Fluctuances

Bonjour à tous !
Eh bien, on ne peut pas dire que je passe souvent en ce moment ! Du boulot avec la formation, unh truc de monstre : je n'ai plus le temps de lire ni d'écrire.
Voilà le seul texte que j'ai réussi à écrire en trois mois, et attention, c'est de la poésie. D'ailleurs, je compte garder mes textes courts "images" pour les poèmes, et écrire des novellas pour des récits plus fouillés, plus axés sur l'intrigue. Vous pensez que c'est une bonne idée ?
Bises à tous
Eimelle


Fluctuances

Une robe est-elle encore rouge quand personne ne la regarde ? Le rouge se dissolve-t-il? Colle-t-il à la peau, ou marque-t-il au fer ? Mathilde tire sur les pans de sa jupe. Encore, et encore. Elle ferme les yeux, songe, et ressonge. S'endort. Presque. Et le monde inconnu apparaît soudain, soutenu par les couleurs que lui seul retient.
Elle tire sur les plis de sa robe. Tissu qui s'étire, matière qui n'existe, ou sinon dans le nom. Ses regards se dispersent, hagards ou meurtris, au dessus d'elle, au-dessous aussi. Retiens cette matière qui fuit et s'écoule, glisse sur les mains qui retiennent le vide, enserrent des bras qui agrippent le rien.
Un homme passe. Son regard se pose sur la robe, puis sur ses yeux, puis sur ses fesses. Elle frémit. Et la couleur, qu'en retient-il ? Crispe les doigts sur sa robe encore, sur le tissu qui s'étend, qui tombera à ses pieds, à ses fesses, ou aux sols. Halètements de la fuite. Des pas qui s'écorchent dans le chemin.. Et la terreur. L'invisible horreur.
Et Mathilde songe : il cherche à m'agripper mon image. Une audacieuse violence. Si je la laisse s'enfuir, que restera-t-il du rien moi ? Je ne suis pas libre. Les images coulent trop, et trop vite, et trop fort, et le tissu tend se raccourcir. toujours Au-dessus de mon corps, je vis. En dessous de mon corps je meurs. De ce ventre qui fait femme, de ce sexe qui fait mère.
Rouges, les règles donc, comme la couleur qui coule. Goutte le tissu, ploc, ploc, ploc contre le sexe noir. Les gens pourraient, parfois, s'ils tournaient le dos, si je tournais le mien, retenir mon image. Dans l'inaccessible. Là où je ne peux rien. Retirer ma robe et mes couleurs aussi, pourquoi pas ? Que resterait-il donc du sang qui se noie ?
Elle songe, et sait qu'elle a dit « je ». Elle ne veut pas le croire ,mais elle sait. Inexactitude retorse. Insulte même. Et devant elle, des bâtiments, des fleurs et la ville. Un paysage qui s'en va quand la jeune fille pleure. Quand ses yeux clos rêvent et se tournent, en battant la chamade, les couleurs et les foules, le monde se tait, et dit « je «  avec elle, et dit « je » contre elle.
Elle s'enferme alors dans le monde absent des ses couleurs. Elle entend deux clés tourner, et elle se serre un peu plus. La serrure coince, et la mère gronde..Ton amant t'attend, ma fille. Quand vas-tu descendre. Elle secoue la tête, et rêve de ce monde où les yeux n'ont prise.
Deux fois, la serrure a grincé. Trois fois, la serrure grincera.

Salut,

Je ne m'y connais pas vraiment bien en poésie, que ce soit en prose ou en vers, mais j'ai quelques remarques.

Tout d'abord, Fluctuances, c'est un néologisme ou tu voulais simplement dire fluctuations ?

Et sinon, pour le corps de ton texte j'ai eu du mal à te suivre et comprendre ( j'ai souvent tendance à avoir le même défaut).
Je pense qu'il te manque un peu de fluidité.

Je pense que je n'ai pas saisi tous les thèmes qui sont abordés. La fin sur le "Je" entre autres, m'a paru en décalage avec le reste. Peut-être une dissociation psychologique, comme une protection, elle fuit le "Je", mais je ne suis pas sûr. Mais qu'importe.

A part ça, j'ai aimé cette succession d'images très poétiques. A défaut d'être limpides en tout point, elles sont magnifiques et bien amenées ; un joli contraste vu le sujet traité d'ailleurs.

En poésie, ça ne me dérange pas trop de ne pas tout comprendre avec certitude, l'important est pour moi la beauté des images qui sont évoquées et les émotions qu'elles peuvent provoquer. Donc pour moi, ce texte est une réussite.

Je crois pas en avoir vu d'autres poèmes de toi dans cette section. C'est dommage, je serais curieux d'en lire plus dans ce genre, si t'en as en stock, évidemment.

Coucou Murphy !
Tu dois être bien un des seuls à apprécier ce poème...A mon sens, il est complètement raté !
J'écris très peu de poèmes, je ne crois pas en avoir d'autres...
En revanche, j'ai écrit un premier jet de ce texte sous forme de nouvelle en essayant d'être plus limpide... Je le posterai quand je l'aurai retravaillé !
Bises
Et merci beaucoup de ta lecture !
Eimelle

Moi, je vais faire ma fainéante et faire du commentaire de Murphy le mien.
J'ai beaucoup aimé ce texte. Est-ce de la poésie ? Je n'en sais rien, mais ce que je sais c'est que les images sont très fortes. Et qu'on ne comprenne pas tout ne me dérange pas dans le cadre d'un texte court qui joue sur les images et l'ambiance.