[En cours] Le Grilith
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[En cours] Le Grilith
Bonsoir à toutes et à tous ! Sous vos bons conseils, j'ai décidé de consacrer ce sujet à la présentation de mon projet de (longue) nouvelle en cours : Le Grilith ! Il s'agit d'un projet sur lequel je "fais mes griffes" en ce qui concerne l'écriture d'histoire horrifiques qui me permet d'explorer mes personnages par petites bribes en plus de m'essayer aux descriptions gore.
Le résultat final n'excédera pas 100 pages, je l'espère. Toujours est-il que je vous ferai part de mon avancement via ce sujet. Mes objectifs sont donc de tirer le meilleur de votre feedback et de vos conseils pour améliorer mon écriture et solidifier mon histoire, tout en espérant que le récit vous plaise. Ce dernier est d'ailleurs riche d'inspirations et d'aspects dont je serai ravi de parler à l'avenir.
Je remercie donc à l'avance quiconque prendra le temps de s'intéresser à ce projet, tout en vous souhaitant une bonne lecture !
« Personne ne pourrait connaître un sort plus humiliant...
Peu importe ce que vous avez aspiré toute votre vie à devenir, ce que vous avez déjà accompli durant votre passage fugace sur terre, ou même ce que vous représentez aux yeux de vos pairs. Aussitôt que votre route croisera la sienne, il vous dévorera. Il vous engloutira comme un crapaud se repaît de sa proie.
Il ne restera plus rien de vous. Pas même le moindre cheveu, ni le moindre fragment d’os. Le temps nettoiera le monde de tout souvenir de votre être. Avec un peu de chance, seuls ses crocs acérés seront éventuellement colorés d’un pourpre évoquant votre existence insignifiante... Mais le pire, c’est que durant les dernières secondes précédant votre disparition, vous vous sentirez probablement plus important et fier que vous ne l’avez jamais été... »
La combe où repose le vieux village de Karpö empeste la mort et le chagrin. Le cadavre de la jeune Dorine s’est offert en horrible
spectacle dans la cour de l’école primaire. Borys, un garde-forestier dévoré par la tristesse, empoisonne son corps de fumées et de spiritueux. Même les intentions les plus délicates de ses deux meilleurs amis ne peuvent le réconforter. Mais quand Anna, une randonneuse chevronnée connue pour son stoïcisme, franchit son seuil pour demander son aide afin de retrouver sa soeur disparue, sa volonté de fer revient à la lumière du jour. Pendant ce temps, Chaim, un prêtre à l’esprit troublé, reçoit la visite d’un visiteur aux étranges requêtes et aux présages sinistres...
• Partie 1 : Du prologue au chapitre 6
Volume : 28 pages (Format A5)
36.429 caractères (Espaces non compris)
43.436 caractères (Espaces compris)
= Version la plus récente =
Version 1 du 24/10/2017
= Précédentes versions =
- Soliloque issu du prologue :
- Je me souviens encore du jour où j’avais compris, pour la première fois, la réalité du corps humain. J’étais encore un tout petit garçon intrépide et imprudent qui adorait grimper aux arbres et en graver l’écorce au moyen du canif dérobé à mon grand frère. Mon incompétence avait amené la lame à glisser entre mon pouce et mon index, là où la viande est la plus molle. La simple vue de mes chairs spongieuses suintant de la plaie m’avait horrifié. La question de savoir ce qui se cachait derrière ma peau ne m’était auparavant jamais venue à l’esprit. Les enfants ne se soucient pas de ce genre de choses. Ils viennent au monde, candides et innocents, et acceptent le simple phénomène de leur existence. L’étranger et l’imprévu leur sont alors terrifiants. Quand la lumière leur fait faux pas, les ténèbres les tétanisent. Une partie de moi-même ne pouvait s’empêcher de s’imaginer que, si j’avais toujours eu aussi peur du noir, je n’en serais pas arrivé là. Peut-être même que j’avais fui, il y a quelques années, une opportunité qui aurait alloué à ma vie de changer du tout au tout, ou juste de durer quelques années de plus…
- Une description de décor :
- De jour, même lorsque le soleil irradiait la vallée de sa lumière vivifiante, la vieille commune de Kärpo semblait morose et abandonnée, suivant les pas du chantier des mines de sel qui en avaient fait autrefois une ville prospère. Quand le ciel versait ses larmes sur les montagnes qui embrassaient le patelin, émanait des imposantes figures rocailleuses un voile de brouillard translucide. Il semblait virevolter sinueusement entre les entailles dont était recouverte la peau grisâtre des colosses de pierre. Leurs sommets enneigés, tantôt reflétant des teintes de bleu ou de violet, pouvaient être observés depuis la terrasse couverte du restaurant Le Romans, qu’un élégant bâtiment à colombages accueillait en son ventre. Ayant autrefois connu les honneurs d’une recommandation par l’un ou l’autre guide de voyage, l’endroit n’accueillait aujourd’hui plus que quelques fidèles venus y célébrer la fin d’une journée de travail rébarbative. La plupart d’entre eux venait des quartiers résidentiels plus récents, dont l’architecture moderne avait subi quelques travaux pour tenter de s’adapter, avec plus ou moins de succès, au paysage pittoresque.
- Une scène gore :
- Mais à sa surprise la plus désagréable, l’excroissance musculaire prolongea sa course du bas de son dos jusqu’au-delà de son épaule, s’enroula autour de sa nuque et la tira inexorablement en direction du gouffre baveux. Une fois le petit papillon aspiré dans le tunnel nauséabond, l’espèce de langue effectua un mouvement de rétraction et se confondit dans la texture des tissus charnels purulents qui en faisaient l’essentiel de la surface. Dans un dernier geste d’espoir, elle tourna le ventre au sol et rampa en direction de la seule échappatoire qui se présentait à elle. Ses ongles en franchirent presque l’extérieur quand les parois suffocantes de sa prison se resserrèrent sur elle comme un étau. Elle poussa un dernier cri étouffé tandis qu’elle se sentait absorbée goulûment en direction du gosier effroyable de la bête, noyée dans un torrent d’écume rosée. Le boyau, au travers duquel résonnait un cliquetis, enserrait de plus son corps fragile. Il eut finalement raison de son crâne qui céda à la pression et éclata pour laisser s’éparpiller une purée de cervelle, tel un vulgaire fruit. Son cadavre s’enfonça peu à peu dans les profondeurs d’un puits de sucs corrosifs qui se repaissaient de ses chairs et muscles…
- Description de situation :
- Les nuages découvraient peu à peu le dôme céleste pour révéler la lueur bleutée de la lune et le faible scintillement de ses sœurs étoiles. L’œil cyclopéen du clocher de l’église indiquait bientôt minuit. Chaim en arpentait placidement les murs sacrés aux décorations hétéroclites, de la nef au déambulatoire. Marmonnant avec son cœur une prière en latin, il dessinait devant lui de grands cercles de fumée au moyen de son encensoir en cuivre. Les vapeurs parfumées, destinées à purifier les lieux, éveillaient en son esprit un sentiment de réconfort qui le confortait dans sa quête de paix intérieure. Le destin cruel qu’avait subi Dorine l’avait perturbé à un tel point qu’il craignait de ne pas pouvoir trouver le sommeil. Il se devait pourtant de récupérer au repos. La matinée allait effectivement se révéler rude et lui demander de mettre en place un domaine de foi respectueux et digne d’accueillir une communauté en deuil. Cette responsabilité le rendait plus nerveux que d’habitude. Aucun événement à Karpö ne lui avait paru aussi dramatique depuis son arrivée. Il avait esquivé de quelques années l’ère déprimée du ralentissement économique subi par la ville suite à l’effondrement des mines. De mémoire, seul le jour où son prédécesseur et ami, le père Bruno, avait rendu son souffle à la nature semblait avoir engendré un émoi modérément généralisé parmi les plus anciennes familles du vieux Karpö.
Le rite touchant à sa fin, Chaim vida l’encensoir de ses cendres, qu’il recueillit dans une petite corbeille métallique. Il s’en servait comme engrais pour les plants de fleurs qu’il entretenait amoureusement durant son temps libre et exposait fièrement devant le bâtiment. Après un rapide état des lieux durant lequel il coucha sur le papier une liste de tâches à réaliser à l’aube, il s’apprêta à rejoindre ses quartiers par la porte arrière. Il résonna soudainement à travers l’alcôve le bruit retentissant de deux coups de poings s’abattant sur la double-porte d’entrée. Le prêtre, frustré, se précipita aussitôt en sa direction.
= Première et quatrième de couverture (Alpha) =
- Spoiler:
= Influences et inspirations =
Quand Stephen rencontre Howard lors d'un voyage à Twin Peaks :
- Spoiler:
- Comme bon nombre de gens sur ce forum, je suis un initié à H.P Lovecraft, dont j'apprécie tout particulièrement le style d'écriture raffiné et élégant qui traite de l'horreur avec subtilité et complexité. Il fait également partie de ces auteurs qui, à mon sens, développe le concept de "Dieu" sous un angle que je trouve assez pertinent et intéressant dans la mesure ou ces entités omnipotentes qui exercent une influence sur le monde sont dangereuses et destructrices. En effet, j'ai toujours trouvé la notion du "Dieu" telle que présentée dans les religions quelque peu anthropocentriste, ce qui me paraît poser un point de départ faussé dans notre appréhension du monde, un peu comme si la terre nous avait toujours été destinée. Lovecraft emprunte la voie inverse et ses personnages et univers me paraissent intéressants tant ils se sentent insignifiants par rapport à la grandeur des entités qu'ils affrontent. J'apprécie également que ses héros soient des intellectuels du quotidien de son époque usant de leur connaissances, quitte à sombrer dans la folie, pour arriver à leurs fins ou sauver une situation.
Bien sûr, je ne pose aucun jugement personnel sur la foi religieuse et c'est également pourquoi j'aime mettre en scène des personnages croyants, dont la psychologie et la philosophie me paraît tout aussi intéressante à explorer que ses homologues scientifiques ou académiciens. De plus, l'ecclésiastique dispose d'un rapport, certes fondé sur la foi et la confiance en des idées immatérielles, au mystique et à l'extra-terrestre (dans le sens extérieur à la terre). Cela à donc du sens pour moi de le voir affronter des forces étrangères échappant à notre perception physique de l'univers...
Mais je dois également mon goût de l'écriture à Stephen King, également apprécié à sa juste valeur en ces lieux. The Body est la première nouvelle qu'il m'ait été donné de lire en anglais dans sa version originale et c'est par ce biais que j'ai réalisé tout le génie de son auteur. M'intéressant rarement aux récits non-horrifiques, il était parvenu à capter mon attention grâce à des personnes riches et agréables à suivre dont chacun développe un trait de l'histoire personnelle de son auteur. Cette courte histoire annonçait déjà ce que j'allais apprécier dans mes futures lectures : l'expérience personnelle de la vie humaine, du monde et de la société qui enrichit ses personnages et leurs milieux.
J'adore la version Kubrickienne de The Shining, mais j'apprécie tout autant la minisérie dont la réalisation fut supervisée par l'auteur lui-même, probablement moins effrayant et réalisée en tout points avec moins de brio, mais où le personnage de Jack est beaucoup plus tragique et intéressant. C'est un excellent moyen de découvrir une icône de l'horreur sous un nouvel angle, plus humain et proche de son auteur original.
Stephen King m'a donc ouvert à cette idée d'explorer mes personnages à travers mes goûts, mes émotions, mes habitudes ou mon expérience passée marquée de succès comme d'erreurs et d'échecs cuisants. Je n'ai également plus à préciser à quel point j'adore Ça, qui pour moi établit un lien solide entre cet aspect et une histoire d'horreur basée sur la force de notre imagination.
Enfin, et c'est sans doute ce qui apparaît esthétiquement comme le plus manifeste ici, je raffole des esthétiques atmosphériques et des récits farfelus qui trouvent une balance parfaite pour être à la fois imprévisible tout en demeurant solides et cohérents dans leur logique interne.
David Lynch constitue, à mon sens, un solide représentant de ce courant. Twin Peaks a une imagerie bizarre et stylisée, tout comme Eraserhead, mais ne verse jamais dans l'absurde de l'abstrait incompréhensible dont souffrent beaucoup trop de films faussement expérimentaux adulés à tort. Ce que j'ai appris de ses œuvres, comme de plusieurs films d'auteur étrangers comme Otesanek de Jan Švankmajer, c'est que l'horreur peut s'exprimer à travers la simple déconstruction et reconstruction d'éléments que nous croyons connus. Bien que nous parvenons à le normaliser à travers la science et en simplifier l'imprévisibilité sous formes de formules mathématiques, il apparaît comme incontrôlable aussitôt que l'inhabituel en émerge. Utilisé pour à la fois créer un effet de comique et d'angoisse dans Twin Peaks, il parvient à créer un malaise certain dans Otesanek sans incursion directe ou intrusive de gore : la simple anatomie du bébé de bois suffit à perturber le spectateur.
Mais, plus en surface, j'adore les histoires à la narration "carrée" (dans le sens où l'on passe d'un lieu identifié à l'autre) se déroulant dans un village traditionnelle mettant en scène une galerie de personnages typés qui interagissent entre eux comme les membres d'une même communauté et se connaissent entre voisins. La thématique de l'exotisme désuet que les métropolitains n'ayant connu que l'époque post-industrielle trouvent aux villages traditionnels ressort d'ailleurs ici...
Stuart Gordon, le Walt Disney du gore :
- Spoiler:
- Au même titre que John Carpenter, Stuart Gordon est l'un de mes réalisateurs les plus respectés et admirés au monde. Je pense qu'il n'a pas eu la chance de gagner des lettres de noblesse digne de ses talents, bien que dignement reconnu par les communautés d'initiés. Il a sur prouver avec le temps qu'il était un réalisateur versatile et libre et, tout au long de sa carrière, a évité les cadres corporatifs qui auraient restreint ses ambitions (il a tourné le dos à Disney, justement, lorsqu'ils lui ont proposé de réaliser Chérie, j'ai rétréci les gosses).
Principalement connu pour ses adaptations de H.P Lovecraft, il a sur prendre les libertés nécessaires pour en faire des œuvres indépendantes à part entière auxquelles l'on se réfère comme leur propre média. Un peu de la même manière que les jeunes de ma génération évoquent les films de la renaissance Disney sans nécessairement se référer à l'oeuvre originale. Et pour cause, sa démarche alloue à ses métrages de perdurer dans le temps : Re-Animator demeure dans les mémoires pour ses teintes verdâtres et fluorescentes et transcende le simple film d'horreur en versant dans la comédie burlesque, mis en scène à la manière d'une pièce de théâtre. From Beyond appelle à penser à la couleur rose et n'ennuie pas une seule seconde tant le scénario est riche en rebondissements et en visuels aliens. Ces deux métrages sont parsemés de gore efficace et original, souvent sacrément fun.
Stuart Gordon m'a donc amené à penser mes histoires en termes de couleur, aussi bien dans l'écrit que dans l'audiovisuel. Bien sûr, il fait également office de maître spirituel en ce qui concerne le "Body Horror", le gore et la barbaque...
Vorarephilie :
- Spoiler:
- Quand on passe beaucoup de temps sur internet et sur des sites anglophones, on tombe parfois sur un peu n'importe quoi. Lorsque j'ai crée mon premier compte Deviantart pour partager mes dessins, je n'avais pas encore eu vent de la réputation du site. Pour ceux qui connaissent, elle n'est plus à faire. Si l'on y trouve effectivement d'excellents artistes, la galerie est une véritable encyclopédie illustrée des paraphilies les plus insoupçonnées qui soient. Et je ne parle pas de fétichisme du pied ou de sadomasochisme. Il en existe tant et plus que vous seriez surpris... Je ne suis cependant pas ici pour me moquer de ce qui éveille les sens des gens.
L'une des paraphilies les plus courantes que l'on peut retrouver sur Deviantart est la Vorarephilie, qui se définit par l'excitation engendrée par l'idée d'un être humaine se faisant manger. Et il ne s'agit pas de cannibalisme. Curieusement également présent sur Youtube par le biais d'extraits de films marqués de la mention "vore" ou de courts-métrages, tantôt réalisés comme un petit film d'horreur tout ce qu'il y a de plus innocent, tantôt ouvertement érotique, le fantasme donne l'impression d'être tout droit sorti d'un monster movie des années 50.
En effet, la proie mise en scène est un être humain dévoré goulûment, en un seul morceau un peu comme dans Little Shop Of Horrors, par un monstre ou un autre être humain. La victime est avalée vivante la tête ou les pieds en premier et, suivant les préférences de l'intéressé, peut aller jusqu'à se dissoudre dans les sucs digestifs du prédateur. Ça peut paraître un peu tordu dit comme ça mais, de ce que je comprends, il existe du "Soft Vore" dans lequel la proie est juste avalée sans s'embarquer dans les détails, et du "Hard Vore" dans lequel la proie est mâchée, déchiquetée ou digérée et qui se révèle, par conséquent, assez gore ou visuellement troublant.
Les représentations de la vorarephilie sur Deviantart peuvent donc se révéler très graphiques, et sont dès lors pointées du doigt et jugées perturbantes par les désintéressés exaspérés de voir autant d'internautes libérer leurs pulsions sur un site de dessin tout public. Et je peux comprendre les deux points de vue... Même pour les dessins les plus "soft", le visuel est parcouru d'ondes assez sexuelles : il arrive que le parcours de la proie, une fois avalée, soit représenté visuellement et, très souvent, se voit compressée dans un tunnel de muscles humides de salive, coloré de rose ou de rouge.
Aussi surprenant cela puisse-t-il paraître, je vois en les paraphilies une ressource exploitable non-négligeable dans l'écriture horrifique. Il est souvent dit que la violence et le sexe sont ce qui choque le plus l'être humain et il n'est donc pas rare de voir des monstres adopter l'une ou l'autre forme phallique pour faire subtilement appel à nos sens. De plus, en grand amateur de "Body Horror", la combinaison des visuels semi-érotiques et généralement macabres de la vorarephilie au gore bien crasseux et graphique me semblait constituer une voie d'expérimentation originale et intéressante. Le Grilith est donc très corporel et organique, et je m'amuse à lui donner contrôle de la chair humaine, libre à lui de la transformer, la muter ou la consommer pour la digérer. Le corps humain est, après tout, répugnant...
ManiaxSkell- Bourreau intérimaire
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Age : 28
Localisation : Terres glaciales de Belgique.
Re: [En cours] Le Grilith
J'ai lu la totalité des extraits que tu as postés Maniaxskell et même le texte en PDF. Tu as vraiment l'étoffe d'un écrivain. Je ne vois pas ce que je peux t'apporter car ton écriture est soignée, précise avec des descriptions et images riches, intéressantes. J'ai relevé (dans la version en ligne) quelques passages qui pourraient être réécrits à cause de formulations lourdes (par ex p 13 : "... elle y vivait un quotidien de marches..." ou p 15 : "réfutant l'abandon" = refusant d'abandonner, serait plus fluide).
Ton style très travaillé ralentit les actions, mais c'est sans doute voulu et de ce fait ne permet pas de s'immerger dans la tête de tes personnages. Il donne une distance par rapport à ce qui leur arrive. Parfois j'ai eu du mal à comprendre ce qui se passait, en particulier à la page 4, lors des recherches effectuées par Borys. À mon avis, il aurait fallu le présenter avant de le mettre en action. Il y a là aussi une phrase lourde : "Cependant, il était ce soir nécessaire de prolonger son bras d'une lourde torche en acier..."
À ce niveau de l'histoire, on se demande ce qu'il fait dans les bois, pourquoi il s'acharne et à qui il pense... Cela embrouille ou ce n'est que moi. Il y a trop de digressions.
Je n'ai pas le temps d'approfondir plus, mais il n'y a pas grand chose à revoir et j'ai apprécié les passages gore : tu es doué pour le morbide.
Ton style très travaillé ralentit les actions, mais c'est sans doute voulu et de ce fait ne permet pas de s'immerger dans la tête de tes personnages. Il donne une distance par rapport à ce qui leur arrive. Parfois j'ai eu du mal à comprendre ce qui se passait, en particulier à la page 4, lors des recherches effectuées par Borys. À mon avis, il aurait fallu le présenter avant de le mettre en action. Il y a là aussi une phrase lourde : "Cependant, il était ce soir nécessaire de prolonger son bras d'une lourde torche en acier..."
À ce niveau de l'histoire, on se demande ce qu'il fait dans les bois, pourquoi il s'acharne et à qui il pense... Cela embrouille ou ce n'est que moi. Il y a trop de digressions.
Je n'ai pas le temps d'approfondir plus, mais il n'y a pas grand chose à revoir et j'ai apprécié les passages gore : tu es doué pour le morbide.
Françoise Grenier Droesch
Skype Woman...
Re: [En cours] Le Grilith
Merci d'avoir pris le temps de me donner ton avis ! Je retiendrai de tes remarques que je devrai me soucier de mon obsession pour les figures de style afin d'aboutir à des formulations moins lourdes. J'aime le style soutenu et les descriptions qui font usage de figures de style, mais je comprends en quelle mesure cela pourrait rendre la lecture pénible. La scène sur laquelle l'histoire s'ouvre véritablement est effectivement un peu confuse, maintenant que tu le dis...
Je penserai aussi à tenter de mettre en place certains passages ou moments d'action plus "rapides", car je pense que si le style a une fâcheuse tendance à ralentir la progression, alors peut-être que les moments intenses devraient bénéficier d'une intensité plus marquée.
J'espère, en parallèle de ce gros projet symptomatique de ma démarche créative, faire mes griffes sur des nouvelles plus courtes. Ce n'est pas la première fois que je me lance dans une histoire que j'espère aussi longue et ambitieuse (du moins, en dehors de l'écriture).
Je penserai aussi à tenter de mettre en place certains passages ou moments d'action plus "rapides", car je pense que si le style a une fâcheuse tendance à ralentir la progression, alors peut-être que les moments intenses devraient bénéficier d'une intensité plus marquée.
J'espère, en parallèle de ce gros projet symptomatique de ma démarche créative, faire mes griffes sur des nouvelles plus courtes. Ce n'est pas la première fois que je me lance dans une histoire que j'espère aussi longue et ambitieuse (du moins, en dehors de l'écriture).
ManiaxSkell- Bourreau intérimaire
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Date d'inscription : 05/10/2017
Age : 28
Localisation : Terres glaciales de Belgique.
Re: [En cours] Le Grilith
Hello, Maniax !
J'ai lu tes différents extraits et je dois dire que ça tient plutôt bien la route. Ceci dit, comme l'a fait remarquer Françoise plus haut, tes tournures sont parfois un peu trop lourdes et chargées, ce qui a pour effet de rendre peu digeste la lecture de certains "blocs". Je connais d'autant plus ce problème que j'y ai été souvent confronté dans mes premiers écrits (c'est marrant d'ailleurs, car j'avais à peu près ton age lorsque j'ai écrit mes premières nouvelles et pareil, à chaque fois je partais sur des gros pavés à la limite de la novella, pour raconter ce qui a final ne pourrait tenir que sur une douzaine-quinzaine de pages). L'envie d'en mettre plein les yeux avec des constructions sophistiqués et du langage assez soutenu, qui s'ils présentent bien dans un premier temps, peuvent toutefois finir par lasser le lecteur...
Je ne dis pas que c'est le cas de ton texte. Je m'amusais juste à faire un parallèle entre le "moi" jeune auteur et toi, qui essaie de te lancer dans une première oeuvre ambitieuse.
Et justement, même si je n'ai pas lu entièrement le premier "segment", c'est l'impression que m'ont laissé ces extraits : un univers assez riche et des personnages qui ont l'air plutôt bien campés, dans un début d'intrigue qui me parait assez menée. Je lirais donc tes 28 pages dès que possible et essaierais de t'en faire un retour à ce moment-là (ne sois pas trop pressé ceci dit : j'ai déjà 2 bêta-lectures sur le feu, sans compter mes lectures perso...).
Mais je le répète : cette histoire semble posséder un potentiel certain et éveille la curiosité. Si en plus y'a du gore bien torché et qui s'insère bien dans le récit, alors je suis preneur !
P.S: Et j'aime beaucoup tes petites digressions "HS" sur tes différentes influences et la façon dont tu perçois les oeuvres de ces artistes. Leur style, la façon dont ils ont pu t'influencer, jusqu'à tes réflexions sur cette étrange notion de vorarephilie -
dont je n'avais absolument jamais entendu parler jusqu'ici, même si je visualise très bien la chose.
J'ai lu tes différents extraits et je dois dire que ça tient plutôt bien la route. Ceci dit, comme l'a fait remarquer Françoise plus haut, tes tournures sont parfois un peu trop lourdes et chargées, ce qui a pour effet de rendre peu digeste la lecture de certains "blocs". Je connais d'autant plus ce problème que j'y ai été souvent confronté dans mes premiers écrits (c'est marrant d'ailleurs, car j'avais à peu près ton age lorsque j'ai écrit mes premières nouvelles et pareil, à chaque fois je partais sur des gros pavés à la limite de la novella, pour raconter ce qui a final ne pourrait tenir que sur une douzaine-quinzaine de pages). L'envie d'en mettre plein les yeux avec des constructions sophistiqués et du langage assez soutenu, qui s'ils présentent bien dans un premier temps, peuvent toutefois finir par lasser le lecteur...
Je ne dis pas que c'est le cas de ton texte. Je m'amusais juste à faire un parallèle entre le "moi" jeune auteur et toi, qui essaie de te lancer dans une première oeuvre ambitieuse.
Et justement, même si je n'ai pas lu entièrement le premier "segment", c'est l'impression que m'ont laissé ces extraits : un univers assez riche et des personnages qui ont l'air plutôt bien campés, dans un début d'intrigue qui me parait assez menée. Je lirais donc tes 28 pages dès que possible et essaierais de t'en faire un retour à ce moment-là (ne sois pas trop pressé ceci dit : j'ai déjà 2 bêta-lectures sur le feu, sans compter mes lectures perso...).
Mais je le répète : cette histoire semble posséder un potentiel certain et éveille la curiosité. Si en plus y'a du gore bien torché et qui s'insère bien dans le récit, alors je suis preneur !
P.S: Et j'aime beaucoup tes petites digressions "HS" sur tes différentes influences et la façon dont tu perçois les oeuvres de ces artistes. Leur style, la façon dont ils ont pu t'influencer, jusqu'à tes réflexions sur cette étrange notion de vorarephilie -
dont je n'avais absolument jamais entendu parler jusqu'ici, même si je visualise très bien la chose.
"En vivant comme en mourant, nous alimentons le feu."
Clive Barker, Sacrements.
Tak- Mélomane des Ondes Noires
Disciple des Livres de Sang - Messages : 6299
Date d'inscription : 01/12/2012
Age : 41
Localisation : Briançon, Hautes-Alpes
Re: [En cours] Le Grilith
Bonjour Tak et merci pour le retour ! On évitera les répétitions, comme je vois que, comme tu dis, ton avis renvoie aux constats déjà évoqués par celui de Françoise. Mais ne t'en fais pas, je reconnais bien le risque de s'étendre trop longtemps sur ce qui pourrait être raconté brièvement.
J'aime les figures de style et les images évocatrices, notamment à travers la personnification du décor. Parfois j'ai envie d'étendre la description sur douze paragraphes de peur de paraître incomplet ou expéditif sans grande raison... Au final, c'est bien une question d'équilibre et je m'acharne un peu sur l'idée de ne jamais faire trop ou trop peu. Cela doit être également dû au fait que je réfléchis suivant le ton du récit : il est fort à parier qu'un conte horrifique façon "Contes de la Crypte" adopte un langage mieux rythmé et le format de la nouvelle. Il est possible de faire de l'atmosphérique en format court, à condition de se concentrer sur un nombre réduit d'éléments narratifs.
Pour le moment, c'est encore ici un peu une "explosion" d'idées quand même passées au filtre pour aboutir à quelque chose de tempéré et équilibré, mais l'ambition demeure et, peu importe le statut de cette histoire dans le futur, je suis plus que certain que j'apprendrai plein de choses.
En tous cas merci d'avoir pris le temps de partager ton opinion et expérience ! J'apprécie également la petite mention de mes digressions H.S (j'imagine que, du coup, ce fut utile de les mettre en spoiler) car je suis quelqu'un de très volubile quand il s'agit de choses que j'aime. Pour ce qui est des paraphilies, je pense que l'on peut également expliquer cela comme une reprise alternative de la fascination que certaines histoires d'horreur ont pour les pratiques et esthétiques BDSM (Hellraiser étant un exemple évident)...
J'aime les figures de style et les images évocatrices, notamment à travers la personnification du décor. Parfois j'ai envie d'étendre la description sur douze paragraphes de peur de paraître incomplet ou expéditif sans grande raison... Au final, c'est bien une question d'équilibre et je m'acharne un peu sur l'idée de ne jamais faire trop ou trop peu. Cela doit être également dû au fait que je réfléchis suivant le ton du récit : il est fort à parier qu'un conte horrifique façon "Contes de la Crypte" adopte un langage mieux rythmé et le format de la nouvelle. Il est possible de faire de l'atmosphérique en format court, à condition de se concentrer sur un nombre réduit d'éléments narratifs.
Pour le moment, c'est encore ici un peu une "explosion" d'idées quand même passées au filtre pour aboutir à quelque chose de tempéré et équilibré, mais l'ambition demeure et, peu importe le statut de cette histoire dans le futur, je suis plus que certain que j'apprendrai plein de choses.
En tous cas merci d'avoir pris le temps de partager ton opinion et expérience ! J'apprécie également la petite mention de mes digressions H.S (j'imagine que, du coup, ce fut utile de les mettre en spoiler) car je suis quelqu'un de très volubile quand il s'agit de choses que j'aime. Pour ce qui est des paraphilies, je pense que l'on peut également expliquer cela comme une reprise alternative de la fascination que certaines histoires d'horreur ont pour les pratiques et esthétiques BDSM (Hellraiser étant un exemple évident)...
ManiaxSkell- Bourreau intérimaire
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Age : 28
Localisation : Terres glaciales de Belgique.
Re: [En cours] Le Grilith
Et depuis tout ce temps... où en est ce projet ???
Françoise Grenier Droesch
Skype Woman...
Re: [En cours] Le Grilith
Depuis tout ce temps... Disons que ce n'est pas un projet qui a été très loin. Je l'avais entamé à une époque où mon expérience n'était pas à la hauteur de mes ambitions.
D'autant plus que, depuis, j'ai eu pas mal l'occasion de me laisser distraire, en a témoigné ma longue absence.
C'est néanmoins un texte sur lequel je suis revenu il y a peu de temps pour déconstruire le style que j'avais à l'époque. Force est de constater que le style est un peu pompeux et alambiqué.
Les phrases sont beaucoup trop longues et tarabiscotées, ce qui infectait aussi mon texte "Sélène de la Lune" que j'avais proposé pour un concours il y a quelques années de cela.
Enfin, dernier point et pas des moindres : pour une raison ou l'autre, j'avais décidé de situer le récit dans la pologne des années 90.
Or, le décor planté s'apparente davantage à un village transylvanien que l'on retrouverait dans un film de la Hammer qu'à un bourgade rurale n'ayant pas survécu l'épreuve de la modernité.
J'avais été, du coup, interagir en ligne avec quelques personnes qui avaient grandi dans une situation similaire à celle que je voulais coucher sur le papier. Cela s'est avéré très instructif et enrichissant et m'a même donné un nouvelle piste pour développer cette histoire.
Pour la faire courte, la version du récit telle qu'elle existe ici peut être considérée comme sans suite. J'envisage de "remasteriser" cette histoire sous forme d'un récit plus court qui me permettra de vraiment retravailler proprement mon style d'écriture. Il me faut juste trouver le temps...
D'autant plus que, depuis, j'ai eu pas mal l'occasion de me laisser distraire, en a témoigné ma longue absence.
C'est néanmoins un texte sur lequel je suis revenu il y a peu de temps pour déconstruire le style que j'avais à l'époque. Force est de constater que le style est un peu pompeux et alambiqué.
Les phrases sont beaucoup trop longues et tarabiscotées, ce qui infectait aussi mon texte "Sélène de la Lune" que j'avais proposé pour un concours il y a quelques années de cela.
Enfin, dernier point et pas des moindres : pour une raison ou l'autre, j'avais décidé de situer le récit dans la pologne des années 90.
Or, le décor planté s'apparente davantage à un village transylvanien que l'on retrouverait dans un film de la Hammer qu'à un bourgade rurale n'ayant pas survécu l'épreuve de la modernité.
J'avais été, du coup, interagir en ligne avec quelques personnes qui avaient grandi dans une situation similaire à celle que je voulais coucher sur le papier. Cela s'est avéré très instructif et enrichissant et m'a même donné un nouvelle piste pour développer cette histoire.
Pour la faire courte, la version du récit telle qu'elle existe ici peut être considérée comme sans suite. J'envisage de "remasteriser" cette histoire sous forme d'un récit plus court qui me permettra de vraiment retravailler proprement mon style d'écriture. Il me faut juste trouver le temps...
ManiaxSkell- Bourreau intérimaire
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