Movies tare

Une petite rosserie à l'heure où Cannes va dérouler son tapis de frime... ou comment faire du neuf avec des poncifs éculés.

Prince vil, savant fou, sombre expert en supplice,
Psychopathe, félon, ripou, lâche, aigrefin,
Tous ces faciès haineux déformés par la faim
De pouvoir et d'argent, et le stupre, et le vice,

C'est moi ! l'affreux jojo, la teigne de service
Que le héros superbe aux yeux de séraphin
Expédie "ad patres" juste avant le mot FIN
Pour l'inepte plaisir de foules sans malice.

D'un coup de karaté, de pétard ou d'estoc,
Exécuté par tic dans un duel en toc
Pour la gloire des Bond, des Zorro, des Maciste,

Qu'il me plaît ce monde autre, au-delà des reflets,
Où mes pareils se font leur propre scénariste
Et vivent un grand âge, honorés et replets !

Bravo Jack,

Ceci dit, dans ce tercet final :
Qu'il me plaît ce monde autre, au-delà des reflets,
Où mes pareils se font leur propre scénariste
Et vivent un grand âge, honorés et replets !

Perso, je mettrai plutôt :
Qu'il me plaît ce monde autre, au-delà des reflets,
Mes pareils écrivant en propre scénariste
En vivant un grand âge, honorés et replets !


Mais là, que voilà un superbe quatrain :

C'est moi ! l'affreux jojo, la teigne de service
Que le héros superbe aux yeux de séraphin
Expédie "ad patres" juste avant le mot FIN
Pour l'inepte plaisir de foules sans malice.

Hé, où étais-tu passé, vieux briscard ? Ravi de ton retour.

C'est vrai, "se font" est un peu faible mais ta suggestion est trop lourde à cause des participes présents. De plus, les vilains n'écrivent pas, ils se contentent d'être leur propre scénariste.
"Où tous mes pareils sont leur propre scénariste" ? Mais tous ne meurent pas non plus de vieillesse dans leur lit.
Alors, peut-être : "Où mes pareils, heureux, n'ont pas de scénariste" ?...
Ah, il a fallu que tu reviennes pour m'embêter !
Mais le pire, c'est que ça me manquait.

J'attends avec impatience les résultats du concours.

Tu as raison pour les participes présents.

A tout à l'heure, amigo.

LA PALMYRE
Tes pins caressent les nuages,
Au doux rythme du vent marin,
Ondulant tels de vifs plumages,
Frémissement d’un clair matin.

S’envolent dans la lumière
Tes perles d’écume argent,
Sur le sable, trace en lisière,
Osmose, sublime entregent.

Tes allées aux senteurs rares,
Tes parcs dédiés à l’amour,
Ta beauté célèbre est un phare,
Pour tes visiteurs en séjour.

Merci, Anouk, pour cette attention délicate et joliment ciselée. (Terrible plume ! rassure-moi, c'est une boutade, hein ?)
En tout cas, les vacances te réussissent.

Le premier quatrain est un petit bijou à lui tout seul : un mariage impeccable, subtil et vivant, entre l'image et le mouvement.
Le second flotte un peu sur la fin mais reste très cool.
Et le troisième aurait mérité un final moins passe-partout :
"Ta beauté célèbre" n'apporte pas grand-chose et fait un peu "guide touristique", comme "visiteurs" et "séjour", sans compter que des visiteurs en séjour, étant déjà sur place, n'ont plus besoin de "phare".
Pas évident à caser, ce "phare" dans le contexte. Pourquoi ne pas le virer ?
"Et des allées aux senteurs rares
Aux parcs dédiés à l'amour,
Partout comme un air de guitare
Berce tes amants en séjour."
On doit pouvoir trouver mieux mais, bon, c'est les vacances. J'ai même laissé la prosodie de côté.

Toujours soigner la chute d'un poème. Ce sont les derniers mots qui finissent d'emporter l'adhésion du lecteur, qui gravent le texte dans son émotion.
C'est ce qui avait fait la différence pour "Hypnose" : "Parfois, certaines nuits, je rêve aux archipels". Le genre de vers propre à faire décoller l'imagination. Les plus difficiles à trouver.
Heureux que tu sois passée. (J'espère ne pas avoir été trop terrible !)
Amitiés.

P-S : J'ai été un peu bousculé ces temps-ci mais je n'oublie pas les trois sonnets que tu m'as laissés.

Oui, un poème c'est une histoire.

Moi, je serais plus sévère que Jack. A mon avis, il est tombé un peu amoureux de toi.

Ta prosodie est linéaire, Anouk. Avoir le même nombre de pieds ne signifie pas garder un rythme identique à chaque vers, genre berceuse qui risque endormir. Regarde Yves Duteil : t'écoutes trois fois sa chanson, et tu tombes de sommeil, non ?

Il faut casser l'élan, le reprendre, comme lorsque Verlaine expliquait les poèmes aux vers impairs :

De la musique avant toute chose,
Et pour cela préfère l'Impair
Plus vague et plus soluble dans l'air,
Sans rien en lui qui pèse ou qui pose.

Il faut aussi que tu n'ailles point
Choisir tes mots sans quelque méprise
Rien de plus cher que la chanson grise
Où l'Indécis au Précis se joint.

C'est des beaux yeux derrière des voiles
C'est le grand jour tremblant de midi,
C'est par un ciel d'automne attiédi
Le bleu fouillis des claires étoiles!

Car nous voulons la Nuance encor,
Pas la Couleur, rien que la nuance!
Oh! la nuance seule fiance
Le rêve au rêve et la flûte au cor !

Fuis du plus loin la Pointe assassine,
L'Esprit cruel et le Rire impur,
Qui font pleurer les yeux de l'Azur
Et tout cet ail de basse cuisine !

Moi, amoureux d'Anouk ? Bien sûr ! Et aussi de Tipram, Naëlle, Perroccina, Laëtitia, Catherine et Purple, si tu veux tout savoir.
Doumé, pour être sévère, il faut d'abord être juste, et là, tu ne l'es pas.
Endormir quelqu'un en trois quatrains, j'aimerais voir ça. Ce serait plus fort que Dominique Web. Par ailleurs, je ne l'ai pas relevé parce que c'était un poème de vacances, mais sur douze vers, tu en as 9 de 8 pieds et 3 de 7. J'ai connu plus régulier.
Duteil ? je ne sais pas trop ce qu'il vient faire là. Dans le genre soporifique, il y a bien pire et ça ne m'aurait pas déplu d'écrire quelque chose comme "Le mur de la prison d'en face", pour ne citer que cette chanson-là.
Des "Arts poétiques", tu dois en avoir à peu près autant que de poètes, et le moins fantaisiste n'est certes pas celui de Verlaine.
"De la musique avant toute chose / Et pour cela préfère l'impair."
Très joli, mais qu'est-ce que ça veut dire ? que la musique à deux ou quatre temps, ce n'est pas de la musique ? Même pour les valses, les phrases musicales comptent 8 ou 12 mesures.
"De la nuance", dit-il. Une bonne remarque, ça, en passant.
"Fuis du plus loin la Pointe assassine / l'Esprit cruel et le Rire impur." Ben voyons ! Il a oublié les cochonneries scatos qu'il écrivait avec Rimbaud. Quitte, le lendemain, à composer des poèmes à la Vierge pour essayer de retrouver un semblant de respectabilité.
Un caméléon de génie reste un caméléon, pas une référence à prendre au premier degré.
Revois ton argumentation, mon ami.

Doucement les amis, on déborde.

Sorry.

Tu as raison, Zaroff.

On dirait que Jack aurait, seul, le droit à la critique ; en tout cas sur la poésie.

Mon ton se veut constructif envers Anouk qui réclame des avis. Rien de plus.

Quant à mélanger la vie des auteurs avec le génie de leur technique, et Verlaine n'est pas le dernier venu, je trouve cela hors sujet.

Mais je pardonne à Jack : c'est un passionné.

Pour Anouk, je ne dis pas que son poème est mauvais : il y a de très belles images, (tu l'avais mentionné, Jack) je dis qu'il manque de rythme et de structure. Le forum a cette vocation de s’entraider, n'est-ce pas ?

Anouk, il y a d'autres poètes sur ce site. Ceci dit, je te conseille de t'inspirer des classiques, ils te mettront en condition d'écriture, si j'ose dire.

Bonne journée.

Tu es gentil, Doumé, et les gentils ont toujours raison.
Cela m'arrache la bouche mais il me faut reconnaître que j'appartiens sans doute à cette catégorie de vieillards qu'il vaudrait mieux piquer à la naissance.
Probable qu'il doit y avoir des pyromanes parmi mes ancêtres.

Hé ! Essaie d'imaginer à quoi pourrait ressembler un forum dont je serais l'administrateur...
à un soir de victoire du P.S.G., je pense.
Foutue malédiction !
Tu crois que d'être ouvert à l'auto-critique peut encore me sauver ?

Oui, Jack, tu seras sauvé parce que tu as bon cœur.

Et puis tu sais, j'ai eu maille à partir, sur certains forums, avec des bien plus hard que toi, méchants et tout et tout... Ceci dit, je ne suis pas parfait non plus, et l'écrit prête facilement à malentendus dans les nuances.

Et tu vas rire, mais les disputes venaient surtout sur de forums chrétiens, ou politiques : deux sujets très passionnels...

Très juste. Et les femmes ne sont pas les moins terribles !
Sauf ici, bien sûr.

Très touchée par votre amicale sollicitude. Il est vrai que la dernière strophe doit être un brillant et parfait quatrain ou tercet. J'ai l'angoisse du final, que ce soit dans mes nouvelles ou romans et surtout en poésie. D'ailleurs il m'arrive de déplacer le premier quatrain et de le mettre en dernier si le sens est cohérent.
J'ai la conviction que les derniers mots se jouent de moi...
Les archipels d'Hypnose pourtant étaient au rendez-vous.
Quant aux pieds réguliers et parfaits, cela demeure pour moi un exercice périlleux et la prosodie n'arrange rien à l'affaire.
Je comprends ce que veut dire Doumé quand il évoque le ronron des vers réguliers.
Casser le rythme est possible bien sûr.
Il est une demeure
là-bas
Où j'irai tout à l'heure
Tout bas
Je dirai à mon coeur
Mon chagrin et mes pleurs
Mon sentiment de peur
Mes rêves de bonheur.


Mais cela n'apporte que la variété des vers courts ou longts sans plus !

oui cela change et peut-être est-ce moins lassant en lisant ou en écoutant un poème irrégulier.

Quand Jack dit aimer l'alexandrin et les vers réguliers, je comprends cela très bien. Un peu de fantaisie ne nuit à personne cependant.

Merci pour cet échange
Jack merci pour le dernier quatrain
j'adopte !