Extraction

Le narrateur est-il un être humain, ou un robot ?

Bientôt, le lavage de cerveau fera son travail et je redeviendrai le « robot », capable d’emmagasiner des informations sans intérêt à part celui de m’occuper

Et à la fin, il est détruit ou juste "reformaté" ?

" toute de noire vêtue " noire c’est plutôt la couleur, donc sans e.
J’adore quand il découvre les 5 sens""
" Je ne pourrais ni marcher, ni porter une charge. " plutôt un futur.
" puisque j’étais nourri, directement au travers de ma peau " pas de virgule.
" le sommet d’une ancienne falaise, qu’avec Nô nous avions escaladé " plutôt accord avec falaise qu’avec sommet ?
" fuyant la Terre dévastée par des guerres incessantes et propagées par des individus inconscients. " pas de et sinon on ce comprend pas ce qui est propagé ?

J'ai imaginé qu'il est une sorte de clone humain dont on efface la mémoire après chacune de ses interventions. À la fin il est reformaté. On pourrait aller jusqu'à dire que ses maîtres sont des super ordinateurs, des machines qui clonent le vivant et l'exploitent pour le compte des derniers humains véritables, riches et puissants car c'est vrai que j'aime ce thème

La situation évoquée au début, la vie dans l’alvéole accroche bien l’intérêt et de même le séjour sur la planète Musica.
Deux points qui me posent problème :
Lorsqu’il est éjecté de l’habitacle,  le narrateur dit que son habitacle  ne comportait que très peu d’odeurs et surtout des désinfectants. Pourtant il nous avait dit qu’il y faisait des voyages virtuels dans lesquels il respirait le parfum des fleurs, l’odeur du poisson fraichement pêché. Odeurs générées par un logiciel, mais sensations quand même.
Au début le narrateur dit qu’il a été expulsé de l’habitacle pour cause de dysfonctionnement. A la fin par contre il semble  qu’il a été largué sur Musica pour tester les possibilités de colonisation.
Quelques points sont un peu flous et mériteraient d’être développé. Mais tel quel, j’ai lu ce texte avec beaucoup de plaisir.

Les paroles entendues avant que Bi-Chou soit éjecté "sujet en dysfonctionnement", veut dire qu'il va au devant d'une mort certaine. Extraction = mort car le sujet est largué en territoire inconnu et probablement hostile. Sauf, qu'il a survécu grâce aux nomades... Il doit être surveillé quand même et le plan de ceux qui voulaient le formater change. Ainsi l'ordre est donné de le récupérer avec son ami Nô...
Je ne sais pas si c'est plus clair comme ça, mais je vois bien qu'il manque des éléments pour bien comprendre

J'ai tout de même un reproche à opposer : la musique. Pour moi, la musique est totalement accessoire. Rien à faire. Je comprends ton point de vue, l'Art sonore inspire et libère. Ok, mais là, pour moi, ça ne colle pas. Pourquoi l'ordinateur central laisserait-il ces musiques à la portée de son esclave ? Cette disponibilité du son qui permettrait à l'esclave de comprendre sa position et à se faire exclure de l'intelligence artificielle mère, me paraît hautement contestable.
Maintenant, dès lors que la créature (certes manipulée) rejoint cette communauté maghrébine (je l'ai interprétée ainsi), nous nous situons dans un univers beaucoup plus familier, plus concret, et tout passe. Là aussi, bravo.
Bon, je n'entre pas trop dans le détail, j'ai aimé l'histoire et la plupart des péripéties, mais j'ai trouvé certains éléments de l'intrigue un peu factices, la musique est un non-événement à mes yeux. Le film Matrix montrait des humains réduits à l'esclavage par des machines avides de leurs calories. L'énergie humaine servait de carburant à un réseau complexe, où eux-mêmes se perdaient. Etant libéré de ce réseau, les humains réapprenaient à vivre, à se mouvoir, à penser... Ton idée, Françoise, reprend en majeure partie, ce scénario. Pourquoi pas. Va-t-il au-delà ? Moi, je dis oui. Pourquoi ? Eh bien, déjà se libérer de l'IA originelle, c'est un fait intéressant. Ensuite, faire de cette libération, une incarcération notable, c'est juste excellent. N'en reste pas moins l'impression générale du récit. Ce peuple très proche du Maghreb, est décrit d'une manière un peu froide, distante. Dommage. Le fait qu'ils communiquent par le chant me paraît artificiel. Cela dit, pourquoi pas. Pour finir, j'ai assez peu apprécié le paragraphe, vers la fin, où on explique que l'humanité ne travaillait que pour l'argent, - ces quelques lignes apportent un aspect très moralisateur à l'ensemble, et cela tire le récit vers le bas - à mon avis. Là aussi, dommage. Cependant, c'est un récit agréable à lire et puissant sur certains aspects. Merci Françoise, tu n'es pas dans mon trio de tête, mon classement est peut-être injuste, mais sache que j'ai su apprécier ton texte.