GARBAGE RAMPAGE de Julian C. Hellbroke

Que dire après lecture d'une telle critique ?


      


Merci beaucoup, c'est vraiment gratifiant et encourageant !

C'est sincère. T'es un sacré auteur. Je suis jaloux en fait. Fumier.

Décidément, Garbage Rampage fait l'unanimité. David Didelot s'est régalé lui aussi de "l'ode aux ordures" de Julian C. Hellbroke, et gratifie l'auteur d'une chronique aux petits oignons:

"Déjà coupable de l’incroyable "Pestilence" en 2013 (le n°2 de la collection… et – si j’ose le dire – le meilleur de la série … j’ai donc osé), l’excellent Degüellus en remet donc une couche, paraphant cette fois son "Garbage Rampage" d’un « amerloke » Julian C. Hellbroke. Manière de signifier clairement le changement de ton et d’option dans son deuxième roman.
Situé aux antipodes stylistiques et thématiques de "Pestilence", "Garbage Rampage" se revendique donc amerloque jusqu’au bout de ses gratte-ciels, et fondamentalement eighties dans le choix de son contexte : les bas-fonds de la Big Apple, au début des années 80. Mais surtout, amerloque et 80’s dans les princi-pales matrices culturelles qui ont orienté son écriture : entendre d’abord un synopsis prototypique des plus beaux fleurons de la série B ricaine de la période ("C. H. U. D.", "Street Trash"…), avec – hantant les sous-sols de la ville – ces rats mutants anthropophages qui boulottent du clochard au quintal et culbutent de la jolie donzelle en vue de perpétuer leur monstrueuse espèce… Et puis des personnages cimentés dans des genres cinématographiques parfaitement identifiables : Gamble Farley, fliquette black tout droit sortie d’un blaxploitation agressif, et son redneck de coéquipier, bien con mais très courageux, qu’on croirait échappé d’un polar borderline des 70’s.
Mais "Garbage Rampage", c’est d’abord l’équivalent littéraire d’une VHS très gore, que l’on aurait louée, un samedi soir, dans le vidéoclub du coin, sûrs de passer une soirée bien au chaud, confortablement lovés dans les archétypes et les ambiances qui nous sont les plus familiers – et les plus chers : l’horreur glauque du cadre urbain (la crasse, les laissés-pour-compte, la violence, la drogue…), l’agression « animale » qui charcle sévère ("Les Bêtes féroces attaquent" vraiment dans "Garbage…" !), la fascination / répulsion pour l’univers souterrain de nos grandes cités (exploitée dans un camion d’excellents films, du "Métro de la Mort" jusqu’à "Mimic"), l’enquête policière pour lier le tout, la complicité des plus hautes instances de la ville et de l’Etat contre lesquelles s’élèveront des flics du commun pour faire triompher la vérité… Bref, en lisant "Garbage Rampage", on est dans « l’entre soi » (et ça fait parfois du bien), roman qui, à l’instar du "Night Stalker" de Zaroff (n°6 de la collection), dresse des ponts et fait tomber les cloisons entre les époques, les auteurs et les supports, travaillant presque à la mythification du patrimoine Gore – le genre en général et la Collection en particulier – via ses clins d’œil, ses citations et ses références : James Herbert bien sûr (à qui le livre est d’ailleurs dédié), mais aussi Gilles Bergal et son très bon "Cauchemar à Staten Island", avec son ex-flic alcoolo, Coogan. Un peu comme lorsque Zaroff s’amusait à citer Nécrorian dans son propre roman…
Des rats mutants newyorkais ("Les Rats de Manhattan" ?), des scènes érotiques bien gratos, des pages ultra-gore savamment dispatchées, un final explosif qui évite le mauvais happy end et, ajouté à cela, un art consommé du récit, de son découpage et du cliffhanger qui fait piaffer d’impatience le lecteur jusqu’à la séqu… euh… le chapitre suivant : tout concourt à faire de "Garbage Rampage", roman cinématographique parfait, un nouveau petit classique de la littérature gore, et de Julian C. Hellbroke un nouveau maître du genre… Putain, vivement la suite !"

Monsieur Vidéotopsie, vous êtes fort. Très fort. Un grand merci pour cette superbe critique.

Encore un beau retour à propos de Garbage Rampage, posté en deux fois sur notre page Facebook par un de nos fidèles lecteurs:

"Julian glisse dans ce roman d'habiles références à ses premières œuvres : Green Tiburon contre la Pieuvre, Nelson le nain au costume de singe. Il n'y a pas que le tandem de flics héros auquel on s'attache mais également à une victime post Viêt Nam laissé pour compte de la société (Rathbone Lynch), un agent en charge des vérifs de conformité des installations alimentaires (Mackenzie Foster) en butte à des directeurs véreux et inconscients ... Tout l'art de Julian repose sur cette force de rendre chaque personnage principal ou secondaire prégnant dans l'esprit du lecteur qui accroche bien à leur, leurs histoires. Il serait intéressant de mettre en parallèle cet excellent bouquin dont je suis aux deux tiers avec Night Stalker puisque ce dernier se déroule aussi aux USA, des States montrés dans leurs mauvais côtés qui font frémir, les cadres urbains sales sont dépeints avec un réalisme gerbant. A quand un Trash dans Paris qu'on en peigne l'envers du décor, car c'est loin d'être la plus belle ville au monde. Merci Julian pour cette lecture où une nouvelle forme de pestilence contamine NY.

Fini le roman, le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il possède un ton dur, voire plus que dans Pestilence, j'ai souffert pour les individualités qui s'élèvent courageusement envers l'horreur qui s'abat sur NY, les sorts des héros prennent aux tripes le lecteur d'autant qu'ils luttent contre des groupes d'hommes et de rats sans pitié. Le livre n'est pas qu'une histoire de terreur dans la ville à cause de rats d'un nouveau genre, non c'est aussi un bouquin dont on ressort marqué par cette détresse des clochards dont le sort indiffère comme si c'était moins que des bêtes -Lynch est le personnage, SDF, qui m'a le plus interpellé portant un prénom : Rathbone qui le prédestinait à s'opposer à ces rats aux dents perforantes-, et où l'on prend peur que même l'héroïsme de quelques-uns n'arrive pas à l'emporter contre des masses aveugles, poursuivant des buts destructeurs. Bref, Garbage Rampage fait beaucoup réfléchir. Un must have."

Merci Sébastien ! 

A quand un Trash dans Paris qu'on en peigne l'envers du décor, car c'est loin d'être la plus belle ville au monde.

Je suis totalement d'accord. Ça serait bien funky, un Trash se déroulant à Paris.

Voilà, après ce qui semble des siècles de flemmitude intensive, j'ai finalement ajouté les quelques points de ponctuation qui manquaient et mis ma critique en ligne.

Je poste du coup un copier/coller de la partie qui nous intéresse. Si vous voulez voir aussi tous les détails inutiles autour de la critique sur mon blog : http://damnmurphy.canalblog.com/archives/2014/05/17/29889097.html
Je serais bien passé par facebook pour partager la critique en question mais détestant ce truc, j'y suis sans surprise une brèle. Je viens juste de réussir à la faire apparaitre sur mon compte, alors chercher à la partager avec le compte de Trash, ça ferait sans doute imploser ce qui me sert de cerveau.


"De quoi ça s’agit ? On suit la détective Gamble Farley et son collègue Joshua Amelin dans une affaire un peu particulière puisque le cannibale qui sème des restes de cadavres sur leur route n’est pas seul et n’est pas non plus vraiment humain…

Alors ? Garbage Rampage est un petit livre parfait pour une lecture sans prise de tête. C’est du divertissement d’horreur pur, et ça fait du bien. Pour ne pas faire de la fausse pub non plus, il faut dire que c’est du divertissement, oui, mais pas du niveau bas de gamme comme on peut en trouver à la pelle dans les magasins. Le livre se veut aussi efficace dans l’action qu’une littérature de gare mais garde quand même un style propre et bien mené. Ici, on a affaire à un auteur qui sait écrire quoi…

L’histoire est rythmée sans se précipiter pour autant. La plupart des scènes sont agrémentées (voire, pour certaines, entièrement faites) d’horreur mais chacune à son utilité, nous en fait découvrir un peu plus sur la trame de fond et sur ces choses qui traînent dans les sous-sols de la ville. Le tout nous entraîne du coup dans une affaire sans temps mort où presque chaque chapitre nous réserve son lot de terreur ou de dégoût.

On entre facilement dans la tête des personnages et l’ambiance poisseuse est parfaitement retranscrite. On s’imagine sans mal dans une de ces ruelles lugubres. D’autant plus que, comme je le disais, les trois quart de l’histoire se passent dans ce genre de décor, écrite aux travers des yeux de victimes en devenir ou, pour les plus chanceux, de simples témoins des faits. L’immersion est donc totale et le style simple aide à imaginer sans mal les scènes d’horreur qui s’enchaînent sans lasser.

Bien entendu, rien n’est parfait, et on pourrait reprocher à ce livre des scènes de sexe pas vraiment utiles, mais elles vont sans mal dans l’idée d’une histoire d’horreur digne des années 80. Et puis, elles restent bien écrites et sont assez rapides pour ne pas empiéter sur le reste, alors on ne va pas trop s’en plaindre.

La façon de parler du commissaire est par contre insupportable. Décrypter ses dires nous freine dans notre lecture. M'enfin, c’est vraiment s’attarder sur les détails de relever ce fait, puisque le personnage en question n’a pas plus d’une dizaine de répliques dans tout le livre. (Mais il fallait bien que je nuance ma critique, sinon c’est pas drôle).

La fin est assez rapide mais elle reste dans la continuité de l’histoire et nous explique globalement ce qu’il s’est passé, sans non plus lever tous les voiles du mystère ; ce qui évite de finir par une longueur qui aurait dénoté avec le reste. Il faut d’ailleurs avouer que l’épilogue est aussi court que parfait. Il achève de nous rappeler ces films d’horreur de l’époque, mais je n’en dirais pas plus sous peine de révéler le mot de la fin...

En résumé, je ne peux que confirmer ce qui semble être l’une des devises de Trash Editions : de l’horreur à toutes les pages, oui, mais jamais de l’horreur gratuite. C’est le cas pour Garbage Rampage, du moins. C’est donc sans surprise que ce livre, qu’on a hâte de retrouver le soir quand on n’a pas pu le finir la veille, est épargné. En plus, j'ai eu droit, en bonus, à une petite dédicace au début du livre. Que demander de plus ?"

Que demander de plus, en effet ?
Un lecteur content qui prend la peine de nous faire un beau retour sous forme de chronique argumentée, faudrait être exigeant ascendant connard pour ne pas s'en satisfaire.
D'ailleurs, si je ne t'ai pas répondu dès hier, c'est pour laisser ton texte bien en évidence et ne pas l'"écraser" trop tôt, mais aussi pour prendre le temps d'aller découvrir ton blog.
Tu es un sacré chroniqueur, Murphy, et j'espère que nous aurons de nouveau l'occasion d'apprécier ta prose au rayon boucherie de l'Ecritoire. Merci beaucoup pour cet article. 

Merci du compliment. Et merci à Trash, surtout, simplement pour être ce que c'est mais aussi pour le cadeau un peu "pistonné" de Garbage Rampage (j'ai pas été le 300e par pur hasard, on va dire  ).

J'espère aussi que d'autres Trash passeront par mon blog à l'avenir. Dès que je me remets sur pied, côté financier, je tenterais Pestilence ou Night Stalker ou même les deux d'un coup. Faut dire aussi que quand on trouve un bon filon d'horreur, on le laisse pas filer aussi facilement.

Fais gaffe avec Night Stalker. On m'a dit que c'était pas terrible. Garde tes sous pour des carambars.

Oui, on m'a dit aussi que l'auteur est pas très catholique. Mais ça tombe bien, je le suis pas non plus.

Yeah ! Merci !!!!  
En voilà une superbe chro !!

Rien à ajouter aux avis complets et élogieux sur Garbage rampage. Leur nombre et leur contenu prouvent à quel point Julien a tapé dans le mille.

Pour moi qui me suis éveillé au gore à l’aube des années 1980, ce roman au goût de VHS, c’est de la joie en barre !

Julien, quel est ton secret pour si bien retranscrire l’ambiance des golden eighties, toi qui étais à peine sorti de l’œuf à l’époque ?

Traîner dès petit dans les vidéo-clubs et imaginer mille et une fois les films contenus dans ces boîtiers aux jaquettes chamarrées ! 

Et surtout, se jeter dessus dès que possible par la suite.

Encore aujourd'hui, retrouver ces jaquettes déclenche chez moi l'achat automatique !   

Merci à toi pour ce beau retour !

Julien H a écrit:Traîner dès petit dans les vidéo-clubs et imaginer mille et une fois les films contenus dans ces boîtiers aux jaquettes chamarrées !... 

Sunset video, RCV, Punch video, Delta video diffusion, American video, René Chateau, Proserpine, Scherzo, Super video productions, Fantastic video, etc., etc.

Brrrrrrrrrrrrrrrr...

Patryck Ficini, non content d'avoir joliment chroniqué Sous la peau, remet le couvert avec Garbage rampage. Merci à lui. http://www.sueursfroides.fr/critique/garbage-rampage-2938