A corps perdus
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L'Écritoire des Ombres :: CONCOURS DE L'ÉCRITOIRE DES OMBRES :: Archives des concours hors-série :: Hors-Série N°5 : Corps
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A corps perdus
A corps perdus
Le bar de Fred traine une réputation sulfureuse. Le maitre des lieux s’est fait une spécialité des cocktails à l’aspect douteux et aux noms inquiétants : Cthulhu on the rock, Double Horla, Glass darkly, Carmilla touch, Irish coffin, bloody lips etc. Trop long de les citer tous car il en sort chaque jour un nouveau, concocté dans l’arrière salle de son établissement afin de garder secrets les ingrédients. Probable que lui-même en ignore les effets. Certains prétendent avoir vécu d’étranges expériences à la suite de leur ingestion, mais ce ne sont peut-être que fabulations d’ivrognes.
Si la clientèle accepte ces mixtures, c’est grâce à Julie, la serveuse et fille du patron, physique canon et allures de petite fille sage, cocktail explosif ça aussi. On est tous amoureux d’elle, et comme on ne lui connait pas de petit ami, chacun pense avoir sa chance.
Fred vient d’apporter un truc baptisé Black cat, un breuvage noir de noir, où surnagent deux feuilles en amande – mandragore, belladone, ou pire ? – qui vous fixent comme des yeux cruels. Un frisson de superstition parcourt la pièce. Crânement j’accepte le verre dont je vide le contenu d’un trait, en m’assurant que Julie me voit. Deux heures plus tard je me sens tellement mal que je file aux toilettes pour vomir. Au lieu de ça, je suis secoué d’atroces spasmes, crampes et contractions, comme une crise de tétanos. Tout mon corps s’affaisse, se tasse et s’amenuise. Je perds connaissance.
Je reprends mes esprits, agressé par les remugles d’urine ou plutôt d’ urines car bizarrement j’en distingue plusieurs sortes et ça me hérisse le poil. A part ça, je me sens en pleine forme. Le lavabo surmonté d’une glace est suspendu là-haut, loin au dessus de moi. Voyons la gueule que j’ai. Mais au lieu de me lever, je saute et d’un bond et j’atterris sur le bord de la cuvette, face au miroir. Là, incrédule, je découvre que suis un chat ! Un élégant matou noir, pelage luisant, corps souple, muscles puissants. Je dois reconnaitre que je suis beaucoup plus beau ainsi que dans ma défroque humaine.
Par cette exquise nuit d’été, je ne vais pas rester dans les toilettes. Je sors par la porte entrouverte, non sans avoir aspergé les murs d’un jet d’urine, histoire de marquer moi aussi le territoire. Dehors, je longe le pâté de maisons, je m’introduis dans les jardins, je flâne nez au vent, m’enivrant de sensations nouvelles. Je me grise des fragrances nocturnes : suave des fleurs, âcre des insectes, délicieusement excitantes des oiseaux et des rongeurs. L’image de Julie vient s’immiscer dans mon cerveau de félin et je constate qu’elle me trouble toujours autant. Dans ce corps de chat, mon esprit est encore largement celui d’un homme.
Je reviens vers le bar. Je sais que la chambre de Julie donne à l’arrière, sur une cour. Il fait chaud, sa fenêtre est ouverte, Je saute sur le rebord. Dans un rayon de lune j’aperçois, divine vision, soutien-gorge, corsage et autres vêtements posés sur une chaise. Et encore plus bouleversant, le lit où s’offre dans une innocente impudeur la forme, les formes de la belle. combien de fois, Julie, j’ai rêvé que je te sauvais d’un incendie, que je te tirais des griffes de voyous, et que tu tombais dans mes bras. Des fantasmes tout ça. Mais cette fois…
Cette fois, je serai ton héros pour de bon. Je pars en chasse dans les appentis qui bordent la cour et un moment plus tard, je remonte sur l’appui de la fenêtre, tenant entre mes mâchoires une souris affolée que je lâche toute couinante dans la chambre. Julie se lève, hurle, terrorisée. Alors d’un bond fulgurant de Super héros félin, je tombe sur la bestiole, que j’achève d’un coup de dent et que je dépose aux pieds de Julie. Elle reprend haleine. Qu’elle est belle ! Je cligne des yeux. Les siens brillent d’admiration. Elle me sourit, je lance un miaou énamouré. Je fonds, elle fond. Assise sur le lit elle me caresse la tête de ses mains délicates. Je saute à ses côtés, me frotte contre sa peau satinée. Un sein pointe sa tête ronde et son nez brun, je l’effleure du bout du museau. Elle s’allonge. Je me colle contre son ventre, je ronronne, ma fourrure crépite d’étincelles. Je parcours son corps à pattes de velours câlines, velours contre velours. Mes griffes en éventail d’extase lacèrent les draps. Sensualité humaine et féline cumulées, quel bonheur ! Nous nous endormons emboîtés en petites cuillères, repus de caresses.
Je suis réveillé par un maelstrom dans le lit. Mon corps explose ! Finis les délices félins, le breuvage ne fait plus effet, je suis redevenu humain. Julie découvre avec horreur cette présence à ses côtés. Elle hurle, elle crie «au secours !» Un homme l’entend, enjambe la fenêtre, m’empoigne et me jette dehors. J’ai quand même le temps de voir le regard de reconnaissance éperdue que lui lance Julie. Elle a trouvé son nouveau héros. Et moi, je m’éloigne, nu, honteux, meurtri, carcasse sans grâce, tandis que mon reste de nature féline crache avec rage : «La chienne !»
4980 SEC
Le bar de Fred traine une réputation sulfureuse. Le maitre des lieux s’est fait une spécialité des cocktails à l’aspect douteux et aux noms inquiétants : Cthulhu on the rock, Double Horla, Glass darkly, Carmilla touch, Irish coffin, bloody lips etc. Trop long de les citer tous car il en sort chaque jour un nouveau, concocté dans l’arrière salle de son établissement afin de garder secrets les ingrédients. Probable que lui-même en ignore les effets. Certains prétendent avoir vécu d’étranges expériences à la suite de leur ingestion, mais ce ne sont peut-être que fabulations d’ivrognes.
Si la clientèle accepte ces mixtures, c’est grâce à Julie, la serveuse et fille du patron, physique canon et allures de petite fille sage, cocktail explosif ça aussi. On est tous amoureux d’elle, et comme on ne lui connait pas de petit ami, chacun pense avoir sa chance.
Fred vient d’apporter un truc baptisé Black cat, un breuvage noir de noir, où surnagent deux feuilles en amande – mandragore, belladone, ou pire ? – qui vous fixent comme des yeux cruels. Un frisson de superstition parcourt la pièce. Crânement j’accepte le verre dont je vide le contenu d’un trait, en m’assurant que Julie me voit. Deux heures plus tard je me sens tellement mal que je file aux toilettes pour vomir. Au lieu de ça, je suis secoué d’atroces spasmes, crampes et contractions, comme une crise de tétanos. Tout mon corps s’affaisse, se tasse et s’amenuise. Je perds connaissance.
Je reprends mes esprits, agressé par les remugles d’urine ou plutôt d’ urines car bizarrement j’en distingue plusieurs sortes et ça me hérisse le poil. A part ça, je me sens en pleine forme. Le lavabo surmonté d’une glace est suspendu là-haut, loin au dessus de moi. Voyons la gueule que j’ai. Mais au lieu de me lever, je saute et d’un bond et j’atterris sur le bord de la cuvette, face au miroir. Là, incrédule, je découvre que suis un chat ! Un élégant matou noir, pelage luisant, corps souple, muscles puissants. Je dois reconnaitre que je suis beaucoup plus beau ainsi que dans ma défroque humaine.
Par cette exquise nuit d’été, je ne vais pas rester dans les toilettes. Je sors par la porte entrouverte, non sans avoir aspergé les murs d’un jet d’urine, histoire de marquer moi aussi le territoire. Dehors, je longe le pâté de maisons, je m’introduis dans les jardins, je flâne nez au vent, m’enivrant de sensations nouvelles. Je me grise des fragrances nocturnes : suave des fleurs, âcre des insectes, délicieusement excitantes des oiseaux et des rongeurs. L’image de Julie vient s’immiscer dans mon cerveau de félin et je constate qu’elle me trouble toujours autant. Dans ce corps de chat, mon esprit est encore largement celui d’un homme.
Je reviens vers le bar. Je sais que la chambre de Julie donne à l’arrière, sur une cour. Il fait chaud, sa fenêtre est ouverte, Je saute sur le rebord. Dans un rayon de lune j’aperçois, divine vision, soutien-gorge, corsage et autres vêtements posés sur une chaise. Et encore plus bouleversant, le lit où s’offre dans une innocente impudeur la forme, les formes de la belle. combien de fois, Julie, j’ai rêvé que je te sauvais d’un incendie, que je te tirais des griffes de voyous, et que tu tombais dans mes bras. Des fantasmes tout ça. Mais cette fois…
Cette fois, je serai ton héros pour de bon. Je pars en chasse dans les appentis qui bordent la cour et un moment plus tard, je remonte sur l’appui de la fenêtre, tenant entre mes mâchoires une souris affolée que je lâche toute couinante dans la chambre. Julie se lève, hurle, terrorisée. Alors d’un bond fulgurant de Super héros félin, je tombe sur la bestiole, que j’achève d’un coup de dent et que je dépose aux pieds de Julie. Elle reprend haleine. Qu’elle est belle ! Je cligne des yeux. Les siens brillent d’admiration. Elle me sourit, je lance un miaou énamouré. Je fonds, elle fond. Assise sur le lit elle me caresse la tête de ses mains délicates. Je saute à ses côtés, me frotte contre sa peau satinée. Un sein pointe sa tête ronde et son nez brun, je l’effleure du bout du museau. Elle s’allonge. Je me colle contre son ventre, je ronronne, ma fourrure crépite d’étincelles. Je parcours son corps à pattes de velours câlines, velours contre velours. Mes griffes en éventail d’extase lacèrent les draps. Sensualité humaine et féline cumulées, quel bonheur ! Nous nous endormons emboîtés en petites cuillères, repus de caresses.
Je suis réveillé par un maelstrom dans le lit. Mon corps explose ! Finis les délices félins, le breuvage ne fait plus effet, je suis redevenu humain. Julie découvre avec horreur cette présence à ses côtés. Elle hurle, elle crie «au secours !» Un homme l’entend, enjambe la fenêtre, m’empoigne et me jette dehors. J’ai quand même le temps de voir le regard de reconnaissance éperdue que lui lance Julie. Elle a trouvé son nouveau héros. Et moi, je m’éloigne, nu, honteux, meurtri, carcasse sans grâce, tandis que mon reste de nature féline crache avec rage : «La chienne !»
4980 SEC
Tobermory- Écritoirien émasculé
- Messages : 397
Date d'inscription : 08/07/2015
Age : 72
Localisation : Montpellier
Re: A corps perdus
Intéressant et même assez amusant. Quelques maladresses, pas grand chose, peut-être un peu la syntaxe (ou la sémantique, je mélange toujours) dans le début. J'aime bien la toute dernière phrase et les noms des cocktails au début.
L'histoire s'écoule de façon logique sans donner l'impression d'aller trop vite ou trop lentement, ce qui est toujours difficile dans un texte limité à 5000 sec.
Donc, un bon texte, léger et agréable, peut-être un peu trop léger pour moi, mais ce n'est qu'une question de goût personnel.
Je suis dubitative sur le respect du thème. Je dois y réfléchir encore un peu.
L'histoire s'écoule de façon logique sans donner l'impression d'aller trop vite ou trop lentement, ce qui est toujours difficile dans un texte limité à 5000 sec.
Donc, un bon texte, léger et agréable, peut-être un peu trop léger pour moi, mais ce n'est qu'une question de goût personnel.
Je suis dubitative sur le respect du thème. Je dois y réfléchir encore un peu.
Re: A corps perdus
Le thème me semble respecté : en effet, le corps est omniprésent dans cette histoire, corps disgracieux du narrateur, corps parfait de Julie, corps du félin, corps du sauveur.
Un texte admirablement écrit et empreint de légèreté, sorte de "Dr. Jekyll chez les chats".
Et puis, la carte des cocktails du troquet fait sacrément envie...
Pour moi, ce sera un Cthulhu on the rock.
Un texte admirablement écrit et empreint de légèreté, sorte de "Dr. Jekyll chez les chats".
Et puis, la carte des cocktails du troquet fait sacrément envie...
Pour moi, ce sera un Cthulhu on the rock.
Blahom- —Adorateur du (mauvais) genre— Chuchoteur dans les ténèbres
- Messages : 2383
Date d'inscription : 02/10/2013
Age : 56
Localisation : Sud-Est
Re: A corps perdus
J'aurais pris le même cocktail...
Toutefois, après réflexion, l'idée de passer une nuit sous forme de poulpe ne serait peut-être pas si intéressante que ça !
L'histoire est très légère, c'est amusant, un peu cliché sur la partie chat, mais cela ne me dérange pas plus que cela.
Au final, c'est sympa à lire, ça ne mange pas de pain !
Toutefois, après réflexion, l'idée de passer une nuit sous forme de poulpe ne serait peut-être pas si intéressante que ça !
L'histoire est très légère, c'est amusant, un peu cliché sur la partie chat, mais cela ne me dérange pas plus que cela.
- Histoire:
- J'avoue avoir un peu deviné le dénouement ; cependant côté réalisme, que la femme prenne un chat errant, lui offrant le cadavre d'une souris, avec elle dans son lit, cela me laisse dubitatif. Pour le côté insolite, par contre, je comprends tout à fait ce choix.
Au final, c'est sympa à lire, ça ne mange pas de pain !
Re: A corps perdus
Je suis un peu dubitative. Il y a certains passages où j'ai vraiment apprécié le style (j'aime bien le rythme et les sons de ces phrases notamment : "Tout mon corps s’affaisse, se tasse et s’amenuise". et "Et moi, je m’éloigne, nu, honteux, meurtri, carcasse sans grâce, tandis que mon reste de nature féline crache avec rage : «La chienne !»") et d'autres où j'ai trouvé celui-ci un peu maladroit. Il y a un mélange de langage parlé et de passages écrits, et je ne sais pas trop quoi en penser, ça me laisse une impression un peu étrange.
Pour le thème, je mets le texte dedans, mais ça m'a quand même posé un peu question.
Et pour l'histoire, c'est sympathique mais un poil trop léger à mon goût.
Désolée pour ce commentaire qui peut paraître pas très enthousiaste, il y a plein de bonnes choses dans ton texte (comme je disais, des passages bien écrits, j'ai aussi beaucoup aimé le nom des cocktails), c'est plutôt imaginatif. Mais je n'ai pas été totalement emballée.
Pour le thème, je mets le texte dedans, mais ça m'a quand même posé un peu question.
Et pour l'histoire, c'est sympathique mais un poil trop léger à mon goût.
Désolée pour ce commentaire qui peut paraître pas très enthousiaste, il y a plein de bonnes choses dans ton texte (comme je disais, des passages bien écrits, j'ai aussi beaucoup aimé le nom des cocktails), c'est plutôt imaginatif. Mais je n'ai pas été totalement emballée.
Amaranth- Book'trotteuse de l'extrême — Reflet dans un œil gore —
- Messages : 2051
Date d'inscription : 07/03/2012
Age : 32
Re: A corps perdus
C'est une petite histoire sympa, bien écrite, mais j'aurais moi aussi les deux réserves déjà faites par d'autres :
- C'est sans surprise, parce que on comprend très bien ce qui va se passer à mesure que se déroule l'histoire. Sauf peut-être, à la fin, la chute où l'homme intervient et prend auprès de Julie le rôle du "héros" que le narrateur rêvait d'avoir. Ça, c'est bien trouvé.
- J'ai moi aussi un doute sur le respect du thème. C'est vrai qu'on y est un peu, puisque'il y a une histoire de corps transformé. Et tu précise que le narrateur, changé en chat, perçoit de nouvelles odeurs. Et c'est là que tu aurais pu amener plus le thème du corps : en effet, être changé en une autre espèce doit changer complètement sa conception du monde, alors que toi tu dis que "dans ce corps de chat, mon esprit est encore largement celui d’un homme". Tu aurais pu exploiter plus la piste des perceptions, et par exemple, à travers ses yeux de chat, Julie aurait pu lui paraître sans intérêt alors qu'il se serait senti irrésistiblement attiré par une chatte qui se montre à la fenêtre (Non, Catherine, n'insiste pas, je ne ferai pas de jeux sur le mot "chatte", non mais pour qui tu me prends ? ) Mais là, le rapport au corps, s'il n'est pas absent, est léger.
Ce qui n'enlève rien au coté agréable de la lecture de cette histoire.
- C'est sans surprise, parce que on comprend très bien ce qui va se passer à mesure que se déroule l'histoire. Sauf peut-être, à la fin, la chute où l'homme intervient et prend auprès de Julie le rôle du "héros" que le narrateur rêvait d'avoir. Ça, c'est bien trouvé.
- J'ai moi aussi un doute sur le respect du thème. C'est vrai qu'on y est un peu, puisque'il y a une histoire de corps transformé. Et tu précise que le narrateur, changé en chat, perçoit de nouvelles odeurs. Et c'est là que tu aurais pu amener plus le thème du corps : en effet, être changé en une autre espèce doit changer complètement sa conception du monde, alors que toi tu dis que "dans ce corps de chat, mon esprit est encore largement celui d’un homme". Tu aurais pu exploiter plus la piste des perceptions, et par exemple, à travers ses yeux de chat, Julie aurait pu lui paraître sans intérêt alors qu'il se serait senti irrésistiblement attiré par une chatte qui se montre à la fenêtre (Non, Catherine, n'insiste pas, je ne ferai pas de jeux sur le mot "chatte", non mais pour qui tu me prends ? ) Mais là, le rapport au corps, s'il n'est pas absent, est léger.
Ce qui n'enlève rien au coté agréable de la lecture de cette histoire.
Re: A corps perdus
C'est une histoire plutôt plaisante, légère par rapport aux autres que j'ai lues ce soir. L'idée me rappelle néanmoins la potion de polynectar d'Harry Potter.
En revanche je ne comprends pas bien au début quand tu énumères les cocktails, malgré les noms pourtant évocateurs, le personnage et ses accolytes ne semblent pas avoir indentifié d'effets secondaires hormis de vagues rumeurs attribuées à l'alcool. Par ailleurs, si Fred fréquente les lieux depuis un moment comme il semble l'exprimer, il aurait déjà dû goûter à l'un des cocktails.
Ce détail mis à part, cela reste une bonne participation.
En revanche je ne comprends pas bien au début quand tu énumères les cocktails, malgré les noms pourtant évocateurs, le personnage et ses accolytes ne semblent pas avoir indentifié d'effets secondaires hormis de vagues rumeurs attribuées à l'alcool. Par ailleurs, si Fred fréquente les lieux depuis un moment comme il semble l'exprimer, il aurait déjà dû goûter à l'un des cocktails.
Ce détail mis à part, cela reste une bonne participation.
Perroccina- — — — — E.T à moto — — — — Disciple asimovienne
- Messages : 4109
Date d'inscription : 26/12/2012
Age : 59
Localisation : Béarn
Re: A corps perdus
Texte vraiment étrange, mais j'ai bien aimé ce côté décalé et invraisemblable.
Certains passages paraissent moins bien travaillés, mélangeant deux niveaux de langue, familier et plus poétique.
Par ex : "Fred vient d’apporter un truc baptisé Black cat..." et plus loin "Je me grise des fragrances nocturnes : suave des fleurs, âcre des insectes, délicieusement excitantes des oiseaux et des rongeurs..."
Sinon le rapport au corps est assez flou, du fait que ce soit construit autour d'une transformation instantanée, presque, ressentant juste une envie de vomir et un "affaissement" de son corps, de l'ordre d'une perte de ses repères habituels, enfin pas tous... puisque son esprit demeure. Donc un peu à côté de ce que je voyais pour ce thème.
Certains passages paraissent moins bien travaillés, mélangeant deux niveaux de langue, familier et plus poétique.
Par ex : "Fred vient d’apporter un truc baptisé Black cat..." et plus loin "Je me grise des fragrances nocturnes : suave des fleurs, âcre des insectes, délicieusement excitantes des oiseaux et des rongeurs..."
Sinon le rapport au corps est assez flou, du fait que ce soit construit autour d'une transformation instantanée, presque, ressentant juste une envie de vomir et un "affaissement" de son corps, de l'ordre d'une perte de ses repères habituels, enfin pas tous... puisque son esprit demeure. Donc un peu à côté de ce que je voyais pour ce thème.
Re: A corps perdus
Pareil que pour Perroccinna, la potion m'a aussi fait penser au polynectar.
Après, je trouve que ca reste comme dans le thème, du moins, la scène entre le chat et la femme.
Sinon, j'ai bien aimé, l'histoire est agréable à lire. Et je ne peux pas m'empêcher de penser qu'il a été piégé par le patron, ou alors par le patron ET la fille. Comme pour lui donner une leçon et qu'il arrête de vouloir séduire la fille.
Après, je trouve que ca reste comme dans le thème, du moins, la scène entre le chat et la femme.
Sinon, j'ai bien aimé, l'histoire est agréable à lire. Et je ne peux pas m'empêcher de penser qu'il a été piégé par le patron, ou alors par le patron ET la fille. Comme pour lui donner une leçon et qu'il arrête de vouloir séduire la fille.
Re: A corps perdus
Pour le respect du thème, ça ne m'a pas choqué. Lecture très agréable, j'ai pris du plaisir. C'est simple et bien amené. Bref, j'ai aimé.
Re: A corps perdus
Un texte fantastique, plutôt bien écrit... Certaines transitions sont assez rapides, mais c'est dû sûrement au manque de caractères. J'aime bien l'histoire, que je verrais plus comme un fantasme d’alcoolo. Un résultat sympa Tobermory !
Re: A corps perdus
Un texte plutôt léger et rafraîchissant, en effet.
Comme les autres, je n'ai pas pu m'empêcher de noter un certain écart au niveau des registres de langage employés et cela peut créer aussi un déséquilibre dans la cohérence du ton général. Mais cela donne également un aspect surréaliste et fun qui n'est pas désagréable. Tu empruntes des chemins légèrement détournés, mais au final on reste quand même dans le thème et j'ai pris du plaisir à te lire.
Quelques petites maladresses sur la forme mais j'ai bien aimé le coté improbable de certaines "péripéties" et j'ai noté aussi une belle musicalité dans certaines tournures. On est presque dans une veine surréaliste fantastique et poétique (avec une jolie pointe d'humour), qui m'aurait presque fait penser à du Queneau, du Marcel Aymé ou voire même du Boris Vian. Et juste pour ça, je salue cette participation, qui apporte de jolies couleurs à ce concours.
Beaucoup de belles choses à prendre, donc, même si tout n'est pas parfait (à l'image de ce dernier acte, un peu vite expédié, mais plutôt raccord avec le ton, finalement).
Merci donc pour ce texte perfectible certes, mais haut en couleurs Tobermory !
Comme les autres, je n'ai pas pu m'empêcher de noter un certain écart au niveau des registres de langage employés et cela peut créer aussi un déséquilibre dans la cohérence du ton général. Mais cela donne également un aspect surréaliste et fun qui n'est pas désagréable. Tu empruntes des chemins légèrement détournés, mais au final on reste quand même dans le thème et j'ai pris du plaisir à te lire.
Quelques petites maladresses sur la forme mais j'ai bien aimé le coté improbable de certaines "péripéties" et j'ai noté aussi une belle musicalité dans certaines tournures. On est presque dans une veine surréaliste fantastique et poétique (avec une jolie pointe d'humour), qui m'aurait presque fait penser à du Queneau, du Marcel Aymé ou voire même du Boris Vian. Et juste pour ça, je salue cette participation, qui apporte de jolies couleurs à ce concours.
Beaucoup de belles choses à prendre, donc, même si tout n'est pas parfait (à l'image de ce dernier acte, un peu vite expédié, mais plutôt raccord avec le ton, finalement).
Merci donc pour ce texte perfectible certes, mais haut en couleurs Tobermory !
Tak- Mélomane des Ondes Noires
Disciple des Livres de Sang - Messages : 6299
Date d'inscription : 01/12/2012
Age : 41
Localisation : Briançon, Hautes-Alpes
Re: A corps perdus
Un texte sympa, original, auquel il ne manque qu'un peu de piment. J'ai moyennement accroché sans pouvoir dire pourquoi. Merci à toi !
mormir- — Arpenteur des mondes — Disciple de l'arbre noir
- Messages : 2638
Date d'inscription : 11/05/2013
Age : 59
Localisation : Près de Chartres
Re: A corps perdus
Mon avis rejoint totalement celui d'Amaranth.
J'ai particulièrement aimé l'introduction du texte. Le bar, les cocktails, la présentation des personnages. Un sans faute pour moi. Il y aurait limite matière à décliner ça sur d'autres textes.
J'ai commencé à être mitigé après la transformation. Le personnage s'y fait en quelques secondes, aucune panique. Ce qui s'explique facilement dans le sens où on est dans un texte comique. Mais je sais pas, pour moi il y a eu comme un décalage. Le comique reste "réaliste", dans la mesure du possible évidemment. Dans un texte totalement abracadabrant, genre fable parodique, ça ne m'aurait posé aucun problème mais là, dans ce contexte, j'aurais trouvé logique qu'il y ait quand même quelques instants de panique (je veux bien être un chat, ils ont la belle vie, mais de là à accepter d'en être un du jour au lendemain sans broncher... ). C'est aussi dans ce passage qu'il y a quelques phrases que j'ai trouvées maladroites (la partie avant le Super héros chat), d'autant plus voyantes que jusque-là la narration était parfaite en tout point. La suite revient vite à ce sans faute d'ailleurs, rien à relever sur la forme dans la fin du texte.
La dernière phrase est superbe d'ailleurs. Rien de tel qu'un joli jeu de mot bien placé pour achever cette lecture.
Pour le thème, pas de problème pour moi. Entre le corps du héros qui se transforme et celui de l'héroïne qui représente finalement le but ultime du héros, on y est bien.
J'ai particulièrement aimé l'introduction du texte. Le bar, les cocktails, la présentation des personnages. Un sans faute pour moi. Il y aurait limite matière à décliner ça sur d'autres textes.
J'ai commencé à être mitigé après la transformation. Le personnage s'y fait en quelques secondes, aucune panique. Ce qui s'explique facilement dans le sens où on est dans un texte comique. Mais je sais pas, pour moi il y a eu comme un décalage. Le comique reste "réaliste", dans la mesure du possible évidemment. Dans un texte totalement abracadabrant, genre fable parodique, ça ne m'aurait posé aucun problème mais là, dans ce contexte, j'aurais trouvé logique qu'il y ait quand même quelques instants de panique (je veux bien être un chat, ils ont la belle vie, mais de là à accepter d'en être un du jour au lendemain sans broncher... ). C'est aussi dans ce passage qu'il y a quelques phrases que j'ai trouvées maladroites (la partie avant le Super héros chat), d'autant plus voyantes que jusque-là la narration était parfaite en tout point. La suite revient vite à ce sans faute d'ailleurs, rien à relever sur la forme dans la fin du texte.
La dernière phrase est superbe d'ailleurs. Rien de tel qu'un joli jeu de mot bien placé pour achever cette lecture.
Pour le thème, pas de problème pour moi. Entre le corps du héros qui se transforme et celui de l'héroïne qui représente finalement le but ultime du héros, on y est bien.
Re: A corps perdus
Pour ma part, j'ai trouvé le texte agréable à lire et j'ai trouvé globalement le cheminement logique. La chute est peut-être un peu prévisible, mais comme j'ai bien aimé le reste, je n'arrive pas à trouver que ce soit un gros défaut.
Le texte étant dans la dernière limite de caractères, c'était difficile d'explorer davantage les possibilités du récit. J'aurais peut-être poussé le moment de la transformation, peut-être en faisant référence aux vêtements, avoir un visuel de l’avant et de l'après.
J'aurais peut-être aussi poussé davantage la découverte de ce nouveau corps, de ces nouvelles capacités... Mais il aurait fallu plus de place.
Reste que j'ai lu facilement le texte et que j'ai passé un bon moment de lecture !
Le texte étant dans la dernière limite de caractères, c'était difficile d'explorer davantage les possibilités du récit. J'aurais peut-être poussé le moment de la transformation, peut-être en faisant référence aux vêtements, avoir un visuel de l’avant et de l'après.
J'aurais peut-être aussi poussé davantage la découverte de ce nouveau corps, de ces nouvelles capacités... Mais il aurait fallu plus de place.
Reste que j'ai lu facilement le texte et que j'ai passé un bon moment de lecture !
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