Vos lectures inachevées

Quand j'étais ado, je m'étais mis comme objectif de ne jamais laisser une lecture inachevée, ce qui m'a bien fait chier quand j'ai dû lire La Condition Humaine, mais je ne désespère pas de le terminer un jour (eh non, Cancer, tu n'es pas le seul dans ce cas). Puis est apparu 50 Nuances de Grey, et depuis je n'ai plus aucun scrupule
Malgré tous mes efforts, je n'ai jamais fini un bouquin de Heidegger (Beiträge zur Philosophie, ou un truc du genre) donné à lire par mon prof de philo allemande sur des photocopies d'une vieille édition (je m'étais inscrite à ce cours pour le plaisir, quand j'étais en fac, et je l'ai suivi pendant au moins 3 ans, un prof passionnant parlant couramment latin, grec, italien, allemand, espagnol, anglais et français, fallait s'accrocher pour suivre   ).

Maintenant, il est de plus en plus fréquent que je ne termine pas un livre, en général il s'agit de recueils de nouvelles, si je suis trop déçue par plus de 2 d'entre elles, j'ai tendance à mettre de côté et malheureusement j'y reviens rarement.

"Quand j'étais ado, je m'étais mis comme objectif de ne jamais laisser une lecture inachevée, ce qui m'a bien fait chier quand j'ai dû lire La Condition Humaine"
J'ai vécu la même chose...

Quelques bouquins inachevés : la bible, le capital, Mars la rouge ou la bleue. D'autres jamais entamés : le desert des tartares, guerre et paix...
Certains par manque d'envie ou d'intérêt, d'autres, clairement par fainéantise. En ranvanche, je ne me suis jamais juré quand j'étais ado de ne jamais abandonner un livre commencé, j'avais déjà été traumatisée par la lectures scolaires obligatoires et chiantes.

J'ai trouvé la trilogie de Mars chez un bouquiniste l'an dernier, j'ai à peine commencé la Rouge, je ne suis pas rentrée dedans sur les premières pages donc j'ai laissé de côté sur ma table de chevet. Techniquement je ne l'ai pas encore abandonné, donc. La Bible, ça rentrait dans les lectures que je considérais comme obligatoires si je voulais faire des études littéraires, donc je l'ai lue sur plusieurs années, puis je l'ai ensuite étudiée sur 2 ans à la fac (AT/NT), cours de littérature couplé avec un cours d'histoire de l'Art et des interventions d'un père jésuite, et j'ai trouvé ça finalement passionnant (et effectivement indispensable si on veut comprendre ou étudier un grand nombre d'œuvres littéraires et artistiques).

En général quand je commence un bouquin, je vais au bout. Je n'aime pas laisser une lecture inachevée, il y a encore, toujours, cette vieille illusion que ça peut s'améliorer au fil des pages.
J'ai pourtant dû en abandonner, mais je les oublie. Les seuls exemples qui me viennent, ce sont "Démons et merveilles" de Lovecraft, lu à peu près la moitié, dans la douleur, et "Mars la rouge", pourtant, je trouvais le truc pas si mal que ça, mais trop proche d'un reportage presque, au bout d'un moment, je me suis lassée.
Et puis à l'époque des lectures obligatoires, j'avais dû lire, en colle, Thérèse Desqueyroux de Mauriac. Sur les quatre heures, j'ai lu les trois quarts, et je n'ai jamais achevé, je ne sais même plus de quoi ça parle. Puis aussi, La gloire de mon père que je n'avais pas eu le temps de finir avant l'interro. Par contre, celui-là, je l'ai lu quelques années plus tard.

J'avais aussi pour principe de toujours finir un livre entamé, mais j'ai abandonné le pendule de foucault au bout de 100 pages environ. J'ai essayé de m'accrocher, mais il ne s'y passe rien, et je suis passé à autre chose.

En littérature de genre, le pavé le plus indigeste que j'ai jamais ouvert est, et de très loin, "Jonathan Strange et Mr Norrell" de Suzanna Clarke. Un labyrinthe de tableaux inertes et vaseux, d'annotations interminables, précieux, alambiqué, flasque et plus insipide qu'un annuaire. Je défie quiconque de dépasser la page 100 sans s'être envoyé au préalable une triple dose d'amphétamines. C'est la seule chose qui puisse expliquer qu'un jury ait pu attribuer un prix "Hugo" en 2005 à cette bouillie aussi consternante de fatuité que de vacuité.
Personne ne peut lire ça en entier sans s'exposer à de lourdes séquelles. Personne !
J'ai arrêté aux alentours de la page 80...
Quand j'ai commencé à avoir des idées de suicide...

Défi relevé.
Je l'avais oublié celui-là. Je suis allé plus loin que la page 100, je dirai vers les 200 ou 250 et j'ai abandonné.

Il me semble avoir été jusqu'à la fin de l'ancien testament, mais je commençais à me perdre dans les personnages, en revanche le nouveau testament m'a gonflée grave et puis (à l'époque) pour étudier les matrices, les hyperboles, les sinusoïdales, les complexes, les champs vectoriels et j'en passe, ce n'était pas vraiment indispensable.

Yann : Respect

J'ai souvent tenté de lire l'ensemble de "À la recherche du temps perdu" de Marcel Proust. Au bout de trois pages, je n'ai pas perdu le mien.

"A la recherche du temps perdu" j'ai subi les 50 premières pages, jusqu'au trip de la fameuse madeleine. D'ailleurs, j'ai toujours soupçonné que peu de personne avait lu au-delà. D'où la célébrité de ladite madeleine ; on passe pour intelligent en en parlant et on peut feindre avoir lu le bouquin entier, sans perdre plus de temps sur le machin.
Ensuite, j'ai "fini" le livre mais en lisant une ligne par page (le mec adorait tant les digressions que même comme ça, l'histoire était lente...).

Autre livre qui m'a très vite gonflé : Les pensées de Pascal. A lire pour le Bac ; même moi qui ne rechignais pas à lire un livre et qui ait réussi à me taper L’œuvre de Zola en entier (j'ignore comment j'ai réussi), j'ai pas pu avec Pascal. Le type écrivait ce qui lui passait par la tête et on nous balance ça dans un livre comme si c'était de l'art... A tous les coups, il y a sa liste de courses dans le lot, mais les philosophes du monde planchent dessus malgré tout...

Hello, je vais vous partager mon expérience de ceux que j'ai lus et terminé et de tout ce que j'ai commencé et qui attendent encore, hélas !

Lu :
La petite fumée : l'herbe du diable de Carlos Castaneda, j'ai tellement aimé que j'ai lu en quelques heures son second volet Voir. J'ai terminé Harry Potter Tome 1. Deux de la série Bruce Covile mon prof est un E.T ensuite, je crois que c'est tout pour les ouvrages terminés.

J'en ai entamé un paquet dont les plus récents sont les trois essais sur l'émergence, la survenance et l'esprit de Jaegwone Kim (philosophie de l'esprit) en suite dans le même genre le Discours de la méthode, les passions de l'âme et les Lettres inédites de Descartes, et tous les ouvrages du même genre : que j'ai quand même bien étudié, mais pas terminé. Pour moi ce sont des livres qui s'étudient non qui se lisent comme des romans.
Un traité psychologique des émotions, le genre d'ouvrage qui relate de toutes les études sur le champ disciplinaire que j'ai étudié une centaine de pages sur 400. Le truc qui plierait pas mal de monde. J'ai longuement bouquiné le livre des symboles aux éditions Tashen, mais ne l'ai pas terminé, là encore c'est un livre qui s'étudie pour sa connaissance personnelle.

Sinon en roman, René Barjavel la nuit des temps environs 100 Pages lu, franchement, j'adore, pareil pour Hypérion de Dan Simmons, j'ai adoré, mais pas dépassé la présentation du Gritche, par contre, Simmons à un style vraiment impressionnant, très immersif !

Shun Takami Battle royale. Imajica de Cilve Barker, mon premier roman en cours, j'ai vraiment aimé, mais très rapidement décroché, le style trop alambiqué, mais qui projette une blinde d'images. Le dieu sans nom, de notre ami écritorien, navré. Ianos d'olivier Berenval SF, bien narré un style moderne accrocheur, mais je sais pas...

Après sorcelleur un best-seller de fantasy et Sacha et Jeanne de Raymond Perez, une Dark romance, du pur génie psychologique, mais on m'a déconseillé de lire la fin, trop torturé (ouin !) un ouvrage à ne pas mettre dans toutes les mains, apparemment.

Et j'en passe quelques-uns, mais c'est pas mal déjà, au moins on ne pourra pas dire que je n'ai pas tenté.

Je vais quand même tenter de rayer de la liste certains en cours, ça serait top que j'en termine au moins trois entre cette fin d'année et celle qui vient, je m'y engage personnellement ! Dont l'ouvrage de notre ami écritorien !

Quand j'achète un livre il m'arrive de le lire de A à Z mais j'ai tellement de livre à ma bibliothèque qu'il m'arrive d'interrompre une lecture a cause d'un autre sujet qui m'intéresse et de le terminer des années après.

Mais le livre auquel j'ai vraiment abandonné la lecture et bien c'était le Trône de fer. Punaise je m'en rappelle j'était jeune à l'époque et je pensait à tenir un livre cool que j'avais emprunter à la bibliothèque. J'y ai rien compris à l'histoire c'était même hyper compliqué à lire. J'ai abandonné la série au bout du premier tome et j'ai du attendre l'apparition de la série TV Game of Thrones pour en comprendre enfin l'intrigue plusieurs années plus tard.

Ça fait quelques années que je termine les livres que je commence.

Par contre j’ai pas encore terminé « l’art de la guerre », un conte philosophique à la sauce physique « le prince quantique », « American gods » de Neil Gaiman par exemple.

Par contre, je crois que j’ai un problème avec les classique français qu’on nous inflige au collège et au lycée.

J’ai la sensation que grâce à l’éducation nationale, j’ai une aversion pour le patrimoine littéraire français.

C'est pas très étonnant ce problème avec le patrimoine littéraire français. On se fait tellement gaver avec que l'aversion en devient presque naturelle, c'est un réflexe à force.

Surtout qu'il y a des périodes littéraires françaises que je trouve pas fascinante voire carrément chiantes.
Par exemple la poésie humaniste j'y arrive pas ; je ne finirais jamais Ronsard et du Bellay, ils me gonflent ces deux clowns.