La surprise dans le sac

Bon voilà, c'est au tour de Chloé cette fois-ci !
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Bien que d'un naturel plus assuré que son compagnon, Chloé sentait une petite boule d'appréhension se former dans son ventre. La trouverait-on trop extravagante, trop loquace, comme certains de ses amis le lui avaient déjà fait la remarque ? Et puis la famille d'Etienne était nombreuse, elle avait peur d'oublier les noms.
Pour une fois, donc, le trajet se déroula sans son jacassement habituel. Son homme, à ses cotés, souriait sans mot dire.

Lorsque la maison de campagne apparut derrière le pare-brise, Chloé émit un petit sifflement.
- Dis donc, ils vivent bien, tes parents.
- Pas tant que ça, papa est fonctionnaire. Mais ici, les terrains se vendent pour une bouchée de pain. On est pas à Paname, je te rappelles.
La jeune femme se lissa une nouvelle fois les cheveux, en descendant du véhicule. Sa coiffure était-elle en ordre ?
Plus le temps de réfléchir : la porte s'ouvrit sur un brouhaha diffus.
"Dis donc, tu m'avais pas dit que vous aviez invité tout le village !" sembla-t-elle accuser son jules d'un regard noir.
- Bienvenue, fit la maîtresse de maison en les invitant à l'intérieur. Chantal, très heureuse de vous rencontrer.
Ils pénètrent dans la demeure et Chloé se plia rapidement à l'exercice des présentations. Deux frères, trois sœurs, un oncle et sa compagne. Mais combien étaient-ils, dans cette satanée famille ?  Vint enfin le tour du papa, un grand homme grisonnant au visage doux et malicieux à la fois. Devant la stature du bonhomme, elle hésita un instant, sans trop savoir comment l'aborder. Finalement, celui-ci prit les devants et l'engloutit dans l'étreinte de ses bras, en lui collant deux grosses bises. Prise de court, Chloé se laissa faire, son sac à main écrasé au milieu.
Soudain, quelque chose vibra à l'intérieur.
- Oh, on vous appelle je crois, fit Bernard en relâchant sa future belle-fille.
- Tu veux dire, avec ce téléphone-là ? lança Etienne en sortant l'appareil de sa poche, un sourire goguenard sur le visage.
Dans un bel ensemble, le jeune couple et les parents rivèrent leurs regards au sac à main. Les joues de Chloé se colorèrent d'un joli rose. Elle battit alors en retraite en allant accrocher ses affaires au porte-manteau. "Saletés de piles, je croyais qu'elles étaient mortes" fulmina-t-elle, en tentant de reprendre sa contenance. "Je savais bien que ce foutu canard n'avait rien à faire dans mon sac."
Bientôt, ils s'attablèrent pour l'apéritif.
Dans le flot de la conversation, l'incident fut vite oublié. Mais entre deux verres, Bernard lui adressa un clin d’œil équivoque. Décidément, le repas allait être long...

pour le canard.
Autrement, la réponse de la bergère au berger de l'autre événement banal. Sympa à lire.
Un mot de trop :
"celui-ci prit les devants et lui l'engloutit dans l'étreinte de ses bras"

Excellent, on avait raison de te pousser !

J'applaudis des deux mains (j'applaudis dès demain) et je relance : présentation à ses propres parents de son/sa petit(e) ami(e). J'attends les copies pour demain !
(Pas trouvé de smiley canard, dommage)

Merci à vous, mesdames
Le smiley canard, en effet, faudra demander à Léo d'en rajouter un d'urgence. Et pour la présentation de sa propre chérie, croyez bien qu'il y déjà avait une bonne part autobiographique là-dedans (sans le canard, peut-être, mais lorsque madame Tak décide de mettre les pieds dans le plat, elle peut le faire de bien des façons différentes).

Je vous renvoie la balle, jeunes demoiselles : fais-nous un événement banal avec l'une de tes anecdotes de boulot Raven, chuis sûr que t'as laaargement de quoi faire ! Idem pour Cath', j'imagine que c'est pas les exemples qui manquent.

Très sympa, ce texte.

Thank you, sire.

Bien joué, Tak, le coup du canard restera dans les annales.

Pour jouer les chieurs, car c'est le but d'un atelier :

1 - Dis donc, ils vivent bien, tes parents.
- Pas tant que ça, papa est fonctionnaire ... fonctionnaire, ok, c'est un peu vague. Agent municipal, ok, ça gagne peu. Député, c'est déjà autre chose. A mon avis, tu as ton idée du fonctionnaire, mais elle peut ne pas être partagée par ton lectorat. Je dis ça...

2 - "Tout le village" - étant donné le côté précieux de cette dame, je lui aurait donné des propos plus péjoratifs genre "tous les pécores du coin", bref. Je pinaille, hein.

Ce sera tout. C'est bien mené, bien mis en scène, moins banal qu'il n'y paraît, mais franchement, je ne ferai pas la fine bouche...

Merci pour ta lecture, Cancer.
Pour les points soulevés, la façon dont j'imaginais le terme "fonctionnaire" allait évidemment vers le coté "populaire". Quand on parle de fonctionnaire dans la vie de tous les jours, on imagine généralement des gens enfermés dans des bureaux, la poste, tout ça. Pas grand-chose de trépidant et le salaire qui va avec. Un bon gros stéréotype, certes, mais c'est ainsi que je voulais faire passer la chose dans ce texte (sur un format de cette taille, pas beaucoup de place pour nuancer, faut-il dire).

Pour l'autre remarque, je ne pense pas que la demoiselle soit si "précieuse" que ça : juste une femme de la ville qui veut soigner son apparence pour faire bonne impression à sa belle-famille. Je ne vois pas pourquoi elle devrait être médisante, sous prétexte qu'elle veuille bien paraître aux yeux des autres. L'un ne va pas forcément avec l'autre.

Bref, je comprends les remarques, mais j'assume également le fait d'avoir pris des raccourcis pour aller droit à l'essentiel.
Ravi que ça t'aies plu néanmoins, malgré ces bémols

Bien joué Tak, on s'y croirait
J'ai relevé : "Plus de temps réfléchir" (il manque un mot) et il me semble que brouhaha et diffus font double emploi.

Merci à toi, Françoise.
M'en vais corriger ça de ce pas ! (mais tranquille le pas hein, le matin faut pas trop m'en demander... ).

Tak a écrit:Je vous renvoie la balle, jeunes demoiselles : fais-nous un événement banal avec l'une de tes anecdotes de boulot Raven, chuis sûr que t'as laaargement de quoi faire ! Idem pour Cath', j'imagine que c'est pas les exemples qui manquent.

Encore un exemple prouvant que je devrais plus souvent me taire que parler^^ Il vient justement de m'arriver un moment banal au possible, je vais voir ça si j'ai le temps après avoir lu pour le concours.

Bah au boulot, alors ! Hâte de lire ça

Raven a écrit:

Tak a écrit:Je vous renvoie la balle, jeunes demoiselles : fais-nous un événement banal avec l'une de tes anecdotes de boulot Raven, chuis sûr que t'as laaargement de quoi faire ! Idem pour Cath', j'imagine que c'est pas les exemples qui manquent.

Encore un exemple prouvant que je devrais plus souvent me taire que parler^^ Il vient justement de m'arriver un moment banal au possible, je vais voir ça si j'ai le temps après avoir lu pour le concours.

Allô, toujours là...?

Hello !

Lu, ! Et apprécié ! J'aime bien la pointe humoristique !

Une seule petite remarque (quand-même ! ): Il ne me semble pas que tu aies précisé avant la toute fin que le père s'appelait Bernard... Du coup, je me suis demandé si c'était bien le daron ou le fils !

Très réussi en tout cas ! Ça donne presque envie de s'y mettre !

Bises,
Eimelle

Ravi que ça t'aies plu, Eimelle.
Et si t'as envie de t'y coller n'hésites pas, ça fera du bien au milieu de cette douce torpeur...
Quant à ta remarque, c'était voulu : j'avais pas envie de répéter le même nom, à deux lignes d'intervalle. Tout simplement.

Merci pour ta lecture