Solitude

C'est original Garraty, mais un peu invraisemblable sur le fond :
On n'arrive pas au suicide si vite, en deux semaines... Ou alors, il aurait fallu que tu racontes son passé depuis la petite enfance qui l'a amenée à devenir si fragile ; ou bien mettre 6 mois entre le début et la fin de l'histoire.

Quand j'étais ado, j'ai mis des mois et des mois avant d'en arriver à certaines extrémités. On a l'instinct de conservation, même quand on veut mourir ; à moins que notre époque actuelle ait accéléré le temps au point où tu l'écris. Je ne crois pas quand même...

En fait, le récit aurait gagné dans la profondeur en étant largement plus long, mais je comprends que ce n'était pas ton but.

Dans son article 1320, Grevisse écrit qu'après une seconde conditionnelle où "si" est remplacé par "que", "on met ordinairement le subjonctif" (et il cite Stendhal et La Fontaine). Après quoi, il ajoute en plus petit : "Mais assez souvent aussi, on met l'indicatif" (et il cite Pascal et Bossuet).
Donc, pas de règle tranchée : match nul !
"Si j'aurais su" est une réplique mise dans la bouche d'un gamin de 6 ans (Tigibus de "la guerre des boutons") et popularisée par le succès du film d'Yves Robert, au grand dam des instits. Une blague anodine au contrecoup dévastateur, comme le petit caillou de Didier.

Doumé a écrit:En fait, le récit aurait gagné dans la profondeur en étant largement plus long, mais je comprends que ce n'était pas ton but.

Je travaillerai sur ce point

Doumé a écrit:C'est original Garraty, mais un peu invraisemblable sur le fond :
On n'arrive pas au suicide si vite, en deux semaines... Ou alors, il aurait fallu que tu racontes son passé depuis la petite enfance qui l'a amenée à devenir si fragile ; ou bien mettre 6 mois entre le début et la fin de l'histoire.

J'ai aimé cette histoire, mais je dois dire que je partage l'avis de Doumé ci-dessus. C'est trop rapide. Quant au style, les autres ont commenté fort à propos.

En tous cas, cela fait plutôt réel.

J'ai trouvé le ton plutôt juste.
En début d'histoire, j'attendais un autre développement; j'avais envie de dire à cette jeune fille : Méfie toi des gens sur internet , celui qui va se présenter comme un ami est peut-être un prédateur en puissance ! Fais attention, ne laisse pas ta solitude obscurcir ton jugement.
Et puis non, finalement personne ne profite de son désespoir. Mais la fin n'est pas plus gaie pour autant. Le laps de temps choisi est peut-être un peu court mais sinon rien à redire.

Personnellement, j'ai adoré. C'est court, efficace, mais on ressent quand même parfaitement la tristesse de la situation. La fin est bien entendu mon passage préféré, non pas parce qu'elle se suicide mais parce que le court passage final rajoute une certaine réflexion au tout.

Pour la durée, effectivement, comme ça a été dit, je trouve ça un peu court. Mais je ne pense pas qu'on doive en savoir plus pour autant sur cette fille. Changer les dates des extraits pour espacer un peu le tout me suffirait personnellement.

Quant au problème de cette fille, je ne pense pas que ça soit la vie, comme ça a été dit, mais plutôt l'inverse, l'absence de vie (à cause de la solitude). Elle est seule, quand on voit ses passe-temps au début, ce ne sont que des fuites dans la fiction en somme. Peut-être que j'ai trop réfléchi sur le personnage parce que j'ai moi-même finis une histoire semblable cette semaine, et que je vois du coup des infos là où il y en a pas, mais tout me parait assez cohérent en tout cas. (Mais du coup, ce dernier morceau de mon commentaire est plus un débat philosophique qu'une critique constructive, désolé   ).

Merci Mormir.

Ulysse, ce dont tu parles est justement une autre de mes idées. Mais j'attends encore un peu parce que là c'est sacrément embrouillé.

Murphy, merci beaucoup. Ton analyse est très bonne, enfin, c'est comme toi que je le vois.