Garde à vue

Avec Cath', on avait déjà évoqué les 3 formes du "tu". De celles-ci, il me manquait plus que la dernière, celle du "tu-miroir", de la personne se parlant à elle-même.
C'est chose faite avec ce dernier essai :

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Non mais t'as vu ta gueule ? Pas étonnant que les poulagas te soient tombé dessus.
Des yeux comme des soucoupes volantes, des cernes aussi profondes que des tranchées et ce teint livide... sérieux, tu ferais même flipper Bela Lugosi !
Mais qu'est-ce qui t'as pris, aussi ? Une bière ou deux passe encore, mais te cramer un buzz avant de prendre le volant, c'était vraiment pas l'idée du siècle. Surtout avec ton coffre rempli de came. Tant qu'à faire, t'aurais aussi bien pu accrocher sur le toit une pancarte « transport de stupéfiants ». T'aurais perdu moins de temps à jouer au gendarme et au voleur.
Putain, quel merdier...
Deux choix : soit tu craches un nom et ils te lâchent en conditionnelle, auquel cas ton crâne retapissera les murs avant même d'avoir fait deux pas, ou alors... Tu fais le mec jusqu'au bout et tu te farcis dix piges de zonzon, avec l'assurance de te faire larder un jour ou l'autre lorsque les matons auront le dos tourné. En cabane, assassins et commanditaires sont soumis au même régime qu'en dehors. Peut-être juste deux-trois détails en plus dans les modalités de paiement...
D'une façon ou d'une autre, tu te feras dépiauter la couenne assez vite pour avoir regretté ta petite mésaventure. Tant de marchandise perdue, forcément ça fout les foies.

Au milieu de ce champ de ruines, tu peux au moins te consoler avec ça : il te resteras toujours une jolie dose de meth' pour les moments difficiles ; les salauds ont oublié la fouille rectale.

J'aime bien. Au niveau de quel "tu", je trouve qu'il y a pas vraiment de différence avec le "tu" remplaçant du "il" (je sais jamais comment l'appeler celui-là). C'est bien parce que tu m'as signalé qu'il s'agissait d'un "tu" miroir.
Mais on s'en fout, l'exercice est réussi et donne un résultat pas dégueu.

Ouais, j'avoue j'étais parti sur cette idée, avant de me laisser aller au sujet et de me rendre compte que j'étais plus vraiment dedans...
Mais je réfléchirais à une nouvelle façon d'aborder ce genre de "tu". Après tout, les ateliers sont bien faits pour ça : travailler son écriture et tenter de nouvelles choses ! (je trouve ça d'ailleurs bien rigolo de faire gouailler mes personnages, alors qu'à la base c'est pas du tout mon style... rien que pour ça les ateliers sont un bol d'air frais).

Merci à toi, Cath.

J'ai lu hier avant de dodo, pas eu le temps de commenter mais je m'attendais pas à la chute, j'ai bien ri ! Et c'est un registre qui change de ce que tu fais d'habitude, bien joué.

Merci pour ta lecture, Dame au sombre plumage.
Quant au changement registre, je m'en étonne moi-même, mais je dois avouer que ça me plait bien (et à coté j'écris des longs pavés Takiens supra-lourds à digérer, allez savoir je dois être un peu schizo... ).

Pas mal cet atelier !

Juste une répétition de 'même' dans la deuxième phrase.

Répétition corrigée, merci pour ta lecture

J'ai bien aimé aussi, un ton et une ambiance qui changent de tes habitudes mais qui sont tout autant réussis.

Il y a juste quelques mots qui m'ont paru dénoter avec le reste. Par exemple "lorsque" au lieu de "quand". C'est du pinaillage totale, je le cache pas, mais vu le ton général, très "langage parler", j'aurais évité des termes plus "soutenus" (un bien grand mot, j'admets) comme "lorsque".

C'est vraiment le seul point que je pourrais soulever parce que le tout donne une très bonne lecture. Et la chute m'a bien fait rire !

Super, c'est court percutant et le "tu" apporte une réelle force au texte. Avec un "je" ça aurait fait mec qui se plaint. Là on est plus dans le constat de situation, l'acceptation de responsabilité et l'évocation des conséquences et des options : ça bouge
Et la fin est vraiment bien trouvée.

L'atelier est réussi et le texte percutant : du bon boulot !