Escapades post-mortem
+15
Tobermory
Raven
Cancereugène
mormir
yann
François Fischer
Paladin
Géraldine BM
Catherine Robert
Blahom
Murphy Myers
Perroccina
FRançoise GRDR
paulux
Jack-the-rimeur
19 participants
L'Écritoire des Ombres :: CONCOURS DE L'ÉCRITOIRE DES OMBRES :: Archives des concours :: N°9 : Cimetière
Page 2 sur 3
Page 2 sur 3 • 1, 2, 3
Re: Escapades post-mortem
J'ai aimé, tu es dans le sujet, c'est bien sûr bien mené et surprenant. Bien sûr, dans la limite des 30 000 signes, tu ne pouvais pas poser une description de tout le village et faire un vrai whodunit, mais, je pense que tu pourrais développer tout ça en un petit roman. Moi, je n'ai pas pensé à Agapit ou Murelli, mais, dans le ton léger, à Dominique Arly.
J'ai juste un truc qui ne passe pas bien :
.... en tout cas, pense à ce que je te dis : un petit roman...
J'ai juste un truc qui ne passe pas bien :
- Spoiler:
- J'ai du mal à croire que le maire ait pu se faire passer pour La Cocotte, même déguisé... Par contre, le faux témoignage de sa sœur est habile, il égare le lecteur vers le surnaturel. Ensuite, que l'explication soit naturelle ne me dérange pas, elle est bien trouvée.
Les dernières phrases, certes, permettent de conclure en ouvrant une autre perspective, mais je trouve la méthode "on a tout expliqué rationnellement, mais on termine sur un élément visiblement surnaturel" est assez surfaite, un peu trop utilisée...
.... en tout cas, pense à ce que je te dis : un petit roman...
Dernière édition par Paladin le Lun 2 Jan 2017 - 10:38, édité 1 fois
Re: Escapades post-mortem
*Géraldine : Je suis d'accord avec ta vision du récit. Il est mal équilibré et l'abus des dialogues est un de mes péchés récurrents. D'accord aussi sur le fait que "le soupçon de fantôme final" est une coquetterie inutile. A l'origine, je voulais finir sur un dernier coup de klaxon italien. J'aurais dû.
Le mystère prétexte à remonter le temps ? Je ne sais pas. Située de nos jours, l'histoire n'aurait pas pu fonctionner. Il fallait une époque où les enterrements n'étaient pas encore l'affaire de professionnels privés, quand les cercueils étaient fabriqués par le menuisier du village, une époque où les légistes pratiquaient encore la "médecine légale foraine" (comme disait le Dr Raymond Martin dont je me suis inspiré). L'intrigue et son contexte sont indissociables à mon avis.
* Paladin : Pourquoi crois-tu que je décris le maire comme un homme mince aux traits fins ? Puis un visage éclairé par en-dessous façon cinéma expressionniste apparaît déformé et inquiétant. D'accord, "l'épouvantail" n'aurait probablement pas marché avec le père Mathurin, mais sur un gosse d'onze ans et une vieille bigote pris par surprise... Le truc, c'est de les impressionner suffisamment fort pour qu'ils n'aient pas le loisir de réfléchir. D'ailleurs, si tu as un gamin sous la main, tu peux faire l'expérience, tu seras surpris du résultat, je pense.
Merci de vos saines et instructives lectures.
Le mystère prétexte à remonter le temps ? Je ne sais pas. Située de nos jours, l'histoire n'aurait pas pu fonctionner. Il fallait une époque où les enterrements n'étaient pas encore l'affaire de professionnels privés, quand les cercueils étaient fabriqués par le menuisier du village, une époque où les légistes pratiquaient encore la "médecine légale foraine" (comme disait le Dr Raymond Martin dont je me suis inspiré). L'intrigue et son contexte sont indissociables à mon avis.
* Paladin : Pourquoi crois-tu que je décris le maire comme un homme mince aux traits fins ? Puis un visage éclairé par en-dessous façon cinéma expressionniste apparaît déformé et inquiétant. D'accord, "l'épouvantail" n'aurait probablement pas marché avec le père Mathurin, mais sur un gosse d'onze ans et une vieille bigote pris par surprise... Le truc, c'est de les impressionner suffisamment fort pour qu'ils n'aient pas le loisir de réfléchir. D'ailleurs, si tu as un gamin sous la main, tu peux faire l'expérience, tu seras surpris du résultat, je pense.
Merci de vos saines et instructives lectures.
Jack-the-rimeur- — — Zonard crépusculaire — — Disciple d'Ambrose Bierce
- Messages : 2415
Date d'inscription : 23/01/2013
Age : 71
Localisation : Narbonne
Re: Escapades post-mortem
Ce qui est bien avec toi, Jack, c’est que de texte en texte je pourrais presque copier-coller mes impressions : ta technique d’écriture est impeccable, tes dialogues toujours aussi savoureux, tes personnages hauts en couleur, ton style à la fois référencé et inimitable (ce qui pourrait paraître contradictoire, mais ne l’est pas).
Tu prends même des risques en t’éloignant d’un final surnaturel pour emprunter le chemin moins aisé du retour au rationalisme, avec porte laissée entrouverte pour un ultime mystère : Harry Dickson, nous voilà !
Bref, du tout bon, à part peut-être un léger déséquilibre narration/dialogues.
Tu prends même des risques en t’éloignant d’un final surnaturel pour emprunter le chemin moins aisé du retour au rationalisme, avec porte laissée entrouverte pour un ultime mystère : Harry Dickson, nous voilà !
Bref, du tout bon, à part peut-être un léger déséquilibre narration/dialogues.
François Fischer- Plumitif éviscéré
- Messages : 225
Date d'inscription : 27/12/2014
Age : 46
Re: Escapades post-mortem
Heureux, M. Fisher, si mon histoire est parvenue à te distraire malgré ses défauts.
"Léger déséquilibre", dis-tu ? "Gros" serait plus juste, mais j'apprécie ta gentillesse.
Merci.
"Léger déséquilibre", dis-tu ? "Gros" serait plus juste, mais j'apprécie ta gentillesse.
Merci.
Jack-the-rimeur- — — Zonard crépusculaire — — Disciple d'Ambrose Bierce
- Messages : 2415
Date d'inscription : 23/01/2013
Age : 71
Localisation : Narbonne
Re: Escapades post-mortem
J'ai tout de suite était plongé dans l'ambiance, je trouve que c'est bien écrit, ça se laisse lire avec plaisir.
Par contre, je regrette le départ du journaliste, je trouve que ça casse le récit.
Par contre, je regrette le départ du journaliste, je trouve que ça casse le récit.
yann- Écritoirien émérite stagiaire
- Messages : 736
Date d'inscription : 21/10/2013
Age : 44
Localisation : Vers Provins
Re: Escapades post-mortem
Merci, Yann. Faudra que je recase ce fichu journaliste.
Pour les amateurs de private jokes, Félix Joséphin est un clin d'oeil à un autre reporter de fiction : Joseph Joséphin, alias Rouletabille.
On s'amuse comme on peut.
Pour les amateurs de private jokes, Félix Joséphin est un clin d'oeil à un autre reporter de fiction : Joseph Joséphin, alias Rouletabille.
On s'amuse comme on peut.
Jack-the-rimeur- — — Zonard crépusculaire — — Disciple d'Ambrose Bierce
- Messages : 2415
Date d'inscription : 23/01/2013
Age : 71
Localisation : Narbonne
Re: Escapades post-mortem
Un texte bien écrit comme il se doit pour un Jack-the-rimeur. Une histoire bien trouvée, grand-gnignolesque, dans le thème. Pourtant si je l'ai appréciée, notamment pour son esprit réel de 1960 avec les références idoines, je reste un peu sur ma faim. Il me semble que la touche finale de fantastique aurait pu être plus appuyée, avec une apparition plus flippante. Mais ce n'est que mon ressenti. Merci à toi Jack pour ce beau texte.
mormir- — Arpenteur des mondes — Disciple de l'arbre noir
- Messages : 2638
Date d'inscription : 11/05/2013
Age : 60
Localisation : Près de Chartres
Re: Escapades post-mortem
Voilà une intrigue finement ciselée et bien pensée. Trop bien, peut-être. A trop vouloir jouer la précision, le récit gâche un peu ses effets. Le côté méticuleux prend le pas sur le rythme et l'histoire.
Pourtant, il y a de bonnes choses. Des personnages truculents, et vivants. Des dialogues, justement très vivants, ce qui renforce les liens d'amitié/inimitié entretenus entre les protagonistes.
L'humour est omniprésent, le ton du récit est vraiment plaisant à suivre. Après, effectivement, donner toutes les clés de l'énigme dès le début de la seconde partie du récit, c'était un peu casse-gueule, et surtout, malheureusement, gâche un peu l'intérêt du récit. On est dans les explications du début à la fin. En première partie, on explique les faits avec ce fantôme zarbi qui apparaît pour foutre la trouille à tout le monde, et en seconde partie pour expliquer la raison d'être de ce fantôme.
Bon, pas convaincu par la finalité de l'histoire, mais toujours enthousiaste à l'idée de lire du Jack.
Pourtant, il y a de bonnes choses. Des personnages truculents, et vivants. Des dialogues, justement très vivants, ce qui renforce les liens d'amitié/inimitié entretenus entre les protagonistes.
L'humour est omniprésent, le ton du récit est vraiment plaisant à suivre. Après, effectivement, donner toutes les clés de l'énigme dès le début de la seconde partie du récit, c'était un peu casse-gueule, et surtout, malheureusement, gâche un peu l'intérêt du récit. On est dans les explications du début à la fin. En première partie, on explique les faits avec ce fantôme zarbi qui apparaît pour foutre la trouille à tout le monde, et en seconde partie pour expliquer la raison d'être de ce fantôme.
Bon, pas convaincu par la finalité de l'histoire, mais toujours enthousiaste à l'idée de lire du Jack.
Re: Escapades post-mortem
- Je retiens "grand-guignolesque", Mormir. L'adjectif me plaît bien. Peut-être une marque de fabrique, qui sait ?
- Tu as mis le doigt dessus, Cancereugène : une intrigue trop tarabiscotée pour une simple nouvelle. J'ai sous-estimé les contraintes d'un cadre purement rationnel et je me retrouve avec une sorte de problème d'algèbre où on passerait directement de l'exposition des données à la solution de l'exercice. Cela manque d'épaisseur, de chair, d'ambiance, une histoire qui a du mal à dépasser le stade du canevas illustré.
Ben oui.
- Tu as mis le doigt dessus, Cancereugène : une intrigue trop tarabiscotée pour une simple nouvelle. J'ai sous-estimé les contraintes d'un cadre purement rationnel et je me retrouve avec une sorte de problème d'algèbre où on passerait directement de l'exposition des données à la solution de l'exercice. Cela manque d'épaisseur, de chair, d'ambiance, une histoire qui a du mal à dépasser le stade du canevas illustré.
Ben oui.
Jack-the-rimeur- — — Zonard crépusculaire — — Disciple d'Ambrose Bierce
- Messages : 2415
Date d'inscription : 23/01/2013
Age : 71
Localisation : Narbonne
Re: Escapades post-mortem
Sacré Jack ! Je me suis bien marrée avec ton histoire !
Il me reste encore 2 ou 3 textes à lire il me semble et, jusqu'à présent, aucun de ceux déjà lus n'avait emporté mon adhésion du début à la fin. Surtout la fin qui, à chaque fois, venait ternir mon enthousiasme du début.
Eh bien, je le tiens, le texte qui ne me laisse pas un goût d'inachevé !
Je me suis régalée dès le début, avec ce personnage du maire très truculent. Mais je me rends compte que c'est un adjectif qui peut s'appliquer à chacun de tes personnages. Ils sont bien fouillés, bien vivants. Et, surtout, bien dans leur époque : c'est un pari risqué de placer ton histoire dans ce contexte post-guerre, il y a toujours le risque de faire cliché, de trop en faire ou trop peu, voire de déraper sur un détail trop moderne. Ici, je me suis sentie bien dans l'époque, bien dans l'idée que je m'en fais en tout cas : suffisamment de détails (j'ignorais que le lait Guigoz était si vieux !) mais pas trop, et tous bien insérés, comme les citations de personnalités connues de tous, à l'époque. En te lisant, j'ai eu des réminiscences de Gaston Leroux (ton journaliste m'a vraiment fait penser à Rouletabille) (tiens, maintenant que j'y pense, je me demande si Rouletabille ne s'appelait pas Joseph, d'ailleurs...?), dans cette façon aussi de nous faire croire au surnaturel quand tout n'est qu'artifice ingénieux extrêmement terre à terre une fois qu'on a la solution.
Et quelle solution ! Tu t'es vraiment décarcassé ! Aucun détail, aussi abracadabrant soit-il, n'est oublié. Un vrai travail d'orfèvre (qui mériterait d'être un peu allongé, j'aurais aimé voir des scènes plus directes, comme la partie autopsie/confession). Sacré personnage également que ce médecin aux allures bien mystérieuses et au passé exotique, qui s'avère un monsieur tout-le-monde désopilant.
Jusqu'aux vaches de Mathurin (non, ce patronyme ne peut être dû au hasard)
Alors, je m'emballe, certes. J'ai bien conscience que ce procédé de discours rapporté pour exposer la situation au lecteur est un peu faible. Surtout qu'il dure, puisque le maire nous relate toutes les apparitions. Puis on recommence avec l'explication finale. À la fin, ça devient un peu longuet. Grâce à ton talent de narrateur (de conteur, même !), tu relances la musique régulièrement (les dialogues sont exquis, les reparties très fines et bourrées d'humour, ce qui rend le tout extrêmement vivant), tu parviens à nous distraire et à distraire notre attention de ce défaut, mais pas tout le temps. Certaines phrases du maire sont parfois un peu moins naturelles et nous rappellent que nous sommes dans un récit dans le récit qui n'a qu'une fin utilitaire.
L'utilité, justement : là, j'ai trouvé la disparition du journaliste trop abrupte. Je n'aime guère ces personnages créés dans le seul but de servir d'outil, dont on se débarrasse une fois leur fonction remplie. Et pour le coup, tu t'en débarrasses vraiment comme une vieille paire de chaussettes, sans qu'il proteste outre mesure. C'est un poil trop artificiel, encore plus compte tenu du personnage qui possédait un caractère bien à lui.
Quant à la fin, jusqu'au bout je me suis dit qu'il était impossible que tout ne soit qu'un bon tour, c'eût été prendre trop de risques dans un concours SFFF. J'avoue que, toute classique qu'elle soit, cette dernière pirouette qui replonge le récit dans le fantastique est la bienvenue. Point trop n'en faut. On a une belle galéjade du style tout est bien qui finit bien, mais qui se termine sur un léger bémol "et si..." ? Convenu mais efficace. En tout cas, moi ça achève de me convaincre, j'y retrouve le respect des codes et ça renforce cette impression de familiarité de ton texte.
Jusqu'à présent, je mettais tous les textes du concours sur un pied d'égalité, avec un petit + pour celui d'Amaranth, mais en gardant à l'esprit que tous m'avaient un peu refroidie sur la toute fin.
Là, oui, ça commence à devenir intéressant : le tien contient un petit passage à vide vers le milieu mais tu redresses la barre à la fin ce qui me laisse sur une impression plus positive une fois la lecture achevée, contrairement aux autres textes qui sont bons de A à Y, mais finissent sur un Z moyen.
Je vais retrouver le plaisir de m'arracher les cheveux pour le classement.
Merci pour ce petit goût qui m'a fait replonger avec délices dans mes lectures d'adolescente.
Il me reste encore 2 ou 3 textes à lire il me semble et, jusqu'à présent, aucun de ceux déjà lus n'avait emporté mon adhésion du début à la fin. Surtout la fin qui, à chaque fois, venait ternir mon enthousiasme du début.
Eh bien, je le tiens, le texte qui ne me laisse pas un goût d'inachevé !
Je me suis régalée dès le début, avec ce personnage du maire très truculent. Mais je me rends compte que c'est un adjectif qui peut s'appliquer à chacun de tes personnages. Ils sont bien fouillés, bien vivants. Et, surtout, bien dans leur époque : c'est un pari risqué de placer ton histoire dans ce contexte post-guerre, il y a toujours le risque de faire cliché, de trop en faire ou trop peu, voire de déraper sur un détail trop moderne. Ici, je me suis sentie bien dans l'époque, bien dans l'idée que je m'en fais en tout cas : suffisamment de détails (j'ignorais que le lait Guigoz était si vieux !) mais pas trop, et tous bien insérés, comme les citations de personnalités connues de tous, à l'époque. En te lisant, j'ai eu des réminiscences de Gaston Leroux (ton journaliste m'a vraiment fait penser à Rouletabille) (tiens, maintenant que j'y pense, je me demande si Rouletabille ne s'appelait pas Joseph, d'ailleurs...?), dans cette façon aussi de nous faire croire au surnaturel quand tout n'est qu'artifice ingénieux extrêmement terre à terre une fois qu'on a la solution.
Et quelle solution ! Tu t'es vraiment décarcassé ! Aucun détail, aussi abracadabrant soit-il, n'est oublié. Un vrai travail d'orfèvre (qui mériterait d'être un peu allongé, j'aurais aimé voir des scènes plus directes, comme la partie autopsie/confession). Sacré personnage également que ce médecin aux allures bien mystérieuses et au passé exotique, qui s'avère un monsieur tout-le-monde désopilant.
Jusqu'aux vaches de Mathurin (non, ce patronyme ne peut être dû au hasard)
Alors, je m'emballe, certes. J'ai bien conscience que ce procédé de discours rapporté pour exposer la situation au lecteur est un peu faible. Surtout qu'il dure, puisque le maire nous relate toutes les apparitions. Puis on recommence avec l'explication finale. À la fin, ça devient un peu longuet. Grâce à ton talent de narrateur (de conteur, même !), tu relances la musique régulièrement (les dialogues sont exquis, les reparties très fines et bourrées d'humour, ce qui rend le tout extrêmement vivant), tu parviens à nous distraire et à distraire notre attention de ce défaut, mais pas tout le temps. Certaines phrases du maire sont parfois un peu moins naturelles et nous rappellent que nous sommes dans un récit dans le récit qui n'a qu'une fin utilitaire.
L'utilité, justement : là, j'ai trouvé la disparition du journaliste trop abrupte. Je n'aime guère ces personnages créés dans le seul but de servir d'outil, dont on se débarrasse une fois leur fonction remplie. Et pour le coup, tu t'en débarrasses vraiment comme une vieille paire de chaussettes, sans qu'il proteste outre mesure. C'est un poil trop artificiel, encore plus compte tenu du personnage qui possédait un caractère bien à lui.
Quant à la fin, jusqu'au bout je me suis dit qu'il était impossible que tout ne soit qu'un bon tour, c'eût été prendre trop de risques dans un concours SFFF. J'avoue que, toute classique qu'elle soit, cette dernière pirouette qui replonge le récit dans le fantastique est la bienvenue. Point trop n'en faut. On a une belle galéjade du style tout est bien qui finit bien, mais qui se termine sur un léger bémol "et si..." ? Convenu mais efficace. En tout cas, moi ça achève de me convaincre, j'y retrouve le respect des codes et ça renforce cette impression de familiarité de ton texte.
Jusqu'à présent, je mettais tous les textes du concours sur un pied d'égalité, avec un petit + pour celui d'Amaranth, mais en gardant à l'esprit que tous m'avaient un peu refroidie sur la toute fin.
Là, oui, ça commence à devenir intéressant : le tien contient un petit passage à vide vers le milieu mais tu redresses la barre à la fin ce qui me laisse sur une impression plus positive une fois la lecture achevée, contrairement aux autres textes qui sont bons de A à Y, mais finissent sur un Z moyen.
Je vais retrouver le plaisir de m'arracher les cheveux pour le classement.
Merci pour ce petit goût qui m'a fait replonger avec délices dans mes lectures d'adolescente.
Raven- — — Bouteuse de trains — — Disciple de la présente ligne
- Messages : 5782
Date d'inscription : 04/05/2015
Age : 47
Localisation : au fond à droite
Re: Escapades post-mortem
Texte bien écrit, personnages pittoresques et beaucoup d’humour.
En plus de Joséphin et Mathurin, encore deux autres noms-allusions, je suppose à deux auteurs qui se sont illustrés dans l’horreur : Montague et Beaumont
- Spoiler:
- L’histoire : une histoire assez classique de faux fantôme et de supercherie destinée à confondre un malfaiteur( j’ai pensé aux canulars de certaines nouvelles de Saki)
- Spoiler:
- La fin est très classique aussi. Elle donne l’impression d’être là pour faire une chute inattendue et sans communiquer l’inquiétude qu’on pourrait en attendre.
En plus de Joséphin et Mathurin, encore deux autres noms-allusions, je suppose à deux auteurs qui se sont illustrés dans l’horreur : Montague et Beaumont
Tobermory- Écritoirien émasculé
- Messages : 397
Date d'inscription : 08/07/2015
Age : 72
Localisation : Montpellier
Re: Escapades post-mortem
- Rien à redire, Tobermory, tu as bien pointé les défauts de ce texte. "Joséphin", oui, je l'ai emprunté à Gaston Leroux. "Beaumont" et "Mathurin", peut-être des réminiscences mais bien involontaires (La belle et bête, hein ? je n'y avais pas pensé). Et "Montague" est une version à peine déformée de Montaiguet-en-Forez, un village de l'Allier.
- Raven, je saisis cette occasion pour te dire combien ta faconde naturelle me fascine, moi qui mets une heure pour taper dix lignes !
J'ai toujours aimé les énigmes tordues et comme le concours, quoique SFFF, tolère le polar, je ne courais pas grand risque à jouer cette carte. Le seul problème, c'est qu'une fois tous les fils à plat, l'intrigue s'est avérée trop tarabiscotée pour le format requis, ce qui m'a contraint à un déroulé minimaliste. Et même ainsi j'ai bien dû sabrer 10 à 15 000 signes (dont le tête-à-tête entre le légiste et le fossoyeur qu'il m'a fallu réduire à un semblant d'esquisse). L'idéal aurait été, soit de faire présenter les données par les villageois (discussions de bistrot, de commères au marché), soit de mettre le journaliste au centre, lui faire glaner ses infos auprès de l'habitant et le laisser débrouiller l'affaire, deux options qui auraient demandé encore plus de place. Mais en coupant au plus court, j'ai bien conscience que la mise en scène est un peu bancale. Tant pis.
Le Dr Martin Rémy, comme le cadre et l'époque de l'histoire, m'ont été inspiré par un livre étonnant, "Les mémoires d'un médecin légiste", par le Dr Raymond Martin qui, entre 1945 et 1970, exerça son métier aux quatre coins du pays dans des conditions parfois ahurissantes et inimaginables de nos jours. C'était aussi une époque où les enterrements n'étaient pas encore un monopole de charognards privés, quand les communes géraient leurs morts par leurs propres moyens. La même histoire dans un contexte moderne n'aurait jamais tenu la route.
Mes personnages sont souvent des baratineurs nés (tout le contraire de moi dans la vie) bien commodes pour masquer mes insuffisances.
Je suis ravi que mon intrigue ait retenu ton attention mais, honnêtement, ce récit n'est pas assez "fini" pour espérer gagner. Et je pense aussi que le texte d'Amaranth a un petit "quelque chose" qui le classe au-dessus du lot.
Merci de vos appréciations.
PS : Le lait Guigoz a été inventé en 1929 !
- Raven, je saisis cette occasion pour te dire combien ta faconde naturelle me fascine, moi qui mets une heure pour taper dix lignes !
J'ai toujours aimé les énigmes tordues et comme le concours, quoique SFFF, tolère le polar, je ne courais pas grand risque à jouer cette carte. Le seul problème, c'est qu'une fois tous les fils à plat, l'intrigue s'est avérée trop tarabiscotée pour le format requis, ce qui m'a contraint à un déroulé minimaliste. Et même ainsi j'ai bien dû sabrer 10 à 15 000 signes (dont le tête-à-tête entre le légiste et le fossoyeur qu'il m'a fallu réduire à un semblant d'esquisse). L'idéal aurait été, soit de faire présenter les données par les villageois (discussions de bistrot, de commères au marché), soit de mettre le journaliste au centre, lui faire glaner ses infos auprès de l'habitant et le laisser débrouiller l'affaire, deux options qui auraient demandé encore plus de place. Mais en coupant au plus court, j'ai bien conscience que la mise en scène est un peu bancale. Tant pis.
Le Dr Martin Rémy, comme le cadre et l'époque de l'histoire, m'ont été inspiré par un livre étonnant, "Les mémoires d'un médecin légiste", par le Dr Raymond Martin qui, entre 1945 et 1970, exerça son métier aux quatre coins du pays dans des conditions parfois ahurissantes et inimaginables de nos jours. C'était aussi une époque où les enterrements n'étaient pas encore un monopole de charognards privés, quand les communes géraient leurs morts par leurs propres moyens. La même histoire dans un contexte moderne n'aurait jamais tenu la route.
Mes personnages sont souvent des baratineurs nés (tout le contraire de moi dans la vie) bien commodes pour masquer mes insuffisances.
Je suis ravi que mon intrigue ait retenu ton attention mais, honnêtement, ce récit n'est pas assez "fini" pour espérer gagner. Et je pense aussi que le texte d'Amaranth a un petit "quelque chose" qui le classe au-dessus du lot.
Merci de vos appréciations.
PS : Le lait Guigoz a été inventé en 1929 !
Jack-the-rimeur- — — Zonard crépusculaire — — Disciple d'Ambrose Bierce
- Messages : 2415
Date d'inscription : 23/01/2013
Age : 71
Localisation : Narbonne
Re: Escapades post-mortem
Jack O' a écrit:Raven, je saisis cette occasion pour te dire combien ta faconde naturelle me fascine, moi qui mets une heure pour taper dix lignes !
Tu es bien urbain, mais si ça se trouve j'ai passé deux jours sur ce message (si mon verbiage se rapporte à mon plumage, je suis sans aucun doute la plus grande baratineuse des hôtes de l'écritoire)
Oui, j'étais allée vérifier pour ce lait Guigoz, histoire de voir si je ne pouvais pas te prendre en défaut
J'aime beaucoup l'idée de rendre sa place traditionnelle d'enquêteur au journaliste, ça lisserait l'ensemble. + quelques anecdotes du docteur inspirées du livre (dont je note les références car ça éveille ma curiosité) pour pimenter la scène centrale. Rallongé, ce texte sera un pur chef-d'œuvre !
Raven- — — Bouteuse de trains — — Disciple de la présente ligne
- Messages : 5782
Date d'inscription : 04/05/2015
Age : 47
Localisation : au fond à droite
Re: Escapades post-mortem
Salut Jack,
J'ai plutôt bien aimé ton texte même si, comme nombre de mes camarades, je pense que celui-ci est un peu moins impliquant que les précédents. Pour le reste, c'est toujours très bien écrit et les personnages sont attachants. Je trouve en revanche une certaine disproportion entre les descriptions et les dialogues. Même si ces derniers sont très bien réalisés, je trouve qu'ils prennent un peu trop de place dans ton histoire. Mais ce n'est qu'un souci mineur : on suit l'histoire avec plaisir, sans problème particulier. Tout coule. Tout s'enchaîne avec une facilité déconcertante. La fin est intéressante mais me paraît un peu tirée par les cheveux. Ainsi que le ce que j'appellerai le "double effet kisscool" des dernières lignes.
Bref, du bon boulot mais ce n'est pas mon récit préféré.
PS : tu parles d'un bistouri, lorsque le médecin légiste se prépare à l'autopsie. Mais, il me semble que s'agissant d'un acte pratiqué sur un cadavre, le toubib n'utilise pas un bistouri mais un scalpel.
J'ai plutôt bien aimé ton texte même si, comme nombre de mes camarades, je pense que celui-ci est un peu moins impliquant que les précédents. Pour le reste, c'est toujours très bien écrit et les personnages sont attachants. Je trouve en revanche une certaine disproportion entre les descriptions et les dialogues. Même si ces derniers sont très bien réalisés, je trouve qu'ils prennent un peu trop de place dans ton histoire. Mais ce n'est qu'un souci mineur : on suit l'histoire avec plaisir, sans problème particulier. Tout coule. Tout s'enchaîne avec une facilité déconcertante. La fin est intéressante mais me paraît un peu tirée par les cheveux. Ainsi que le ce que j'appellerai le "double effet kisscool" des dernières lignes.
Bref, du bon boulot mais ce n'est pas mon récit préféré.
PS : tu parles d'un bistouri, lorsque le médecin légiste se prépare à l'autopsie. Mais, il me semble que s'agissant d'un acte pratiqué sur un cadavre, le toubib n'utilise pas un bistouri mais un scalpel.
SILENCE- — — — Moine copiste — — — Disciple des Lois du Silence
- Messages : 4040
Date d'inscription : 02/01/2012
Age : 49
Re: Escapades post-mortem
J'ai beaucoup aimé ton texte. Le style est très bon, les personnages sont vivants et l'intrique tient bien la route.
Effectivement, comme l'ont déjà dit les autres, il y aurait quelques points à améliorer (un meilleur équilibre dialogues/narration, une place un peu moins juste "outil" pour le journaliste) mais déjà en l'état je le trouve très bon. Avec un signage un peu plus important, je suis sûre que ça peut donner un truc génial.
Je n'ai pas vu venir la fin et j'ai beaucoup aimé
Effectivement, comme l'ont déjà dit les autres, il y aurait quelques points à améliorer (un meilleur équilibre dialogues/narration, une place un peu moins juste "outil" pour le journaliste) mais déjà en l'état je le trouve très bon. Avec un signage un peu plus important, je suis sûre que ça peut donner un truc génial.
Je n'ai pas vu venir la fin et j'ai beaucoup aimé
- Spoiler:
- je parle de l'explication des phénomènes, pour la toute toute fin, elle ne m'a pas vraiment parue nécessaire, mais ne m'a pas dérangée non plus.
Amaranth- Book'trotteuse de l'extrême — Reflet dans un œil gore —
- Messages : 2051
Date d'inscription : 07/03/2012
Age : 32
Page 2 sur 3 • 1, 2, 3
L'Écritoire des Ombres :: CONCOURS DE L'ÉCRITOIRE DES OMBRES :: Archives des concours :: N°9 : Cimetière
Page 2 sur 3
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum