Instants 1-20
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Instants 1-20
Les instants, c'est un concept, un peu comme les poésies portables de Konnstrukt ou les tartines de Zaroff. Voyez-les comme des croquis, des esquisses, le genre de trucs qu'on note sus l'instant pour pas l'oublier. L'équivalent littéraire d'une photo.
1
Une matinée de printemps, un ciel gris d'aquarelle délavée par la pluie. Dans une épaisse herbe verte, un mur de vieilles briques, mortier friable, des mousses gorgées d'eau, des fougères sur les talus, des oiseaux dans les haies.
2
Une femme comme on n'en fait plus, authentique princesse viking aux épaules solides. En chemise de bûcheron, manches relevées sur ses beaux bras nus. Des fesses fermes au bout de longues jambes délicatement musclées, moulées sous la toile sombre d'un jean.
Une crinière blonde attachée pour essayer de la domestiquer, mais toujours une mèche rebelle ou deux qu'elle chassait de ses yeux clairs d'un mouvement de tête agacé.
3
Il ouvrit le couvercle d'une marmite inox de 10 litres, pleine de souris mortes. L'odeur âcre de la pourriture. Le gris soyeux des fourrures en surface, le clapotis purulent des fluides dessous, où se tortillaient des vers aveugles.
Il plongea la main dedans, c'était froid, chaud, collant, puant, gluant, giclant entre ses doigts. Il ferma les yeux en se forçant à penser à autre chose, soupira, mordit dans la masse.
1
Une matinée de printemps, un ciel gris d'aquarelle délavée par la pluie. Dans une épaisse herbe verte, un mur de vieilles briques, mortier friable, des mousses gorgées d'eau, des fougères sur les talus, des oiseaux dans les haies.
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Une femme comme on n'en fait plus, authentique princesse viking aux épaules solides. En chemise de bûcheron, manches relevées sur ses beaux bras nus. Des fesses fermes au bout de longues jambes délicatement musclées, moulées sous la toile sombre d'un jean.
Une crinière blonde attachée pour essayer de la domestiquer, mais toujours une mèche rebelle ou deux qu'elle chassait de ses yeux clairs d'un mouvement de tête agacé.
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Il ouvrit le couvercle d'une marmite inox de 10 litres, pleine de souris mortes. L'odeur âcre de la pourriture. Le gris soyeux des fourrures en surface, le clapotis purulent des fluides dessous, où se tortillaient des vers aveugles.
Il plongea la main dedans, c'était froid, chaud, collant, puant, gluant, giclant entre ses doigts. Il ferma les yeux en se forçant à penser à autre chose, soupira, mordit dans la masse.
Re: Instants 1-20
J'aime beaucoup. Tu devrais vraiment lire "Mémoires de l'ombre" de Marcel Béalu. Ce livre est fait pour toi.
Re: Instants 1-20
J'aime bien moi aussi!
Oui, ça peut faire penser à Béalu et c'est aussi dans l'esprit des Aikus japonais!
Oui, ça peut faire penser à Béalu et c'est aussi dans l'esprit des Aikus japonais!
Re: Instants 1-20
Merci messieurs. Il faut bien comprendre que c'est du one-shot, écrit sur le moment à chaud, dans mon carnet de poche, et remis "propre" pour la saisie. Je les posterai au fil du temps, j'en ai une petite dizaine pour le moment.
Je vais aussi me renseigner pour cet auteur.
Je vais aussi me renseigner pour cet auteur.
Re: Instants 1-20
Il n'y aura qu'un seul vainqueur bande de moules. Et si c'est moi, je m'en offre un aussi.
Re: Instants 1-20
Nouvelle fournée, toujours aussi court.
4
Un adolescent dans toute la splendeur de l'âge ingrat : immense machin déguingandé aux bras trop longs et aux pieds puants, d'énormes lunettes lui cachant la moitié du visage, l'autre partie en éruption d'acné, couronné d'une masse de cheveux gras secouant leurs pellicules sur les épaules.
5
Des matinées au ciel orageux sur les campagnes vertes du sortir de l'hiver, l'envie de marcher, dans le gris et le vert, le calme, le chant des moineaux.
6
Elle coinça une grosse pince en plastique rose dans ses cheveux décolorés, enfila un blouson au col de fausse fourrure par-dessus son survêtement, pour le style plutôt que pour le sport, ultime barrière entre les yeux du monde et ses rondeurs prétendument assumées, mais qu'elle préférait ignorer en bouffant des MacDo devant la star'ac. Elle s'alluma une clope avec un briquet décoré d'une vache comique, avant de partir faire un tour, samedi après-midi, au centre commercial, dans la voiture tunée de son mec, en rameutant les copines à coup de portable.
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Un adolescent dans toute la splendeur de l'âge ingrat : immense machin déguingandé aux bras trop longs et aux pieds puants, d'énormes lunettes lui cachant la moitié du visage, l'autre partie en éruption d'acné, couronné d'une masse de cheveux gras secouant leurs pellicules sur les épaules.
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Des matinées au ciel orageux sur les campagnes vertes du sortir de l'hiver, l'envie de marcher, dans le gris et le vert, le calme, le chant des moineaux.
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Elle coinça une grosse pince en plastique rose dans ses cheveux décolorés, enfila un blouson au col de fausse fourrure par-dessus son survêtement, pour le style plutôt que pour le sport, ultime barrière entre les yeux du monde et ses rondeurs prétendument assumées, mais qu'elle préférait ignorer en bouffant des MacDo devant la star'ac. Elle s'alluma une clope avec un briquet décoré d'une vache comique, avant de partir faire un tour, samedi après-midi, au centre commercial, dans la voiture tunée de son mec, en rameutant les copines à coup de portable.
Re: Instants 1-20
Pour tout te dire : j'aime moins les deniers car ça fait cliché ... sinon, c'est un très bon entraînement ! Je n'arriverai pas à atteindre cet art du vide ( les haïkus dont tes textes se rapprochent ).
Edit : Le vide dans le sens du peu de mots ( ce n'est pas négatif ! )
Exemple de Haïku :
Dans la vieille mare,une grenouille saute,le bruit de l'eau.
Sinon, j'ai trouvé celui-ci :
Si tu es
tendre pour eux
les jeunes moineaux
te feront dessus
Edit : Le vide dans le sens du peu de mots ( ce n'est pas négatif ! )
Exemple de Haïku :
Dans la vieille mare,une grenouille saute,le bruit de l'eau.
Sinon, j'ai trouvé celui-ci :
Si tu es
tendre pour eux
les jeunes moineaux
te feront dessus
Re: Instants 1-20
Oui, Françoise, c'est JUSTEMENT des caricatures (enfin presque, j'en vois souvent en vrai des comme ça)
Par contre, j'ai du mal à piger et apprécier les haiku, mais bon, je suis une grosse brute aussi, alors...
Par contre, j'ai du mal à piger et apprécier les haiku, mais bon, je suis une grosse brute aussi, alors...
Re: Instants 1-20
Pareil ! Réciter un haïku, le p'tit doigt en l'air tout en sirotant du thé vert, c'est pas mon truc. Moi, y me faut du brutal. Un truc qui défonce les ratiches.
Re: Instants 1-20
A travers le Haiku il y a tout l'esprit Zen, ô ignare!
...Et pour défoncer les ratiches il y a le karaté!
Haiku violent:
Dans ta tronche
Je mets un pain
Aïe!
...Et pour défoncer les ratiches il y a le karaté!
Haiku violent:
Dans ta tronche
Je mets un pain
Aïe!
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