Ventôse

C'est Naëlle que je vais fesser cul nu :

Gné ? Qu'est ce qu'elle à ma gueule ?
Si tu veux lire, échanger et être lu, rejoins-nous sur l'écritoire des ombres, c'est comme ici en fait, mais y'a du monde.


http://nouvelles.forumactif.com/t2648-les-galeres-fantomes-a-randolph-carter-de-kadath#75097

Allez, viens voir par là

En fait Naëlle est une vipère.

Pardon Didier, j'étais persuadée que tu avais dit juste "Écritoire"!

Je suis un peu surpris que ton sonnet n'ai pas reçu en concours l'accueil qu'il méritait.
Techniquement parlant, rien à redire : rimes riches (la consonne d'appui n'est pas exigée pour les rimes en "eule"), pas d'échos, de rejets, césures bien en place.
Il y a juste le "très" de "Et puis, très solitaire" qui fait un peu cheville.
-"Et dans ma solitude" ? Non, ça ne va pas, il y a un "dans" au vers suivant.
-"Et lasse, solitaire, assise sur mon lit" ? Hmm, cela fait beaucoup de "ss" mais pourquoi pas ? (un sifflement de courant d'air sous les portes).
Mais pour avoir vu couronner des sonnets où "discrètes" rimait avec "ouvertes", tu n'as vraiment pas de complexes à faire sur ce plan.
Non, la seule explication plausible, je la verrais plutôt dans le second quatrain, dans ce chien pouilleux sur le béton et au tic-tac de vie contrariant et veule. Pour moi, il était évident que c'était une métaphore, que tu parlais de ton coeur à toi, mais imagine que tu sois tombée dans un jury sur une de ces "mémères à Mirza" sans imagination comme il y en a trop souvent, hélas, elle a dû être scandalisée que tu ne donnes même pas un panier, ni un coup de toilettage à ce pauvre clebs. Et, en plus, tu le trouves contrariant et veule de continuer à vivre !
Tout ça pour dire qu'il y a beaucoup de concours dont les jurys ne brillent pas par leur compétence. C'est malheureusement une réalité et crois-moi, les nmédailles, ça ne veux vraiment pas dire grand-chose.

Si cela peut te remettre un peu de baume au coeur, j'ai écrit jadis un petit sonnet sur ces jurys de province qui pourrissent le paysage poétique. Je te l'offre.

Les coucous de la rime

Sur leur trône figés, tels des bouddhas en transe,
Pour avoir eu jadis quelque talent menu,
Ils montrent leur nombril de leur index charnu,
Parfumés, pommadés pour camoufler le rance.

Fièrement détenteurs de leur crasse ignorance,
Ils traquent sans merci chez le nouveau venu
L'accent mal dessiné, l'adjectif inconnu,
Frappant qui ne s'abaisse à leur propre carence.

Cependant, sans broncher, ils étalent, sereins,
Des fleuve souffreteux d'amples alexandrins
Dont les syllabes vont par treize à la douzaine,

Et se bissent trois fois - avec humilité ! -
Dans le giron moisi d'une société*
Où les muses ne font qu'une morne neuvaine.

*Soci-été, diérèse classique. Les vieilles habitudes, tu sais ce que c'est...
Bien à toi, Jack.

Oh tu sais, il peut aussi tout simplement y avoir la raison qu'il y avait meilleur que mon sonnet. En plus, il doit y avoir aussi une erreur classique dans le vers "et son gémissement n'est qu'un long cri qui feule". Si je ne me trompe pas, on ne peut pas mettre la césure entre un sujet et son verbe sauf si ceux-ci sont séparé par un-je-sais-plus-le-nom, un truc comme un complément. Ensuite, je dirais que dans le deuxième quatrain, les deux derniers vers contiennent trop d'adjectifs (amer, désespérant, contrariant, veule) plus ceux du deuxième vers (pouilleux, fatigué), ça fait beaucoup. Je pense déjà remplacer "amer" par "écho", ce qui cassera déjà un petit peu cette litanie de qualificatifs. Toujours dans ce deuxième quatrain, "contrariant" fait écho à la rime, ce qui peut aussi être considéré comme une faiblesse si pas une erreur.
Maintenant, concernant la syllabe d'appui, il me semble qu'elle était demandée. Et le problème avec les règles classiques c'est que c'est souvent flou, certains parlent de certaines choses qu'il faut absolument et d'autres parlent d'autres choses, parfois en totale contradiction avec les premiers.
Maintenant, j'ai été bien cruelle avec ce pauvre chien, mais je trouvais que ça allait bien avec le sujet. Il faut bien évidemment y voir une métaphore, le chien représentant surtout le poète (pas spécialement moi, mais en général), un miroir de son propre mal-être, la douleur de la bête amplifie la sienne. Si dans le premier quatrain, le poète est représenté par la maison et est agressé par les éléments extérieurs, dans le deuxième, il est agressé par des éléments intérieurs. La souffrance du chien est une agression difficile à supporter pour celui-ci. Et il est presque normal qu'il en veuille au clébard de continuer à vivre et à souffrir, comme s'il le faisait exprès pour continuer à le faire souffrir lui.
Le premier tercet met heureusement une pause dans toute cette violence, bien qu'elle soit toujours présente mais plus insidieuse, discrète.
Pour le "très" de "très solitaire", c'est tout à fait ça, une béquille pour avoir mes pieds. Je transformerai ça certainement un jour.

Les médailles, bah, c'est gratifiant, mais ce n'est pas une fin en soi. Mon sonnet me plait (même si je suis consciente qu'il lui reste quelques erreurs que je pourrais corriger), qu'il n'ait pas gagné ne m'empêche pas de le considérer comme un de mes meilleurs poèmes.

Superbe poème ma chère Catherine !

J'ai vraiment adoré celui-là, si parfait en regard des aimables merdouilles que nous lisons parfois sur l'autre site que nous connaissons tous deux.

Je crains d'avoit été moi-même élevé dans le "spleen baudelairien", ce qui fait que mes fibres les plus profondes (non, pas celles-là, plus à gauche ) ont vibré à la lecture de ce sonnet !

 Une remontée d'un de mes vieux poèmes (enfin ici^^) ! Je suis très contente s'il t'a plu. Moi, il reste l'un de mes poèmes préférés. Un tournant dans ce que j'écris en poésie et donc un texte à part dans mon petit cœur.

J'allais dire noir, mais non c'est gris. Le gris du désespoir, du mauvais temps, de la solitude, de l'absence d'espoir.
Je suis bien incapable de parler d'un poème je peux juste dire ce que ressens.
Ton poème touche Catherine. Je n'ai pas cherche à savoir s'il respectait tous les codes du genre et finalement c'est sans importance à la fin

Merchiiiiiiiiiiii !!!!!