Nanoune
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L'Écritoire des Ombres :: CONCOURS DE L'ÉCRITOIRE DES OMBRES :: Archives des concours hors-série :: Hors-série N°4 : Dans la maison
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Nanoune
Comme je l'ai déjà dit ailleurs, j'ai un programme bien chargé pour les jours et semaines à venir et comme je suis pas sûr d'avoir le temps plus tard...
Plusieurs idées me sont venues pour ce concours, mais c'est le seul texte que j'ai réussi à faire tenir dans la limite des 5000 signes. Et même ainsi, je ne suis pas certain d'être tout à fait dans le thème. Ça manque aussi peut-être un poil de finition (mon grand défaut, je le confesse) ou d'explications quant au comment du pourquoi, mais sur ce 2e point j'assume tout à fait le "flou" de ce récit. A mes risques et périls.
Quoi qu'il en soit, je n'aurais pas le temps de sortir autre chose que cette modeste contribution.
N'ayez pas peur donc, c'est pas ce texte-là qui risque de changer vos classements provisoires
Mais je tenais absolument à participer à ce concours (mon premier Hors-Série). Et j'en suis bien heureux, quelle qu'en soit l'issue !
Voici donc Nanoune, 4936 signes (titre inclus) pour 813 mots :
Plusieurs idées me sont venues pour ce concours, mais c'est le seul texte que j'ai réussi à faire tenir dans la limite des 5000 signes. Et même ainsi, je ne suis pas certain d'être tout à fait dans le thème. Ça manque aussi peut-être un poil de finition (mon grand défaut, je le confesse) ou d'explications quant au comment du pourquoi, mais sur ce 2e point j'assume tout à fait le "flou" de ce récit. A mes risques et périls.
Quoi qu'il en soit, je n'aurais pas le temps de sortir autre chose que cette modeste contribution.
N'ayez pas peur donc, c'est pas ce texte-là qui risque de changer vos classements provisoires
Mais je tenais absolument à participer à ce concours (mon premier Hors-Série). Et j'en suis bien heureux, quelle qu'en soit l'issue !
Voici donc Nanoune, 4936 signes (titre inclus) pour 813 mots :
- Spoiler:
- Existait-elle sous d'autres noms, en dehors de ces quatre murs ? Peu m'importait.
Seul comptait pour moi celui sous lequel je l'ai toujours connu : Nanoune. Ma grand-mère, l'apothéose de toutes les grand-mères. Je me souviens de chaque ride de son visage, de chaque micro-expression, mais au-delà... il y avait ce moment magique, cet enchantement qui me submergeait à chaque irruption dans son « antre ».
D'abord, ces mélanges d'effluves entêtants. Le cèdre, puissant, noyé sous l'encaustique puis cette odeur diffuse en arrière-fond, de lavande et de naphtaline, comme pour noyer ces inexorables relents de décrépitude. Allait-elle sur ses quatre-vingt dix ans ou plus ? Je ne saurais dire... Uniquement me reste le souvenir de cette antique matriarche sur son rocking-chair, environnée d'une perpétuelle pénombre. Et pourtant... Tapie sous le voile de la vieillesse, je pressentais une force tranquille et espiègle, dès lors que je pénétrais dans cette chambre – l'unique de cette grande bâtisse du début de siècle. Le soleil n'y pénétrait jamais qu'à travers rideaux tirés et volets entrebâillés, fantôme d'un jour inaccessible.
Loin de m'effrayer, au contraire, cela participait au « charme » de l'ensemble.
A chaque visite, elle se plaisait à me réciter des histoires ou des comptines – « scions du bois pour Nicolas » était ma favorite – et le jeu résidait à terminer ces phrases maintes fois entendues. Un sourire énigmatique lui zébrait alors le visage. Lorsque je me trompais, une douce réprimande, agrémentée d'un délicieux sourire. Lorsque je tombais juste, le sourire s'accompagnait d'une friandise, que je savourais dans les ombres de cette chambre sans âge.
« Tu as bien travaillé, aujourd'hui ? »
– Oui Nanoune, j'ai eu un 8 en écriture ! lui répondais-je, enthousiasmé.
Alors elle me félicitait, après l'immuable comptine, d'un petit caramel qui fondait tendrement sous ma langue.
Les journées se suivaient et se ressemblaient, pour Nanoune.
Le matin elle se reposait puis acceptait un bol de soupe que maman lui apportait après le repas. Il était alors possible, si elle se sentait d'attaque, de recevoir la visite de moi-même ou l'un de mes frères, en cours d'après-midi. Elle nous hélait parfois en début de soirée pour nous enquérir d'un menu service ou l'autre et nous offrait enfin une ultime bise, à l'heure du coucher – si elle ne s'était pas elle-même endormie entre-temps. Ainsi allaient les choses. Et nul ne désirait qu'elles changent. Nos parents s'étaient absentés ce jour-là, en nous rappelant les habituelles recommandations : ne surtout pas s'approcher de la gazinière, ne pas faire trop de bruit pour laisser Nanoune se reposer, mais veiller néanmoins à ce que la porte de sa chambre reste entrouverte, au cas où.
Une boule me comprima l'estomac tout le long de la journée.
Mes frères étaient de sortie, me laissant seul en compagnie de mon aïeule. La solitude m'avait paru moins accablante en me branchant sur les programmes animés de l'après-midi. Le volume était presque à son minimum ; le tic-tac de la grande horloge berçait la maison de sa torpeur cadencée...
Soudain, un bruit de chute. Pas un cri, rien. Juste cet impact atone, semblable à celui d'une souche s'écrasant au sol.
D'un bond, je me propulsai du canapé et accouru jusqu'à la chambre de Nanoune. Je mis plusieurs secondes à acclimater ma vue à l'obscurité. Je chuchotai son nom plusieurs fois, pas trop fort de peur de la réveiller, une nuance apeurée dans la voix. Aucune réponse. J'avançai d'un pas, deux pas. Mes yeux saisissaient à présent formes et contours. Mon cœur cognait violemment dans ma poitrine. Mais aucune trace de Nanoune. Un grincement sinistre me tira un gémissement... avant de réaliser qu'il s'agissait de mon propre pas, sur le rebord d'une latte tordue. Paniqué, je m'approchai du lit, tâtonnant à la recherche d'un bras, d'une tête.
Les draps étaient vides. Tout comme la chaise à bascule, qui semblait nue et fragile, sans la silhouette de la vieille femme pour la compléter. Où était-elle donc passée ?
Il me sembla ensuite déceler, plus prégnante que jamais, l'odeur boisée qui était devenue pour moi une extension de ma grand-mère, aussi bien que de sa tanière. Je revins en arrière pour allumer la lampe. C'est alors qu'un spectacle insolite s'offrit à moi : le lit était bien vide, mais une traînée de sciure s'enroulait dans les replis des couvertures et dessinait une piste de copeaux, jusqu'au pied de la fenêtre à moitié ouverte.
Nanoune avait disparu.
Une larme orpheline roula sur ma joue.
La pièce fut condamnée, la maison vendue.
Avec les années, je réussis presque à vivre en composant avec les souvenirs de cette perte aussi inattendue qu'inexplicable. Oublier, un jour après l'autre.
Mais parfois le soir, je chante une comptine à mes enfants en son hommage. Et dans le silence s'immisçant entre deux respirations, il m'arrive de percevoir l'écho ténu d'un rire ou un lointain parfum de cèdre...
"En vivant comme en mourant, nous alimentons le feu."
Clive Barker, Sacrements.
Tak- Mélomane des Ondes Noires
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Re: Nanoune
Last but not least...
Je vais essayer d'ordonner mes pensées, parce que ça part dans tous les sens.
Il me restait encore un texte à lire quand j'ai vu que tu avais posté le tien. Le titre m'a tout de suite interpellée. Et franchement, tu te glisses tout doucement dans mes textes préférés.
Déjà, je le dis et le répète, le format court te va comme un gant ! Tu ne perds pas de temps, ça t'oblige à te recentrer et ton style y gagne en efficacité !
Ce texte me touche pour des raisons très personnelles, sur lesquelles je ne vais pas m'étendre, et j'ai peur que ça n'influence mon jugement, mais après tout je dois accepter le fait que le classement est toujours subjectif (du moins tant que les admins n'auront pas édicté un barème^^).
Il est empreint d'une ambiance très particulière, un côté cosy et étrangement pesant malgré les bons moments qui y sont évoqués. Je pense qu'il résonnera chez beaucoup de lecteurs, il décrit à la perfection tous ces petits détails dont est faite la vieillesse : les bonbons/caramels/gâteaux, le côté fragile, ce temps suspendu où chaque jour est identique au précédent. Et tu rends bien cette responsabilité angoissante qui pèse sur les enfants quand ils sont seuls à garder l'ancêtre. Ce côté "il ne faut pas faire de bruit" balancé par le terrible "et si ça arrivait quand je suis seul". Ecoute, je sais pas quoi dire mais j'ai adoré. Curieusement, aussi, il est beaucoup plus soigné que tes autres textes, plus homogène. Certes, la fin est bizarre, floue, mais finalement ça n'a pas d'importance, elle est à l'image de cette aïeule, qu'on connaît sans vraiment connaître (on ignore parfois jusqu'à son nom à force de l'appeler par un surnom affectueux), qui a eu une vie dont on ignore tout, et dont il ne reste que des journées vides.
Juste un terme qui m'a gênée : se sentir d'attaque, que j'ai trouvé trop abrupt par rapport à l'ambiance générale.
Un très bon texte, une excellente participation.
Je vais essayer d'ordonner mes pensées, parce que ça part dans tous les sens.
Il me restait encore un texte à lire quand j'ai vu que tu avais posté le tien. Le titre m'a tout de suite interpellée. Et franchement, tu te glisses tout doucement dans mes textes préférés.
Déjà, je le dis et le répète, le format court te va comme un gant ! Tu ne perds pas de temps, ça t'oblige à te recentrer et ton style y gagne en efficacité !
Ce texte me touche pour des raisons très personnelles, sur lesquelles je ne vais pas m'étendre, et j'ai peur que ça n'influence mon jugement, mais après tout je dois accepter le fait que le classement est toujours subjectif (du moins tant que les admins n'auront pas édicté un barème^^).
Il est empreint d'une ambiance très particulière, un côté cosy et étrangement pesant malgré les bons moments qui y sont évoqués. Je pense qu'il résonnera chez beaucoup de lecteurs, il décrit à la perfection tous ces petits détails dont est faite la vieillesse : les bonbons/caramels/gâteaux, le côté fragile, ce temps suspendu où chaque jour est identique au précédent. Et tu rends bien cette responsabilité angoissante qui pèse sur les enfants quand ils sont seuls à garder l'ancêtre. Ce côté "il ne faut pas faire de bruit" balancé par le terrible "et si ça arrivait quand je suis seul". Ecoute, je sais pas quoi dire mais j'ai adoré. Curieusement, aussi, il est beaucoup plus soigné que tes autres textes, plus homogène. Certes, la fin est bizarre, floue, mais finalement ça n'a pas d'importance, elle est à l'image de cette aïeule, qu'on connaît sans vraiment connaître (on ignore parfois jusqu'à son nom à force de l'appeler par un surnom affectueux), qui a eu une vie dont on ignore tout, et dont il ne reste que des journées vides.
Juste un terme qui m'a gênée : se sentir d'attaque, que j'ai trouvé trop abrupt par rapport à l'ambiance générale.
Un très bon texte, une excellente participation.
Quiconque lit la présente ligne s’engage à chanter Petit Papa Noël à l'envers chaque soir à minuit jusqu'au 25 décembre.
Raven- — — Bouteuse de trains — — Disciple de la présente ligne
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Re: Nanoune
Avis mitigé quant à moi cher Tak. J'ai aimé le mystère de la fin, c'est certain. Je veux dire par là, le mystère de la disparition de cette vieille dame. Les dernières phrases m'ont en revanche semblé inadéquates dans la mesure où elles ne rebondissent que partiellement sur ce mystère : tout paraît accepté sans problème, ce qui est étrange. Tout comme le ton du narrateur à la fois plein d'emphase puis détaché lors de la disparition de nanounne pour ensuite être nostalgique et bienveillant. Les descriptions du début prennent un peu trop de place et rognent sur la mise en route du texte qui, du coup, me semble plutôt un récit d'atmosphère... Bref un bon récit mais qui manque un peu d'allant à mon goût...
Reste que je retrouve cette capacité entrevue dans scarifice à nous plonger dans des ambiances très diverses et très travaillées.
J'espère ne pas avoir été trop dur ou blessant dans mon commentaire, si c'est le cas , deux choses : tout cela est subjectif d'une part, et, d'autre part, je suis content de te voir en lice dans ce concours !
Reste que je retrouve cette capacité entrevue dans scarifice à nous plonger dans des ambiances très diverses et très travaillées.
J'espère ne pas avoir été trop dur ou blessant dans mon commentaire, si c'est le cas , deux choses : tout cela est subjectif d'une part, et, d'autre part, je suis content de te voir en lice dans ce concours !
SILENCE- — — — Moine copiste — — — Disciple des Lois du Silence
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Re: Nanoune
Je rejoins Silence sur le point suivant : la disparition de la vieille femme semble acceptée par son entourage et cela n'entraîne apparemment pas de complications légales.
Cela mis à part, j'ai trouvé ce texte très beau, très émouvant. Il renvoie tout un chacun à des souvenirs personnels. Nous avons tous dans notre enfance côtoyé un ou une "ancêtre" confiné dans une pièce précise.
Tu es surtout parvenu à créer une ambiance prenante et tu as su tirer habilement parti du format imposé.
Cela mis à part, j'ai trouvé ce texte très beau, très émouvant. Il renvoie tout un chacun à des souvenirs personnels. Nous avons tous dans notre enfance côtoyé un ou une "ancêtre" confiné dans une pièce précise.
Tu es surtout parvenu à créer une ambiance prenante et tu as su tirer habilement parti du format imposé.
Suis une ombre, toujours elle te fuira;
Essaie de la fuir, et elle te poursuivra.
Ben Jonson
Blahom- —Adorateur du (mauvais) genre— Chuchoteur dans les ténèbres
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Re: Nanoune
Premier texte de toi que je lis, j'ai apprécié l'ambiance, tes personnages et l'atmosphère que tu installes.
Je suis plus mitigée sur la construction du récit et sur la fin.
Bien sûr terminer sur sa disparition serait trop abrupte mais en même temps les dernières phrases induisent une changement de ton pas forcément nécessaire. De plus cette acceptation de sa disparition crée un drôle d'effet. Cela ne me semble pas cohérent : soit les parents savent ce qui s'est passé et on devrait le ressentir , soit ils ne savent pas et les réactions devrait être différentes.
Je pense que tu as un vrai potentiel, tu sais poser une ambiance et présenter des personnages touchants et intéressants.
Le thème et le genre sont bien respectés.
Par contre il y a quelque chose de pas clair
Je suis plus mitigée sur la construction du récit et sur la fin.
Bien sûr terminer sur sa disparition serait trop abrupte mais en même temps les dernières phrases induisent une changement de ton pas forcément nécessaire. De plus cette acceptation de sa disparition crée un drôle d'effet. Cela ne me semble pas cohérent : soit les parents savent ce qui s'est passé et on devrait le ressentir , soit ils ne savent pas et les réactions devrait être différentes.
Je pense que tu as un vrai potentiel, tu sais poser une ambiance et présenter des personnages touchants et intéressants.
Le thème et le genre sont bien respectés.
Par contre il y a quelque chose de pas clair
- Spoiler:
- "dès lors que je pénétrais dans cette chambre – l'unique de cette grande bâtisse du début de siècle" si la famille vit là il y a bien d'autres chambres non ? Qu'une pièce lui soit réservée suffit pas besoin qu'elle soit la seule de la maison
Ulysse
"Frères humains, qui après nous vivez,
N'ayez les coeurs contre nous endurcis,
Car, si pitié de nous pauvres avez,
Dieu en aura plus tôt de vous mercis"
François Villon
Ulysse- Écritoirien émérite
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Re: Nanoune
Merci pour vos lectures et commentaires.
Alors, pour commencer, Raven : bien content que ce texte t'aies plu (et un peu surpris aussi, je l'avoue), malgré tes petites réserves. Le coté un peu "impressionnant" (pour un gamin du moins) de l'ancêtre confiné dans une chambre, l'angoisse de se retrouver seul avec - entre autres -, tu as bien cerné ce que je voulais transmettre dans ce texte.
"Se sentir d'attaque", effectivement ça tranche peut-être un peu le reste....
Blahom et Silence, vous tombez d'accord sur le gros défaut de cette histoire, que j'avais moi-même senti en l'écrivant, sans savoir comment tourner la chose différemment. C'est un de mes problèmes, quand j'écris : je le fais pas mal au feeling et même si je retravaille beaucoup entre le 1e jet et la version finale, je suis incapable d'avoir ce recul quant à la matière originellement écrite.
Content néanmoins que vous ayez pu y trouver une atmosphère, même si le reste vous a moins plu.
Et je suis d'accord avec Ulysse, concernant les changements de ton et le(s) développement(s) de cette disparition. Probablement aurais-je pu retravailler cet aspect si j'avais eu un peu plus de temps, mais comme ce n'était pas le cas et que je voulais tout de même participer, je vous ai laissé cette version imparfaite.
Quant au point de la chambre que tu soulèves...aïe !
Beaucoup de choses à améliorer avec un peu plus de temps, peut-être, mais j'ai préféré la poster ainsi et participer, plutôt que rien du tout. De toutes façons, même si j'avais voulu la bosser davantage, j'aurais pas pu avec la deadline d'aujourd'hui...
En vous remerciant encore une fois, messieurs dames ! (et en espérant de trouver le temps de pouvoir lire un peu les autres textes, j'ai sacrément hâte de voir ce que les autres membres nous ont réservé ! apparemment, c'est encore un crû de haute volée).
Alors, pour commencer, Raven : bien content que ce texte t'aies plu (et un peu surpris aussi, je l'avoue), malgré tes petites réserves. Le coté un peu "impressionnant" (pour un gamin du moins) de l'ancêtre confiné dans une chambre, l'angoisse de se retrouver seul avec - entre autres -, tu as bien cerné ce que je voulais transmettre dans ce texte.
"Se sentir d'attaque", effectivement ça tranche peut-être un peu le reste....
Blahom et Silence, vous tombez d'accord sur le gros défaut de cette histoire, que j'avais moi-même senti en l'écrivant, sans savoir comment tourner la chose différemment. C'est un de mes problèmes, quand j'écris : je le fais pas mal au feeling et même si je retravaille beaucoup entre le 1e jet et la version finale, je suis incapable d'avoir ce recul quant à la matière originellement écrite.
Content néanmoins que vous ayez pu y trouver une atmosphère, même si le reste vous a moins plu.
Et je suis d'accord avec Ulysse, concernant les changements de ton et le(s) développement(s) de cette disparition. Probablement aurais-je pu retravailler cet aspect si j'avais eu un peu plus de temps, mais comme ce n'était pas le cas et que je voulais tout de même participer, je vous ai laissé cette version imparfaite.
Quant au point de la chambre que tu soulèves...aïe !
- Spoiler:
- En fait, il s'agit juste d'une bourde. Encore une fois, manque de temps pour les relectures. J'ai viré une partie de la phrase (je ne sais plus pourquoi, d'ailleurs), il fallait lire en fait : "l'unique chambre du rez-de-chaussée de cette grande bâtisse.."
Beaucoup de choses à améliorer avec un peu plus de temps, peut-être, mais j'ai préféré la poster ainsi et participer, plutôt que rien du tout. De toutes façons, même si j'avais voulu la bosser davantage, j'aurais pas pu avec la deadline d'aujourd'hui...
En vous remerciant encore une fois, messieurs dames ! (et en espérant de trouver le temps de pouvoir lire un peu les autres textes, j'ai sacrément hâte de voir ce que les autres membres nous ont réservé ! apparemment, c'est encore un crû de haute volée).
"En vivant comme en mourant, nous alimentons le feu."
Clive Barker, Sacrements.
Tak- Mélomane des Ondes Noires
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Re: Nanoune
Mdr, Ulysse l'œil de lynx, 12 salles de bain et une seule chambre c'est clair que ça craint niveau conception, mais ça donne un côté sacrément mystérieux (c'est là qu'on voit qu'un auteur doit faire des recherches... "Bon, alors, une maison c'est quoi...?")
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Raven- — — Bouteuse de trains — — Disciple de la présente ligne
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Re: Nanoune
Je vais reprendre ce que d'autres ont dit : j'ai beaucoup aimé la description de l'ambiance chez cette grand-mère, peut-être même que, au vu du nombre limité de signes imposé, tu t'es un peu trop appesanti dessus : attention, c'est très bien écrit, mais, si aurais pu prendre ton temps pour un calibrage plus long, là j'ai l'impression que tu as manqué de place pour finir, ce qui donne une fin un eu trop rapide. C'était aussi visiblement le cas de bien des auteurs du Fleuve Noir, dont les romans commencent par des ambiances supers mais où la fin est expédiée pour rester dans les 250 pages standard.
C'est ce qui me gène un peu, ta fin: on ne connait pas les réactions de la famille, tout semble naturel, et j'aurais aussi aimé un peu plus de détails : les traces de sciure, je présume que c'est dû à la comptine « scions du bois pour Nicolas », mais bon, j’aurais aimé que tu suggères quelque chose de plus : un petit arbre qui n'étais pas là avant dans le jardin, ou une nouvelle branche surgie sur un grand cèdre proche de la fenêtre, quelque chose comme ça...
Mais, tout en me laissant sur ma faim, c'est un beau texte, émouvant, qui emprunte sans doute à des choses personnelles, et une ambiance réussie !
C'est ce qui me gène un peu, ta fin: on ne connait pas les réactions de la famille, tout semble naturel, et j'aurais aussi aimé un peu plus de détails : les traces de sciure, je présume que c'est dû à la comptine « scions du bois pour Nicolas », mais bon, j’aurais aimé que tu suggères quelque chose de plus : un petit arbre qui n'étais pas là avant dans le jardin, ou une nouvelle branche surgie sur un grand cèdre proche de la fenêtre, quelque chose comme ça...
Mais, tout en me laissant sur ma faim, c'est un beau texte, émouvant, qui emprunte sans doute à des choses personnelles, et une ambiance réussie !
Mais alors, dit Alice, si le monde n'a absolument aucun sens qui nous empêche d'en inventer un?
Lewis Carroll
Re: Nanoune
"Content néanmoins que vous ayez pu y trouver une atmosphère, même si le reste vous a moins plu."
Pas exactement. Si l'on met de côté l'absence de complications légales entourant la disparition de la vieille femme, le reste -c'est-à-dire l'essentiel - m'a plu. De plus, ce détail n'a rien de rédhibitoire si l'on se place dans l'optique d'un fantastique merveilleux proche du conte de fées.
Pas exactement. Si l'on met de côté l'absence de complications légales entourant la disparition de la vieille femme, le reste -c'est-à-dire l'essentiel - m'a plu. De plus, ce détail n'a rien de rédhibitoire si l'on se place dans l'optique d'un fantastique merveilleux proche du conte de fées.
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Blahom- —Adorateur du (mauvais) genre— Chuchoteur dans les ténèbres
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Re: Nanoune
C'est un beau texte, émouvant, avec une belle atmosphère bien rendue. Le petit garçon et sa grand-mère forment un duo superbe de crédibilité. Les petits détails de la comptine et du temps qui passe, tout en étant figé. Non, vraiment, c'est excellent. Jusqu'à la disparition sans raison que j'aime aussi beaucoup.
Ensuite, les conséquences en une seule toute petite phrase, là c'est trop rapide, on sent bien le manque de place et l'obligation de sabrer, c'est dommage.
Puis le petit épilogue, touchant.
En fait, si ce n'était ce point des conséquences abrégées, tout m'a plu dans ton texte.
Ensuite, les conséquences en une seule toute petite phrase, là c'est trop rapide, on sent bien le manque de place et l'obligation de sabrer, c'est dommage.
Puis le petit épilogue, touchant.
En fait, si ce n'était ce point des conséquences abrégées, tout m'a plu dans ton texte.
Inventrice du "rocueil", le mixte entre le roman et le recueil.
"J'ai lu. Je sais même pas quoi dire tellement je suis atterrée.
Et le pire c'est que j'ai aimé te lire." Raven sur "Yin et yang"
"Merci de m'avoir donné envie de vomir !" Nao76 sur "Yin et yang"
"Ton texte m'avait fait penser à un film allemand atroce que j'avais vu plus jeune : Nekromantik !" Polo sur "Trafic de cadavres"
Re: Nanoune
Tak, tu es bluffant de facilité, parfois. La description de cette vielle dame, de son humanité, du foyer familial, c'est nickel. Tu as peu travaillé le texte ? Ah ouais, ok. Si tu veux.
Pour le reste, je ne suis pas totalement convaincu par l'intrigue. Une grand-mère en bois, j'ai du mal à saisir le concept. Mais j'ai conscience que c'est très subjectif. Tu as offert un récit très fort.
Tu as un vrai talent, je suis obligé de le reconnaître. Le classement est cruel, je suis obligé de "noter" en fonction de mes propres critères, mais ce récit est à mon avis d'une puissance particulière, quel que soit son classement final.
Allez, je vais pointer un détail, juste pour faire chier. Parfois, la volonté d'arracher une larme au lecteur est un peu trop appuyée. Mais c'est vraiment tout ce qu'aurais à opposer...
Bravo, Tak.
Pour le reste, je ne suis pas totalement convaincu par l'intrigue. Une grand-mère en bois, j'ai du mal à saisir le concept. Mais j'ai conscience que c'est très subjectif. Tu as offert un récit très fort.
Tu as un vrai talent, je suis obligé de le reconnaître. Le classement est cruel, je suis obligé de "noter" en fonction de mes propres critères, mais ce récit est à mon avis d'une puissance particulière, quel que soit son classement final.
Allez, je vais pointer un détail, juste pour faire chier. Parfois, la volonté d'arracher une larme au lecteur est un peu trop appuyée. Mais c'est vraiment tout ce qu'aurais à opposer...
Bravo, Tak.
Dernière édition par Cancereugène le Ven 5 Aoû 2016 - 13:06, édité 1 fois
Re: Nanoune
Texte mélancolique sur le temps qui passe joliment écrit mais je n'y suis pas trop sensible. Pourtant de belles sensations se dégagent de tes mots. J'ai eu l'impression de tenir une vieille photo en gris et blanc sortie d'un coffre plein de poussières...
Peut-être que le fait de ne pas savoir ce qui est arrivé m'empêche de compatir au chagrin du garçon et comme personne ne s'en inquiète, ben, c'est comme si elle n'avait jamais existé.
Un ton que je découvre chez toi et qui ne demanderait pas grand chose pour s'épanouir pleinement.
Par contre, ce n'est pas tellement fantastique ni même noir, un peu hors genre, je trouve.
Peut-être que le fait de ne pas savoir ce qui est arrivé m'empêche de compatir au chagrin du garçon et comme personne ne s'en inquiète, ben, c'est comme si elle n'avait jamais existé.
Un ton que je découvre chez toi et qui ne demanderait pas grand chose pour s'épanouir pleinement.
Par contre, ce n'est pas tellement fantastique ni même noir, un peu hors genre, je trouve.
Françoise Grenier Droesch
Skype Woman...
Re: Nanoune
Très joli texte, Tak, empreint de douceur et mélancolie, et aussi oppressant, à sa manière. Avec cette angoisse de l'enfant que quelque chose arrive et qu'on perçoit très bien. L'intrigue m'a plue, mais j'aurais bien aimé un peu plus d'indices disséminés avant, sur la nature de la mamie. Le flou de la fin n'est pas gênant en soi, l'ambiance du texte prime sur la nature un peu étrange de cette fin, à mon sens. Mon seul regret serait pour la toute fin, un peu trop rapide, un peu expédiée. Les autres l'ont très bien dit : on ne ressent pas les conséquences de la disparition. Et du coup, ça diminue un peu son impact. Mais tu nous livres là un bon texte, Tak !
Françoise a écrit:Par contre, ce n'est pas tellement fantastique ni même noir, un peu hors genre, je trouve.
- Spoiler:
- Si la mamie se transforme en arbre qui se déplace, en bois, où un truc du genre
Je questionne souvent ma santé mentale.
Des fois, elle me répond.
Amaranth- Book'trotteuse de l'extrême — Reflet dans un œil gore —
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Age : 32
Re: Nanoune
Une ambiance bien posée comme un édredon sur un lit de grand-mère, puis pouf, c'est fini.
Ce petit goût d'étrange et de nostalgie est très appréciable. C'est doux.
J'aime bien.
Ce petit goût d'étrange et de nostalgie est très appréciable. C'est doux.
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Libérée, délivrée, ma femme peut à nouveau voir ses pieds...
K²- — Kmarade Carré — Rassembleur de points perdus
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Localisation : Montarroi
Re: Nanoune
J'entends bien Amaranth mais ce n'est pas assez montré dans ce cas... (Comme dit par Pala : il manque quelque chose pour qu'on ait cette impression)
Françoise Grenier Droesch
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L'Écritoire des Ombres :: CONCOURS DE L'ÉCRITOIRE DES OMBRES :: Archives des concours hors-série :: Hors-série N°4 : Dans la maison
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