La reine des abeilles

Eh bien moi, j'ai bien accroché. J'étais dans le récit et le dénouement, certes attendu, m'a bien plu également.
Tout cela est très subjectif.
J'ai trouvé le récit très bien écrit. Les dialogues sont très formatés, on sent que la relation n'en est qu'à ses débuts et que les personnages se parlent avec bien peu de naturel, comme des gens "bien élevés". Les éloges qu'offre Clémentine à l'artiste sont super lisses, et démontrent la naïveté confondante du personnage (j'ai lu stupidité, quelque part ?) ; de ce fait, même si on sent le piège venir dès l'apparition de la machine (mais honnêtement, on peut sentir le piège très tôt dans le récit, même avant la machine) la situation m'a paru crédible.
Elle est un peu patraque, elle pense que la machine ne va que copier son image et en reproduire une miniature... et patatra !

Bon, réfléchissons à une hypothèse de travail : comment faire pour surprendre le lecteur ? Je ne vois que l'échec du procédé. Vu que nous savons tout très vite, si on veut surprendre, à mon sens, il faut qu'un élément quelconque vienne enrayer la mécanique instaurée. Lequel ? J'en sais rien !

Bref, moi j'aime bien ta nouvelle, Perroccina !

Salut Perro ! : )

De bonnes idées dans ce texte et un décorum qu'affectionnent beaucoup K et Maya.
L'histoire est en effet assez prévisible mais ça n'enlève rien au fait qu'on a aimé la lire, même en sachant ce qu'il allait arriver à la nana (qui devait d'ailleurs être la seule à ne pas l'avoir vu venir... x) ).

La limite de caractère mise à part et sans chercher à injecter de l'originalité dans un texte qui se veut classique, je pense que l'histoire gagnerait à être enrichie d'avantage, en commençant par la personnalité de Clémentine.
Pour un artiste, j'imagine que son chef-d’œuvre est une pièce unique, parfaite, très spéciale. La question se pose alors, qu'est-ce qu'elle représente pour lui et qu'est-ce qu'il va vouloir illustrer, cristalliser, de cette Reine des Abeilles. A partir de là tu peux faire le lien avec un aspect de Clémentine qui va l'incarner et faire d'elle LA pièce unique de sa vision.
J'avoue que cet aspect m'a un peu manqué dans ma lecture pour rendre David tout à fait crédible à mes yeux.
Une Reine des Abeilles, elle symbolise quelque chose de fort, c'est une essence féminine qui règne sans partage sur une gigantesque colonie ultra-organisée. En ce sens et pour ma part, je la rattache en nous à l'essence de Gaïa, c'est à dire tout l'opposé de Clémentine en terme de personnalité. Là à mon sens ça cloche, car David, artiste dérangé et obsessionnel de son état, ne peut pas trouver en elle SA Reine des Abeilles pour son chef-d’œuvre.
Il me semble que si tu développes un peu Clémentine, elle donnerait une meilleure réplique à David, et donc davantage de charisme (et renforcera également l'ambiance que tu as voulue à la fois envoûtante et inquiétante).
Bien sûr tout ça n'es valable que dans le cas d'une réécriture hors concours et si j'ai un peu développé c'est parce que j'aime bien cette histoire, certes classique, mais pleine de potentiels (pour nos goûts personnels, tout du moins).

J'ai aussi bien apprécié les descriptions de ses œuvres, dans ma tête ça faisait visuellement très joli et ça m'inspire : )

K : On peut tenter une Reine des Abeilles, c'est dans nos cordes... 8D

Une belle participation, perfectible mais avec des jalons déjà bien plantés pour en faire une petite perle du genre : )

Mnémosyne, "La reine des abeilles", pas étonnant que ça ait plu à Maya...

Maya : ... : D



En fait à l'origine elle disait s’appeler Eva, je lui ai donc dit d'aller se faire voir et je lui ai imposé Maya, en référence à Maya, mais j'avais zappé pour Maya l'abeille... x)

Maya :   Petite oui mais espiègle Mayaaaaa !  

Tin, c'est juste insupportable... x)

Bonjour Perroccina

Le titre et le thème de ton texte sont prometteurs, mais comme d’autres commentateurs J’ai subodoré très rapidement la chute. En fait, à partir de la remarque "on s’attend presque à les voir bouger." Aidé par l’association d’idées Abeille/cire, j’ai tout de suite pensé au « Masque de cire » et autres films de la même veine comme « Le moulin des supplices ».  Soupçon renforcé par la réplique de David « je me dis que tu ferais une reine des abeilles idéale. »
Par contre on s’étonne que l’héroïne ,du début à la fin, n’éprouve aucune inquiétude. Même lorsqu’elle est dans l’appareil et qu’elle se dit que sa fatigue n’est pas naturelle, sa seule réaction c’est que Qu’importe, elle y repenserait à son réveil.
Un telle naïveté enlève beaucoup à la crédibilité du personnage.
Ce qui a le plus accroché mon intérêt, c’est le côté SF avec cette machine à réduire les humains. Dommage que pour le reste je n’ai guère accroché à ce texte pourtant bien écrit et avec un thème intéressant.
Question : je dois m’en séparer au bout d’un mois ou deux : est-ce parce que les figurines se dégradent ou pourrissent comme dans certains films ?
Et qu’est-ce que les dialogues « maid and butler» évoqués par Collapsus ?

Merci à tous pur vos lectures et commentaires que je viens de découvrir pour les plus récents.
Pour la chute, comme je l’ai dit, j’ai cherché quelque chose de plus surprennant et credible et n’ai pas trouvé, du moins pas dans la limite de signes. Hormis une grève surprise de l’EDF ( mais on a dit crédible)
Pour le conte qui m’a servi de base et que j’ai finalement très très librement réarrangé : il s’agit de Barbe-bleue.
Une héroïne un peu bébête, certes. J’ai effacé pour tenir dans les signes les pensées de Clémentine qui justement illustraient cet aspect de sa personnalité. Superficielle qui ne pense qu’à se caser avec un mec riche grâce à son joli minois. David considère que Chaque sculpture est vivante que durant la période de sa création. Ensuite, il a l’impression d’avoir un cadavre dans son séjour. Mais non les poupées ne se décomposent pas.
J’espère avoir répondu à toutes les interrogations et je retiens les pistes d’amélioration que certains d’entre vous ont proposées.

Bonjour Perroccina !
Merci pour la lecture.
J'ai jeté un œil aux retours des autres membres… je n'ai pas été dérangée par la chute, certes assez prévisible, mais j'ai aimé la sensation de danger, et d'attendre de voir ce qui précisément allait ressortir du caisson.
Donc pour moi, cela fonctionne.

Un axe d'amélioration à mon humble avis au niveau de l'écriture des dialogues : au début du texte il y a un gros pavé constitué exclusivement de dialogues, avec des répliques assez longues. Dans la vie on bouge, on se cale sur un fauteuil, une horloge sonne, une voiture passe dans la rue… J'intégrerais ce type d'éléments (en plus subtil ) et je raccourcirais les répliques pour rendre ce passage encore plus vivant.
Violaine

(Commentaire de Raven)

Salut Perro

Tu nous sers là un texte sympathique, qui se lit avec plaisir. C'est fluide, le décor est bien planté, visuellement très accrocheur : j'imaginais vraiment bien la vaste pièce avec la cheminée centrale, les matières - cuivre, verre, acajou - et les teintes.
Ensuite, focus sur les dialogues : un peu empruntés, ça sent effectivement le premier rendez-vous, c'est bien mené, bien rendu, naturel.
L'histoire est simple, dans le sens de linéaire : on sent que ça pue le piège, on ne peut qu'assister à l'inéluctabilité de la chose à partir du moment où elle a bu son verre et, effectivement, tout se passe comme prévu. Parfois, comme dans le texte de Blahom, ça ne pose pas de souci. Ici, je trouve par contre que ça manque un peu de relief. Il y avait la possibilité d'une chute surprenante ou de la fin classique, les deux pouvant satisfaire le lecteur, mais dans le cadre d'une fin attendue il aurait dans ce cas fallu peut-être mettre l'accent sur autre chose, par exemple sur le fait qu'il obtient enfin la pièce maîtresse de son œuvre, sur sa satisfaction d'artiste après des mois de quête de la femme idéale pour parfaire son œuvre.

En l'état, je suis restée un peu extérieure au texte. Je n'ai pas spécialement ressenti d'empathie ni pour le mec ni pour la fille.
La fille : trop naïve, on n’y croit pas, comme dans ces vieux films d’horreur. Elle va chez un inconnu, boit ce qu'on lui donne et ne s'étonne même pas de se sentir si fatiguée. Elle aurait pu au moins se dire qu'il avait peut-être mis du GHB dans son verre. Puis la machine façon savant fou qui ne l'inquiète pas plus que ça. À la limite il aurait fallu non pas dire qu’elle venait de le rencontrer, mais plutôt que ça fait un moment qu’ils se fréquentent, qu’il faisait mystère autour de son hobbie d’artiste et qu’enfin il la fait entrer chez lui pour la première fois (donc là oui, dans sa tête de nana qui veut mettre le grappin sur un bon parti, c’est tout bon, et ça justifierait qu’elle ne se méfie pas puisqu’ils se fréquentent déjà depuis quelques mois, par ex.).

Spoiler:

Le mec : il pourrait en rajouter une couche sur son chef-d’œuvre, sa quête jusque là insatisfaite de la pièce maîtresse, et le fait qu’il a vu en elle la personne idéale pour l’incarner, ce qui là aussi ferait baisser la méfiance de Clémentine face au dispositif bizarre, toute flattée d’être l’élue.

Pour la fin, en matière de chute, j'espérais découvrir qu'en fait la machine aurait un dysfonctionnement (ou que la fille viderait le fond de son verre dedans, ce qui la dérèglerait) et qu'au lieu de rétrécir elle devienne bien plus grande que le mec et lui fasse payer, devenant ainsi une vraie reine des abeilles, bien plus grosse que lui (et - pourquoi pas ? - le boufferait à la fin... bon, ok, là ça fait plutôt mante religieuse). Bref, je me connais, si je pense à autant d'alternatives possibles c'est que ce texte m'a laissée sur un goût d'inachevé.

Sinon, sur la forme elle-même, rien de particulier à signaler, peut-être quelques répétitions qui m'ont fait tiquer (mariage cuivre et verre qui apparaît deux fois, et le verbe risquer deux fois dans une même phrase), mais c'est trois fois rien. Quant au thème, il est bien respecté, pas de souci de ce côté-là !

En conclusion, un texte agréable à lire et sympathique, mais qui pourrait être un peu amélioré pour le rendre plus plausible au niveau des caractères, réactions et/ou motivations des personnages.

Paladin a écrit:les statues de cire qui en fait cachent des cadavres, on voit ça dans plusieurs films.

Moi, cet élément m'a fait penser à une aventure de Harry Dickson : La Résurrection de la Gorgone

Beaucoup de choses ont déjà été dites. Je rejoins, moi aussi, les remarques déjà formulées sur la caractérisation un peu superficielle du personnage de Clémentine. Ce problème aurait certes pu être résolu via des ajouts, mais, vu que le format était très limité, pour ce concours, je pense qu'il aurait été plus opportun de lui donner de la personnalité via les dialogues.

À cet égard, je rejoins assez la remarque de Violaine. Vu que la conversation est présentement rapportée par le biais de gros blocs, il serait possible de la dynamiser et d'offrir une facette supplémentaire au personnage de Clémentine, simplement en la réécrivant sous la forme de tirades plus rapides. J'entends l'idée qu'il faut reproduire la gêne d'un premier rendez-vous, mais je pense qu'il y a deux moyens de le faire : soit en laissant entendre que les personnages sont dans le contrôle de ce qu'ils disent (c'est le cas ici), soit en les faisant évacuer leur nervosité via des plaisanteries.

Il me semble que la seconde option fonctionnerait mieux : si les deux protagonistes adoptaient un registre moins guindé et échangeaient des taquineries, selon un "ping-pong" plus rapide que ces gros blocs de citation, le personnage de Clémentine paraitrait assurément moins pondéré, ce qui amoindrirait l'impression de stupidité que relevait Blahom. Et je ne crois pas que cela prendrait beaucoup plus de place…