Douze nuits

Contente que tu aies pu terminer ce texte à temps, alors, qui est somme toute, bien chouette ! Pour la Vénus, là ce serait plus la faute à mon manque de culture.
Toutefois, je trouve que toutes les autres allusions sont très bien intégrées au texte et à l'histoire, alors que là ce n'est que cité (or je pense que tu aurais moyen d'en faire un truc, pas forcément très gros hein, mais juste pour que les incultes se sentent pas perdus et que ceux qui comprennent l'allusion y goûtent encore plus. Parce que plus que citer Rosemary's baby, tu l'a vraiment utilisé pour faire avancer ton intrigue et ça, j'ai adoré).
Pour "avec acuité", ce n'est pas tellement le contexte qui ne me semble pas clair (on comprend aussi bien les difficultés auxquelles ils font face), mais plutôt le terme qui ne m'a pas paru le plus adéquat. Mais c'est une broutille, et si tu ne le ressens pas ainsi, ça sert à rien de se plier les cheveux en quatre pour modifier un petit mot, hein !

Françoise : merci pour ton avis plutôt positif. L'urgence dans laquelle j'ai dû me débattre n'a pas forcément plombé mon texte. Je me demandais jusqu'au bout si l'ensemble fonctionnerait.

Amaranth : j'ai toujours apprécié les histoires faisant référence à des "classiques", surtout lorsque cela permet de " faire avancer" l'intrigue. Henry Kuttner et Kathleen Moore avaient réussi cela dans leur excellent Mimsy were the Borogoves (Tout smouales étaient les Borogoves). Les références à l’œuvre de Lewis Carroll permettent à l'histoire de s'achever de façon mémorable.

Pas très convaincu par la forme. :/
L'histoire va trop vite, j'ai eu l'impression de lire un résumé détaillé : quasiment aucun dialogue, sauf quelques lignes rapportées ; beaucoup de personnages mais aucun vraiment dépeint ; quand l'un d'entre eux comprend le pourquoi du comment, il l'accepte sans broncher et son père n'en semble pas plus touché que ça non plus.
Il aurait fallu un roman complet pour vraiment obtenir une forme à la hauteur du fond en fait.

Point beaucoup plus subjectif, j'en ai bien conscience : je trouve aussi dommage que tout se base sur Lovecraft. J'adore cet auteur et serai toujours fasciné par la mythologie qu'il a créée, mais là j'aurais préféré un truc plus "original" (dans le sens créé ex nihilo je veux dire). Créer un mythe propre pour cette histoire aurait rajouté dans l'ambiance et le mystère là où reprendre Lovecraft met directement en terrain connu ceux qui en ont déjà lu.
Et ç'aurait peut-être aussi permis de rendre les personnages moins froids, un peu plus chamboulés par ce qu'ils découvrent ; en l'état ils sont un peu comme le lecteur en fait, qui connait déjà assez bien Cthulhu et qui n'est donc pas spécialement surpris quand on lui fait comprendre qu'il joue les statues dans le village.

En revanche, sur le fond, j'ai beaucoup aimé l'idée d'une statue maudite. Et ça ferait une superbe intrigue de roman thriller-fantastique, c'est certain !

Sympathique incursion dans l'enfer des Grands Anciens.
J'ai beaucoup apprécié l'ensemble. Le style est solide, la structure bien charpentée. Certains choix dans l'intrigue m'ont paru déconcertants. Il y a beaucoup de narrations, certes, mais au moins en tant que lecteur, je pouvais m'accrocher au personnage du maire pour suivre son intrigue à lui, dans le contexte proposé, à savoir l'apparition de la statue. Dès l'apparition de l'enfant, j'ai été un peu moins convaincu par l'intrigue. Même en étant lecteur de Lovecraft, franchement, je n'aurais jamais eu la recette pour préserver qui que ce soit de l'influence d'un artefact maléfique... j'ai eu l'impression que le gamin avait déjà rencontré ce type problème et qu'il maîtrisait parfaitement les méthodes pour l'éradiquer (enfin presque) Cela dit, c'est peut-être une référence directe à un texte existant (mais cela ne me dit rien) ; auquel cas je trouve utile d'en faire référence, puisque tu évoques explicitement l'auteur.
Ce sera mon seul vrai bémol, car pour le reste, j'étais bien dans le récit, c'était entraînant, certes avec un rythme tranquille, tu poses bien les choses et ce n'est pas un mal. Moi, j'ai aimé.

Merci pour ton commentaire.
Si certains personnages échappent et survivent à l'influence de la statue, c'est surtout parce que sa présence est limitée à quelques jours. Quant au gamin, je me suis sans doute inspiré du sympathique film Vampire, vous avez dit vampire?, dans lequel le héros est persuadé que son nouveau voisin est un vampire.
Les avis des uns et des autres sont toujours intéressants. Ce qui me trouble, c'est que Murphy trouve que "l'histoire va trop vite", alors que tu mets en avant que "c'était entraînant, certes avec un rythme tranquille".

Désolé des redites. Je le précise pas forcément à chaque fois, mais je commente sans lire les autres commentaires, ou en les survolant seulement.

Je ne voulais rien remuer du tout, désolé. Je passe par ici que par périodes, je savais pas que t'avais dû batailler pour trouver le temps de participer (moi-même je n'ai même pas essayé, sachant d'avance que je manquerais de temps et de motivation).

Oui, l'idée d'une statue maudite a déjà été utilisée (comme toutes les idées), mais ça n'empêche pas que c'est une idée que j'aime beaucoup et que tu l'as bien mise en scène.


Pour l'histoire qui va trop vite, ce que je voulais dire en fait, c'est qu'une scène qui pourrait facilement faire 5 pages (voire plus) tient en 5 lignes.

"Pour l'histoire qui va trop vite, ce que je voulais dire en fait, c'est qu'une scène qui pourrait facilement faire 5 pages (voire plus) tient en 5 lignes."
Si j'en ai le temps, et si je ne me lance pas dans autre chose, peut-être reprendrai-je ce texte cet été. C'est vrai qu'il gagnerait à être développé davantage, de façon à atteindre la longueur des bon vieux romans de la collection Angoisse.

Yes, un bon vieux récit fantastique "à l'ancienne" !
Je ne dis pas ça pour ton style (qui est bon et plutôt moderne), mais pour la façon dont tu construis ton texte par petites touches et en prenant bien le temps de poser la situation initiale. Le thème de la statue maudite n'a rien d'original, mais ramener par ce biais l'univers de HPL dans une petite bourgade bien de chez nous est un choix plus surprenant, lui. Ceci dit, l'idée est plutôt vue, dans ce contexte. En revanche, ton intrigue reste très balisée - pas forcément un mal pour ce genre de récit, me diras-tu - et comme Cancer, j'ai trouvé que le gamin trouvait un peu trop vite la "solution" au problème. Peut-être aurait-il fallu quelque chose de plus suggéré ou alors de plus sombre (genre les trois quarts de la population sont décimés et seule une poignée de survivants résistent, tapis dans une quelconque salle communale, préservés par une incantation peinte à chaque issue).
Mais en l'état, cette conclusion m'a parue un poil trop "facile" et prévisible pour me convaincre pleinement.

En revanche, la toute fin est très bonne et marque le début d'un nouveau cycle infernal : l'éternel recommencement, dans toute son horreur.
J'ai bien apprécié également les différentes références, internes ou externes au monde de Lovecraft. On sent l'amateur de fantastique éclairé derrière la plume et du coup, on savoure celles-ci à leur juste mesure.

Hormis ce problème de fin donc, je n'ai rien à reprocher à ce texte, qui se boit comme du petit lait. Mais si tu veux revenir dessus et même le prolonger pour en faire quelque chose de plus long (un roman, pourquoi pas ? ), tu as ici une belle matière qui ne demande qu'à être travaillée et enrichie.
Heureux en tous cas d'avoir pu te lire sur ce concours, Blahom

Merci pour ton commentaire, Tak.
Je ne suis pas le premier à mêler l'univers lovecraftien au nôtre. Serge Rollet, alias Lester L. Gore, l'avait déjà fait. Je te conseille sa nouvelle Baphomet dans Le Dieu sans nom.
"Peut-être aurait-il fallu quelque chose de plus suggéré ou alors de plus sombre (genre les trois quarts de la population sont décimés et seule une poignée de survivants résistent, tapis dans une quelconque salle communale, préservés par une incantation peinte à chaque issue)." Je n'ai hélas pas eu le temps d'aller dans ce sens. Silence avait écrit un excellent texte dans cet esprit (De glace).
Je suis surtout heureux que tu aies apprécié cette lecture.

Blahom a écrit:Serge Rollet, alias Lester L. Gore, l'avait déjà fait. Je te conseille sa nouvelle Baphomet dans Le Dieu sans nom.

Déjà lu, ainsi que les autres nouvelles du recueil allant avec.
Mais si la chose n'est pas inédite, je voulais juste souligner le coté plaisant et inattendu de retrouver l'univers de Lovecraft dans nos villes et dans nos rues (à la place des habituelles villes anglo-saxonnes plongées dans la brume ou le fog).

Spoiler:

Une bonne histoire lovecraftienne, de facture classique mais efficace, et il ne m’en fallait pas plus : je me suis laissé embarqué et j’ai adoré. J’y ai retrouvé en partie l’ambiance des romans de Pierre Magnan (Le Sang des Atrides, Le Tombeau d’Helios) gravitant autour de petits villages secoués par des morts mystérieuses, ce qui est un plus indéniable.

Excellente idée aussi que l’incantation inversée, quoique pour une fidélité accrue au background, le signe des Anciens était plus indiqué comme symbole protecteur : mais peut-être fait-il justement partie des figures géométriques tracées par le fils…

En ce qui concerne le "spoiler", je me doutais qu'un observateur attentif ne tomberait pas dans le panneau...  
Ce qui est marrant, c'est que je n'avais absolument pas prévu d'écrire un texte "lovecraftien". Il est heureux que cette démarche soit bien accueillie.
Je ne connais pas les romans de P. Magnan.
"Excellente idée aussi que l’incantation inversée, quoique pour une fidélité accrue au background, le signe des Anciens était plus indiqué comme symbole protecteur : mais peut-être fait-il justement partie des figures géométriques tracées par le fils…"
Ma dernière lecture du Necronomicon datant un peu   , j'ai effectué du bricolage, sans doute influencé par ma lecture récente des fameuses "black magic stories" de Dennis Wheatley.  
Merci François.

L'élément de surprise ? Je ne sais s'il est si fondamental que ça. Par exemple, j'ai lu, dans ma jeunesse, plusieurs recueils de nouvelles en rapport avec le mythe de Cthulhu. La plupart du temps, et même si je dévorais ces histoires, l'ensemble se révélait assez peu surprenant, tant au niveau du fond que de la forme.
Quant à l'humour, je n'ai rien contre. Mon intention n'était toutefois pas de donner dans la parodie.
Après tout, c'est bien la première fois que l'une de mes histoires se termine bien...
Étant moi-même assez formaliste, j'apprécie ce que tu écris sur mon "style".
Merci  Malossep.