Exil
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FRançoise GRDR
Doumé
Jack-the-rimeur
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Exil
En écho à "De l'autre côté du miroir" de Martin, et à titre de curiosité, voilà le genre de choses que j'écrivais à 17 ans. Sale période, l'adolescence.
EXIL
Cloué sur cette Terre
Par un hasard
Stupide,
Abruti par la bière
Dans un bar
Insipide,
Raillé par mes voisins,
Méprisé par les sages,
J'élève mon chagrin
Par-delà les nuages
Vers toi.
Hanter la vie ainsi
Et ignorer
Pourquoi,
Dans ce monde moisi
Déchiré
Par les croix,
Des êtres inhumains
Me traitent de sauvage...
J'élève mon chagrin
Par-delà les nuages
Vers toi.
Ô Dieu glacé,
Est-il si drôle à voir
L'espoir
Cassé ?
Seul, inutile et vain,
Et malheureux,
Et triste,
Aveuglé par le vin
Et les feux
De la piste,
Ecroulé dans mon coin,
Mes larmes et ma rage,
J'élève mon chagrin
Par-delà les nuages
Vers toi.
Où sont mes nefs encor
D'éternités
Secrètes,
Mon soleil pourpre et or,
Mes cités,
Ma planète,
Et la fée de satin
Qui m'ouvrait son corsage ?
J'élève mon chagrin
Par-delà les nuages
Vers toi.
Ô Dieu blasé,
Mais quand guériront-elles,
Mes ailes
Brisées ?
EXIL
Cloué sur cette Terre
Par un hasard
Stupide,
Abruti par la bière
Dans un bar
Insipide,
Raillé par mes voisins,
Méprisé par les sages,
J'élève mon chagrin
Par-delà les nuages
Vers toi.
Hanter la vie ainsi
Et ignorer
Pourquoi,
Dans ce monde moisi
Déchiré
Par les croix,
Des êtres inhumains
Me traitent de sauvage...
J'élève mon chagrin
Par-delà les nuages
Vers toi.
Ô Dieu glacé,
Est-il si drôle à voir
L'espoir
Cassé ?
Seul, inutile et vain,
Et malheureux,
Et triste,
Aveuglé par le vin
Et les feux
De la piste,
Ecroulé dans mon coin,
Mes larmes et ma rage,
J'élève mon chagrin
Par-delà les nuages
Vers toi.
Où sont mes nefs encor
D'éternités
Secrètes,
Mon soleil pourpre et or,
Mes cités,
Ma planète,
Et la fée de satin
Qui m'ouvrait son corsage ?
J'élève mon chagrin
Par-delà les nuages
Vers toi.
Ô Dieu blasé,
Mais quand guériront-elles,
Mes ailes
Brisées ?
Jack-the-rimeur- — — Zonard crépusculaire — — Disciple d'Ambrose Bierce
- Messages : 2415
Date d'inscription : 23/01/2013
Age : 71
Localisation : Narbonne
Re: Exil
Moi, j'écrivais ceci :
Quand on me posait des questions
Sur ma vocation, avant le brevet,
Je ne savais pas et fit alors mention
,
Sur un vieux cahier de brouillon,
De cet écrit brut et instantané
A mes censeurs :
Je sais enfin ce que je ferai !
Je ferai l’amour, je ferai la joie,
Et à ceux qui riront de moi,
Qui riront faux mais qui riront,
Je leur dirai qu’ils sont des cons
Et citerai la phrase légère :
Faîtes l’amour mais pas la guerre !
J’avais quinze ans alors.
Que sais-je maintenant ?
Que les rêve d’adolescents hors
Des sentier boiteux et maculés de sang
Sont éternels !
Quand on me posait des questions
Sur ma vocation, avant le brevet,
Je ne savais pas et fit alors mention
,
Sur un vieux cahier de brouillon,
De cet écrit brut et instantané
A mes censeurs :
Je sais enfin ce que je ferai !
Je ferai l’amour, je ferai la joie,
Et à ceux qui riront de moi,
Qui riront faux mais qui riront,
Je leur dirai qu’ils sont des cons
Et citerai la phrase légère :
Faîtes l’amour mais pas la guerre !
J’avais quinze ans alors.
Que sais-je maintenant ?
Que les rêve d’adolescents hors
Des sentier boiteux et maculés de sang
Sont éternels !
Doumé- — Mystagogue des Ombres — Disciple du Très Haut
- Messages : 1867
Date d'inscription : 28/01/2013
Age : 63
Localisation : Fréjus
Re: Exil
Vous avez plus du double de mon âge... Et pourtant, malgré les générations qui nous séparent, nos adolescences se ressemblent. Autant par la douleur dans laquelle on la traverse que dans les idéaux auquels nous aspirons...
ça me fait toujours sourire de voir que l'Homme change si peu...
ça me fait toujours sourire de voir que l'Homme change si peu...
Invité- Invité
Re: Exil
C'est tout le drame de l'adolescence.
D'une génération sur l'autre, c'est la même histoire qui revient sans fin et qui se vit toujours dans la même douleur et la même solitude.
Mais l'expérience de ceux qui y sont passés avant ne sert à rien parce qu'en même temps, pour chacun, elle est unique.
Peut-être avons-nous un programme caché dans nos gènes pour nous pousser à quitter le milieu familial et nous inciter à l'aventure ?
L'évolution n'aime pas l'immobilisme et nous ne sommes que ses jouets.
L'inexorable appel de l'univers...
Bon, faudrait que je redescende un peu, non ?
D'une génération sur l'autre, c'est la même histoire qui revient sans fin et qui se vit toujours dans la même douleur et la même solitude.
Mais l'expérience de ceux qui y sont passés avant ne sert à rien parce qu'en même temps, pour chacun, elle est unique.
Peut-être avons-nous un programme caché dans nos gènes pour nous pousser à quitter le milieu familial et nous inciter à l'aventure ?
L'évolution n'aime pas l'immobilisme et nous ne sommes que ses jouets.
L'inexorable appel de l'univers...
Bon, faudrait que je redescende un peu, non ?
Jack-the-rimeur- — — Zonard crépusculaire — — Disciple d'Ambrose Bierce
- Messages : 2415
Date d'inscription : 23/01/2013
Age : 71
Localisation : Narbonne
Re: Exil
Moi, j'écrivais des poèmes d'amour à l'adolescence. Faut croire que la poésie arrive tôt.
Je les ai toujours dans deux cahiers qu'il faudrait que je me décide à retranscrire. Pas qu'ils soient très géniaux, mais pour mon souvenir à moi.
Par contre vous deux, vous aviez déjà le talent.
Je les ai toujours dans deux cahiers qu'il faudrait que je me décide à retranscrire. Pas qu'ils soient très géniaux, mais pour mon souvenir à moi.
Par contre vous deux, vous aviez déjà le talent.
Re: Exil
Je suis certain que tes poèmes de cette époque sont mieux que tu ne crois, Catherine
Doumé- — Mystagogue des Ombres — Disciple du Très Haut
- Messages : 1867
Date d'inscription : 28/01/2013
Age : 63
Localisation : Fréjus
Re: Exil
J'aime particulièrement cette strophe, Jack :
Où sont mes nefs encor
D'éternités
Secrètes,
Mon soleil pourpre et or,
Mes cités,
Ma planète,
Et la fée de satin
Qui m'ouvrait son corsage ?
J'élève mon chagrin
Par-delà les nuages
Vers toi.
Où sont mes nefs encor
D'éternités
Secrètes,
Mon soleil pourpre et or,
Mes cités,
Ma planète,
Et la fée de satin
Qui m'ouvrait son corsage ?
J'élève mon chagrin
Par-delà les nuages
Vers toi.
Doumé- — Mystagogue des Ombres — Disciple du Très Haut
- Messages : 1867
Date d'inscription : 28/01/2013
Age : 63
Localisation : Fréjus
Re: Exil
En échos à vos exils, Jack et Martin, ce poème écrit vers mes vingt ans :
REGARDS
Je suis un spectateur
Sur la scène du monde.
Les hommes passent, je regarde,
Et, sans trop vouloir me mêler
aux destructeurs,
J’essaie de tirer mon honneur
De leur grouillis de choses immondes...
Le silence est mon compagnon,
J’observe, j’apprends et m’interroge.
Comme en retrait imitant Dieu,
Comme un césar derrière sa toge,
Je peux rentrer dans les maisons,
Un peut plus fier parmi eux...
Mais je ne suis pas de ce monde :
En moi l’exil est le plus fort,
Mon âme parle plus que ce corps
Que je dois former, éduquer...
Connaître un peut plus l’univers,
Sentir les ondes et leurs secrets,
Font de moi un privilégié.
Ah ! Que ne voudrais-je partager
Tant de choses avec vous mes frères !
Pourquoi vouloir me rendre amer,
En refusant tous ces trésors ?
Attendrez-vous donc d’être mort,
Pour connaître tant de merveilles ?
Je t’aime terre, fille du soleil,
Toutes tes beautés, tes richesses,
Toutes tes créatures, tes princesses !
Les hommes souvent sont peureux,
Et je ne suis pas meilleur qu’eux ;
Mais moi je sais ma petitesse
Et notre sort si merveilleux.
REGARDS
Je suis un spectateur
Sur la scène du monde.
Les hommes passent, je regarde,
Et, sans trop vouloir me mêler
aux destructeurs,
J’essaie de tirer mon honneur
De leur grouillis de choses immondes...
Le silence est mon compagnon,
J’observe, j’apprends et m’interroge.
Comme en retrait imitant Dieu,
Comme un césar derrière sa toge,
Je peux rentrer dans les maisons,
Un peut plus fier parmi eux...
Mais je ne suis pas de ce monde :
En moi l’exil est le plus fort,
Mon âme parle plus que ce corps
Que je dois former, éduquer...
Connaître un peut plus l’univers,
Sentir les ondes et leurs secrets,
Font de moi un privilégié.
Ah ! Que ne voudrais-je partager
Tant de choses avec vous mes frères !
Pourquoi vouloir me rendre amer,
En refusant tous ces trésors ?
Attendrez-vous donc d’être mort,
Pour connaître tant de merveilles ?
Je t’aime terre, fille du soleil,
Toutes tes beautés, tes richesses,
Toutes tes créatures, tes princesses !
Les hommes souvent sont peureux,
Et je ne suis pas meilleur qu’eux ;
Mais moi je sais ma petitesse
Et notre sort si merveilleux.
Doumé- — Mystagogue des Ombres — Disciple du Très Haut
- Messages : 1867
Date d'inscription : 28/01/2013
Age : 63
Localisation : Fréjus
Re: Exil
Je ne vous retranscrirai pas ce que j'écrivais à l'adolescence car j'ai tout jeté. Il y était question d'une chute sans fin dans un univers gris et sans lumiere. Sensation récurrente d'être aspirée vers le bas.
Il valait mieux jeter.
Au moins vous avez su écrire de beaux poèmes pour exprimer votre ressenti.
Il valait mieux jeter.
Au moins vous avez su écrire de beaux poèmes pour exprimer votre ressenti.
Perroccina- — — — — E.T à moto — — — — Disciple asimovienne
- Messages : 4109
Date d'inscription : 26/12/2012
Age : 59
Localisation : Béarn
Re: Exil
Moi je n'ai rien gardé non plus mais je me souviens d'un poème, vers 18 ou 19 ans, qui commençait par "je suis une forme vide dans le vide" et ça continuait en parlant de ma chambre "ou le temps ne passe plus", bref que de la joie à cet âge là, quoi!
Re: Exil
Vu que j'ai commencé à écrire après l'acquisition de mon premier ordinateur (en 2006), je ne faisais que lire durant mon adolescence. Pas un seul poème. Rien. Nada. Nicht. Niet.
Re: Exil
J'ai commencé à écrire de la poésie parce que j'aimais ça.
Puis j'ai continué quand, en seconde, j'ai remarqué que les filles de ma classe avaient l'air d'aimer ça.
Si, à 15 ans, tu pèses 40 kilos et que tu sois plutôt du genre emprunté, tu es bien content de trouver un petit créneau de séduction. Alors, tu ne te poses pas de question et tu y vas à fond.
Après, tu finis par trouver ton équilibre (ça, c'était pas gagné, heureux ceux qui naissent avec !) et tu passes à autre chose.
Et puis, dix ans après, la ville voisine décide de créer un prix de poésie. Alors, par curiosité, tu t'alignes, et bam ! tu tombes sur des gens qui te redonnent le virus.
Pour certains, la vie se résume à ça, un jeu de rencontres...
P-S : Zaroff, si je calcule bien, tu aurais commencé à écrire vers 33 ans ? Pas courant, une vocation aussi tardive.
Puis j'ai continué quand, en seconde, j'ai remarqué que les filles de ma classe avaient l'air d'aimer ça.
Si, à 15 ans, tu pèses 40 kilos et que tu sois plutôt du genre emprunté, tu es bien content de trouver un petit créneau de séduction. Alors, tu ne te poses pas de question et tu y vas à fond.
Après, tu finis par trouver ton équilibre (ça, c'était pas gagné, heureux ceux qui naissent avec !) et tu passes à autre chose.
Et puis, dix ans après, la ville voisine décide de créer un prix de poésie. Alors, par curiosité, tu t'alignes, et bam ! tu tombes sur des gens qui te redonnent le virus.
Pour certains, la vie se résume à ça, un jeu de rencontres...
P-S : Zaroff, si je calcule bien, tu aurais commencé à écrire vers 33 ans ? Pas courant, une vocation aussi tardive.
Jack-the-rimeur- — — Zonard crépusculaire — — Disciple d'Ambrose Bierce
- Messages : 2415
Date d'inscription : 23/01/2013
Age : 71
Localisation : Narbonne
Re: Exil
Pas courant mais ça m'a permis d'ingurgiter des milliers de livres et de fabriquer ma boîte à outils !
Re: Exil
Jack-the-rimeur a écrit:
P-S : Zaroff, si je calcule bien, tu aurais commencé à écrire vers 33 ans ? Pas courant, une vocation aussi tardive.
Moi j'ai commencé à écrire, réellement j'entends, vers 41 ans...
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