GUDULE

J'ai une passion pour Anne Duguël (dit GUDULE) et je commence son intégrale, volume 1, de ses romans fantastiques. Au fil de mes lectures, je posterai ici mes avis sur les seize romans concernés et répartis sur deux volumes.

Le premier volume est LE CLUB DES PETITES FILLES MORTES.

Un gros livre que j'ai dévoré il y a quelques années...Quand on pense que cette nana a une bonne partie de son oeuvre qui consiste en des romans "jeunesse", alors que ses romans adultes sont souvent trés gores, sombres et érotiques!

Et quand je pense qu'elle a même novélisé des histoires de "L'Instit"...Qu'est-ce qu'il faut pas faire pour bouffer!

C'est tout à son honneur, non ? D'explorer tout sans se complaire dans un genre. Cette femme suit sa voie et marquera la culture fantastico-érotique française. Peu de femmes comme elle dans notre pays de cons.

Je viens de finir "Repas éternel" publié auparavant dans la collection Frayeur sous le titre "Lavinia". Ce récit dystopique est une véritable merveille tant la perversité et la cruauté rythment cette intrigue où Big Butcher est le protagoniste principal de ce futur indéterminé.

Gudule mélange une atmosphère propre à "Soleil Vert" et le régime nazi. Déportations, brimades, discriminations sociales où chacun sera mangé par l'autre. Pour certains ce sera les abattoirs pour être transformés en cassoulet ou choucroute mais pour d'autres, c'est hôtel de luxe où vous déciderez votre destin. Certes le résultat final est le même mais il permet à l'auteur de dénoncer les dérives d'une France qui se meurt dans les travers dictatoriaux. L'espoir est vain et Gudule nous sert un bouquin terrible qui fait paraître le fameux "Rituel de Chair" de Masterton pour un "Martine au restaurant" !

C'est clair que Repas Éternel, court roman qui tiens de la novella, est bien plus efficace, sombre et percutant que Rituel de Chair, même si elle aborde le thème anthropophagique sous un tout autre aspect que Masterton. Lui penchait du coté des sectes trés puissantes, elle du coté de la politique dystopique, mais sans aller chercher les effets artificiels de Masterton. C'est juste glaçant!

Dans ce recueil je te conseille aussi Dancing Lolita, Entre chien et louve, Mon âme est une porcherie et Petite chanson dans la pénombre. J'ai moins aimé les trois autres mais ces quatre là, avec Repas Éternel, sont excellentes, dans les idées et dans leurs construction! J'aimerais savoir écrire des histoires comme elle!

Gudule démontre qu'un récit (écrit au présent) épuré de phrases inutiles est percutant et ravive le plaisir de lecture. Quelquefois elle s'embarrasse de paragraphes pompeux et pseudo-psychologiques mais "Repas éternel" n'est pas dans ce cas de figure.

J'éprouve une grande admiration à l'égard de Gudule.
Depuis ses débuts dans la collection "Frayeur", dirigée par Jean Rollin, jusqu'aux deux recueils parus chez Bragelonne, elle a marqué de son empreinte unique la littérature d'épouvante de langue française.
Parfois comparée à Marc Agapit pour son style direct et sans fioritures, elle a livré une oeuvre profondément perturbante, et mêlé petite et grande mort en une danse macabre bravant presque tous les tabous.
Si cela vous intéresse, j'ai eu le privilège de chroniquer Le club des petites filles mortes et Les filles mortes se ramassent au scalpel dans les numéros 2 et 22 du fanzine La tête en l'ère.
Cependant, je ne remonte pas ce sujet pour vous parler de moi, mais pour vous parler d'elle.

Comme vous le savez, les activités horrifiques d'Anne Dugüel se perpétuent depuis un an sur la Rivière Blanche.
En témoignent la sortie en février 2012 du massif recueil de nouvelles Mémoires d'une aveugle (Noire 37) et celle, dans quelques jours, d'un roman inédit intitulé Le truc (Noire 50).
Et ce n'est pas fini, ainsi qu'un échange avec la dame me l'a appris tout à l'heure !
En effet, devrait paraître en septembre ou décembre prochain un ouvrage rassemblant les quelque 250 Grands moments de solitude postés sur son blog entre fin 2011 et début 2013.

Il s'agit de textes courts, souvent absurdes et cocasses, et voici ce qu'en dit l'auteur:
(Ce livre) "va paraître en hors-collection. Je pense qu'il n'aurait pas sa place ailleurs, vu que ce n'est ni du fantastique, ni de la SF. En revanche, je pense qu'il peut intéresser les lecteurs de ce genre de littérature, dans la mesure où il révèle les dessous et les anecdotes de certaines collections mythiques, comme "Présence du futur" ou "Frayeur"."
Une vraie curiosité, donc, qui devrait ravir les amateurs de Gudule, et qui permettra d'apprécier de façon décalée son art de la concision... en attendant la sortie, toujours chez Rivière Blanche courant 2014, d'un certain Lupanar des anges, dont le titre seul a suffi à me mettre la bave aux lèvres. Vivement !

Un nouveau roman à paraitre?

Voila qui est intéressant!

Léonox a écrit:Si cela vous intéresse, j'ai eu le privilège de chroniquer Le club des petites filles mortes et Les petites filles mortes se ramassent au scalpel dans les numéros 2 et 22 du fanzine La tête en l'ère.

Y-at-il un site où il serait possible de lire cette chronique ?
Merci d'avance.

Tipram

Léonox va nous arranger ça !

Merci de votre intérêt.
Ci-dessous la page du blog de l'association angevine ImaJn'ère consacrée à notre fanzine.
Vous y trouverez l'intégralité des 25 numéros depuis sa création en 2009.
J'y ai signé quarante chroniques sous le pseudonyme d'Artikel Unbekannt.
J'espère que certaines d'entre elles retiendront votre attention.
Bonne lecture
La tête en l'ère

Merci, Léonox.

Une bonne collection de lectures à l'abri du froid.

Tipram

Triste "up" pour ce topic, avec cet article que la plupart d'entre vous a déjà lu :
http://gorezaroff.over-blog.com/2015/05/a-l-absente.html

Avec mes excuses à ceux qui l'ont vu s'afficher un peu partout depuis hier. A ma décharge, je n'en suis en rien responsable. Si j'ai bel et bien les clés de L'Ecritoire et du forum Rivière Blanche, je ne m'occupe pas des pages Facebook. C'est donc Zaroff qui a relayé l'article pour L'Ecritoire, et Mvpfef a fait de même du côté de la Rivière Blanche. Enfin, mon partenaire Julien H. l'a partagé sur la page de TRASH. Mais aucun des trois loustics ne m'a consulté.

Moi, je me suis contenté de poster le lien hier matin sur le forum de Rivière Blanche pour répondre à ce topic initié la veille par Jean-Michel Archaimbault. C'est tout. Et si je le fais ici, c'est parce que Zaroff a eu la délicate idée d'insérer dans mon billet des liens hypertextes menant aux deux chroniques que j'évoquais ci-dessus il y a deux ans. La boucle est donc bouclée. Gudule n'est plus, mais ses écrits restent. A nous de continuer à les faire vivre.

Aucune excuse à nous faire. Ce serait le comble. Et franchement, que cet article s'affiche un peu partout est une très bonne chose. Cela rend hommage à Gudule et c'est bien.

Gudule mérite amplement ces hommages répétés. Et sa famille verra que nous pensons tous à Anne et que nous ne l'oublierons jamais.