[Poème] Une fin qui ne commence pas avec la mort...

Il fait sombre...
À un point tel que je ne vois pas au-delà de mon ombre
J'ai la chair de poule
Je sens sur ma peau la sueur qui coule
La peur...
À un point tel que la mort est pour moi une faveur
C'est le désespoir
C'est la fin
Je ne peux qu'y croire
J'ai devant moi le malin
Il veut m'emporter
Il veut m'utiliser
Il va avoir ce qu'il veut
Pour lui, tout ça n'est qu'un jeu.

Sympa ce poème !

La répétition "à un point tel que..." est-elle voulue ?

Oui, c'était voulu. Je ne peux pas dire si c'est correct, j'ai seulement laissé allé mon imagination... :silent: 

Mes collègues experts en poésie viendront mettre leur nez. Moi qui ne le suis pas, je vois bien quelques améliorations possibles mais sans certitude qu'elles soient les bonnes. En tous cas, j'ai bien aimé ton poème !   

Merci. C'est super de voir que ce que j'écris peu intéresser du monde.   

Tu sembles avoir vraiment envie d'écrire. Alors accroche-toi ! Bats-toi avec les mots, lagrammaire et l'orthographe !
 
Au-delà de la poésie, tu avais engagé une sorte de roman sans y être encore prête. Comme je te l'avais conseillé, essaye d'abord de petits textes. Ecrire s'apprend... en écrivant !
 
Continue. Je lirai... et je pense que je ne serai pas le seul...

Je suis désolé, mais c'est trop peu travaillé.

Tu vas dans la facilité : manque de ponctuation (ou bien tu la mets partout ou tu n'en mets pas du tout) + des idées vues et revues sorties au fil de ta plume sans équilibre ni réelle prosodie.

Je suis navré pour ma franchise mais l'écriture c'est deux, trois, quatre et cinq jets. Même le grand Hugo travaillait ses textes et raturait et refaisait... ; sans parler de Flaubert... Et c'est une jouissance que de recommencer un texte, le ciseler...

Tu écris, je cite :
" Oui, c'était voulu. Je ne peux pas dire si c'est correct, j'ai seulement laissé allé mon imagination..." silent

Il faut aller plus loin et s'imprégner des anciens. Après des vers de Baudelaire, par exemple, on est transporté, inspiré de beauté !

La moitié des mots que vous avez dit me son inconnu sans parler des noms...
Ce poème a été fait sans aucun but. Je ne suis pas poète et je ne le serais jamais. Je l'ai seulement écrit pour le plaisir d'écrire. J'y penserai la prochaine fois à mettre plus de ponctuations....

Doumé a raison : il te faut lire aussi. Tu dis que tu n'es pas poète, mais personne ne l'est à la base. Tout part d'une sensibilité, puis se travaille. Et tu n'as que 15 ans, ce qui te laisse tant d'années pour progresser !

redblood a écrit:La moitié des mots que vous avez dit me son inconnu sans parler des noms...

Tu connais quand même un peu Baudelaire ?





AU LECTEUR


La sottise, l’erreur, le péché, la lésine,
Occupent nos esprits et travaillent nos corps,
Et nous alimentons nos aimables remords,
Comme les mendiants nourrissent leur vermine.

Nos péchés sont têtus, nos repentirs sont lâches ;
Nous nous faisons payer grassement nos aveux,
Et nous rentrons gaiement dans le chemin bourbeux,
Croyant par de vils pleurs laver toutes nos taches.

Sur l’oreiller du mal c’est Satan Trismégiste
Qui berce longuement notre esprit enchanté,
Et le riche métal de notre volonté
Est tout vaporisé par ce savant chimiste.

C’est le Diable qui tient les fils qui nous remuent !
Aux objets répugnants nous trouvons des appas ;
Chaque jour vers l’Enfer nous descendons d’un pas,
Sans horreur, à travers des ténèbres qui puent.

Ainsi qu’un débauché pauvre qui baise et mange
Le sein martyrisé d’une antique catin,
Nous volons au passage un plaisir clandestin
Que nous pressons bien fort comme une vieille orange.

Serré, fourmillant, comme un million d’helminthes,
Dans nos cerveaux ribote un peuple de Démons,
Et, quand nous respirons, la Mort dans nos poumons
Descend, fleuve invisible, avec de sourdes plaintes.

Si le viol, le poison, le poignard, l’incendie,
N’ont pas encor brodé de leurs plaisants dessins
Le canevas banal de nos piteux destins,
C’est que notre âme, hélas ! n’est pas assez hardie.

Mais parmi les chacals, les panthères, les lices,
Les singes, les scorpions, les vautours, les serpents,
Les monstres glapissants, hurlants, grognants, rampants,
Dans la ménagerie infâme de nos vices,

Il en est un plus laid, plus méchant, plus immonde !
Quoiqu’il ne pousse ni grands gestes ni grands cris,
Il ferait volontiers de la terre un débris
Et dans un bâillement avalerait le monde ;

C’est l’Ennui ! — l’œil chargé d’un pleur involontaire,
Il rêve d’échafauds en fumant son houka.
Tu le connais, lecteur, ce monstre délicat,
— Hypocrite lecteur, — mon semblable, — mon frère !

Je le connais seulement de nom, celui là...
La plus par des livres que nous lisons dans notre cours de français, on le choisi nous même... Alors, je connais guère les classiques...

Alors, je ne vais pas en rajouter sur l'Education nationale, ou plutôt ses programmes! Parce que bien sûr tu as le droit de lire ce qui te plait, mais quand même il y a aussi un patrimoine, une culture riche et c'est bien effrayant de la voir se perdre...

Mais si tu aimes la poésie, bien dark et hallucinée, crois-moi, quelqu'un comme Baudelaire est loin d'être un poète ennuyeux et vieillot ! La preuve est qu'il a fasciné beaucoup d'artistes modernes. C'était une sorte de punk, de gothique du XIXeme, et il les a inspiré, d’ailleurs! Je te conseille de parcourir ses "Fleurs Du Mal", par exemple ici : http://yo0ne.free.fr/LesFleursdumal.pdf

Redblood, écoute-moi. Les grands mots, les grands auteurs, les grands principes, on verra plus tard. On n'en est pas là.
J'ai lu ton poème et ce n'est pas si mal que ça. Il y a un effort, une unité de ton, une recherche de rimes, un sens du rythme et même une tentative d'effet par répétition. Bon, c'est un peu lourd et maladroit ("à un point tel que" n'est pas très joli) mais, à partir de là, on peut travailler.
Si tu as le désir d'écrire, tu comprends bien qu'il va te falloir domestiquer les mots, t'en faire des amis. Cela veut dire "lire". Dans tes cours d'école, il y a forcément eu des bouts de poésie (peut-être du Prévert ou du Tristan Derême), et dans tes manuels de français, parmi les extraits et les morceaux choisis d'auteurs, il doit bien y en avoir eu quelques uns qui t'ont accroché. Sinon, lis ce qui te plaît... mais lis ! Repère les mots nouveaux, les tournures et essaie de les faire tiens.
Pour la prochaine étape, par exemple, je suggère un texte court dans le genre de ton poème, où tu pourrais essayer de varier un peu plus les verbes et d'enrichir légèrement le vocabulaire.
Sujet au choix. Tu t'en sens de tenter le coup ?

Je pourrais bien essayer.

Je suis d'accord avec Jack ...

Ton poème n'est pas mal, mais il demande à être retravaillé. L'écriture ne se fait pas d'un premier jet, elle se reprend et se retravaille.

Et comme le dit aussi Jack, pour apprivoiser les mots, il faut lire. Essaie de découvrir de nouveaux auteurs, de tous les styles, des auteurs que tu ne connais pas et qu'a priori, tu ne lirais pas, mais tu peux avoir de bonnes surprises en essayant !