Et si tu regardes dans un abîme… (Texte retiré)

Voila ma contribution, parce que je m'étais engagé à participer, mais ce coup-ci, je ne serai pas sur le podium!

4724 signes

A paraitre dans l'anthologie Près de l'Os aux éditions Rivière Blanche

Podium, je ne sais pas, mais ce texte n'est pas mal du tout. Certes je n'ai pas, en le lisant, subi les outrages des démons tout en enfourchant des succubes, mais j'ai senti une aura terriblement sensuelle dans ces quelques lignes. C'est le premier texte de ce concours qui dégage cette sensation.

Au niveau de la forme, il reste assurément améliorable (quelques phrases pas assez ciselées), mais tout ton métier apparaît bien malgré tout.

Pour le thème, on est pile dedans.

En synthèse, j'aime bien !

Merci à toi

Merci Mormir!

Je dois bien avouer que ce texte est peu travaillé, j'ai eu peu de temps et trop de fatigue et de chaleur, et je dois avouer l'influence du premier Helleraiser de Clive Barker sur la façon d'aborder le sujet.

Tu dis que tu ne peux pas monter sur le podium avec ce texte Paladin ? Je ne sais pas, je n'ai pas encore lu l'ensemble des récits. Mais ce que je peux te dire c'est que j'ai adoré ta nouvelle. Il y a quelques coquilles qui trainent à droite et à gauche, mais sur le fond c'est plutôt bon. Le style par ailleurs est excellent. Bravo... Que dire de plus !

Puisque tu es dans la compétition, tu peux très bien arriver premier. Ce sont les lecteurs qui décident, pas vrai ?
Ton texte présente de grosses qualités. Jusqu'à présent, il me semble être le plus original, et sans doute, le plus en phase avec le thème. C'est déjà un gros point fort. Ensuite, il est complètement premier degré, on sent que l'enfer est au cœur de l'intrigue, et l'histoire mène inéluctablement vers lui.
Au niveau du style, sans doute peut-on y trouver des défauts. Je pense en avoir décelé quelques-uns, surtout au tout début du récit. Cependant, l'élégance de ton style prend le dessus, et tu nous entraînes avec ton personnage dans des tourments peu catholiques.
Je ne vais pas de dire que je suis renversé, bouleversé, groggy par ton récit, Paladin, mais honnêtement, il est très bon.
Et il peut fort bien arriver en première position, ne t'en déplaise !

Merci Silence et Cancereugène!

J'ai lu ce texte hier mais j'ai préféré ne pas laisser de commentaire à chaud : sur le coup je n'ai pas accroché, tout en me rendant parfaitement compte qu'il n'y avait rien à redire de concret. J'étais crevée, encore au boulot et de mauvais poil, donc je me suis laissé un peu de temps pour commenter. J'ai relu tout ça ce matin (toujours au boulot et crevée, mais de bonne humeur^^) et mon avis a quand même évolué (comme quoi, rien à faire, un lecteur ça reste un être humain !)

Hier, mis à part quelques coquilles, je trouvais ce texte morne et manquant d'allant. Tout y était pourtant : le thème, le ton, la dualité des sentiments, la chute. Mais ça m'avait laissée assez indifférente.

Ce matin (curieuse coïncidence, je roulais en écoutant The Pilgrim - Maiden), je relis tout ça à tête reposée et là je vois que finalement tout ça est plutôt bien ficelé. Je ne trouve plus ce qui m'avait ennuyée hier. Je réalise mieux tout ce qui s'y trame. Cette fine frontière entre le bien et le mal, cette relation sado-maso de l'inquisiteur avec sa propre religion, relation dans laquelle la sorcellerie, les sorcières ne sont qu'un prétexte, voire même une absolution. L'utilisation du cilice ou de la discipline m'a toujours laissée perplexe. Je comprends mieux cette ambivalence. C'est un texte qui fait froid dans le dos si on considère les ravages de l'Inquisition, mais c'est aussi un thème très actuel qui peut se réinterpréter en tenant compte des événements d'aujourd'hui.

Il me reste cependant la même impression qu'hier, certes bien plus diluée : ça manque un peu d'allant. Je ne saurais pas quoi dire, le début est un peu mou-mou, même si le style est irréprochable, c'est ce qui m'avait fait lire le reste avec un mauvais a priori hier. Toujours le problème du nombre de caractères limité, je pense, il ne faudrait pas grand chose pour le rendre plus incisif.

Un texte qui a sa place dans le concours et pourrait parfaitement finir sur le podium. Je ne les ai pas tous lus, le problème est que certains sont excellents mais dans des genres tellement différents que je me demande comment vous faites pour voter.

Merci Raven!

Indépendamment d'une religion ou d'une autre, je voulais surtout exprimer que le puritanisme (qui a aussi des formes non-religieuses) projette ses propres obsessions à l'extérieur et qu'il veut détruire, à travers des gens considérés comme "pécheurs" et "impurs" des pulsions que le puritain ressent en lui-même mais qu'il refuse. C'est aussi tous nos aspects sombres que nous renvoient ce que nous trouvons "diaboliques" chez les autres, c'est dans ce sens-là que je comprends la citation de Nietzsche.

J'ai pensé un moment mettre en scène un imam intégriste comme ceux des talibans, mais je manquais de connaissances et de repères dans ce domaine, de plus le sujet est d'autant plus délicat dans les temps que nous vivons et peut être mal interprété! Je me suis donc rabattu sur un terrain plus familier.

Au-delà aussi d'un sado-masochisme conscient et accepté, qui est mis en scène dans le milieu BDSM, il y a une forte ambiguïté dans des pratiques de "pénitences" où la souffrance est recherchée pour "expier ses fautes". Mortifier sa chair par la douleur, pour combattre la volupté, c'est quelque part rendre la douleur voluptueuse !



Edit: je comprends que ce texte puisse sembler manquer d'allant, je me suis forcé dans une période où je n'avais vraiment pas envie d'écrire!

Quelques petites remarques formelles pour commencer :
l. 3 : "et il atteignait l'extase"...  Ce "et" est-il bien utile ?
Deuxième paragraphe : "envoûté"
Troisième paragraphe : "il le pouvait nier"


Ces détails mis à part, ton texte est fort bien écrit et, surtout, très équilibré (formellement parlant). J'entends par là que le nombre limité de signes ne semble pas t'avoir posé de problème particulier.
L'ambiance, érotique, évoque tout à la fois Le Moine de Lewis mais aussi Dominique Arly et ses romans souvent coquins (pour l'époque) publiés dans Angoisse (notamment La dernière sorcière).

Spoiler:

Tout cela pour dire que j'ai beaucoup aimé ton histoire. Seul le titre emprunté à Nietzsche m'a tout d'abord inquiété : je m'attendais à quelque chose de lourd et prétentieux (ce qui ne fut heureusement pas le cas, bien au contraire).

Je rejoins assez l'avis de Raven. Je ne trouve rien à redire au texte, encore moins à ton style que j'ai toujours adoré.

Mais il a manqué un peu d'entrain à mes yeux aussi. Je pense que, pour ma part, ça tient en grande partie au thème religieux qui ne me parle pas, quand bien même j'adhère à ta théorie sur le puritanisme qui projette sur les autres ce que la personne elle-même refuse d'avouer.
Le même style avec un autre thème m'aurait envoûté, comme ça a été le cas avec nombre de tes autres histoires (comme "Rendez-vous" ou "Les ténèbres du dehors" que j'ai adorés, pour ne citer qu'elles). Je le vois comme un style qui prend son temps, qui pose ses personnages et décors avec une lenteur qui happe le lecteur dès la première ligne. Mais c'est à double tranchant car quand le thème ne parle pas trop au lecteur, la fascination que procure un tel style ne fonctionne pas toujours. (Je sais pas si je suis bien clair, pour changer).

En tout cas, même si je n'ai pas autant accroché que d'habitude, je rejoins ce que les autres ont déjà dis : ce texte a toutes ses chances dans ce concours. Il a une approche/un style assez original, est totalement dans le thème du concours et parfaitement écrit (ce qui est d'autant plus surprenant que tu dis l'avoir écrit "vite fait" et sans trop d'enthousiasme).

Merci à tous les deux!

Murphy, le thème est assez peu religieux, en fait! Comme je le disais, le puritanisme se trouve aussi en dehors des religions: les régimes totalitaires fascistes ou staliniens l'étaient tout autant.

Blahom: pas trop d'influence de Dominique Arly ou de Rollin, non. Le Moine peut-être: le personnage d'Ambrosio, élevé dans une ambiance puritaine et protégée, craque très vite face à la tentation, mais lui ne se damne que parce qu'il ne croit pas le pardon de Dieu possible, alors qu'Anselme finit par trouver l'enfer plus attirant que le ciel. Ma principale inspiration, je l'ai dit, est l'Hellraiser de Clive Barker, avec cette conception masochiste poussée au paroxysme, de l'enfer comme expérience extrême de la souffrance et du plaisir tout à la fois.

Un film remarquable que ce Hellraiser, et très dérangeant. L'univers de C. Barker, auteur que j'apprécie, me semble cependant très différent de celui plus classique de tes excellentes nouvelles.
"Ma principale inspiration, je l'ai dit, est l'Hellraiser de Clive Barker, avec cette conception masochiste poussée au paroxysme, de l'enfer comme expérience extrême de la souffrance et du plaisir tout à la fois. " On retrouve cependant bien ce point dans ton histoire, même si je n'avais pas fait le rapprochement sur le coup.

Merci de ta lecture et de ton commentaire, Géraldine !

Bonjour Paladin !

Je rejoins ceux de mes compagnons qui ont un avis mitigé : ce texte est objectivement bourré de qualités, l'idée est très bonne, mais il ne m'atteint pas.

Je ne me sens pas brûler pour cette sensualité que tu cherches à dépeindre : je pense qu'il aurait fallu un style presque plus érotiques, plus "charnel", pour que l'on ressente le plaisir dans la douleur (chose ô combien difficile). Là, je ne ressens pas la chaleur de Diane, je ne me consume pas devant les délices du péché, ce texte me donne un ressenti froid, cérébral... Et sans se délice de se perdre, le texte ne fonctionne pas. En tout cas pas pour moi. Je suis désolée.

Bises,
Eimelle