Animal de compagnie
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Animal de compagnie
J'ai faim !
Je suis seul, oublié, ils m'ont abandonné,
Mon écuelle est vide à nouveau ce matin.
J'aimerais me nourrir, mais je suis enchaîné,
Depuis bientôt huit jours, pour moi, plus de festin.
J'ai soif !
Je n'ai que la rosée à poser sur ma langue.
Je vois les arbres nus que la brise décoiffe
Et j'espère la pluie, un dieu sourd que j'harangue
Car viendra le soleil aux rayons qui m'assoiffent.
J'ai froid !
La nuit il a gelé, le sol en est durci
J'ai vraiment grelotté en rêvant d'autrefois
En ce frais boqueteau*, le jour, bref, m'éblouit
Et son pendant obscur, glacé, laisse aux abois.
J'ai peur !
Je sens que je faiblis, mes forces s'amenuisent,
Un poids étreint mon âme en une âpre torpeur ;
C'est l'angoisse écoeurante et ses maux, qui m´épuisent,
Mais que sera mon sort, est-ce déjà mon heure ?
Je meurs !
Je le sens, je m'éteins, tout mon corps me fait mal,
Mon souffle se fait rare, émet peu de vapeur
Mon coeur bat par à-coup, dans un rythme anormal,
Mes yeux vont se fermer sur toutes mes douleurs.
Pourtant, j'attends toujours en fidèle animal.
Je suis seul, oublié, ils m'ont abandonné,
Mon écuelle est vide à nouveau ce matin.
J'aimerais me nourrir, mais je suis enchaîné,
Depuis bientôt huit jours, pour moi, plus de festin.
J'ai soif !
Je n'ai que la rosée à poser sur ma langue.
Je vois les arbres nus que la brise décoiffe
Et j'espère la pluie, un dieu sourd que j'harangue
Car viendra le soleil aux rayons qui m'assoiffent.
J'ai froid !
La nuit il a gelé, le sol en est durci
J'ai vraiment grelotté en rêvant d'autrefois
En ce frais boqueteau*, le jour, bref, m'éblouit
Et son pendant obscur, glacé, laisse aux abois.
J'ai peur !
Je sens que je faiblis, mes forces s'amenuisent,
Un poids étreint mon âme en une âpre torpeur ;
C'est l'angoisse écoeurante et ses maux, qui m´épuisent,
Mais que sera mon sort, est-ce déjà mon heure ?
Je meurs !
Je le sens, je m'éteins, tout mon corps me fait mal,
Mon souffle se fait rare, émet peu de vapeur
Mon coeur bat par à-coup, dans un rythme anormal,
Mes yeux vont se fermer sur toutes mes douleurs.
Pourtant, j'attends toujours en fidèle animal.
Dernière édition par Catherine Robert le Dim 18 Fév 2024 - 15:02, édité 3 fois
Re: Animal de compagnie
Haaan, y a 13 syllabes!C'est l'angoisse écoeurante et ses maux, que je déplore,
J'aurais mis la virgule après "toujours", moi. Après "pourtant", ça met l'accent sur ce mot qui n'a pas vraiment d'importance.Pourtant, j'attends toujours en fidèle animal.
Chouette poème, à part ça!
Attention, je suis un sale hibou ! (Dixit Raven.)
Naëlle- — — Madone des Ombres — — Disciple de la Discipline
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Re: Animal de compagnie
Scrogneugneu ! Comme quoi, on ne compte jamais assez ses pieds. Faut les surveiller, y a toujours un orteil qui veut s'ajouter.C'est l'angoisse écoeurante et ses maux, que je déplore,
Haaan, y a 13 syllabes!
Grammaticalement, il me semble qu'il faille une virgule après "pourtant", mais il est juste qu'une après "toujours" ne serait pas un mal du tout.
Re: Animal de compagnie
Oui, mais bon... licence poétique, comme on dit! C'est jamais qu'une virgule (et c'est moi qui dis ça...).Catherine Robert a écrit:Grammaticalement, il me semble qu'il faille une virgule après "pourtant"
Attention, je suis un sale hibou ! (Dixit Raven.)
Naëlle- — — Madone des Ombres — — Disciple de la Discipline
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Re: Animal de compagnie
Bah, je peux aussi décider de mettre deux virgules, rien n'empêche et la deuxième a sa place.
Re: Animal de compagnie
On s'en fiche des virgules ou des treize syllabes, c'est le texte le plus bouleversant que tu nous aies donné.
C'est simple, direct et implacable.
Sans effets, tu nous fais entrer dans la peau de cet animal perdu et trahi...
Impossible d'en ressortir indemne.
Alors, les petits défauts, ça n'a guère d'importance.
L'important, c'est qu'on ne peut pas écrire ce genre de poème sans s'exposer à la douleur et ce n'est pas donné à tout le monde.
Cela s'appelle de la compassion et ça va au-delà de la poésie.
Merci pour cette leçon d'humanité.
C'est simple, direct et implacable.
Sans effets, tu nous fais entrer dans la peau de cet animal perdu et trahi...
Impossible d'en ressortir indemne.
Alors, les petits défauts, ça n'a guère d'importance.
L'important, c'est qu'on ne peut pas écrire ce genre de poème sans s'exposer à la douleur et ce n'est pas donné à tout le monde.
Cela s'appelle de la compassion et ça va au-delà de la poésie.
Merci pour cette leçon d'humanité.
"Car il faut avant tout sortir, ne fût-ce qu'un instant, de la prison sans portes ni fenêtres."
Maurice MAETERLINCK
Jack-the-rimeur- — — Zonard crépusculaire — — Disciple d'Ambrose Bierce
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Re: Animal de compagnie
Rhooo !!! Mais non ! Il est plein de petits défauts ce texte, dont les 13 pieds que je corrigerai. Et puis, la virgule aussi je vais la mettre.
Et puis, il est pas si bien que ça ! Je le trouvais trop simple moi. Et pas dans les règles strictes de la poésie classique (indépendamment des 13 pieds, ça j'aurais pas du faire l'erreur). Et puis, il y a quelques tournures maladroites aussi.
Et puis, je m'en vais aller me coucher néanmoins très heureuse de ton appréciation sur mon texte. Ça donne envie d'écrire ça !
Et puis, il est pas si bien que ça ! Je le trouvais trop simple moi. Et pas dans les règles strictes de la poésie classique (indépendamment des 13 pieds, ça j'aurais pas du faire l'erreur). Et puis, il y a quelques tournures maladroites aussi.
Et puis, je m'en vais aller me coucher néanmoins très heureuse de ton appréciation sur mon texte. Ça donne envie d'écrire ça !
Re: Animal de compagnie
Oui, Jack a raison : le plus important vient de la sincérité, l'émotion vraie, la spontanéité poétique !
Quand tout le monde pense la même chose, c'est que plus personne ne pense...
Doumé- — Mystagogue des Ombres — Disciple du Très Haut
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Age : 63
Localisation : Fréjus
Re: Animal de compagnie
Si tu y tiens vraiment...
Pour résoudre la syllabe superflue, je changerais carrément les rimes "évaporent " et "déplore" par "déclinent" et "me minent", ou "s'amenuisent" et "m'épuisent"...
Mais tu n'as pas besoin de moins pour résoudre ce genre de broutilles.
Pour résoudre la syllabe superflue, je changerais carrément les rimes "évaporent " et "déplore" par "déclinent" et "me minent", ou "s'amenuisent" et "m'épuisent"...
Mais tu n'as pas besoin de moins pour résoudre ce genre de broutilles.
"Car il faut avant tout sortir, ne fût-ce qu'un instant, de la prison sans portes ni fenêtres."
Maurice MAETERLINCK
Jack-the-rimeur- — — Zonard crépusculaire — — Disciple d'Ambrose Bierce
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Date d'inscription : 23/01/2013
Age : 71
Localisation : Narbonne
Re: Animal de compagnie
C'est vrai, il est beau ce texte. Simple, mais efficace.
J'ai pitié de cette pauvre bête...
J'ai pitié de cette pauvre bête...
"Je m'en bats les lucioles."
Re: Animal de compagnie
Merci de ton passage sur ce vieux poème.
Inventrice du "rocueil", le mixte entre le roman et le recueil.
"J'ai lu. Je sais même pas quoi dire tellement je suis atterrée.
Et le pire c'est que j'ai aimé te lire." Raven sur "Yin et yang"
"Merci de m'avoir donné envie de vomir !" Nao76 sur "Yin et yang"
"Ton texte m'avait fait penser à un film allemand atroce que j'avais vu plus jeune : Nekromantik !" Polo sur "Trafic de cadavres"
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