Un saigneur des mers (sonnet pirate pour Tak)

Je suis le boucanier, pourvoyeur du néant,
Que tous, à la Tortue, appellent "Foudre-rage" ;
Capitaine galeux à l'esprit en naufrage,
Mon pavillon de mort gigote au mât gluant.

L'équipage zombie et son bosco puant
Font à l'oeuvre divine un fort plaisant outrage,
Mais je laisse à ces chiens tout butin pour mirage :
Seul m'excite l'acier dans un ventre béant !

J'envoie au même fond galions, bricks ou lougres,
Et dépèce, pareils, riches et pauvres bougres,
Puis, le coeur englouti par leurs pleurs de damnés,

Je cingle sur un grain, poings cloués à la barre,
Hurlant, dans le tonnerre et les flots déchaînés,
Ma haine de maudit, ma fureur de barbare !


- Pardon, docteur ?... Des sédatifs ?... Pourquoi des séd... Mais lâchez-moi, vous autres ! Je vous dis que n'en veux pas de vos... Aïe ! Aïe ! Salauds ! je vous interd... AÏE !

Cool ! Un poème horrible de notre maître poète.
J'adore !
Et hors de question qu'on file des sédatifs si c'est pour qu'on manque des trucs du genre !

J'étais passé à côté de ce sonnet. Superbe ! Ta maîtrise me laisse toujours admiratif...

Voilà qui est marrant ! Ce sonnet est resté presque deux ans aux oubliettes et je m'étais fait à l'idée d'avoir pondu une bouse... Puis voilà que Catherine me repêche ce pirate-épave du fond des abysses...
Que le Grand Crick la croque !
Merci, ma grande.
(Et Similien aussi.)

Je commence à me demander sérieusement si tu serais réellement capable de pondre une bouse en poésie.
Ce poème-ci est pour moi une réussite de plus en tout cas. Ça va être dur de trouver un rival sérieux à "Vanités", mais ça n'empêche pas que ces strophes étaient bien inspirées et bien menées. Je l'ai ressenti comme un crescendo, et encore une fois, la fin est le point culminant, le passage le plus puissant à mes yeux.