Hors sujet n°3 ?

Version corrigée le 22/05/16

Nous sommes faits l'un pour l'autre. Je l'ai su dès le premier regard. La première fois que je t'ai vue, il n'y avait que toi parmi toutes les autres : superbe, parfaite, éblouissante. Il n'a pas fallu longtemps pour que nous partions ensemble déjà intimement liés, ne formant qu'un seul corps, qu'une seule volonté dans un sentiment de totale fusion. Un an déjà ! Je suis toujours fou de toi, qu'importe les obstacles ou les obligations, je me débrouille pour te voir chaque soir. Je chéris tous les week-end que nous pouvons passer ensemble. Aujourd'hui c'est comme au premier jour, couché-là sur toi, je caresse tes courbes sans me lasser. Tu ne m'as jamais déçu, jamais trahi et je te fais le serment que rien, jamais, ne pourra nous séparer. Pas même ma femme qui m'agace de plus en plus, que peut-elle comprendre à cette passion ? Elle est juste jalouse. Pas même mes enfants qui sont encore trop jeunes pour comprendre. Oui, je peux passer des heures à t'apprêter dans l'attente de te chevaucher et de faire à nouveau corps avec toi. À peine, je te fais accélérer que mon coeur bat la chamade. Nous négocions ensemble, dans une parfaite complicité, tous les tournants que la vie met sur notre chemin avec l'impression parfois de planer comme le seigneur des oiseaux.

Je vous avais prévenus.

Spoiler:

Moi, avec mon esprit tordu, j'ai pensé à tout autre chose qu'une moto. Je ne vous dirai pas quoi, n'avez qu'à deviner.
Autrement, je trouve que celle-ci est plus proche de la consigne de l'atelier. Elle est bien écrite aussi.
Mon seul petit reproche concernera la chute, chute bien trouvée cela-dit, j'ai bien aimé (même si j'ai pensé à autre chose). Elle est trop longue. Une chute de ce style doit être courte et percutante, renverser tout le sens sur quelques mots.

J'ai hésité à dévoiler le pot-aux-roses, mais finalement j'ai préféré laisser planer le doute jusqu'au bout. Fallait-il que je conclus : "Nous négocions ensemble, dans une parfaite complicité, tous les tournants que la vie met sur notre chemin. Le staccato puissant de ton moteur m'emporte comme sur les ailes du seigneur des oiseaux."

Oui, je peux passer des heures à de nettoyer, t'apprêter dans l'attente de te chevaucher et de faire à nouveau corps avec toi. À peine, je te fais accélérer que mon coeur bat la chamade. Nous négocions ensemble, dans une parfaite complicité, tous les tournants que la vie met sur notre chemin avec l'impression parfois de planer comme le seigneur des oiseaux.

En fait, ce n'est pas la toute fin qui affaiblit. Le pot aux roses non dévoilé totalement, j'aime bien, parce qu'avec l'image en spoiler, ça m'a bien fait marrer d'être partie sur autre chose (et puis la plupart des gens penseront plus vite à la même chose que toi, sont pas tous tordus comme moi).
Non, ce qui affaiblit, c'est que tu dévoiles de quoi il s'agit (ou plutôt, tu donnes un indice trop important) au début de ce passage. Du coup, ta chute fait trop long, puisqu'elle commence là. Tu devrais essayer de retravailler ce passage pour qu'on continue de penser que tu nous parles d'un amour classique.

J'aime beaucoup l'ambiguïté.
Je n'ai pas pu m'empêcher de penser à Nantes, la chanson de Barbara

Ajouter juste "Toi, ma moto" à la fin ?

T.

Je crois qu'en fait je n'avais pas vraiment envie de lever l'ambiguïté, juste la suggérer et je vais plutôt suivre le conseil de Catherine

Lu. Bien aimé, je pense que ça colle bien au thème imposé. Par contre on voit venir la chute un peu trop tôt : le verbe "nettoyer" gâche un peu le plaisir. On se doute qu'il ne s'agit pas d'une femme (même si à ce moment-là j'avais dans l'idée qu'il s'agissait d'une poupée gonflable ou d'un cadavre) (oui, oh, ben quoi?) . Si tu tournais un poil différemment cette idée ça permettrait de ménager la chute plus longtemps, à mon humble avis.

Faut que je m'y recolle, mais pour l'instant je dois me concentrer sur l'AT utopie la DL est samedi. Merci de ta lecture.

Alors, pour moi, c'est pas mal du tout.
Ce qui manque à cette fin, c'est une double détente. La première "nettoyer", fait penser à une poupée, mais le chevaucher met le doute. En le changeant ou le supprimant, il ne reste plus qu'à donner une chute de ce genre :

Perroccina a écrit: Le staccato puissant de ton moteur m'emporte comme sur les ailes du seigneur des oiseaux."

Et là : on a le double ressort : "Ha merde, c'est pas une femme." suivi de "Ho putain, je pensais que c'était une poupée, j'ai vraiment l'esprit tordu !" Et ça, j'aime beaucoup.

Pareil que les autres, je trouve que la chute n'est pas assez percutante, puisqu'on en apprend un peu trop vite sur la nature de l'objet.
Mais j'ai bien aimé l'idée et c'est drôlement bien écrit, ça m'a d'ailleurs rappelé ton texte pour l'atelier "événement banal", avec qui celui-ci forme un joli dyptique.
Tiens d'ailleurs, celui-ci était très bon aussi : pourquoi ne pas fondre les deux dans l'optique d'un seul texte ? Tu pourrais garder la chute de celui-ci (à retravailler un peu ceci dit) et les sensations grisantes de l'autre, pour former une véritable ôde à la vie en deux roues. Ou une déclaration d'amour, sauce Perro

En tous cas, j'ai bien aimé ce texte et pour moi il colle parfaitement au thème de l'atelier. Essai réussi, donc !

Merci Tak, je l'avais oublié celui-là. En fait je pense que le plus simple est d'enlever le verbe "nettoyer". Mais fondre les deux textes... Je ne suis pas certaine que ce soit pertinent. J'avais tenter de lier les textes du "triptyque de l'assassin" et ça n'avait rien apporté et même pris une tournure artificielle.

Ce texte me parait totalement en accord avec l'atelier. J'avais pas du tout compris la chute avant ton spoil. C'est bien vu, même si j'aurais pas refusé une petite phrase finale qui révèle le tout.

Cet atelier a définitivement boosté l'imagination en tout cas, j'enchaine les chutes surprenantes au fil de mes lectures.

Merci Murphy. Décidément t'aime déterrer les trucs toi, je l'avais oublié celui-là. En plus depuis, j'ai changé. Finalement comme quoi le grand amour, c'est finalement éphémerre.

En fait j'ai fait exprés de rester ambigüe, je savais bien que ça allait titiller l'imagination de Catherine

C'est que le concours actuel se prête bien au déterrage, aussi.

Et voilà que tu brises une idylle si bien narrée. Avec quel modèle tu l'as trompé ? Avoue tout !