Polka

Pas super inspiré sur ce coup-là, mais puisqu'il faut bien essayer...

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Landers s'engouffra dans le bar, la respiration hachée.
Un dernier regard en arrière. Personne. Peut-être cela ne durerait-il pas, mais pour le moment, ils l'avaient lâché...
Essoufflé, il se dirigea ensuite vers le comptoir, où une jolie rousse triait ses bouteilles. Non, pas simplement "jolie" : un catalyseur à fantasmes sur pied. Avec une nana pareille en vitrine, il s'étonna que le boui-boui soit complètement désert en cette heure avancée.
- Bonsoir, fit-il en reprenant sa contenance. Z'êtes toujours seule à cette heure-ci ?
- Bonsoir, monsieur. Les clients ont dû trouver une meilleure bière ailleurs... en général, ils arrivent un peu plus tôt dans la soirée.
L'homme haussa les épaules d'un geste fataliste, tentant de garder l'air naturel. Pas évident avec ce sac rempli de fric sur le dos. Il avait l'impression que la nana, aussi bandante soit-elle, pouvait à tout moment enclencher une vision du genre rayon X. Ces liasses de billets pouvaient facilement rendre fou.
Il déchargea son fardeau à ses pieds puis commanda une mousseuse.
- C'est de la Polka, fit-elle en lui glissant le verre dans les mains. Une bière forte importée d'Ukraine. Vous m'en direz des nouvelles, conclut-elle dans un clin d’œil.
Landers trempa ses lèvres et effectivement, le liquide ambré se révélait des plus corsés. Mais le retour en bouche était délicieux, revigorant.
Il reposa le verre à un tiers vide sur le comptoir, en jetant un nouveau regard par-dessus ses épaules. Où étaient passés ses poursuivants ? Tyrant n'était pas du genre à lâcher prise aussi facilement. Et lorsqu'on volait un gros baron de la drogue, il fallait rapidement s'attendre à des représailles...
- Dites-moi, reprit la barmaid, c'est peut-être indiscret, mais... vous semblez fuir quelque chose, je me trompe ?
Il se retourna, les yeux étrécis. Il se sentait poisseux, tout d'un coup.
- Pardon ? lança-t-il d'une voix pâteuse.
La vue de Landers commençait à se flouter, ses membres soudain aussi lourds que de la fonte. Il tenta de se lever, mais s'affala en un tas piteux sur le sol. Comme si ses muscles appartenaient dorénavant à un autre corps que le sien. Des spasmes, un foyer d'incendie dans la gorge ; qu'est-ce que cela signifiait ?
- Je suis désolée, mais Mr. Tyrant est un bon employeur. Il possède des yeux un peu partout en ville et il m'arrive parfois de lui rendre service...
Une porte claqua bruyamment derrière le comptoir. Des voix bourrues emplirent alors le vide de l'établissement.
Puis un visage se pencha sur lui. Malcolm Tyrant en personne, tout sourire.
- Pas mal cette bière, hein ? Surtout si on y ajoute un additif spécial pour les crapules comme toi... Rassure-toi, c'est un poison à longue durée : les toxines te maintiendront simplement paralysé pendant quelques heures, avant de t'emporter. Ça nous laissera tout le loisir de discuter un peu, n'est-ce pas ?
Tandis que le mafieux retroussait ses manches, il repensa à la fille. Peut-être pourrait-il demander une ultime faveur, avant la fin. Ou bien la dernière pipe du condamné n'existait-elle que dans son esprit tordu ?

Remarques en vrac :

- non mais tu m'as piqué ma rouquine ! Je rêve !
- "D'autant plus étrange" implique, pour moi, que tu as déjà introduit cette notion de bizarrerie alors qu'en fait, non, tu as juste parlé de son physique.
- "des plus corsé", j'aurais mis "corsés" (parce qu'en fait ça veut dire 'parmi les plus corsés') mais comme je ne sais pas où en est la réforme de l'orthographe sur ce point, je ne vais pas être trop catégorique (au cas où ça soit comme 'ils étaient tout énervés' où le tout ne s'accorde pas).

Sinon, c'est très bien... Sauf que tu nous fait une fin à double détente et que là, je ne suis pas fan. Alors que je me marrais de la phrase précédente, la dernière m'a paru arriver là sans y être invitée. Ok, ça nous assure de la mort du héros, mais on s'en doutait quand-même suffisamment.
Et c'est vraiment le seul bémol que je mettrais à ton texte. Tu t'en sors bien, et avec une apparence de facilité qui est plutôt gage de qualité. Ton intrigue coule de source, tout en collant au pitch; je n'ai pas l'impression de m'en être aussi bien sorti.

Ah désolé pour la rousse, je me souvenais pas de la tienne. Sur ce coup-là, j'ai simplement écrit en transposant mes propres fantasmes
Je note aussi pour "d'autant plus étrange". Vais peut-être revoir cette phrase, qui me semblait déjà pas top à la base (comme quoi, il est quand même important de se fier à notre intuition, même si on manque forcément de recul sur nos propres écrits).

Et pour ta critique, ben merci ça fait franchement plaisir.
Je pense que tout texte réussi (et je ne parle pas de ce truc-là, hein) doit dégager cette impression de "facilité" dont tu parles. Comme si le truc s'était déroulé tout seul dans la tête de l'auteur, puis sur la page. Que j'y sois parvenu ou non, le seul fait que tu le ressentes ainsi est déjà une semi-réussite. Merci donc, encore une fois !

P.S : Et tu as raison pour cette phrase finale, je voulais pas finir sur la note libineuse, je trouvais qu'il manquait un petit quelque chose... mais en fait si, c'est peut-être pas si mal comme ça. J'édite de ce pas.

C'est vraiment bien, vivant. Je m'imagine le gars qui se croit sorti d'affaire et qui réalise que non...
Chapeau pour ce déroulé dans le ton d'une série "policière".

Je trouve que tu t'en sors très bien. C'est une bonne version de cette histoire somme toute très basique.
La toute dernière phrase m'a également dérangé.
Pour le reste, l'atelier est tout à fait réussi.

Merci à vous deux.
Le ton "série policière" n'était pas voulu, mais effectivement ça pourrait faire penser à un truc du genre polar (pas du tout mon style, à la base).
Heureux que ça vous aie plu, et un peu surpris aussi.

Bon maintenant, qui s'y colle ? Cancer, justement ? puisque c'était ton idée...

Mdr, la dernière phrase !

Pas mal, bien troussé, réaliste. Tu es dans le trip mafieux en ce moment ? Bref, rien à redire, tu as trouvé une excellente justification à tout et tu donnes une nouvelle version de ce scénar. Par contre, là ce n'est pas vraiment la serveuse qui lui annonce directement qu'il y a du poison dans le verre, à la limite on peut supposer que c'est sous-entendu dans sa réplique.

Merci pour ta lecture, Corbeau flou.
Et oui pour la réplique, je me suis fait la même réflexion après coup. Il me reste qu'à pondre un nouveau texte pour coller à 100% à la consigne !

Bon et on attend ta version, maintenant que t'es revenue au bercail

Hey ! j'ai déjà fait une version nano-elfique, c'est Cath qu'on attend ^^

Raven a écrit:Hey ! j'ai déjà fait une version nano-elfique, c'est Cath qu'on attend ^^

Ah oui merde, c'est vrai.
Ben alors une scène de cul, tiens ! Ou de combat, pour commencer plus "soft". Mais tu peux mélanger les deux, comme ça tu fais d'une pierre deux coups (de rein).

Prochain défi, mélanger tous les ateliers dans un seul texte :

Un type rentre dans un bar et tombe amoureux de la serveuse, il lui fait une grosse déclaration d'amour en "tu", sur une musique suggérée, la serveuse est émue et ils baisent comme des oufs dans le bistro étrangement désert, à la fin, elle lui dit qu'elle l'a empoisonné, et ils se battent.

EXPDR, allez tu t'y colles et je te paie ma tournée sur le compte de Tak !

Ha, oui, mais euh... comment dire ? Faudrait déjà que j'arrive à aligner trois mots pour finir l'atelier bataille que j'aurais dû finir avant hier et que je procrastine comme un gros malade...
(je procrastine beaucoup en ce moment)

Et puis, c'était pas spécialement pour moi le défi, hein...

Ben tiens, ça te balance des défis et ça se barre en loucedé. Petit joueur !

Ben relève-le, tiens, toi qu'es si forte !