Re: Une baguette, s'il vous plaît.

par **Naëlle** Ven 1 Avr 2016 - 19:23

Arf. Je suis bien embêtée. J'ai pas super accroché à ta saynète. J'ai été perturbée par plusieurs choses :

- "Il n’y a jamais personne, mais j’aime laisser ma marque, dans une gerbe de cailloux ocres, avant de m’élancer sur l’asphalte défoncée. Je redémarre sans lever le nez. Il n’y a jamais personne, et si quelqu’un arrivait, je l’entendrais de loin."
En lisant cette répétition, je me suis dit que ça avait de l'importance pour la suite (je me suis aussi dit que si c'était le cas, la ficelle était un peu grosse). Et en fait non. Donc je ne vois pas l'intérêt de répéter ce bout de phrase.

- "Jamais il n’y a mis une roue."
Je n'ai strictement rien compris à cette phrase. C'est sûrement un truc tout con, mais j'ai eu beau relire le passage plusieurs fois, pas moyen, j'y entrave que dalle. Pourquoi "il", alors que le texte est à la P1 ? Où est-ce qu'"il" n'a jamais mis une roue ?

- "Il n’y a personne, personne pour me faire gagner du temps avant d’être happé par la caisse, pour me donner un peu de répit pour préparer mes mots."
Ces répétitions de "personne" et de "pour" m'ont gênée, et puis je trouve la phrase compliquée pour au final quelque chose de tout simple. J'imagine que c'est pour retranscrire l'état d'esprit de ton toi enfant, mais perso ça me perturbe plus dans ma compréhension du texte qu'autre chose.

(Pour la forme : "je pédale en zigzaguant un peu" / "La prochaine fois, j’arriverais à parler !")

Mais c'est des détails, je sais pas si c'est vraiment ça qui fait que j'ai pas accroché. Peut-être mon état d'esprit : j'ai fait fumer mon cerveau une bonne partie de l'après-midi, peut-être que j'ai juste plus les yeux en face des trous.

Sinon, j'aime bien ce genre de phrase : "Mon cerveau se vide comme une chasse d’eau." Je trouve cette comparaison très évocatrice, c'est vraiment ce qui se passe dans notre tête quand on est timide ou pris au dépourvu !

Pour terminer, parlons ponctuation :

Stéphane a écrit:"La couche est si épaisse par endroit que ma roue arrière a tendance à chasser, ça ne durera pas." [...]
Après personne n'a été choqué par cette phrase donc c'est probablement moi qui débloque ^^

Non, moi aussi cette phrase me choque (une ou deux autres du texte aussi, pour la même raison). Pour moi, c'est une erreur de mettre une virgule. Je mettrais soit un point-virgule, soit un point. Je sais que les règles de ponctuation ne sont connues de personne, parce que comme c'est des petits signes de rien du tout, on pense que ça n'a pas d'importance, et je sais aussi que ce sont des règles théoriques qu'on peut parfois se permettre d'enfreindre dans la pratique, mais bon, là, le cas ne me semble pas particulièrement épineux.

Bref, j'ai terminé de faire ma pointilleuse. Donc en conclusion, j'ai pas trop accroché mais je sais pas pourquoi ! Je t'aide vraiment beaucoup, oui, je sais ! Ne me remercie pas :mrgreen:

par K² Sam 2 Avr 2016 - 14:19

Merci Naëlle pour cette lecture affûtée !

Cette répétition n'était absolument pas volontaire. Je suis passé à côté. Pourquoi ? Je me demande.

"Il n'y a jamais mis une roue." Le vélo est le "il" et la grand route est le "y". ça me semblait clair, peut-être pas.

Les répétitions de "personne" et de "pour" sont là pour le style, pour le rythme, et aussi parce que j'ai tendance à écrire comme ça. Je comprends que ça puisse ne pas te plaire, mais ce n'est peut-être justement que ça, une affaire de goût.

Désolé d'avoir oublié les deux fautes que tu as noté. Quel que soit le nombre de mes relectures, et quelle que soit mon attention, il semble qu'il m'en échappe toujours. Bien que là, franchement, c'est pas loin du premier jet.

Pour la fameuse virgule, oui, en effet, il aurait fallu mettre un point ou un point-virgule. Certains mettent du subjonctif présent dans un texte au passé, moi, je mets des virgules à la place des points, je trouve ça plus fluide à la lecture. C'est une faute volontaire, je l'avoue. Je m'en déferais peut-être à l'occasion.

Pour le coup de l'accroche, ya pas de souci, ça arrive. Que ce soit dû à un état d'esprit, une humeur, à la fatigue ou tout simplement à ton goût, je ne peux qu'espérer que mes prochains textes te plairont plus. Wink

par K² Mar 5 Avr 2016 - 15:39

Bon, cette histoire de virgule importune me travaille. Je la laisse ici telle quelle, mais pour le reste, je tente le point-virgule. (je ne me sens pas encore prêt à utiliser un point)

par **Naëlle** Mar 5 Avr 2016 - 15:49

Haha ! T'as raison, vas-y progressivement, faudrait pas te brusquer Laughing

par K² Mar 5 Avr 2016 - 16:06

N'est-ce pas ?!

Mais sans plaisanter, le point-virgule est parfait puis que selon wikipédia (qui ne dit pas que des âneries), "il sert également à séparer des propositions indépendantes mais qui ont entre elles une relation faible, généralement une relation logique, une signification liée", ce qui est exactement le sens de ma virgule intempestive.

Le truc, c'est que, visuellement, je n'aime pas. (mais bon, c'est comme les quadratins et le guillemets, je finirai bien par m'y faire)

par **Raven** Ven 15 Avr 2016 - 16:39

Je me rends compte qu'il y a quelques textes que j'avais lus sans prendre le temps de revenir les commenter, c'est le cas ici. Bon, je vais pas m'éterniser, tout a été dit. Juste que ça sent le vécu, et comme toujours c'est dans ces cas-là que le résultat est meilleur. Je n'ai rien à ajouter sur la forme, juste 2 remarques :
- oui, acheter une baguette de pain est banal. Non, acheter une baguette de pain pour un hyper timide (voire un bègue, un agoraphobe, un indécis maladif (si, ça existe, j'ai eu une cliente hier qui m'a pris la tête 1h j'achète/j'achète pas, vente annulée et repassée 4 fois, en s'excusant car elle est toujours comme ça, incapable de prendre une décision, c'est maladif) (il y a probablement un nom scientifique, auquel cas je te fais confiance pour le trouver)), bref dans tous ces cas-là, l'acte n'a plus rien de banal. Du coup, je me demande dans quelle mesure les consignes de l'atelier sont effectivement respectées.
- je m'attendais + à une chute du type : il mate les croissants avec envie mais incapable de dire un mot, il se fait refourguer une baguette de pain à la place des croissants tant convoités. Et tous les jours, même manège. Mais bon, c'était une idée^^

Dans tous les cas, ce petit texte fleure bon l'enfance, très agréable à lire !

par K² Sam 16 Avr 2016 - 12:05

Merci Raven de ton passage !

Pour moi, il ne faut pas confondre banalité et difficulté. Un événement banal est un événement conforme à des normes adaptées au plus grand nombre d'usagers. Comme toute norme, elle laisse de côté les extrêmes. C'est un événement qui n'est pas original.

On pourrait dire qu'il y a originalité dans mon texte, et je suis d'accord, sauf qu'elle ne vient pas de l'acte ou de l'événement qui n'ont rien d'exceptionnel, mais seulement du ressenti du héros.
Alors, oui, on pourrait dire que ce n'est pas banal, sauf que, quand on va acheter le pain tous les jours et que c'est chaque fois une épreuve, cette épreuve devient banal.
C'est comme avoir mal au genou (je dis ça parce que c'est mon cas ces temps-ci, je vais pas chercher mes exemples trop loin), quand tu as mal une fois, ce n'est pas banal, quand tu as mal tous les jours, ça le devient (pour toi, en tout cas).
Autre exemple : mourir. Il n'y a rien de plus banal, ça arrive à tout le monde. Il n'empêche que ce n'est pas un moment forcément facile à vivre (même quand tout se passe bien et le plus banalement du monde).
En y repensant, le texte de Françoise sur la maladie d'un proche illustre tout à fait ça.

Bref, même si je suis hors sujet, ce n'est pas grave. Si c'était agréable à lire, ça me fait plaisir !

par **Raven** Sam 16 Avr 2016 - 14:12

Je comprends ce que tu dis, je suis d'ailleurs d'accord : en effet, la répétition rend l'événement banal pour soi . Donc écrire sur un événement banal à ses propres yeux revient à remplir les conditions de l'atelier, que cet événement soit banal aux yeux de tous ou pas ne doit donc pas être pris en compte (ex : enfiler une cotte de mailles et aller me battre avec une épée à deux mains, c'est super banal pour moi , en revanche m'approcher du distributeur de boissons et essayer de m'en servir n'a rien de banal à mes yeux) (bon, j'avoue je me vante, j'ai pas encore réussi à franchir le cap, préférant crever de soif plutôt que d'avouer que je ne sais pas m'en servir). Donc ok, si la situation est banale aux yeux de l'auteur. Au final, n'importe quel événement peut devenir banal, la dextérité consistera à faire comprendre en quoi il est banal et en quoi le traitement adopté le rend original.

Et, second point : la mort comme tu dis (ou la naissance, la maladie, etc.). Là on parle de choses communes, donc banales et pourtant elles ne le sont pas pour celui qui les vit. Donc, tout à fait d'accord pour Françoise.

par K² Sam 16 Avr 2016 - 14:17

Ouaip...

Pas évident, ce truc de banalité... (tu portes vraiment la côte de maille ? tu sais que ya des championnat du monde de joute ou escrime médiévale ? )

par **Raven** Sam 16 Avr 2016 - 16:41

Oui.

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par K² Sam 16 Avr 2016 - 17:03

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par **Raven** Sam 16 Avr 2016 - 18:37

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par K² Dim 17 Avr 2016 - 18:01

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par **Raven** Lun 18 Avr 2016 - 11:54

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par K² Lun 18 Avr 2016 - 12:08

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