Le vieil homme et l'arbre mort
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Le vieil homme et l'arbre mort
Il erre dans la ville en habits noir de deuil,
Tandis qu'un vent froid souffle à vous glacer la face ;
On ferme un peu les yeux, que sa douleur s'efface
Et son pas s'éloignant soulage notre seuil.
A son veston, il porte un modeste glaïeul
Et sous son crâne las, tous les jours, il retrace
Un chemin bien trop long qui l'a rongé vorace ;
C'est qu'il en a des ans, lui qu'on nomme l'aïeul.
Un arbre mort, tout près, lui fait une courbette,
Saluant son jumeau passant sous une aubette,
Où patiente un quidam égoïste et transi.
Le poète, en croisant ces choses surannées,
Y voit son coeur âgé, d'un millier d'années ;
Son corps n'est pas si vieux, mais lui se sait moisi.
‐------------------------------------------------Tandis qu'un vent froid souffle à vous glacer la face ;
On ferme un peu les yeux, que sa douleur s'efface
Et son pas s'éloignant soulage notre seuil.
A son veston, il porte un modeste glaïeul
Et sous son crâne las, tous les jours, il retrace
Un chemin bien trop long qui l'a rongé vorace ;
C'est qu'il en a des ans, lui qu'on nomme l'aïeul.
Un arbre mort, tout près, lui fait une courbette,
Saluant son jumeau passant sous une aubette,
Où patiente un quidam égoïste et transi.
Le poète, en croisant ces choses surannées,
Y voit son coeur âgé, d'un millier d'années ;
Son corps n'est pas si vieux, mais lui se sait moisi.
Il erre dans la ville en habits noir de deuil,
Tandis qu'un vent froid souffle à vous brûler la face ;
On ferme un peu les yeux, que sa douleur s'efface
Et son pas s'éloignant soulage notre seuil.
Il porte à sa jaquette un modeste glaïeul
Et sous son crâne las, tous les jours, il retrace
Un chemin bien trop long, implacable et vorace ;
C'est qu'il en a des ans, lui qu'on nomme l'aïeul.
Un arbre mort, tout près, lui fait une courbette,
Saluant son jumeau passant dessous l´aubette,
Où s´ennuie un quidam égoïste et transi.
Le poète, en croisant ces choses surannées,
Y reconnaît son coeur, âgé d´autant d'années ;
Puis, laisse dans son dos ces relents de moisi.
Tandis qu'un vent froid souffle à vous brûler la face ;
On ferme un peu les yeux, que sa douleur s'efface
Et son pas s'éloignant soulage notre seuil.
Il porte à sa jaquette un modeste glaïeul
Et sous son crâne las, tous les jours, il retrace
Un chemin bien trop long, implacable et vorace ;
C'est qu'il en a des ans, lui qu'on nomme l'aïeul.
Un arbre mort, tout près, lui fait une courbette,
Saluant son jumeau passant dessous l´aubette,
Où s´ennuie un quidam égoïste et transi.
Le poète, en croisant ces choses surannées,
Y reconnaît son coeur, âgé d´autant d'années ;
Puis, laisse dans son dos ces relents de moisi.
Celui-ci aussi je l'aime bien. Il est un peu sur le même schéma que l'arbre mort ou pages tristes (j'en ai toute une série sur ce schéma faut dire^^). Mais ce n'est pas parce que je l'aime bien que je le crois exempt de défauts.
- la rime A n'est pas dans les règles classiques. Déjà, elle ne repose pas sur une même syllabe d'appui (ou alors on peut, mais je n'en sais rien donc, je considère que c'est une erreur), mais surtout elle change au deuxième quatrain. De "euil" on passe à "ieul", ce qui n'est pas tout à fait pareil.
- le deuxième quatrain, je le sens un peu faible.
- dans le premier tercet une répétition de "une" qu'il faudrait que je rectifie
- le deuxième tercet se termine pas top je trouve.
Dernière édition par Catherine Robert le Ven 16 Fév 2024 - 22:40, édité 4 fois
Re: Le vieil homme et l'arbre mort
Hello Catherine,
Bel ouvrage ; je suis parvenu à ressentir de la pitié et de l'empathie pour ce vieux poète.
Ensuite, je signalerai les petites choses sur lesquelles je me suis arrêté en lisant :
- "glacer la face" => me semble trop familier dans le contexte
- "On ferme un peu les yeux" => forme de cheville que l'on pourrait surement éviter
- "sa douleur s'efface Et son pas s'éloignant soulage notre seuil." => allitération volontaire ?
- "Un chemin bien trop long qui l'a rongé vorace" => je trouve cette fin de vers moyenne
- Saluant son jumeau passant sous une aubette => autre allitération.
- "Le poète, en croisant ces choses surannées" => terme peu inspiré
- "mais lui se sait moisi." => ce dernier mot m'a un peu "choqué", mais tu peux le revendiquer.
Voilà, en gros, tu en feras ce que tu voudras, évidemment
Bel ouvrage ; je suis parvenu à ressentir de la pitié et de l'empathie pour ce vieux poète.
Ensuite, je signalerai les petites choses sur lesquelles je me suis arrêté en lisant :
- "glacer la face" => me semble trop familier dans le contexte
- "On ferme un peu les yeux" => forme de cheville que l'on pourrait surement éviter
- "sa douleur s'efface Et son pas s'éloignant soulage notre seuil." => allitération volontaire ?
- "Un chemin bien trop long qui l'a rongé vorace" => je trouve cette fin de vers moyenne
- Saluant son jumeau passant sous une aubette => autre allitération.
- "Le poète, en croisant ces choses surannées" => terme peu inspiré
- "mais lui se sait moisi." => ce dernier mot m'a un peu "choqué", mais tu peux le revendiquer.
Voilà, en gros, tu en feras ce que tu voudras, évidemment
Max- Écritoirien émérite
- Messages : 779
Date d'inscription : 19/11/2012
Age : 35
Re: Le vieil homme et l'arbre mort
Merci Max de ton commentaire. Reprenons donc dans l'ordre.
Sans qu'il me semble exagérément familier, ce vers ne me plait pas outre mesure, il me semble un peu faible par rapport au reste du premier quatrain.- "glacer la face" => me semble trop familier dans le contexte
Ça fait peut-être un peu cheville, mais c'est assumé. "Un peu" indique que ce détournement du regard par rapport à la détresse et la souffrance du vieil homme est discret, ne surtout pas montrer notre indifférence.- "On ferme un peu les yeux" => forme de cheville que l'on pourrait surement éviter
Absolument pas et je ne l'avais pas du tout remarquée. Mais j'aime beaucoup ce vers.- "sa douleur s'efface Et son pas s'éloignant soulage notre seuil." => allitération volontaire ?
Entièrement d'accord avec toi.- "Un chemin bien trop long qui l'a rongé vorace" => je trouve cette fin de vers moyenne
Moins flagrante que la première quand même et encore une fois accidentelle.- Saluant son jumeau passant sous une aubette => autre allitération.
Encore une fois, je ne peux être que d'accord.- "Le poète, en croisant ces choses surannées" => terme peu inspiré
Suis bien obligée de le revendiquer, j'ai jamais trouvé pour le transformer.- "mais lui se sait moisi." => ce dernier mot m'a un peu "choqué", mais tu peux le revendiquer.
Re: Le vieil homme et l'arbre mort
Voilà vingt fois que je relis ce poème, et j'ai beau le retourner dans tous les sens, je ne sais pas vraiment par quel bout l'attraper. Non qu'il soit mauvais (je le trouve même moins heurté que les précédents, plus fluide dans l'enchaînement des images), mais toutes les solutions que j'imagine pour l'améliorer m'apparaissent ternes et sans saveur. Bref, je sèche un peu.
Je te les livre néanmoins (à titre de curiosités) :
Max a vu l'essentiel. J'y ajouterai juste "C'est qu'il en a des ans" qui fait un peu familier. Je passe sur les allitérations (qui ne me gênent pas) et les rimes (tu sais déjà ce qu'il en est).
- "Glace la face" : puisque tu aimes les contrastes, essaie "brûle" (souviens-toi quand tu as mis les mains dans la neige).
- "Le chemin bien trop long qui la rongé, vorace.
C'est qu'il en a des ans..." Je n'ai su trouver que :
"Le chemin d'une vie implacable et vorace
Qui consuma son temps..." (pas terrible.)
- "S'ennuie" à la place de "Patiente" à cause de la diérèse (pati/ente - 3 syl.), mais au fond je m'en fiche.
- J'aime bien ces "choses surannées".
- "Y voit son coeur âgé d'un millier d'années.
Son corps n'est pas si vieux..." Là non plus, je n'ai pas brillé :
"Se sent le coeur chargé d'un millier d'années
Qui laissent sur ses pas une odeur de moisi." Bonjour les allitérations !
Comme tu vois, ce n'est pas la forme. Désolé, il y a des jours comme ça.
(Pour ces histoires de diérèses et de synérèses, il existe un petit dictionnaire de rimes qui précise le nombre de syllabes pour les cas litigieux - millier (2), million (3) -. Si ça t'intéresse (et si j'arrive à me rappeler où je l'ai fourré !), je te le donnerai.
Juste un dernier mot : la prochaine fois, s'il te plaît, fais-nous un truc plus gai.
Atchao !
Je te les livre néanmoins (à titre de curiosités) :
Max a vu l'essentiel. J'y ajouterai juste "C'est qu'il en a des ans" qui fait un peu familier. Je passe sur les allitérations (qui ne me gênent pas) et les rimes (tu sais déjà ce qu'il en est).
- "Glace la face" : puisque tu aimes les contrastes, essaie "brûle" (souviens-toi quand tu as mis les mains dans la neige).
- "Le chemin bien trop long qui la rongé, vorace.
C'est qu'il en a des ans..." Je n'ai su trouver que :
"Le chemin d'une vie implacable et vorace
Qui consuma son temps..." (pas terrible.)
- "S'ennuie" à la place de "Patiente" à cause de la diérèse (pati/ente - 3 syl.), mais au fond je m'en fiche.
- J'aime bien ces "choses surannées".
- "Y voit son coeur âgé d'un millier d'années.
Son corps n'est pas si vieux..." Là non plus, je n'ai pas brillé :
"Se sent le coeur chargé d'un millier d'années
Qui laissent sur ses pas une odeur de moisi." Bonjour les allitérations !
Comme tu vois, ce n'est pas la forme. Désolé, il y a des jours comme ça.
(Pour ces histoires de diérèses et de synérèses, il existe un petit dictionnaire de rimes qui précise le nombre de syllabes pour les cas litigieux - millier (2), million (3) -. Si ça t'intéresse (et si j'arrive à me rappeler où je l'ai fourré !), je te le donnerai.
Juste un dernier mot : la prochaine fois, s'il te plaît, fais-nous un truc plus gai.
Atchao !
Jack-the-rimeur- — — Zonard crépusculaire — — Disciple d'Ambrose Bierce
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Age : 71
Localisation : Narbonne
Re: Le vieil homme et l'arbre mort
Oups ! Ton commentaire m'était passé sous le nez Jack. Je viens seulement de le voir (ce qui arrive souvent entre le vendredi et le dimanche soir, trop de boulot).
Mais je vais fouiller un peu pour trouver un truc moins sombre.
Et si je vous mets un truc fleur bleue, ce sera la faute à Jack !
Je suis d'accord, c'est un peu trop familier, ce deuxième quatrain coince un peu par rapport aux autres.Max a vu l'essentiel. J'y ajouterai juste "C'est qu'il en a des ans" qui fait un peu familier. Je passe sur les allitérations (qui ne me gênent pas) et les rimes (tu sais déjà ce qu'il en est).
J'aime bien l'idée de remplacer "glacer" par "brûler", ça va bien dans les contrastes que j'apprécie.- "Glace la face" : puisque tu aimes les contrastes, essaie "brûle" (souviens-toi quand tu as mis les mains dans la neige).
Effectivement, il faudrait que je le modifie. Pour l'instant, je n'ai pas trop d'idées, ça finira bien par venir.- "Le chemin bien trop long qui la rongé, vorace.
C'est qu'il en a des ans..." Je n'ai su trouver que :
"Le chemin d'une vie implacable et vorace
Qui consuma son temps..." (pas terrible.)
Zut ! Pourtant, je fais attention à utiliser les bonnes diérèses-synérèses, patienter m'a échapper dans mes vérifications.- "S'ennuie" à la place de "Patiente" à cause de la diérèse (pati/ente - 3 syl.), mais au fond je m'en fiche.
Même si "choses" n'est pas le plus heureux des termes, je peux toujours m'en sortir en l'assumant. Le vieil homme et l'arbre mort ne sont plus que des choses pour les gens indifférents pointés du doigt dans le premier quatrain et le premier tercet. Ils n'ont plus d'importance, plus d'existence, des objets que l'on remarque à peine et qu'on ne veut même plus remarquer.- J'aime bien ces "choses surannées".
Bah, en attendant, je laisse ainsi, ce n'est pas le mieux, mais il y a pire.- "Y voit son coeur âgé d'un millier d'années.
Son corps n'est pas si vieux..." Là non plus, je n'ai pas brillé :
"Se sent le coeur chargé d'un millier d'années
Qui laissent sur ses pas une odeur de moisi." Bonjour les allitérations !
Pour m'assurer des diérèses-synérèses, je regarde le littré en ligne et je trouve en général réponse à mes questions. Juste que pour "patienter", j'y ai pas pensé.(Pour ces histoires de diérèses et de synérèses, il existe un petit dictionnaire de rimes qui précise le nombre de syllabes pour les cas litigieux - millier (2), million (3) -. Si ça t'intéresse (et si j'arrive à me rappeler où je l'ai fourré !), je te le donnerai.
lol ! Un truc plus gai !? Euh... bin, va falloir que je trouve moi. Je fais pas du gai moi, je fais du sombre, du spleen, du torturé, mais pas du gai. Le gai ne m'inspire pas. j'ai bien des poèmes fleur bleue, mais bon, le fleur bleue je trouve qu'on en voit de trop, du coup c'est jamais très original.Juste un dernier mot : la prochaine fois, s'il te plaît, fais-nous un truc plus gai.
Atchao !
Mais je vais fouiller un peu pour trouver un truc moins sombre.
Et si je vous mets un truc fleur bleue, ce sera la faute à Jack !
Re: Le vieil homme et l'arbre mort
Ou alors quelques écrits plus neutres, des descriptions par exemple :
https://ecritoiredesombres.forumgratuit.org/t1056-prose-poetique
https://ecritoiredesombres.forumgratuit.org/t1056-prose-poetique
Doumé- — Mystagogue des Ombres — Disciple du Très Haut
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