La procession

(Moi aussi, comme Paladin, j'aime beaucoup les Bretons. La preuve : )

Autour de la chapelle où l'accent monotone
D'une cloche frémit dans le vent mugissant,
Ils suivent, à pas lourds, le long chemin glissant
Sous le crachin glacé d'un sépulcral automne.

Car ils sont tous venus, en drap noir et cretonne,
De Sein, de Lorient, du Raz ou d'Ouessant,
Et le vieux prêtre, ému, les précède, unissant
La voix de Mère Eglise à la ferveur bretonne.

"Gloria !" chantent-ils, et le choeur envolé
Emportent leurs espoirs vers le bon Guénolé :
"De grâce, accorde-nous, doux saint qui ravigotes,

Des tas de coups de mer plein de bateaux broyés !
Que la Manne Céleste enguirlande nos côtes
De fructueux débris et de riches noyés."


(Hé, doucement avec ce fusil, Zaroff ! Je n'ai rien inventé. Jusqu'au milieu du XVIII ème siècle, des processions pour demander des naufrages et des épaves étaient courantes en Bretagne avec la bénédiction active de l'église catholique. Etonnant, non ?)
La souplesse de la mémoire humaine me laisse toujours pantois.

Les phares furent la mort du petit commerce.

J'ai lu que, pour donner un petit coup de pouce à la providence, ceux du Raz, la nuit, suspendaient parfois des lanternes entre les cornes de boeufs dont ils entravaient une patte afin qu'ils boitent et agitent la tête en marchant...
Mais c'est sûrement Paladin qui a balancé ce bobard.

Le fort Lalatte a été "déguisé" d'une fausse porte pour tromper les Anglais qui s'échouaient dans la baie du Cap Fréhel.

Jack-the-rimeur a écrit:(Moi aussi, comme Paladin, j'aime beaucoup les Bretons. La preuve : )

Autour de la chapelle où l'accent monotone
D'une cloche frémit dans le vent mugissant,
Ils suivent, à pas lourds, le long chemin glissant
Sous le crachin glacé d'un sépulcral automne.

Car ils sont tous venus, en drap noir et cretonne,
De Sein, de Lorient, du Raz ou d'Ouessant,
Et le vieux prêtre, ému, les précède, unissant
La voix de Mère Eglise à la ferveur bretonne.

"Gloria !" chantent-ils, et le choeur envolé
Emportent leurs espoirs vers le bon Guénolé :
"De grâce, accorde-nous, doux saint qui ravigotes,

Des tas de coups de mer plein de bateaux broyés !
Que la Manne Céleste enguirlande nos côtes
De fructueux débris et de riches noyés."


(Hé, doucement avec ce fusil, Zaroff ! Je n'ai rien inventé. Jusqu'au milieu du XVIII ème siècle, des processions pour demander des naufrages et des épaves étaient courantes en Bretagne avec la bénédiction active de l'église catholique. Etonnant, non ?)
La souplesse de la mémoire humaine me laisse toujours pantois.

Incroyable ! C'est un gag ou quoi ?
Pourquoi auraient-ils fait ça ?

Pour dépouiller les naufragés et s'emparer des trésors, habits et autres éléments rejetés par les vagues.

Avec la bénédiction de l’Église ?

Avec l'excuse que ce sont des ennemis ?

Pauvre de nous...

Tu sais aussi bien que moi que l'Église se permet quelques largeurs d'esprit en fonction de son intérêt propre. On peut interpréter la Bible comme on l'entend.

Ben oui, mais... On préfèrerait que ce soit autrement...

Je tiens à mon restant de naïveté

Non, Doumé, ce n'est pas un gag.
Il existe d'ailleurs une complainte bretonne où une femme ayant participé à une de ces processions a la douleur de trouver le cadavre de son fils parmi les épaves.
Comme quoi ils ne devaient pas avoir si bonne conscience que ça.
Autres temps, autres moeurs...

Tout ceci me fait penser aux contrebandiers de Moonfleet. Quel putain de bon film.