infinie patience, tu es mon seul moment de paix, mon unique bonheur.
En général je reste ainsi un quart d’heure, je ne pense à rien et c’est merveilleux, comme si tu me donnais de l’énergie, comme si auprès de toi je me rechargeais.
Ensuite je vais dans ma chambre à moi où généralement ta mère dort déjà, sinon c’est qu’elle regarde la télé et alors il faut que nous parlions un petit moment. Elle me raconte sa journée. Elles défilent toutes à l’identique, entièrement construites d’une routine solide comme du béton, indestructible, pourtant ta mère a toujours de quoi dire, jour après jour, année après année, anecdote amusante, détail, motif minuscule de joie ou d’agacement. Moi je ne raconte rien, pour quoi faire ? À quoi ça sert ?
 
Papi jute dans la sauce aux câpres est un long texte porno-culinaire à la fois drôle et atroce, édité par La Belle Epoque. Classique absolu pour certains de mes lecteurs et d'une débilité sans nom pour certains autres, il a été sélectionné au prix Sade 2015, ce qui a valu à Emmanuel Pierrat, son président, un quasi fou-rire quand il a été question d'indiquer les titres des récits finalistes devant le public du Silencio, où se tenait la remise.
 
La première fois que j’ai vu grand-père se branler, c’était un vendredi soir. Le lendemain serait mon quatorzième anniversaire, que nous fêterions en famille autour de mon plat préféré, de la langue de boeuf sauce piquante. La fête avec les copains serait pour le samedi suivant.
J’avais été réveillé en pleine nuit par l’envie d’aller aux toilettes. En passant devant la cuisine j’ai aperçu de la lumière et entendu marmonner grand-père. Au lieu d’ouvrir la porte et lui demander si tout allait bien (grand-père, ancien résistant, avait survécu à Auschwitz et il lui arrivait encore de faire d’horribles cauchemars, il avait parfois besoin de réconfort, nous l’aimions tous beaucoup et depuis qu’il était veuf il ne se passait pas une semaine sans que nous l’appelions au téléphone), je me suis arrêté et j’ai collé mon oreille à la porte. C’était exactement comme s’il parlait à quelqu’un. Sa voix était agressive, bizarre.
J’ai entrebâillé la porte, à la fois inquiet et curieux.
Grand-père était debout devant le Frigo ouvert, dont seule la veilleuse éclairait la pièce, son pyjama aux chevilles. Dans une main il tenait le plat de béchamel où les câpres étaient figés et dans l’autre son sexe à moitié bandé qu’il trempait dans l’épaisse sauce tout en se masturbant.
 
Psoriasis est un de mes plus vieux textes, avec Batman (qui figure au sommaire de Porcherie 2). Je l'ai écrit en 2009 ou 2010 et suis bien en peine de me souvenir où il a été publié pour la première fois. En tout cas, c'est encore une histoire d'amour contrariée (enfin, vraiment très contrariée), entre un type souffrant de psoriasis (et de problème psychologiques) et une femme victime de violences conjugales, écrite dans ma manière de l'époque, c'est-à-dire très inspirée de Manchette.
 
Le quinze juin à vingt-trois heures Raoul Frissard, le visage hagard et dégoulinant de Côtes-du-Rhône, lança le poing en gueulant « putain de toi ». Claire Frissard, le verre vide encore à la main, ne vit rien venir et le reçut en pleine gueule. Elle lâcha le verre, bascula en arrière avec sa chaise, ses doigts se refermèrent sur la toile cirée qui servait de nappe et l’entraînèrent dans la chute. Elle se cassa le crâne contre le coin du meuble à vaisselle, l’ébranla, il y eut un bruit d’assiettes qui s’entrechoquent, tout ce que contenait la table, emporté par la nappe, tomba et se brisa. Le vin, la nourriture, le sang se mélangèrent. Elle resta sans connaissance. Son mari poussa un cri. Il se rua sur le téléphone et composa le 18. Au PARM de garde il expliqua que sa femme venait d’avoir un accident, s’empêtra dans ses phrases, attira l’attention de Vandrargues qui prit sa voiture et se rendit sur les lieux. Il arriva avant le SAMU, cela ne s’était jamais produit. Il observa pendant une minute. Une émotion contracta son visage grêlé de croûtes. Il sourit, découvrant ses dents jaunes. D’un coup d’incisives il prit à sa lèvre inférieure un bout de peau, le mâchonna.
 
Deux mille euros, enfin, est un très court texte, tiré d'un poème beaucoup plus ancien et inspiré par une série de photos qu'il illustre dans Bad to the bone numéro 11, relevant de ce genre que j'aime pratiquer et que je pourrais nommer "roman noir condensé" : là-dedans, il y a assez de trucs pour tirer un polar saignant et nerveux de longueur moyenne ; mais c'est une nouvelle d'une poignée de paragraphes seulement.
 
Toute la famille, ils sont dans la terre. Porcs, poulets, betteraves. Que des merdes gavées d’hormones et de pesticides, moi je m’en fous, à part Mac Do, j’aime rien. Deux cent euros c’est pas mal, alors j’enfile des bottes et je rejoins l’oncle sur le tracteur.
En chemin il m’explique.
— Les Maffre, ces enculés, ils vont plus faire les malins, tu entends ? Ils vont plus faire les malins du tout.
Il pue l’alcool, l’oncle. D’ailleurs, il récupère entre ses jambes un litron de rouge et en boit une bonne rasade, puis me passe la bouteille. Je suis pas supposé boire de l’alcool, moi, mais aujourd’hui ça a l’air spécial alors j’en avale une longue gorgée, ça me retourne le ventre.
 
Tout ça est sur le point de sortir et coûte 5 euros (+ 2 euros de frais de port) ; vous pouvez le commander auprès de l'éditeur (lescrocselectriques.com), de libraires complaisants ou bien directement en m'envoyant les sous, si vous voulez une dédicace (et si vous voulez commander aussi des exemplaires des volumes précédents, contactez-moi en réponse à cette lettre).
 
Paypal :
 
Chèque :
A envoyer à Christophe Siébert,
5 rue Sainte-Rose,
63000 Clermont-Ferrand


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