Se libérer des contraintes et jouir... enfin !

J'ai envie de vous parler de mon expérience des derniers jours. Je n'écris plus comme avant. J'alterne feuilles et écran. J'écris des bouts de chapitre dans ma bagnole et quelquefois juste cinq lignes sur mon calepin. Mon histoire est en tête et je ne me force plus. Puis, peu à peu, les pages se remplissent, lignes après lignes... pépère comme une vigne qui prend le soleil. J'écris sans me contraindre à une quelconque correction ou intensité intellectuelle. Je privilégie l'instant et la réaction avant le fond et le forme. J'écris sans regarder les synonymes, la ponctuation et autres tracasseries. Je ne m'emmerde pas à alterner les "dit", "fit", "demanda-t-il"... dans les dialogues. J'écris sans mise en page ni construction.

Bref mes amis, je pense à SILENCE, libérez-vous avant d'écrire et non l'inverse. Je me sens beaucoup mieux.

Voici un exemple :

"Le bateau filait plein nord en coupant les vagues. Le brouillard persistant enlevait les repères visuels ; la pluie n’arrangeant rien au moral du couple. Le marin louvoyait dans ce cloaque mouvant, rasait quelques écueils avec facilité, manœuvrait le gouvernail d’une main ferme et solide. Concentré, il vira à bâbord et contourna une masse rocheuse où s’égaillaient quelques goélands. Le ciel se déchira subitement, prit une teinte cireuse et chassa les nuages. Il avait cessé de pleuvoir à la grande joie de Stéphanie. Le marin railla :
- Vous amenez le soleil sur l’île mes amis. C’est bon signe.
- Nous arrivons bientôt ? dit Samuel.
- Après la passe du Beg, l’île sera visible. Vous pouvez commencer à rassembler vos affaires. Fanch le Borgne nous attend sur le quai avec sa carriole et la mère Le Hars est prévenue de votre arrivée. Suis sûr qu’un bon Kig Ha Farz mijote sur le fourneau. C’est une sacrée cuisinière, elle va vous requinquer après cette traversée.
Stéphanie sortit son portable et l’alluma.
Pas de réseau.
- Evidemment, pesta-t-elle. Quel pays de sauvages !
A cet instant, Samuel lui secoua le bras et cria :
- Regarde Stephie, l’île est devant.
Elle scruta en plissant les yeux."

Je trouve que c'est une bonne technique. Et je trouve que ton texte est bien !

Tu crois que je m'emmerde à chercher les synonymiques moi ?!
Moi je me prends plus la tête avec tout ça depuis que l'on m'a dit de pas en faire trop... et le pire c'est que ça marche, alors pourquoi s'emmerder ? Faut être spontané... après le premier jet c'est là que les choses un peu chiantes arrivent : relectures, corrections ect... bref, ça c'est autre chose, le plus important c'est ce que l'on a écrit en étant libéré... le reste c'est du (long) polissage, en tout cas en ce qui me concerne je prends beaucoup plus de temps à polir qu'à vraiment écrire, mais c'est mon côté perfectionniste ça, j'ai toujours l'impression qu'un texte peu être amélioré donc forcement j'ai du mal à le livrer. Vous m'avez bien compris j’espère ?

Je crois qu'un texte ne sera jamais parfait de toute façon. On y trouve toujours à refaire selon notre humeur et notre état d'esprit.

Excellent post Zaroff. Je le trouve d'autant mieux que c'est à peu de choses près la technique que j'ai adopté depuis quelques jours seulement. J'ai décidé également de laisser filer l'écriture... Ecrire pour écrire non pas pour rédiger une histoire digne de ce nom mais pour acquérir certains automatismes formels pour ne plus me concentrer (lorsque le moment sera venu d'écrire une nouvelle) que sur le fond.
Mais pour en revenir à ton post, ce qui me tracassait (euphémisme) ces derniers temps c'était l'incapacité qui était la mienne à me projeter dans quelque chose de purement imaginatif/narratif. C'était/c'est (je ne suis pas certain d'en être sorti) un drôle de truc. Du coup, je fais à peu près comme toi, je me trimballe avec mon petit cahier et rédige des bouts de trucs qui au final deviennent des paragraphes dont je ne sais absolument pas quoi faire. Rien sans doute. Peut-être... Mais j'ai bon espoir quand même. Et oui... Il est vraiment pas mal l'extrait que tu a posté.

@zaroff : c'est un très beau texte.
Je n'ai pas le recul nécessaire pour parler d'une manière détachée de ma façon d'écrire ! Donc, je ne peux pas en parler ... Sinon, c'est ce que je fais d'habitude : partir au p'tit bonheur la chance, comme on dit.

Lestat a écrit:après le premier jet c'est là que les choses un peu chiantes arrivent : relectures, corrections ect... c'est du (long) polissage

Oui, oui oui, oh oui, yes, da, ja, si, 100 % oui. Il faut voir les choses par niveau de complexité croissante. L'idée, qu'on écrit sur un bout de papier, le premier venu, puis d'autres idées. Un synopsis, puis un scénar, un peu plus détaillé. Puis le premier jet, encore plus détaillé. Puis on rajoute des couches par-dessus (ou on en enlève), et en se relisant, on se met encore plus dans son histoire et de nouvelles idées arrivent, qu'on colle par-çi par-là. On complexifie la chose. On sort un bout de verre tout pourri de la boue et on le travaille jusqu'à avoir un diamant pour sa belle.

Par contre, j'évite de trop retravailler un texte sous peine d'en être écœuré. Je privilégie le spontané et l'instant. Le premier jet achevé, je ne fais qu'une correction assez poussée (surtout la mise en page : ponctuation, majuscules accentuées...) et c'est tout. De toute façon, si mon truc est accepté, on me fera rebosser dessus. Cela m'évite de trop me tracasser sur un récit. Mon polar (toujours aux mains de l'éditeur) a été écrit en un mois et je n'écrivais pas tous les jours. 85 pages word. Ce fut surtout un challenge réussi pour moi. Me prouver que je pouvais dépasser la nouvelle et assez vite. Je ne suis pas un mec patient. Je ne me vois pas bosser sur un roman durant deux ans. Trois mois maxi.

Zaroff a écrit:J'ai envie de vous parler de mon expérience des derniers jours. Je n'écris plus comme avant. J'alterne feuilles et écran. J'écris des bouts de chapitre dans ma bagnole et quelquefois juste cinq lignes sur mon calepin. Mon histoire est en tête et je ne me force plus. Puis, peu à peu, les pages se remplissent, lignes après lignes... pépère comme une vigne qui prend le soleil. J'écris sans me contraindre à une quelconque correction ou intensité intellectuelle. Je privilégie l'instant et la réaction avant le fond et le forme. J'écris sans regarder les synonymes, la ponctuation et autres tracasseries. Je ne m'emmerde pas à alterner les "dit", "fit", "demanda-t-il"... dans les dialogues. J'écris sans mise en page ni construction.

Bref mes amis, je pense à SILENCE, libérez-vous avant d'écrire et non l'inverse. Je me sens beaucoup mieux.

Mmmh... J'ai toujours écrit comme ca. Sauf lorsqu'il s'agit d'un exercice.
Je laisse libre court a mon délire, le casque sur le crane avec de le musique, peu importe quoi, du moment que j'aime bien.
Je choppe le cahier de brouillon, et mon stylo fait n'importe quoi tout seul, des lignes des lettres et une fois que c'est bon, je tape tout ca sur ordi si j'en ai le courage.
Mais je ne remanie pas, je garde la forme originale. Je corrige les fautes si j'en vois.

Par contre je dois avouer que je bosse plus en nocturne et que lors d'une nuir blanche, je suis mille fois plus créatif qu'en journée...

Martin-MRX a écrit: lors d'une nuir blanche, je suis mille fois plus créatif qu'en journée...

Tu ne diras plus la même chose à 40 ans !

Ha bon ? Pourquoi ?
J'ai toujours été plus de la nuit que du jour ^^
Je ne pense pas que cela changera un jour...

Le corps perd de ses résistances à la longue. Puis, le boulot, les enfants, la famille, les soucis... tu dormiras moins. Regarde les vieux... comme le disait Didier Fédou... ils dorment moins pour faire chier le monde plus tôt.

Zaroff a écrit:comme le disait Didier Fédou... ils dorment moins pour faire chier le monde plus tôt.

J'aime cette citation ^^

Oui, mais apres, est-ce que l'habbitude n'atténue pas cela ?

Plus on vieillit et plus on s'englue dans les habitudes.