Pascal M

Toutes ces louanges et ces publications sont amplement méritées.

Félicitations ! Aux côtés d'un Machen, que demander de plus ?

J'avoue que j'ai jamais lu Machen, la honte Pas faute d'avoir essayé, je voulais lire le peuple blanc, mais rarement disponible ou trop cher sur Amazon que je boycotte. Je peux tenter en anglais chez penguin classics... Vu l'époque, j'ai un peu peur du niveau de langue (j'arrive à lire du Lovecraft, donc ce devrait être bon?)

Paradoxalement, le vieil anglais me parait plus facile à comprendre. J'avais tenté avec Varney the vampire, abandonné parce que l'histoire était interminable et tournait en rond (3 tomes de 600p environ chacun, grand format), mais tout restait assez compréhensible.

Sinon, il y a Rakuten ; j'aime pas trop leur site mais à défaut d'autre chose, il y a sans doute du Machen pas trop cher qui y traîne.
Je crois que c'est là que j'avais acheté Le grand dieu Pan de Machen, une lecture aussi courte que superbe.

"Chroniques du petit peuple" qui contient,entre autres "Le Peuple Blanc" est trés cher sur Rakuten, mais à des prix abordables sur la FNAC : https://livre.fnac.com/a1320154/Arthur-Machen-Chroniques-du-petit-peuple#st=chroniques+du+petit+&ct=Rayons&t=p

Et "Le Peuple Blanc", édition que je ne connais pas chez Christian Bourgois, est à 10 € (Saisi vite l'occase !) sur Rakuten : https://fr.shopping.rakuten.com/offer/buy/69808857/Le-Peuple-Blanc-Livre.html?filter=20

Si tu aimes Lovecraft, tu aimeras Machen !

Et bien sûr, félicitations, Pascal !

C'est quoi ta nouvelle dans Le Visage Vert ? Tu ne l'avais pas parlé d'une publication à partir de ta nouvelle Le classement ?

Salut Henri,
Merci pour les liens, je vais commander ça.
Dans le visage vert, c'est l'histoire d'une île fictive de l'archipel toscan auquel le narrateur se rend, très morbide. Le classement, je l'ai rallongée à 50 000 signés pour la soumettre à un appel de la volte sur la santé. À mon avis très peu de chance vu la concurrence sur ce sujet SF..
Merci Murphy, je vais peut être tenter en anglais, j'aime bien la musique de la langue en fantastique classique..

En effet, cette revue a l'air plutôt chouette. Félicitations, Pascal !

Machen j'ai lu Le Grand Dieu Pan y'a quelques années, je me souviens pas avoir spécialement galéré à la lecture, mais j'avais juste été un peu déçu, m'attendant à quelque chose de peut-être plus "viscéral" dans l'évocation de l'horreur.
Mais je le relirais sûrement un de ces jours, histoire de me faire un 2e avis.

Machen n'est pas Lovecraft non plus, contrairement à ce dernier, il suggère mais n'insiste pas trop !

Pascal, je ne connais pas la version de Christian Bourgeois, je ne sais pas si elle ne contient que Le Peuple Blanc, qui est une longue nouvelle, mais une nouvelle quand même, ou si elle en contient d'autres. Mais en tout cas je peux te recommander le recueil Chroniques du Petit Peuple chez Terre de Brume, qui contient Le Peuple Blanc et plusieurs très typiques de Machen.

Ah oui, bravo Pascal !! Belle revue, belle diffusion, beau sommaire. Félicitations !

Merci Raven, j'ai aussi traduit avec mon épouse polonaise un texte du XIXe pour eux, j'espère qu'il y sera dans le prochain numéro

N'ayant pas trouvé de sujet propre aux Contes de la Vodka, je poste ici mon petit billet :



Le premier texte que j'ai lu de Pascal Malosse est Ligne de Flottaison, que l'on peut trouver dans la 7e anthologie annuelle de Malpertuis.
Style riche et évocateur, faisant naître dans mon esprit des suites d'images troubles, à la limite du vertigineux. Je m'en souviens encore, car même si ce texte n'a pas été mon favori du lot, il m'a marqué par sa plume autant que son étrangeté.
Quelques temps ont passé et j'ai recroisé la route de Pascal, lorsque celui-ci est venu s'inscrire sur notre illustre forum. À l'occasion de l'un de nos concours, il nous proposa un autre texte, tout aussi immersif : Le Rêve du Botaniste. Là encore, j'ai pu vérifier la qualité de sa prose, autant que sa facilité à brosser des atmosphères étranges et fascinantes. C'est après cette lecture que j'ai décidé de me procurer ses Contes de la Vodka, publié chez Malpertuis (décidément éditeur de goût, même si je ne connais leur catalogue que de très loin).

Je le dis sans ambages : ce recueil fut l'une de mes lectures préférés de l'année 2019.
Il serait futile de vouloir énumérer toutes les qualités contenues dans ce dernier ou le foisonnement d'approches de cet auteur multi-facettes. Ici, il questionne notre héritage vis-à-vis des tragédies de l'Histoire récente (ou leurs singulières répercussions), là il nous montre l'absurdité de l'administration relative aux frontières présentes et passées, transformant en fantômes ceux qui ont le malheur de s'y perdre. Parfois, c'est le destin d'une nation qui se dessine à travers les charmes de gravures de mode. Chaque nouvelle est un univers, chacune avec son approche propre, ses règles, et autant de genres abordés. Car si l'on range volontiers Pascal Malosse dans la catégorie Fantastique (au sens large), il emprunte aussi bien à ce genre qu'au récit Noir, à l'Horreur psychologique ou à L’Étrange, dans le sens le plus noble et classique du terme.
Maupassant et Gautier ne sont pas loin, mais cela serait réducteur.
Plus notable encore, j'ai adoré cette façon de jongler avec les thèmes et les affres de la psyché humaine, plutôt que de jouer sur des effets de manche faciles, comme il est souvent la norme. Au contraire, bien que vifs dans leur rythme, les textes de Pascal Malosse prennent leur temps pour dérouler leurs atmosphères délétères ou leur propos, avec une constante qualité d'écriture et une évidence qui pourrait être l'une de ses marques de fabriques. Une certaine tendance à l'absurde et au surréalisme colorent aussi ses récits, laissant souvent au lecteur le soin d'y composer ses propres toiles ou d'y trouver un sens. Les réponses se trouvent souvent hors-cadre ou dans des débordements nous renvoyant in fine le reflet de nos sociétés modernes, à la vulgarité bête et obscène, tristement banales.
Ce que nous entrevoyons au fond du verre de vodka n'est que le miroir de nos propres pulsions et des troubles inconscients qui animent le cadavre d'une bête déjà à moitié morte. Sûrement pas pour rien qu'une bonne partie des protagonistes de ces contes ont déjà un pied dans la tombe ou se laissent dévorer par la folie d'un monde qui ne sait plus sur quel pied danser. Le choix d'ancrer ces récits dans les anciens pays du bloc soviétique est d'autant plus pertinent qu'il renvoie à des notions de communautarisme exacerbé ou à des fantômes politiques continuant de hanter l'âme des peuples en question. Les obsessions paranoïaques, les traumas générationnels et autres questions identitaires trouvent ainsi un écrin parfait pour se déployer, dessinant des visions dérangeantes dans un panorama urbain gris et délavé, à l'image des monuments oubliés de l'Union.

Si je pourrais citer chacune des nouvelles ici pour y souligner chacune de leurs qualités stylistiques ou thématiques, j'ai eu un coup de cœur pour certaines d'entre elles, comme Refus, ouvrant idéalement le bal dans une bizarrerie à l'arrière-goût amer ou la féroce Sortie d'Usine, pointant du doigt les dérives d'un modèle social amenant les rescapés du navire dans leur ultimes retranchements – parachevant encore une fois le propos dans une surenchère absurde et cruelle à la fois. Particulièrement jubilatoire ! J'ai tout aussi été séduit par L'Immeuble Qui Voit, changeant un peu de registre pour déshabiller nos pulsions voyeuristes, mais tout aussi réussie que le reste, avec encore une fois cette plume élégante, qui sait comment choisir son rythme et ses mots pour nous immerger au mieux dans le tableau. De tableau, il en est aussi question dans l'excellente Nuits des Toiles, qui sur un thème assez classique dans le Fantastique, n'en trouve pas le moins le moyen de nous surprendre, tout en finesse.
Mais comme dit précédemment, je pourrais citer chacun de ces textes tant les idées et les différentes grilles de lectures y foisonnent, nous incitant à les lire et à les relire pour en relever toutes les petites subtilité. Et au final, c'est cette subtilité, cet art de la nuance, qui confère une si grande force à la plume de l'auteur : même en traitant un sujet de façon frontal, il laisse toujours la place aux doutes, comme s'il y avait à chaque fois plusieurs façon d'aborder le même texte. Ou d'y greffer nos propres questionnements.
En cela, Pascal Malosse est un auteur averti et accompli, qui sait faire naître de sa prose un large éventail de possibilités, en très peu de mots. La marque d'un véritable talent.

Si la question se posait donc encore à la suite de cette chronique, n'en doutez pas : Les Contes de la Vodka est une petite merveille, un diamant finalement ciselé qui scintillera d'autant de teintes différentes que l'éclairage choisi voudra lui en donner.
En ce qui me concerne, c'est une très belle découverte et je ne saurais que vous en recommander la lecture  (d'autant plus qu'après l'avoir rencontré, je peux vous assurer que le bonhomme est aussi talentueux qu'avenant : un vrai plaisir).

Très belle chronique Tak qui me donne envie de me lancer dans la lecture de ce recueil que j'ai acquis récemment (au Salon antastique). Me faudrait juste plus de temps (des journées de 48h par exemple).

Pareil pour la lecture : je partage mon peu de temps libre (soit entre 2 et 3h le soir) entre mes lecture et l'écriture, ce qui fait que je peux facilement mettre deux ou trois mois à lire un simple recueil. Mais en général je ne le regrette pas, comme c'est le cas ici.
Jettes-y un oeil dès que possible Cath, t'en auras pour ton argent, parole de Tak !

Salut aux écritoriens ! Je vous présente mon nouveau recueil, qui a la particularité de contenir 3 textes (retravaillés bien sûr) publiés pour la première fois sur ce forum. Il s'agit de la même démarche que lors Contes de la vodka, mais cette fois tournée vers la méditerranée. Deux ans de travail, ou plutôt d'explorations et d'expérimentations qui ont aboutit à ce livre. Il appartient désormais à ses lecteurs. La couverture est du talentueux Matthieu Seddas, de la bande du festival Imaj'nere d'Angers. A bientôt
http://www.ed-malpertuis.com/spip.php?article125 [/url]

Jolie couv. Trois textes dont on a eu la primeur sur l’Écritoire, sympa ça.
Ajouté à ma liste d'achat (qui ne s'arrête jamais, y a toujours un truc qui vient s'ajouter avant même que j'arrive à la diminuer). Pas tout de suite cependant, avec le Covid, les fonds ne sont pas au mieux de leur forme. Cela-dit, ça me laissera du temps pour lire Les contes de la Vodka.