En fluo sur la première page

Sinon, je me fais plaisir avec des petites choses comme ça aussi. Messieurs ça risque de ne pas trop vous parler, mais ce sont de bons souvenirs pour nous...

En fluo sur la première page


« J’ai écris ton nom sur le sable. La mer est montée ton nom s’est effacé.
J’ai écris ton nom dans mon cœur, le temps est passé ton nom est resté...»

Combien d’entre nous ont écrit cette phrase dans leurs cahiers de textes au collège. Et combien d’entre nous y ont cru, à ce grand amour indélébile… A ces longues tirades colorées de pastel, sucrées à souhait.
Héritage des grandes de 5ème 3 aux petites de 6ème 3 au hasard d’une heure de perm conjointe.
Pas dès la rentrée, non, il fallait d’abord qu’elles comprennent, ces petites mômes que l’accès à la cour des grandes, ça se mérite.
Les premières semaines on les regarde de haut, jusqu’à ce qu’elles cessent de jouer à chat à la récré et qu’elles enregistrent qu’être « grandes », c’est se réunir en groupe de trois, toiser les garçons de la tête aux pieds en ricanant, et faire comme si on connaissait tous les groupe de musique du moment.
Les plus méritantes, celles qui sortiront du lot, seront trainées au QG, - entendre par là les toilettes - où elles feront l’apprentissage du crayon Khôl de chez Prisunic qu’une des grandes aura tapé à sa (encore plus) grande sœur. Elles sortiront de l’école les yeux rougis d’avoir frotté pour ne pas que « maman voit ça ».
Ah oui, et le premier clope aussi ! Parce que sachez le, une petite sixième qui avait assez d’argent de poche pour acheter des bonbons à la sortie de son école primaire est une cliente potentielle du bureau de tabac du coin de la rue, et donc une amie à se faire ! Les temps sont durs.
Alors on initie ces pauvres bébés. On les persuade que se passer un mégot surchauffé, en douce, coincées à quatre dans les chiottes puants du bahut, c’est super cool !
Et que malmener la mal-fagotée binoclarde, qu’on se défend pourtant de fréquenter, et qu’on plante devant l’entrée des toilettes pour faire le guet, parce qu’à elle, les pions ne diront rien si elle gueule « 22 » à la moindre alerte, c’est le summum du super cool !
Ensuite ? Et bien ensuite, armée de la certitude de notre pouvoir de séduction, on part à la recherche du mââââle !
Pas le plus beau, le plus intelligent ou le meilleur en sport, non, le plus cooooooool !

(Coooooool : définition de tout ce qui est … cool ! bon sang, t’as pas suivi ! Allez, cherche pas à comprendre, ça va de la paire de basket de ta grande sœur au plat de lazagne du soir, en passant par ton stylo rose fluo, et par Lui, Le Beau Mec du fond de la classe !)

Y’a le genre mauvais garçon, mais attention, pas le crado qui pense que pour prendre une douche il faut attendre d’attirer les mouches ! Non, le genre cheveux un peu long, et qui sait conduire un deux roues sans se casser la gueule, sinon, rapido, il passe du coté des tocards, et il faudra qu’il se suicide ou qu’il change de bahut pour s’en remettre ! Celui là, tu l’abordes en lui taxant un clope. Tu es sure d’une chose, il reviendra en cas de manque, on n’oublie pas un service !

Sinon tu as le sportif. Bon, ok, il faut aussi aimer le sport, parce que se cailler les miches sur le bord d’un terrain juste pour essayer de capter un peu d’attention, il faut avoir la foi ! Mais ça peut valoir le coup, anatomiquement parlant… Abdo, pectoraux, fessiers, avec un peu de chance tu deviens incollable en bio, en ayant l’impression d’avoir appris le braille !

Et l’intello. Mais alors fait gaffe à celui là, il est dangereux. Il intellectualise tout, il réfléchit. En gros, il est chiant comme une journée sans pain – ou plutôt sans clop ! mais si en plus il est mignon, alors prend ton mal en patience et profites de ses dons en math.

Je me souviens aussi de ces autres messages, ceux qu’on écrit pour donner l’impression d’être blasées par les choses de la vie. L’un d’entre eux m’avait marqué, une vague histoire de mec, de lettre Q et de petite queue, scandé par des pucelles désénamourées qui ne savaient de la petite queue en question que ce que révélaient les statues grecques de quelques musées nationaux.
L’année passe et le bahut maintenant compte plus d’ex-quelque chose que de chaises, les ex-héros acnéiques et chevrotants, les ex-champions interclasses. ..
Les couvertures des cahiers de textes sont tellement bariolées qu’elles en sont illisibles, mais on s’en fout, ils partiront à la poubelle d’ici peu, et avec eux, les promesses, les jamais et les toujours…

Il faut faire place net pour les amours d’été !

Rendez vous en septembre.

J'ai imprimé tes deux récits. Je te donne un avis dans la soirée.

Oh Merci !

J'ai lu mais je peux t'avouer que ce genre de récit n'est pas ma tasse de thé. C'est un mélange de nostalgie, c'est frais mais on reste sur sa faim. As-tu un autre texte du même genre mais plus consistant ?

Comme je te l'ai dit, je ne joue pas dans la même cour que vous... c'est ce que j'ai en stock de moins "féminin", le reste de mes écrits n'aurait aucun intérêt ici.

Ce n'est pas grave car tout peut intéresser nos membres. Nous avons des goûts différents. C'est ce qui fait la force de notre forum.

Et bien moi j'ai vraiment aimé. Toute une jeunesse qui me saute à la gueule. Le tout est très juste. C'qu'on peut être c*ns à cet âge, parce que je suis certain que c'est pareil aujourd'hui.

Sauf que maintenant, ce ne sont plus des bouts de papier ou des carnets intimes... mais SMS, MMS, twitts, emails, smartphone, iphone, ipad, netbook...

Des contenants, mon ami, le contenu ne change pas.

Mes deux filles ont sourit en lisant ce texte, visiblement rien n'a changé...

J'aime beaucoup ton texte, il est débordant de nostalgie, du temps passé. Ça fait drôle en fait... je veux dire par là que ça me rappelle plein de souvenir et me fait réalisé à quel point le temps passe vite. Tu écris très bien Sandra, à l'inverse du premier texte que j'ai lu de toi, on sent ici que tu es plus à l'aise, tu arrives à nous embarqué facilement. J'ai noté deux phrases que j'ai trouvé très chouettes : « Abdo, pectoraux, fessiers, avec un peu de chance tu deviens incollable en bio, en ayant l’impression d’avoir appris le braille ! » et « scandé par des pucelles désénamourées qui ne savaient de la petite queue en question que ce que révélaient les statues grecques de quelques musées nationaux. ».

Voilà, au plaisir de te lire à nouveau ^_-

En effet, c'est un peu plus mon domaine, je dois l'avouer, mais c'est encore pas tout à fait là ou je me sens la plus à l'aise...
Ceci dit j'ai pris beaucoup de plaisir à écrire ce texte.
Merci Lestat

40 ans, 17 ans, 54 ans, je crois que ce sont les même choses qu'on a vécu, même si les formes changent...Joli morceau de souvenirs, sans parler de nostalgie, parce que dans le fond on ne regrette pas vraiment cette époque!

Merci Sandra.

parce que dans le fond on ne regrette pas vraiment cette époque!

Parle pour toi mon grand, j'avais pas de soucis à cette époque

Lestat a écrit:

parce que dans le fond on ne regrette pas vraiment cette époque!

Parle pour toi mon grand, j'avais pas de soucis à cette époque

Ah oui, Mauvais garçon, intello ou sportif ?