L'attente

Merci de ta lecture Amaranth ! Oui la fin peut laisser perplexe. Elle me fait cet effet, donc pour les lecteurs, ça me paraît logique qu'il la ressente pareil.

En voilà un OVNI ! C'est clair, ça ne papote pas. Un bizarroïde incisif, court mais efficace et bien maîtrisé, suffisamment en tout cas pour que le flou final (qui, autrement, aurait pu passer pour une maladresse) induise une perplexité dérangeante du meilleur aloi.
C'est le genre d'histoire qui laisse entrevoir une logique cachée mais impossible à cerner. Pourtant, j'ai essayé :
- L'enfant, un ange ? Il y a un air, mais non. Un ange aurait embarqué l'âme mais pas le corps d'Henry. (Seuls les prophètes ont parfois droit à ce traitement de faveur.)
- Un enfant ordinaire ? Non plus. Comme il est nu, j'ai vaguement envisagé que le mignon occasionnel d'un officier supérieur pédophile se serait échappé et aurait cherché l'aide d'un fou meurtrier pour se venger de son tourmenteur... Ou alors des orphelins de guerre devenus cannibales qui auraient envoyé l'un des leurs se ravitailler en chair fraîche... mais ça n'explique pas la télépathie du marmot.
- Alors, l'enfant symbole de pureté et d'innocence ? Mais en ce cas, Raymond aurait dû être apaisé et non faire des cauchemars pour le restant de ses jours.
- Autre problème : Henry pète un plomb, mais pas que. Il y a ces mouvements de poupée désarticulée qui trahissent à l'évidence un phénomène de possession. Mais par qui ou quoi ?
Un OVNI je vous dis ! Du fantastique, oui, mais pas de l'école belge. Un parfum à la Cortazar, peut-être...
Mais à la Catherine, c'est sûr !

 
Merci de ta lecture sur mon bizarroïde récit !^^
Je suis sûre que j'arriverai jamais à refaire un texte du genre lol !
Mais qui qu'c'est donc l'aut' là, Cortazar ? Connais pas du tout le gaillard !

Julio Cortazar, c'est de l'irréel qui s'insinue dans le réel jusqu'à le pervertir complètement. Un fantastique insidieux et permissif. Je m'y suis intéressé parce que Françoise en avait parlé une fois.

Hi hi, contente que tu te sois rendu sur le territoire de Cortazar, Jack et c'est vrai que c'est spécial, du cauchemar éveillé, des thèmes surréalistes... quelque chose qui paraît simple mais qui ne l'est pas, maîtrisé du début à la fin, l'air de rien... un peu comme ce texte de Cat  

Ah oki ! Me voilà un poil moins bête !
Merci de ta lecture Françoise !   

En ce qui me concerne, je n'ai rien trouvé à redire sur la forme. Sur le fond j'ai trouvé l'histoire prenante des le départ. On est immédiatement plongé dans l'ambiance, le mystère et le surnaturel, j'ai vraiment bien aimé.

Merci de cette lecture Perro !   

C'est bien écrit, mais un petit truc me manque. Peut-être le changement de narrateur à la fin, peut-être le coup du gosse ange/esprit/fantôme qui ne me défrise pas, peut-être qu'avec un début si fort, je m'attendais inconsciemment à une autre développement. Je sais pas.
Alors j'ai lu tous les commentaires, et je citerais Tici :

"Bref, tout ça pour expliquer que l'histoire m'a laissé sur ma faim. Il s'y passe des choses insensées, et je ne parviens pas à en tirer quelque chose. A moins que j'ai loupé un truc, il n'y a que des questions sans réponses.
Sur la folie meurtrière, puis le comportement d'Henry, sur ce qu'à vu Raymond et pourquoi il l'attend à son tour, sur pourquoi Henry, pourquoi Raymond."

J'ai lu ta nouvelle deux fois, ça m'arrive très rarement, et finalement, je crois bien que c'est l'intervention du mioche qui me dérange. Je restais sur les images du début, le coup de folie du soldat (à rapprocher des symptômes de l'obusite décrits par Zaroff), comment les autres doivent s'y mettre à plusieurs pour le maitriser, et son goût nouveau pour le sang. Je pense que tu avais matière à continuer dans cette voie.
Au niveau technique, ça gère. Bon boulot.

Merci de ta lecture Didier.   
Tu fais donc partie du groupe n'aimant pas la rupture de ton après le premier passage (ou plutôt après le deuxième passage je pense). C'est vrai que ça donne quelque chose d'assez spécial, qui interroge, qu'on ne comprend pas spécialement. Je comprends tout à fait que certains puissent ne pas adhérer.
C'est vrai qu'avec la scène de folie comme entrée, je pouvais raconter tout à fait autre chose ensuite, mais l'histoire en a décidé autrement.
Et comme il y a l'autre groupe qui aime bien mon petit truc bizarre, je reste contente de ce que j'ai fait. Et surtout, je pense que pour la première fois peut-être, mon écriture a été plus maîtrisée, c'est là surtout ma satisfaction, plus que l'histoire en elle-même que j'aime pourtant beaucoup. Et dire que je ne l'ai pas fait exprès    ça par contre c'est frustrant.

Jack-the-rimeur a écrit:Un OVNI je vous dis ! Du fantastique, oui, mais pas de l'école belge.

Je n'en suis pas si sûr. Moi, à la première lecture, ce texte m'a évoqué le conte Un beau petit garçon de Thomas Owen (qui appartient à l'école belge, et manie tout particulièrement bien l'ellipse et le non-dit, comme l'a fait Catherine dans ce texte). Ce conte d'Owen est un récit très intéressant, qui aborde la question de l'âme et de la possibilité qu'elle soit dérobée. C'est donc dans cette direction qu'est parti mon esprit au moment d'interpréter le texte de Catherine, donnant à l'enfant un rôle bien plus sombre que celui d'ange et penchant plutôt vers l'idée de la possession, qu'a évoquée plus haut Jack.

Je n'ai guère envie d'imposer mon idée du texte (à laquelle celui-ci résiste d'ailleurs un peu, lorsqu'on considère sa chute et le pressentiment de Raymond) mais aimerais néanmoins vous faire partager une courte citation de Thomas Owen qui, je pense, peut lui donner une perspective nouvelle :

Thomas Owen a écrit:À moins que ce malheureux enfant, si plein de grâce et de séduction, n'ait pas eu réellement de vie propre ; qu'il n'ait été que la forme occasionnelle, revêtue par une puissance maléfique, pour mener plus aisément son œuvre de destruction.

Source : Thomas Owen, Cérémonial nocturne et autres contes insolites, Verviers, éd. Gérard & Cie., coll. « Bibliothèque Marabout géants », 1966, p. 104.


D'autre part, je rejoins plutôt l'avis de Léonox et ne pense pas que ce texte aurait gagné à être plus long. Je le trouve très réussi ainsi, avec le doute et le mystère qu'il laisse planer. Il y a un élan dans la narration qui me plaît énormément ; je ne sais pas comment l'expliquer autrement qu'en qualifiant ton œuvre de « rondement menée ». Très très peu de choses y seraient à changer, selon moi.

En particulier, je juge la description du cadavre de Pierre impressionnante : c'est gore mais sans virer au « catalogue », un travers selon moi souvent rencontré dans les œuvres de ce genre. Là, tu n'as pas cédé à l'excès ; l'image est forte sans qu'on la sente forcée. Ton style est excellent tout du long, mais il me semble que sa maîtrise est spécialement remarquable en cet endroit.

Un minuscule bémol, puisqu'il en faut bien un : à la page 2, je trouve le terme « dispatcher » mal choisi. Cet anglicisme tranche trop avec le reste du récit.

Bon texte, Catherine, mais j'ai dû le relire pour bien tout comprendre. Je pense qu'il manque de finition, qu'il est pas abouti. Tout est là pourtant, mais à cause de ce défaut je l'ai trouvé brouillon (raison de ma relecture).
En revanche, je surkiffe la scène gore. Le trône de boue, les rats, l'image qui s'impose à l'esprit, c'est vraiment un excellent passage.

Le folie de ton personnage est bien décrite et dirigée. L'ambiance aussi. Les descriptions gores sont géniales !
Le problème c'est que c'est assez court.
Sinon le texte est super. ^^

@ Similien : Merci de ta lecture et de ton appréciation. Je ne connais pas le conte d'Owen dont tu parles, ça a l'air sympa. Dispatcher est mal-venu, je te l'accorde. L'influence de notre langue moderne, même si on ne veut pas se laisser influencer.

@ Naëlle : Je peux comprendre ton ressenti, partagé par une partie des lecteurs. Soit, on apprécie le flou (et totalement fait exprès pas fait exprès^^), soit on n'adhère pas. Mais au moins, tout le monde est d'accord avec ma scène sanguinolente du début, c'est déjà pas mal lol !