Lucioles

On sent ici non seulement de l'envie mais aussi une réelle ambition. L'histoire tient plutôt bien la route et tu as su lui conférer toute l'ampleur requise. Le début et la conclusion donnent l'impression d'avoir été particulièrement travaillés. J'ai cependant été gêné par certaines tournures, par exemple "en pleine poire" et "un cri difforme" (?). De même, page 15, le long passage en italique contient des passages rédigés au futur simple alors qu'il aurait fallu utiliser le conditionnel présent (futur dans le passé).
Il n'empêche que l'ensemble force le respect et que j'ai moi aussi l'impression que tu as franchi un cap qualitatif marquant...

Notez aussi qu'on est fin 1914 et que la guerre de position commence à peine à prendre ses marques. Un peu court à mon sens pour avoir eu un impact très profond sur le sous-sol, mais assez pour perturber le sommeil d'une entité oubliée. Et le fait qu'elle soit encore en phase de réveil a aussi l'avantage d'absorber quelques imprécisions vénielles. (Moi-même, le matin, tant que je n'ai pas eu mon café, j'ai un mal fou à aligner deux idées.)

Murphy: Pratique le mystère, pratique.

Blahom: Merci. Par contre au niveau des temps...j'écris à l'instinct. Oui je sais c'est pas très sérieux.

Jack. Ouaip et en plus elle a bouffé que quelques petits soldats. C'est pas grand chose, en tout cas pas suffisant pour la sortir du coaltar la miss.

On sent en effet beaucoup de travail derrière ce texte, et la volonté d’une histoire élaborée. Je ne sais pas si tu as lu Ça de Stephen King, mais j’y vois un certain nombre de convergences. L’idée est bien trouvée, et j’aime particulièrement la fin, avec cette image des cinq arbres qui tiennent l’entité maléfique prisonnière (On pourrait imaginer aisément une suite : les arbres déracinés, l’entité libérée…)

Et tu n’as que 17 ans, tu commences à écrire, donc les faiblesses seront sans doute vite dépassées. Je vais parler un peu des faiblesses de ton texte : c’est un peu confus, il se passe plein de choses : les lucioles, les soldats qui disparaissent, le passage secret, etc… Surtout, tu as une tendance qui est normale quand on commence à écrire : des phrases trop longues, des formules tarabiscotées. Il faut apprendre à raccourcir ses phrases, en choisissant les bons mots. Une phrase courte avec des mots bien choisis est toujours préférable à des formulations trop complexes. Par exemple :

Ses oreilles l’avertirent que l’on se servait des baïonnettes

Il serait plus simple et mieux adapté d’écrire :

Il entendit qu’on se servait de baïonnettes

Ou alors

Quelque chose naquit en lui. Un grand calme l’envahit. Celui-ci était différent de son prédécesseur

Il suffirait de dire :

Un grand calme l’envahit, d’une autre nature que le précédent.

Ou encore :

Au centre de l’autel, Tom se tenait debout, une aura étrange entourant son être

Tu peux le formuler tout simplement :

Tom se tenait debout au centre de l’autel, entouré d’une aura étrange.

… Voila, essaie de simplifier tes formulations, tu verras que ça sonne en général mieux avec moins de mots ! Mais je ne m’en fais pas, vu que comment tu sais déjà écrire à 17 ans !

Merci Paladin ! Oui, j'ai lu Ca l'an dernier. Je me suis bien rendu compte de la similitude entre mon texte et l'œuvre du King. Mais bien après avoir eu l'idée... J'ai été déçu du point commun principal: des personnage qui vont tuer une entité enseveli. Chez Stephen King c'est génial, mais j'ai l'impression de faire du plagiat inconscient. J'ai failli tout effacer pour tenter d'avoir une autre idée, mais j'étais aller trop loin et j'avais de l'affection pour cette histoire.
En tout cas les ressemblances avec Stephen King doivent être dû de façon inconsciente à mon goût pour lui.

Je prends note pour raccourcir mes phrases. Merci Paladin !

Non, Purple, je ne dis pas que aies plagié Stephen King, pas du tout !

En fait, ce qui m'a surtout fait penser à Ça, c'est principalement la fin, où les cinq soldats mobilisent leurs pensées positives et affectives contre la monstruosité de l'entité (C'est très proche de la fin du roman de King). Mais pour le reste, c'est très différent!

Surtout il ne faut pas confondre "plagier" , c'est à dire reprendre volontairement l'idée d'un autre à l'identique, et "être inspiré par", ce qui est normal particulièrement quand on commence à écrire: notre écriture subit forcement l’influence des auteurs qu'on admire, et c'est un passage obligé, on est d'abord influencé par eux avant de trouver ses propres inspirations. D'ailleurs, je crois que dans Ça, King subit une influence de Lovecraft (Une entité innommable venue des étoiles il y a des milliers d'années, cela pourrait être un des "Grand Anciens" de Lovecraft). Pour autant, King ne plagie pas Lovecraft, il traite le thème de façon très personnelle.

Ton histoire est aussi très différente de celle de King. En particulier,je te le redis, j'aime beaucoup ces cinq arbres qui forment avec leurs branches une prison pour la puissance maléfique. C'est très bien trouvé!

Je ne doute pas que tu aies fait de gros efforts concernant l'orthographe, mais c'est vraiment une chantier auquel tu dois t'atteler sérieusement et pas seulement pour écrire des nouvelles ou même des romans. Certaines phrases ont des tournures un peu lourdes mais Paladin a déjà fourni de très bonnes explications sur le sujet, je ne reviens donc pas dessus. La forme, ça se travaille, même si cela se fait sur le long terme et que ce n'est pas le plus agréable.

Le fond :
L'histoire est très intéressante, originale et l'ambiance est bien rendue, les personnages ont une vraie présence, notamment le petit Charles qui conserve une réelle part de mystère. Tu suscites des images à la lecture ce qui facilite grandement l'entrée dans ton texte. Le style est vivant.

C'est un bon travail

Perro, dans ton com, on sent la prof !

Perro: Pendant les cours j'essaye de faire attention à mon orthographe, mais on est tellement pressé que quand je fais une gourde je n'ai pas forcément le temps de la corriger, ni forcément le temps de me relire. Mais maintenant même quand je dit une phrase à l'oral je l'imagine écrite (pas tout le temps mais ca vient).

Paladin: Merci. J'essaierais de plus me laisser avoir la prochaine fois, car j'ai failli lâcher ce texte à cause de sa similitude avec "ça". Faut que je prenne confiance dans mes idées, et en moi, c'est surtout ça.
La fin peut être dû aussi à mon attirance pour les mangas. Même si c'est assez cliché, les personnages abattent souvent leurs ennemis grâce aux liens de l'amitié la force qui en eux, patatipatata, tout ce qui est dans le même registre.

@Paladin, même quand on essaye d'y échapper, je crois qu'on ne se refait pas. Malgré tout c'est aussi l'exploitation d'une expérience personnelle. Quand je relis ce que j'ai écrit il y a un an et à fortiori deux ans, je me fais peur, d'où sans doute ma difficulté à me replonger dans les anciens textes. Je me sens un peu découragée par l'ampleur de la tâche.
@Purple, si tu commences à visualiser les phrases avec la façon correcte de les écrire, c'est bon signe. Ne lâche pas l'affaire.

En tout cas Perro, moi je vois un énorme progrès entre ce que tu écrivais il y a encore quelques mois (comme l’histoire du "signe sur le mur", et ce que tu as écris pour ce concours!

Bon ,mais je ne me pose pas en critique éclairé, hein, c'est juste mon ressenti !

J'ai un avis mitigé, désolé. L'histoire serait sympa, mais il faudrait qu'elle ait été écrite avec quelques années de maturité et d'expérience. L'écriture est "adolescente", pas mauvaise, attention, mais débordante de lourdeurs que Paladin a bien soulignées. De fait, j'ai du mal à y croire, à m'y croire.
Les personnages n'ont pas un phrasé qui "sonne" 1914. Pareil pour le nom de la femme, Ellana (plus sûr de l'orthographe), qui ne colle pas du tout.
Après, il y a un charme certain dans ton histoire. Ca m'évoque l'affaire des Fées de Cottingley ou le Labyrinthe de Pan. J'aime bien cette idée de souterrains et de lucioles.

Bref, pour moi, une histoire que tu gagneras à garder sous le coude pour y revenir dans quelques temps. Je faisais pas mieux à ton âge. C'est encore une pomme verte, faut laisser mûrir !

Ok, pas de problèmes.
Pour le phrasé, j'ai pas voulu du tout me consacrer à ça. Pour le nom de la femme, j'en suis parfaitement consciente mais je voulais un nom qui colle un peu à sa personnalité un peu "sauvage", et Ellana est venue se frayer un chemin. Sans doute à cause du personnage de Pierre Bottero.
Pour ceux qui ne connaissent pas: http://fr.wikipedia.org/wiki/Ellana
Merci pour ton commentaire !

Prends-le pour un encouragement, vraiment.  

Ok.