Pagan Pandémia demain !

Même s’il ne passe plus ici sur l’Écritoire, Pagan alias David Baudet est l’auteur de « Pagan Pandémia, le Cloaque des Dieux ». J’ai eu l’occasion de découvrir ce roman voilà déjà quelques années, peu de temps après sa rédaction, et j’avais été enthousiasmé.
Malheureusement, des démiurges jaloux ont fait en sorte que les deux premières publications en numérique se soient assez mal passé. Demain, ce sera réparé car « Pagan Pandémia » sort enfin en version papier, chez un nouvel éditeur : OVNI Éditions.

Alors, précipitez vous chez eux :

http://www.ovni-editeur.com/

pour découvrir l’ébouriffant univers de David.

Et pour les récalcitrants éventuels, je vous remets ici un petit billet que j'avais commis pour présenter "Pagan Pandémia" sur je ne sais plus quel forum :

"C’est comme si lors d’une expérience de téléportation à la con, supervisée par Audiard et Blondin, San Antonio (celui de la grande époque, celui de « La vie privée de Walter Klozett », par exemple), avait fusionné avec Graham Masterton pour donner un récit totalement barré, horriblement drôle ou comiquement épouvantable, c’est comme on voudra. On rit ou on sourit beaucoup avec les titres de chapitres en forme de calembours, avec la verve gouailleuse des « héros » du livre. Il faut avoir longuement usé ses coudes sur des comptoirs, et lustré ses fonds de bénards sur moult banquettes de bars de province pour apprécier la justesse des dialogues, le choix du vocabulaire et la pertinence des répliques. L’auteur a de l’oreille, qu’il s’agisse de saisir les tournures argotiques audiardesques ou le sabir banlieusard post-moderne. Rien que pour ça, et aussi pour les rapports tendres et bourrus, loufoques et profondément humains entre les personnages, on a envie de côtoyer Olaf et O’Keefe, sans oublier l’improbable Gilbert…
Comme dans les meilleurs épisodes de « Kaamelot » ou dans le film « Blanche », on est en plein télescopage d’univers. La verve argotique sert à intensifier, par effet de contraste, le sordide des situations. Le destin des « Jalonnés » est d’autant plus tragique qu’il est décrit avec la fausse désinvolture d’un Audiard et la poésie discrète et populaire d’une René Fallet.
S’il ne s’agissait que de ça, ce serait pas mal. Là où le roman est fort, c’est qu’on ne perd jamais de vue l’aspect « thriller-roman d’épouvante » de l’ensemble. Car « Pagan Pandemia », c’est aussi, c’est surtout, du vrai fantastique, transgressif, iconoclaste et décomplexé ! Dans un vertige cosmique que n’auraient renié ni Lovecraft ni Masterton, David Baudet puise avec audace dans le fonds de commerce des religions pour nous plonger dans une histoire de possession parfaitement abominable, et là, on ne rigole plus. Les scènes d’action sont tracées au millimètre, nerveuses et elliptiques comme dans les bons polars. À l’opposé de l’ersatz de fantastique actuel qui pollue nos librairies, « Pagan… » décrit le surnaturel avec un réalisme qui fait mal. Les macchabées puent, la merde aussi ; le sang pisse quand il le faut ; la douleur et les plaies ne sont pas des maquillages, elles percutent les chairs et marquent les esprits…
Avec David Baudet, j’ai découvert un vrai écrivain, capable de jouer sur plusieurs registres, de faire accepter tout naturellement les situations les plus improbables, en jouant sur la fameuse « suspension d’incrédulité ». Mais aussi apte à faire rire avec un humour dosé au trébuchet, et ceux qui ne verraient en lui qu’un pitre – puisqu’il fait sourire- se trompent lourdement : je pense en particulier aux éditeurs qui ne se sont pas encore précipités pour l’assaillir à coups de carnets de chèques, à ceux qui le snobent, à ceux qui n’ont pas compris…
Vous voilà prévenus : si vous cherchez des émotions édulcorées, des zombies sentimentaux et des vampires qui brillottent au soleil, passez votre chemin ! Par contre, si vous aimez la « littérature d’invasion », la confrontation sauvage et impossible entre le surnaturel et le quotidien (banal à pleurer, mais tellement rassurant !), si vous recherchez le vrai frisson provoqué par la transgression des règles et des catégories, prenez donc une bonne rasade de « Pagan Pandemia » !
« Y a pas à dire, c’est une boisson d’hommes… »


"

Je ne peux que plussoir !
Rien que pour le tour de force du bonhomme, de nous faire un roman entier avec un style arraché à Audiard. De nos jours, on l'entends partout, "on dirait du Audiard", et ça ne veut plus rien dire. Sauf que là, c'est pas rien, c'est beau, c'est même émouvant.
De plus, si l'originalité est un signe de qualité, et ben c'est un roman très original.

Je me rappelle aussi la claque que j'ai reçue lorsque je l'ai lu -enfin les débuts pas tous corrigés qu'il avait postés il y a 2 ans ? - un style étonnant, très imagé et truculent. Une belle découverte.

Je sens que je vais vraiment dépenser beaucoup de fric en octobre !
J'ai longuement suivi le blog de Pagan et je me demandais où il était passé depuis tout ce temps.
Et voilà, son rvni publié chez Ovni... Bien joué ! Dès que je le trouve je le prends !

David Baudet est passé chez Didier Fédou, et il a laissé une interview très intéressante :

http://mellyanntest.over-blog.com/2015/10/entrevue-et-papotages-david-baudet.html

Et quand est-ce qu'il repasse sur L'Ecritoire, le David ?

Quand je pense que sa dernière connexion sur le forum remonte à quinze jours avant mon inscription, je peux pas m'empêcher d'avoir des regrets. Parce que je crois qu'on aurait pu avoir quelques échanges pas piqués des vers. Voire même, soyons fous, sympathiser un brin.

En tout cas, son roman, ça fait un paquet de temps que j'en entends parler, et toujours en des termes qui font joliment saliver (très belle chronique, Lester). Alors maintenant qu'il dispose enfin d'un écrin digne de ce nom, je ne vais pas m'en priver. Mon comparse Julien H. s'apprête d'ailleurs à faire de même, puisque les deux loustics se retrouvent ce week-end sur le stand d'OVNI pour Octogônes. En effet, ce sémillant éditeur a eu la judicieuse idée de rééditer le jeux de rôles Luchadores, dont Julien a tiré son diptyque Green Tiburon, au Carnoplaste. Luchadores, auquel ont collaboré les Trasheux Willy "Brain.Salad" Favre et Romain d'Huissier.

Et quand en plus on sait que Lester fait partie du comité de lecture chez OVNI, on se dit que décidément une telle association de bienfaiteurs ne peut qu'être encouragée. Alors le meilleur à OVNI Editions, en espérant que les responsables de cette structure reviendront un jour sur L'Ecritoire (car eux aussi ont jadis traîné dans le coin). Lester, Didier, je compte sur vous pour faire passer le message. Le passé est le passé, et je pense que ce serait mieux pour tout le monde d'en faire table rase et de profiter de cette belle actualité pour repartir à zéro.

En attendant, merci à Didier pour l'entretien avec David : je valide vigoureusement l'initiative.
Et pour les gourmets, voilà le site de l'auteur : http://puckohara.wix.com/traces-sur-zinc

A déguster sans modération !

J'espère aussi que les joyeux lurons en question repasseront sur l'Écritoire.

Il mettait de l'ambiance David, ça c'est certain et j'appréciais beaucoup ses interventions. Allez, incantation : "Viens à nous, on te servira de la bière et du whisky, à volonté..."

Je doute qu'il revienne. Il a un caractère bien trempé.

Un personnage entier mais tellement attirant
Bel article de Didier

David me l'a confirmé, il n'est pas parti fâché de l'Écritoire. Il n'est même pas parti du tout, d'ailleurs. Mais il a cessé d'intervenir, par manque de temps et de motivation.

Je confirme, il n'y a pas eu de conflit avec lui.

Merci de plussoyer, Paladin. David a subi différents événements dans sa vie qui ont empiété encore plus sur son temps libre, et d'autre part il a un métier prenant, ce que je connais aussi. Il a donc levé le pied sur le forum, jusqu'à disparaître.

Pour son interview, c'était une envie de ma part, et un renvoi d'ascenseur : il m'avait proposé de m'interviouver moi, ce qui sera fait dans quelques semaines, mais comme son livre (re)sortait enfin, je me suis dit que ça lui serait plus utile.
J'ai bien envie de faire d'autres interviews. Le prochain, c'est Frédéric Soulier, un indé que j'ai croisé sur Facebook et avec lequel j'ai bien sympathisé. Après, qui sait... peut-être l'un ou l'une d'entre vous ? Mmh ?