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Le cycle de Fhann - Cyléane

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Message par Paladin Ven 3 Avr 2015 - 21:43

Je suis assez d'accord: finalement tout à été écrit, mais l'originalité est souvent dans la façon de traiter un sujet déjà existant! Anne Rice s'attaque au thème si rebattu des vampires, mais elle en renouvelle complètement l'image! La magie et les apprentis-sorcier: tant de fois été traitée en roman, jeunesse ou pas... Mais J. K. Rowling en fait quelque chose d'original avec l'école de Poudlard et Harry Potter!


Dernière édition par Paladin le Sam 4 Avr 2015 - 10:06, édité 1 fois


Mais alors, dit Alice, si le monde n'a absolument aucun sens qui nous empêche d'en inventer un?

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Message par Max Ven 3 Avr 2015 - 22:40

Disons que les éditeurs recherchent la nouveauté, et qu'à défaut ils reproduisent les recettes qui fonctionnent. Avant la mode, il y a le bouquin qui lance la mode est qui est une nouveauté en son temps. Ce qu'ils cherchent, justement, c'est la nouveauté qui lancera la prochaine mode (un Twilight ou un Da Vinci Code pour reprendre les exemples de Paladin). Un truc classique peut les intéresser, mais il faut que l'auteur aie déjà un nom, en général. Un premier roman qui n'a rien de spécial pour lui, d'un auteur inconnu, n'intéressera personne, je ne vous apprend rien !
Quant à ce que vous dites de l'originalité, j'avoue que ça me demanderait réflexion.


Dernière édition par Max le Ven 3 Avr 2015 - 22:44, édité 2 fois
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Message par Invité Sam 4 Avr 2015 - 18:38

Paladin a écrit:Je suis assez d'accord: finalement tout à été écrit, mais l'originalité est souvent dans la façon de traiter un sujet déjà existant! Anne Rice s'attaque au thème si rebattu des vampires, mais elle en renouvelle complètement l'image! La magie et les apprentis-sorcier: tant de fois été traitée en roman, jeunesse ou pas... Mais J. K. Rowling en fait quelque chose d'original avec l'école de Poudlard et Harry Potter!

Je ne suis pas d'accord !  

Je connais principalement Harry Potter par le cinéma, (j'ai essayé le premier bouquin, mais je l'ai trouvé trop enfantin).

Jk Rowling fait avec Harry Potter quelque chose de bon. Mais sûrement pas d’orignal !

Harry Potter est le n ième héros à suivre le schéma du monomythe de Cambell.

Tous les personnages sont des stéréotypes absolus. Que ce soient les alliés du héros ou les méchants.

Et puis l'univers.... Des sorciers avec des chapeaux pointus, des balais volants et des baguettes magiques évoluant au milieu de trolls, d’hippogriffes et autres gobelins.

Je dirais même que Harry Potter fait partie de ces œuvres qui me font dire que l'on peut faire de la qualité sans aucune originalité.
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Message par Cancereugène Sam 4 Avr 2015 - 19:01

Je me rends compte, au vu de ce débat, que le terme "classique" ou "original" porte à confusion. Dans mon esprit, quand je dis classique, je ne vois rien de péjoratif. Mais vraiment rien. Je peux encore lire un policier où un flic blasé mène une enquête sur un serial killer qui tue exclusivement des femmes. C'est classique ? D'autres l'ont déjà fait ? Et alors ? Il ne s'agit pas de stigmatiser le récit, de le juger par principe ou de lui attribuer une étiquette, c'est simplement d'exprimer la ressemblance avec d'autres univers déjà connus.
Ton début de roman, je l'ai désigné par classique car il ressemble non pas à d'autres romans de fantasy (dans ma vie, j'ai dû lire dix romans de fantasy !) mais à des romans historiques, tout simplement. La présentation des nobles, des chevaliers vantards, des servantes ravissantes, bref, on est dans le roman historique "classique".
Désolé si j'ai pu laisser penser que le roman ne cassait pas trois briques à cause de cet aspect, je n'en sais vraiment rien. Je ne me permettrais pas de juger un roman sur ses dix premières pages !
Continue sur ta lancée, ne sois pas déboussolé par ces commentaires, cela n'en vaut pas la peine. Tu sembles avoir une idée, alors va au bout. C'est vraiment le seul conseil que je puisse te donner.
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Message par Invité Sam 4 Avr 2015 - 20:14

@ Cancereugène :

Ho là là, ne t'inquiètes pas. ça fait longtemps que mon texte n'est plus le centre de notre débat sur le classicisme et l'originalité. :mrgreen:

Je suis très content des commentaires que tu laisses sur mon texte et j'espère que tu continueras à en faire. D'autant plus que j'adhère à la très grande majorité de tes remarques et critiques.

J'avais bien compris ce que tu entends par un style classique et naïf et je suis 100 % d'accord avec toi.

Je ne suis pas découragé non plus, je planche sur la suite. Suite qui introduira deux nouveaux personnages qui seront de purs stéréotypes de l'héroic fantasy. :mrgreen:
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Message par Paladin Sam 4 Avr 2015 - 20:30

"Classique" n'est pas non plus pour moi péjoratif, et pas forcement opposé à "original"

Harry Potter, c'est un univers classique par ses éléments: les gentils les méchants, des sorciers avec des chapeaux pointus, des balais volants et des baguettes magiques. Ce qui est plus original, c'est cette école de Poudlard et ce qui s'y joue. C'est ce que je disais plus haut: l'originalité est souvent dans la façon de traiter un sujet déjà existant.


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Message par Invité Jeu 9 Avr 2015 - 19:30

Voici la suite.

Tout d'abord, la version PDF ici.

Et la version lisible directement depuis le forum.

Bonne Lecture. Very Happy

Chapitre 1

Le grand départ

Partie 3



Les hauteurs du palais ne connaissaient pas la même agitation que le reste du château. Dans les appartements royaux le calme régnait. De fins rideaux blancs avaient été placés devant les ouvertures sur l’extérieur afin d’atténuer la lumière du soleil. La pénombre qui régnait en ce lieu ne dénotait pas avec le côté sinistre de l’endroit. Murs et colonnes étaient faits d’une pierre lisse recouverte de gravures représentant des signes et inscriptions d’apparence raffinée, mais dont la signification avait été oubliée depuis longtemps.

L’ensemble des meubles présents dans la pièce de la plus petite des commodes à l’imposant lit à baldaquin étaient faits d'un bois d’un noir d’ébène. Ils avaient été taillés dans des arbres venant de contrées lointaines, des contrées au-delà de la mer, les contrées d'origines des fondateurs du royaume d’Avrasque.

Par opposition, tous les tissus étaient d’un blanc immaculé : Rideaux, Nappes, couvertures du lit et même les robes majestueuses de la reine et de la princesse.

Les deux femmes ne pouvaient cacher leur lien de filiation tellement elles se ressemblaient. La reine avait une trentaine d’années, sa longue chevelure noire descendait jusqu’en bas de son dos. Elle soulignait son fin visage d’un teint blanc pâle. La dame avait tout d’une beauté glaciale.

Sa fille était sa copie conforme avec une quinzaine d’années en moins. Mêmes cheveux bien que plus courts, même peau d’une blancheur et d’une pâleur extrêmes, même beauté.
Mère et fille étaient assises, la jeune princesse près d’une harpe et la reine sur le plus gros fauteuil de la salle.

Ombeline commença à pincer les cordes de son instrument. Une douce mélodie envahit le salon, la musique donnait l’impression de rebondir contre les murs et de ne jamais s’échapper par les fenêtres ou les autres ouvertures de l’endroit. La reine ferma les yeux et laissa ses muscles se relâcher, le son de la harpe lui faisait oublier toutes ses angoisses et ses doutes, il avait même la propriété de faire disparaître les douleurs physiques qu’elle pouvait ressentir. Comme à chaque fois que la première dame du royaume se laissait emporter par cet air, elle finissait par entendre un chant. Un chant mélancolique venu de nulle part, mais un chant tellement apaisant. Puis, elle voyait toutes ces femmes, nobles et belles, portant la tristesse et le malheur sur leurs frêles épaules. C’étaient ses ancêtres que la dame voyait, elle ne savait comment elle en arrivait à cette conclusion, mais elle en était certaine. Puis comme à l’accoutumée, son esprit traversa les murs du château pour survoler des terres sombres et arides, mais des terres qu’elle trouvait néanmoins tellement belles, des terres ou elle se sentait chez elle.

Soudain la musique s’interrompit. La reine rouvrit les yeux et se redressa. Deux femmes se tenaient dans l’encadrure de la porte. Dame Gersandre la gouvernante de la princesse et une petite blondinette en tenue de servante.

Ombeline visiblement furieuse d’avoir été interrompue jeta un regard noir à sa gouvernante et à la soubrette. Un regard qui suffit à faire reculer de quelques pas la grosse intendante et qui laissa la petite blonde pétrifiée de peur.

Durant plusieurs secondes, personne ne dit mot. Ombeline continuait de fixer les deux nouvelles arrivées.

Visiblement amusée, la régente afficha un sourire et rompit le silence.

« Hé bien Gersandre ? »

L’intendante se tourna vers la reine et commença à balbutier quelques mots.

« Madame…. C’est…. Voici, comme vous le désiriez Cyléane Sibam ! »

Aussitôt sa phrase terminée la grosse matrone se précipita sur la jeune servante, l’empoigna par l’arrière du cou et la poussa violemment à terre. Puis elle cria :

« Incline-toi devant la reine et la princesse ! »

La pauvre Cyléane se retrouva étendue de tout son long sur le sol. Elle se redressa péniblement en poussant un petit soupir de douleur, laissa un genou à terre, regarda la régente et tout en baissant la tête lui dit humblement : « Ma reine ».

Puis elle répéta l’opération avec Ombeline Rakan : « Princesse ».

Après les salutations la jeune fille resta dans la même position.

La régente prit la parole. Sans un regard pour la gouvernante, elle dit :

« Très bien Gersandre, vous pouvez prendre congé. »

La matrone fit une révérence et quitta promptement la pièce sans dire un mot de plus.

La reine portait maintenant son regard sur Cyléane

« Mon enfant, si je t’ai fait venir ici, c’est pour te confier une mission de la plus haute importance. À partir de demain matin, tu seras la dame de compagnie de ma fille unique Ombeline Rakan, futur régente du pays d’Avrasque. »

Les yeux de Cyléane s’écarquillèrent sous la surprise, elle restait bouche bée.

La première dame continua néanmoins de parler :

« La princesse quittant le pays demain afin de se rendre à Bermethion, tu devras toi aussi la suivre dans cet exil. »

La servante devint blanche comme un linge. Des larmes se mirent à couler le long de ses joues.

« Mais, mais….. Dame Gersandre joue déjà de fait ce rôle. » dit-elle en regardant la princesse

« Et…. Je….. Je…… Je ne devais pas quitter Fort Réal, toute ma famille, tous les miens restent ici ! »

Ombeline se leva telle une furie et foudroya la servante du regard avant de se mettre à crier :

« Silence ! Silence ! Comment oses-tu ? ! Ton visage devrait être illuminé par la joie ! Pauvre imbécile ! Stupide petite bonniche trop gâtée par la vie ! Je suis la princesse d’Avrasque, la future reine ! Je suis le soleil de la nation, l’avenir du pays ! De moi va dépendre l’avenir de millions de personnes ! Je vais diriger des armées, commander tout un peuple, parlementer et négocier avec des ambassadeurs et des rois ! Tu as l’occasion de pouvoir me toucher, me laver, me coiffer, me soigner ! Chaque matin, tu assisteras à mon levé et chaque soir à mon couché ! Tu seras auprès de moi dans les moments les plus durs, mais aussi les plus glorieux ! Que peux-tu demander de plus ? Tu oses hésiter entre ce destin et la vie de femme de ménage ! »

La régente d’un signe de la main intima l’ordre à sa fille de cesser de parler.

« Il suffit Ombeline ! Vous pouvez disposer, allez finir de vous préparer pour le grand départ. Cyléane vous rejoindra demain. »

La princesse quitta dignement les lieux sans mot dire, elle se contenta de jeter un dernier regard rempli de haine à l’intention de sa future dame de compagnie.

Une fois sa fille partie, la reine recommença à parler :

« Ma douce enfant, tu as raison, Gersandre est la gouvernante d'Ombeline. Mais elle est aussi l’intendante du palais et nous avons besoin qu’elle continue de jouer ce rôle. Elle s’occupe de ma fille depuis que cette dernière est bébé, elle lui a même donné le sein ! Mais aujourd’hui Ombeline n’a pas besoin d’être nourrie ou éduquée. Elle a besoin qu’on la soutienne, qu’on la protège et que l’on soit une confidente pour elle. »

La régente marqua un temps d’arrêt, regarda Cyléane et lui demanda :

« Comprends-tu le rôle des prêtres Génétrix dans notre société ? »

La jeune fille sécha ses larmes naissantes et après une hésitation répondit :

« Les prêtres Génétrix sont là pour organiser le royaume, ainsi leur accord est indispensable avant tous mariages. De plus ce sont des érudits et des guérisseurs, ils guident le peuple, s’assurent de notre santé et aident aux accouchements. »

La régente reprit la parole :

« Ce n’est pas leur fonction exacte Cyléane. Les prêtres Génétrix sont là pour veiller au respect du sang. Dans les veines de chaque noble d’Avrasque coule le sang magique de Vrinrim Le Grand. Il est le fondateur de notre nation. Il s'est baigné dans la source divine, puis en moins d’une trentaine d’années, il a créé notre peuple. À partir de plusieurs centaines de tribus éparses vivant sur des terres arides, il a unifié une nation. Il a inculqué à nos ancêtres une langue, des valeurs, une politique et une hiérarchie commune. Comprend le bien Cyléane, chaque noble de notre pays est un descendant de Vrinrim Le Grand. »

La reine marqua une pause et prêta plus ample attention à l’attitude de la servante. Les larmes avaient arrêté de couler sur ses joues, elle restait encore très pale, mais elle était concentrée et attendait la suite des explications. La dame esquissa un rapide sourire et continua son discours.

« Le but premier de l’ordre Génétrix est de faire en sorte que le sang magique de Vrinrim ne se perde pas. Ainsi, chaque membre de la noblesse voit ses unions charnelles régies par les prêtres afin de préserver au mieux la pureté du sang. Lorsque le roi du pays d’Avrasque décède, c’est au grand oracle de l’ordre Génétrix que revient le devoir d’annoncer qui possède le sang le plus pur, le plus proche de Vrinrim. C’est celui-là qui devient le nouveau régent du royaume. À ce jour, mon époux et moi-même entretenons d’assez bonnes relations avec l’ordre Génétrix pour savoir que la personne qui répond le mieux ce critère n’est autre qu'Ombeline. Elle succédera donc à son père et deviendra la maîtresse du pays d’Avrasque ! »

« Excusez-moi ma reine. »

Cyléane ne se tenait plus humblement à genoux, mais était maintenant assise par terre en tailleur, elle semblait passionnée. La dame s’étant interrompue, la servante se permit une question.

« Cela veut dire que si par malheur votre époux, le roi Vardos venait à décéder, une femme deviendrait la dirigeante du pays ? Je ne me souviens pas que notre nation n’ait jamais été gouvernée par une reine. »

La servante semblait avoir oublié sa tristesse et ses doutes. Dans ses grands yeux verts, la régente pouvait maintenant voir une forme d’émerveillement.

« En effet, ce n’est jamais arrivé, Ombeline sera la première femme à obtenir le titre de souveraine. Mais jusqu’au décès de mon mari, elle reste la princesse et depuis quelques jours, elle a été nommée par le roi son père, ambassadrice du pays d’Avrasque détachée auprès de la cité-État de Bermethion. »

« Bermethion la lointaine » dit Cyléane coupant ainsi la parole à la reine.

Se rendant compte du manquement à l’étiquette que cela constituait, la servante se mit à rougir. Mais la régente ne semblait pas en prendre ombrage, au contraire, elle attendait que la jeune fille continue de parler.

Cyléane reprit donc la parole avec enthousiasme.

« On dit que cette ville fait la taille d’un royaume. Elle se situerait sur les rivages de la mer intérieure, le seul accès en son sein, car les extrémités de la cité qui ne sont pas face à la mer seraient cernées de hautes montagnes. Il se dit également que toutes les nations de l’île de Fhann font converger d’importantes délégations vers Bermethion. Je pense que cet endroit est une sorte de terrain neutre, une gigantesque ambassade ou nobles et notables vont régler les problèmes par la parole et non par la guerre. Peut-être même que des royaumes aujourd’hui ennemis se rapprocheront, peut-être que des accords marchands verront le jour ! »

La servante stoppa net son discours et rougit de plus belle. Elle avait été trop loin, oser exposer ses opinions et qui plus est des opinions politiques devant la première dame du royaume. Oser imposer ses suppositions à la reine alors qu’elle n’est qu’une servante illettrée.

La dame semblait pourtant écouter avec intérêt.

« Par les anciens ! L’ordre Génétrix avait raison sur elle ! » Pensa-t-elle.

Comment une aussi jeune fille sans aucune instruction et destinée aux basses œuvres pouvait-elle faire preuve d'une telle vivacité d’esprit ? Comment savait-elle tant de choses sur Bermethion ? Elle comprenait même la raison d’être de la cité-état. Elle n’avait pu appréhender tout cela qu’en écoutant les conversations. Les conversations de ceux dont elle nettoyait le sol et les vêtements, de ceux devant qui elle devait s’incliner.

Remarquant la gêne de son interlocutrice, la reine reprit la parole.

« Le seigneur Vardos est encore jeune et en pleine santé. Le jour où Ombeline devra lui succéder est loin d’être arrivé. Et en effet la princesse et moi-même croyons que ce qui va se passer à Bermethion peut changer à jamais la face de Fahnn. Sache que Daullan Jamen Grand Théocrate et dirigeant de la cité-État œuvre depuis des années dans le but que Bermethion soit reconnue comme terrain neutre par toutes les nations qui constituent l’île de Fahnn. Et sache encore qu’il est sur le point d’y parvenir. Les rues de la ville sont déjà foulées par des délégations entières appartenant pourtant à des nations ennemies. Cependant, le sang ne recouvre pas le sol de la cité, non, les gens ne guerroient pas, ils parlent, ils négocient, ils commercent ! »

La reine marqua une pause pour regarder Cyléane , la servante était très attentive, mais surtout et c’est bien là le plus important semblait saisir chacune des paroles qui étaient prononcées.

« Le grand Théocrate a pris une nouvelle initiative. Afin de tenter d’officialiser le statut de neutralité de Bermethion , il a fait transformer une partie du palais des dieux, le siège du pouvoir de la ville en une ambassade où chaque pays est invité à envoyer une délégation permanente. Ce sera un lieu de rencontre et de négociation où chaque nation devra être représentée. »

Cyléane interrompit à nouveau la souveraine.

« Je comprends ma reine ! Avrasque, notre pays envoie aussi sa délégation ! Ceux qui quittent Fort Réal demain. Tous les nobles qui vont partir ont été nommés ambassadeurs permanents. Ils résideront définitivement à Bermethion, c’est pour cette raison qu’autant de gens partent avec eux. La cité-état sera leur nouvelle demeure, ils auront besoin d'avoir à disposition gardes, servants, médecins, érudits…… . Lorsque nous arriverons et que les ambassadeurs des autres pays vont voir l’importance de notre délégation menée par la future Reine d’Avrasque , ils seront forcés de comprendre le sérieux que notre nation accorde à ce projet d’ambassade ainsi qu’aux négociations. »

La petite blonde affichait maintenant un visage souriant et satisfait. La reine ne reprit pas la parole tout de suite. Elle mit sa main devant sa bouche et détourna son regard de Cyléane quelques instants. Elle semblait perdue dans ses pensées.

En réalité, la dame essayait de cacher à quel point l’expression de joie de la servante la touchait. Ce sourire était le même que celui que faisait Ombeline durant ses jeunes années. Le visage de la petite princesse s’illuminait à chaque fois qu’elle apprenait de nouvelles choses, réussissait à jouer un accord avec sa harpe ou encore lorsqu’elle se rendait compte qu’elle faisait la joie de sa mère.

Comment ne pas s’attendrir devant Cyléane réagissant comme sa fille, exprimant la satisfaction d’avoir compris les rudiments de la diplomatie.

« Cette jeune servante est étonnante » pensa la reine. « Elle ne sait pas lire, sûrement à peine compter, elle n’a jamais mis les pieds en dehors des murailles de la forteresse, mais elle comprend et devine les enjeux du départ pour Bermethion. Quel gâchis de ne pas lui avoir donné d’instruction. »

La dame semblant rester dans ses pensées et n’affichant apparemment pas l’intention de reprendre la parole, Cyléane recommença à parler.

« Ma reine puis-je me permettre une question ? »

La régente fixa à nouveau son interlocutrice :

« Je t’écoute Cyléane . »

La servante reprit son air sombre et triste.

« Pourquoi moi ? Ombeline Rakan est une jeune fille exceptionnelle, elle sera appelée à régner et dans quelques jours, elle jouera le rôle d’un ambassadeur devant mener à bien des négociations qui pourraient changer l’avenir de peuples entiers. Parmi ceux qui vont l’accompagner vers la lointaine Bermethion se trouvent les nobles les plus prévenants, les chevaliers les plus protecteurs, les dames les plus distinguées, les érudits les plus cultivés, il y aura même des servantes exerçants depuis des décennies auprès de la haute noblesse de fort Réal. Qui suis-je pour devenir la dame de compagnie de la princesse ? Une servante de bas étage sans aucune instruction, sans aucun sens de l’étiquette, je ne connais rien du monde. Depuis l’âge de quatre ans, je ne fais que nettoyer ou parfois aider aux récoltes. Je ne suis pas digne de partir pour Bermethion. »

La reine prit une profonde inspiration.

« Cyléane, tu te souviens des explications que je t’ai données sur l’ordre Génétrix ? »

La jeune fille fit un signe de tête indiquant une réponse positive. La dame reprit donc :

« Veiller au respect du sang par la noblesse est certes, l’objectif prioritaire des prêtres, mais au fil des siècles, ils ont développé d’autres talents. Ils se sont intéressés au peuple, ceux qui ne possèdent pas en eux le sang de Vrinrim. Ainsi, aujourd'hui un prêtre peut déterminer quels seront les qualités et les défauts d’un enfant qui pourrait naître de l’union entre deux mortels avant même que ces derniers ne se soient enlacés. C’est pour cette raison que la loi exige que tout projet de mariage entre gens du peuple soit validé par l’ordre Génétrix. »

À cette évocation, Cyléane sembla défaillir, elle baissa la tête et tenta de retenir ses larmes. Elle venait de réaliser que son mariage avec Calath n’aurait sûrement jamais lieu. Néanmoins, elle lutta contre le chagrin et continua d’écouter la reine.

« Si les prêtres Génétrix peuvent deviner les capacités et le caractère d’un enfant avant même sa conception, c’est parce que leur don permet de tout savoir des futurs géniteurs qui sont eux déjà bien de ce monde. Ainsi, j’ai demandé à l’ordre de se mettre en quête de la meilleure candidate potentielle pour devenir la dame de compagnie d'Ombeline. »

La régente regarda fixement Cyléane :
« J’ai eu le résultat des recherches hier soir et c’est ton identité qui m’a été donnée par l’ordre Cyléane ! Selon eux, tu es forte et robuste, résistante à la maladie, intelligente, observatrice et fidèle. Te voir et parler avec toi me montre à quel point les prêtres ont raison à ton sujet. Tu as tout de suite compris et pris conscience de l’importance de Ombeline quant à l’avenir du pays, tu as toutes les qualités. Tu seras d’excellente compagnie pour la princesse et une parfaite nourrice pour la fille qu’elle mettra au monde. »

À ces mots les yeux de Cyléane s’écarquillèrent et la mâchoire lui tomba !

« La princesse….. Elle…. La princesse est enceinte ! » Balbutia la jeune fille.

« Non » Répondit la reine. « Ombeline n’attend pas encore d'enfant. Mais elle est d'ores et déjà promise au jeune seigneur Jartis Leoden fils de Palis Leoden, maître de Mâchefer, une province du pays de Jorn. »

La reine s’apprêtait à continuer son discours, sûrement en donnant à Cyléane des explications supplémentaires sur le pays de Jorn, mais elle remarqua que la servante ne l’écoutait plus. Elle restait ébahie, les yeux ronds, la bouche bée. La jeune fille semblait en état de choc. La dame cessa donc de parler et laissa à son interlocutrice quelques secondes afin de reprendre ses esprits.
C’était plus de temps qu’il n’en fallait pour que Cyléane se ressaisisse. Elle regarda la reine et reprit la parole :

« Comment savez-vous que la princesse aura une fille comme premier né ? Et quoi qu’il en soit je ne peux allaiter ce bébé ? Il faudrait que j’aie moi-même un enfant pour pouvoir donner le sein à un nourrisson. »

La régente regarda la blondinette avec un air interloqué :

« Mais Cyléane, la dame de compagnie de ma fille doit faire partie de la noblesse. Tu vas épouser sir Ilarin Preselin. Par ce mariage, tu acquerras le statut adéquat. Quant au chevalier, je vais lui donner ordre de t’engrosser dans les plus brefs délais. Bien sûr, vous ne pourrez vous marier qu’à votre arrivée à Bermethion, mais si sir Preselin désire t’entreprendre auparavant, je te conseille de ne pas refuser. Il faut impérativement que tu sois enceinte avant Ombeline….. »

Une sorte de râlement interrompit la reine. Cyléane s’étouffait ! Elle prenait de rapides inspirations et expulsait bruyamment l’air de ses poumons comme si elle s’asphyxiait. !

La régente se leva et tendit sa main doucement en direction de la jeune fille afin qu’elle la saisisse.
Mais la servante au contraire fut prise de terreur, paniquée elle essaya de reculer loin de sa reine. Elle partit d’abord littéralement à quatre pattes pour s’éloigner suffisamment avant de tenter de se redresser, mais à ce moment, elle chuta ! Plutôt que d’essayer de se relever une nouvelle fois elle se roula à terre jusque dans un coin de la pièce puis se recroquevilla en position fœtale !

Devant ce spectacle la reine ne pouvait que constater l’état proche de l’hystérie dans lequel la jeune fille se trouvait. Elle s’approcha de quelques pas, mais stoppa sa progression à bonne distance de la servante.

Elle restait debout sans mot dire et se contentait de regarder calmement. Cette situation dura quelques minutes. Cyléane restait prostrée et tremblante dans l’angle de la pièce. Plus le temps passait, plus elle semblait se calmer.

Soudain, elle jeta à sa reine un regard de haine, de colère et de peur :

« Pourquoi !? Pourquoi moi !? Jeune, Jolie, intelligente, douce, en bonne santé ! Il y a des dizaines de nobles damoiselles qui correspondent à ces critères ! Qui y correspondent bien mieux que moi ! Et au moins elles sont du même monde que la princesse ! Ma reine, votre fille me déteste et à juste titre ! Pourquoi lui imposer ma présence à ses côtés ? »

Les yeux toujours chargés de colère, la servante attendait une réponse qui ne tarda pas à venir.

« Tu te sous-estimes Cyléane, tu vaux autant que bien des nobles dames, Crois-en ta reine et crois-en le conseil Génétrix. Puis tu as un talent que les autres n’ont pas, même les plus nobles d’entre nous. L’alchimie ! Tu sais la pratiquer ! »

« NON !!!!!! » hurla Cyléane.

La jeune fille se recroquevilla encore plus, prit sa tête entre ses mains et se mit à pleurer à chaude larme.

« Pitié ma reine ! Pitié ! Je ne voulais pas désobéir à la loi. Je sais que pratiquer cette sorcellerie est puni de mort ! S’il vous plaît ! J’avoue ! Cette magie abjecte se transmet dans ma famille de mère en fille, mais s’il vous plaît, punissez-moi ! Tuez-moi si je le mérite ! Mais pas ma mère ! Elle est aveugle, elle n’a que cela pour subsister. Je vous jure sur ce que j’ai de plus sacré que nous n’avons utilisé l’alchimie que pour de bonnes causes, guérir des maladies, des rhumatismes ou encore conserver un peu la viande. C’est la seule manière pour ma mère de subvenir aux besoins de notre famille, ma condition de servante ne me permet pas d’assurer notre survie à toutes les deux. »

Devant le désarroi de la petite servante, la dame décida de continuer d’approcher d’elle. Elle la saisit par les épaules afin de l’aider à se relever, puis elle l’a prit dans ses bras.
Cyléane n’en revenait pas, elle touchait la reine ! Du fait de son allure et son attitude, la dame semblait glaciale, mais en réalité le contact de son corps contre le sien produisait une douce chaleur. La jeune fille se calma immédiatement.
Tout en continuant de tenir la servante, la reine la fit avancer vers le fauteuil qu’elle avait quitté quelques minutes plus tôt.

La dame fit asseoir Cyléane puis prit place à ses côtés avant de reprendre la parole.

« Je suis désolé mon enfant. Je suis un peu brusque dans mes explications. Si seulement le temps avant le grand départ ne nous était pas compté. Ne crains rien ma petite Cyléane. Aucun mal ne sera fait à toi ou à ta famille. Le conseil Génétrix gardera le secret ainsi que moi-même. »

La servante semblait soulagée, la dame continua donc :

« Quitter les tiens du jour au lendemain, Partir définitivement pour l’inconnu, épouser un homme que tu n’as jamais ne serait-ce qu’aperçu. J’ai conscience que ce sont des sacrifices énormes que je te demande-là. Mais les refuser revient à refuser ton avenir, car c’est bien à Bermethion qu’il se trouve. Il est évident que ton destin n’est pas de nettoyer les sols et les couverts de tes maîtres. Du fait de ta fonction tu seras sûrement la personne la plus proche de notre princesse et ambassadrice, mais aussi de sa fille à naître. De par ton mariage, tu entreras dans le monde de la noblesse. Te rends- tu compte de la vie qui t’est proposée là ? Réalises-tu que sur le long terme, tu pourras contribuer à changer le monde ? Changer le monde pour l’enfant que tu auras, l’enfant qui héritera de ce que tu construiras ! »

Ces paroles semblaient réconforter Cyléane, néanmoins, elle restait toujours aussi livide. Elle ravala ses larmes avant de parler.

« L’ampleur des sacrifices qui m’incombent est une chose, mais les miens….. Je devrais les quitter définitivement dans moins d’une journée et ils ne sont toujours pas au courant ! Comment ma mère va-t-elle faire sans moi ? Et ….. Calath ….. ? »

La servante éclata à nouveau en sanglots.

La dame saisie délicatement le menton de la jeune fille afin de lui faire relever la tête et lui chuchota :

« Chut. Calme-toi Cyléane. Ce n’est pas encore le moment de craquer. »

Puis elle sortit d’une boîte à proximité de son siège un mouchoir de tissu blanc et essuya doucement les yeux de la servante.

« Écoute-moi bien. J’arrangerai moi-même un mariage entre ta mère et Pibrur Remine le père de Calath. Ne t’inquiète pas ! Il s’agira juste d’un mariage d’arrangement. Ils ne seront pas obligés de partager la même couche ! Je mettrais à leur disposition une demeure plus grande qu’ils n’auraient jamais pu avoir. Ta mère, Pibrur et Calath sauront prendre soin les uns des autres. De plus, je veillerais à ce que le conseil Génétrix ne s’oppose pas à cette union. »

« Ma reine ? » dit timidement Cyléane.

« Oui ? »

« Je me permets de vous demander humblement un service concernant Calath. » dit la jeune fille d’une voix à peine audible.

« Je t’écoute. »

« Forcez cette tête de mule à refaire sa vie sans moi. Il y a cette fille Tumisse Grescer. Je ne l’ai jamais aimé car elle tentait sans cesse de me dérober l’amour de Calath ! Je ne sais pourquoi, mais bien qu’il fût également attiré par elle, il m’a toujours préféré ! »

La servante fut à nouveau prise de sanglot. Tout en laissant ses larmes coulées, elle continua de parler :

« Au début, Calath sera accablé de chagrin. Mais Tumisse a toutes les qualités d'une bonne épouse. Elle saura le réconforter et apaiser sa peine. Il refusera cette solution, mais s’il vous plaît ma reine exigez leur union ! »

La régente continuait d’afficher un air attentif, au moment de la demande de Cyléane. Aucune expression sur son visage ou dans son comportement ne vint trahir ce qu’elle pouvait penser. Elle dit d’une voix posée mais déterminée.

« Cyléane Sibam, je te jure sur ma famille qu’il en sera fait ainsi. »

Puis elle afficha un sourire triste et ouvrit ces bras comme si elle invitait la servante à venir se blottir contre elle.

Cyléane acceptant la proposition posa sa tête sur l’épaule de la régente et se mit instantanément à pleurer.

Sans dire un mot, la dame serrait contre elle la jeune fille dont les pleures résonnaient dans tout l’étage.
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Message par Perroccina Ven 10 Avr 2015 - 13:14

Ah là, ça commence à devenir intéressant. Les ressorts sont en place ou presque et on entre dans le vif du sujet.
C'est toujours bien écrit et agréable à lire. Je n'ai pas vu d'expression anachronique ou autre coquille.

Je l'avais dit que Sir Priscelin allait fricoter avec Cyléane, je ne pensais pas que cela irait jusqu'au mariage mais l'incident dans le petit salon des courtisanes donnait un bon indice.

Maintenant je suis curieuse de voir la description de Berthémion, ça a l'air de quelque chose de maousse.


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Message par Invité Ven 10 Avr 2015 - 14:15

Merci pour ton retour Perroccina, je suis content que cette troisième partie te plaise et je suis tout aussi ravi que tu ne trouves pas de coquille. Razz

Sinon, en effet les choses évoluent un peu.  Le premier chapitre est en 5 parties, il reste essentiellement un chapitre d'exposition afin de présenter les personnages.

Sache que Sir Preselin ne veut pas fricoter avec Cyléane. Il veut simplement faire acte d'obéissance envers sa reine. Tu penses bien qu'en temps normal il n'oserait jamais. Une jeune beauté toute innocente de 15 ans sa cadette.   :ange:
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Message par Perroccina Ven 10 Avr 2015 - 14:24

Extrait de la partie 2 :

"Bien qu’il restât silencieux, Ilarin n’était pas impressionné par dame Gersandre, sa mauvaise humeur et son tempérament colérique lui étaient plus que familiers. Non à cet instant ce qui attirait toute son attention était la jeune beauté qui suivait la gouvernante. Une ravissante blonde, encore une adolescente, certes pas très grande, mais qu’importe sa taille lorsque l’on voit sa longue chevelure, son doux visage et ses proportions parfaites.
Le chevalier restait béat devant les formes avantageuses de la jeune fille. Elle portait une longue tunique blanche, la tenue des servantes.

Comment se faisait-il qu’il n’ait jamais remarqué ce joli brin de femmes avant ?
Ilarin en était presque contrarié, il pensait connaître au moins de vue les plus belles damoiselles du palais. Après une courte réflexion le bellâtre en arriva à la conclusion qu’en temps normal cette domestique ne devait pas côtoyer les nobles gens, elle était sûrement affectée aux tâches de nettoyage des parties du château les moins fréquentées par la fine fleur de la cour.
Mais alors… Si ce raisonnement était juste, pourquoi suivait-elle l’intendante dans les quartiers royaux ?

Quoi qu’il en soit, elle avait peur. Son port et sa démarche ne trahissaient pas cette émotion, mais c’est dans ses yeux que ce sentiment se lisait. Les yeux…. Généralement c’est la dernière chose qu’Ilarin regardait chez une femme, mais comment ne pas s’attarder sur ces deux vertes émeraude ?"

Il ne va pas trop se forcer pour obéir à la Reine et aux prêtres...


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Message par Invité Ven 10 Avr 2015 - 14:30

Perroccina a écrit:

Il ne va pas trop se forcer pour obéir à la Reine et aux prêtres...

Ho non. Tu penses bien. Un homme aussi dévoué que lui. :mrgreen:
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Message par Invité Lun 20 Avr 2015 - 14:08

Voici la suite.

Tout d'abord, la version PDF ici.

Et la version lisible directement depuis le forum.

Bonne Lecture.  Very Happy

Chapitre 1

Le grand départ

Partie 4

Le soleil de midi brillait au-dessus de Fort Réal. C’était l’heure où les hautes tours du palais royal projetaient leurs ombres sur toute la forteresse.  Ce n’était que le début de l’automne. Les arbres ne perdaient pas encore leurs feuilles, celles-ci n’avaient d’ailleurs même pas jauni. Partout sur le territoire du seigneur Rakan la verdure s’étendait.

Tumisse marchait sur une longue route pavée.  Cette dernière partait du château de Vardos  Rakan  et traversait les trois murailles de protections pour mener à la sortie du fort. Ce long serpent de pierre ne s’arrêtait d’ailleurs pas aux limites de la forteresse. Non, il continuait à perte de vue, sur des lieues et des lieues.

La servante n’avait pas la moindre idée de l’endroit où la route pouvait mener. Même en montant sur le mur d’enceinte, elle n’avait pas réussi à apercevoir le bout du chemin !

Et puis soyons francs, la jeune fille ne s’intéressait pas vraiment à ce qu’il pouvait y avoir au-delà des murs de Fort Réal. Pourquoi s’en inquiéter finalement ?  Il y avait déjà tout ici !

Tumisse cessa  d’avancer, elle ferma les yeux et prit une profonde inspiration. La chaleur sur sa peau, la douce odeur des herbes vertes le long du chemin, le chant des oiseaux. Quel bonheur ! La servante rouvrit les yeux et regarda autour d’elle. Derrière se trouvait le palais, non loin de l’imposant édifice, elle voyait le ravissant bosquet cachant la source d’eau où les femmes venaient  se baigner. Sur ses côtés, la servante pouvait apercevoir les grandes étendues d’herbes parsemées de petits jardins.  Devant elle, près du mur de protection, il y avait son village.

Un amoncellement de petites maisons aux murs de bois ou de pierres dont la jeune fille apercevait  uniquement les toits le plus souvent constitués de chaume, mais aussi parfois de tuiles en pierres.

Rentrer chez elle si tôt n’était pas habituel pour Tumisse, mais nous étions à la veille du grand départ. Presque tous les servants du château avaient été autorisés à cesser le travail à la mi-journée afin de rejoindre leurs familles et amis.

Pour nombre de gens du village, cet après-midi de libre serait consacré aux derniers préparatifs du voyage, mais aussi aux adieux.

Tout Fort Réal était touché par l’exode. Du plus modeste paysan au plus puissant  seigneur, il n’est pas un habitant de la forteresse qui ne verrait pas partir un ami proche voire même une partie de sa famille. D’ailleurs, il était de notoriété publique que le seigneur Vardos Rakan laissait partir sa fille unique pour la lointaine Bermethion. Très certainement afin de donner l’exemple et de montrer à son  peuple que lui aussi consentait à ce sacrifice.

Tumisse se perdit dans ses pensées. À quel point cette Bermethion pouvait-elle être lointaine ? Combien de temps fallait-il marcher avant de l’atteindre ? Fallait-il suivre la grande route de pierre afin de s’y rendre ?

Dans le fond quelle importance ? La servante ne l’aurait jamais avoué à qui que ce soit, mais la situation ne la touchait pas plus qu’elle ne l’attristait. Elle se fichait des amis qu’elle allait perdre. Tumisse était une solitaire et n’attachait que peut d’importance à son entourage. Son père, sa mère et ses grands-parents restaient ici et c’était tout ce qui comptait à ses yeux.

Ho ! Il y avait bien une autre personne qui intéressait la jeune beauté : Calath Rémine !

Tumisse était belle et elle le savait ! Ses cheveux bruns légèrement ondulés, son regard enjôleur, ses longues jambes, sa peau naturellement bronzée faisaient d’elle l’une des jeunes filles les plus courtisée de Castel Réal.

Même Calath n’était pas insensible à son charme. Mais cet idiot lui avait toujours préféré Cyléane Sibam !

Qu’est-ce que cette petite pimbêche pouvait bien avoir de plus qu’elle ? Tumisse se savait en tout point supérieure à sa rivale. Sa chevelure Brune était plus belle que l’espèce de crinière de Cyléane. Ses beaux yeux marron étaient bien plus attirants que les yeux de vipère de cette petite prétentieuse.

C’était grâce à son opulente poitrine que cette aguicheuse avait hypnotisé le pauvre Calath ! Aucun doute là-dessus ! Alors oui la petite peste avait des seins plus généreux que ceux de Tumisse, mais  le corps de cette dernière était bien mieux proportionné.  

De toute façon Calath n’avait aucun goût, si seulement il avait pu partir lui aussi……

La servante sortie de ses pensés  au moment de son entrée dans le village. Comme à l'accoutumée,  les enfants riaient et criaient en courant entre les maisons. Les femmes s’activaient à étendre le linge ou à faire bouillir des bassines d’eau et les quelques hommes présents s’occupaient de la basse-cour. Cependant, il y avait quelque chose d’inhabituel. Au milieu du hameau se tenait un homme richement habillé ! À coup sûr un noble ou un marchand ! Mais qu’attendait-il ici ?

Tumisse le regarda de bas en haut. Ses bottes de cuir en apparence neuves étaient du même noir que son pantalon. Sa chemise blanche parfaitement boutonnée et sans le moindre faux pli lui recouvrait le corps et les bras. Sur ses épaules reposait une cape qui descendait jusqu'à ses pieds.

Le noble sir devait approcher de la trentaine. Il avait des cheveux blonds qu’il portait mi-longs et de magnifiques yeux bleus. La jeune fille était sous le charme.
Mais…. Il approchait d’elle ! Il venait la voir !

L’homme fit une révérence.

« Mademoiselle, je suis sir Ilarin Preselin, chevalier au service de sa majesté Vardos Rakan. Je  recherche Tumisse Grescer. L’on m’a dit qu’elle était la plus jolie damoiselle de ce village, je suppose donc que vous êtes cette personne. En effet qui pourrait surpasser votre beauté ? »

L'homme posa un genou à terre et lui baisa la main !  La jeune fille rougit jusqu’aux oreilles. Elle vivait un rêve éveillé !

Il ne fallait pas perdre ses moyens.  Tumisse entreprit donc de répondre  à son interlocuteur :

« Messire, je vous remercie pour le compliment. Je suis bien celle que vous cherchez. »

Le chevalier se redressa :

« Je dois m’entretenir avec vous mademoiselle, la conversation risque d’être longue, peut-être pourrions-nous nous promener en même temps que nous discutons ? »

« Bien sûr » répondit Tumisse qui ne parvenait pas à cacher son étonnement.

Le noble et la servante commencèrent donc à marcher côte à côte. Le chevalier prit la parole d’un air gêné.

« J’ose à peine vous le demandez mademoiselle Grescer…. Mais…. Ce serait un honneur pour moi si nous pouvions nous prendre par la main. »

Tumisse n’en revenait pas ! Mais il ne fallait pas qu’elle se laisse décontenancer.

Elle prit un air aussi assuré que possible et s’empara de la main du gentilhomme en lui disant :

« Ne soyez pas gêné chevalier, c’est un honneur pour moi. »

Sous le regard médusé des habitants du village, le couple continua son chemin main dans la main alors que le chevalier entamait la discussion.

« Il me faut vous parler de Calath Remine, vous le connaissez n’est-ce pas….. »
                                                               
  ………………

Nous entamions l’après-midi.  Il devait être  treize ou quatorze heures. Ransonde en était persuadée car c’est à ce moment de la journée qu’elle commençait à avoir faim. Son corps était pour elle l’horloge la plus fiable.  Voilà vingt ans qu’elle avait totalement perdu l’usage de la vue.  Son appétit et sa fatigue lui permettaient de se situer dans ses journées et dans ses nuits.

Cependant, pas question de commencer à manger sans Cyléane. Pour une fois, elle allait rentrer très tôt du palais. Mère et fille avaient donc décidé de partager le déjeuner avant d’aller dire un ultime au revoir à leurs amis.

Ransonde entendit la porte s’ouvrir. C’était Cyléane, elle en était certaine. Mais quelque chose n’allait pas. Même après une exténuante journée de travail sa fille avait pour habitude d’ouvrir la porte énergiquement, d’annoncer qu’elle était rentrée avant de se mettre à ranger la maison tout en racontant sa journée.  

Cette fois, la petite était entrée sans entrain et avait doucement refermé la porte. Pas le moindre bruit de pas. Seulement la voix triste de la pauvre enfant,  une voix chargée d’un chagrin qu’elle devait porter depuis de nombreuses heures.

« Maman….. Il faut qu’on parle….. »
                                                             
 ….......……….
Bien que l’on fût seulement au milieu de l’après-midi et que le soleil soit encore haut dans le ciel, la carrière était déserte. Les ouvriers avaient délaissé les travaux de rénovation propres à la saison automnale afin de se consacrer aux derniers préparatifs pour le grand départ.  Seul un garçon d’une quinzaine d’années continuait de transporter des pierres dans un chariot afin que tout soit prêt pour la reprise des travaux.

Calath était épuisé,  certes il était déjà aussi grand et fort qu’un adulte mais cela faisait des heures qu’il restait seul à travailler. La poussière le recouvrait tellement que ses cheveux bruns semblaient être gris.  

Le jeune homme n’était pas du genre à besogner plus que de raison, bien au contraire. Mais son arrivée très tardive de ce matin avait fort déplu au contremaître. Si l’on ajoutait à cela le fait que dame Gersandre l’ait surpris près de la source où se baignent les servantes, il avait tout intérêt à faire profil bas.

Il avait donc décidé de travailler quelques heures de plus et de ne rentrer au village qu’au moment où tout le monde serait trop accaparé par les adieux pour s’occuper de lui.

C’est donc satisfait de son travail que le jeune ouvrier quitta son chantier et ce n’est pas sans surprise qu’il vit sur le chemin du retour un groupe d’hommes se diriger vers la carrière.

« Qui sont ces gens ? Qu’est-ce qu’ils viennent faire ici à cette heure ? » S’interrogea Calath

Au fur et à mesure qu’ils approchaient l’adolescent les distinguait de mieux en mieux. Ils étaient quatre. Trois d’entre eux portaient une longue tunique blanche sur laquelle étaient brodées les armoiries de Fort Réal, la tenue de la garde de la forteresse ! Le quatrième semblait richement vêtu, il portait pantalon  et chemise ainsi qu’une cape. Si l’on ajoutait à cela ses cheveux blonds impeccablement coiffés, impossible de ne pas réaliser qu’il appartenait à la noblesse.

Au moment où le chemin des marcheurs croisa celui de Calath, tous marquèrent une pause.

Le noble sir toisa le garçon avec dédain.

« Jeune homme, serais-tu Calath Remine ? »

« C’est bien moi messire. » Répondit l'adolescent.

Le noble se tint droit comme un I, puis il pointa le jeune homme du doigt.

« Je suis le chevalier Ilarin Presselin ! Je te défie dans un combat singulier ayant pour enjeu la possession de Cyléane Sibam ! Tu n’es pas digne de l’épouser ! L’amour que je lui porte est bien plus véritable, noble et sincère que le tien ! »

« Quoi ! » S’écria Calath tout en reculant de quelques pas alors que les gardes commençaient à l’encercler.

« Il y a forcément une erreur chevalier ! Cyléane ma promise n’est qu’une servante et moi un humble serviteur de sa majesté Vardos Rakan. Je travaille aux champs durant la période estivale et dans cette carrière pendant l’hiver. Nous avons obtenu l’autorisation du prêtre pour un mariage à venir. Ça ne peut être ma Cyléane que vous convoitez ! Nous sommes loin des affaires des nobles gens ! »

Le chevalier approcha l’air furieux.

« C’est bien de celle que tu oses considérer comme ta promise dont je parle ! Tu es indigne d’une aussi belle créature ! »

Soudain Calath reçut un coup à l’arrière de la tête qui le mit à terre !  Un garde l’avait attaqué par-derrière ! Les trois soldats se précipitèrent sur l’adolescent et le ruèrent de coups de pied l’empêchant  ainsi de se relever.

Le garçon était impuissant, il se recroquevilla et encaissa les coups.

Quand il fut suffisamment affaibli, les trois hommes le saisirent et le ligotèrent.

Illarin lança une outre à l’un des gardes et tout en faisant un signe de tête en direction de Calath, il dit :

« Vides lui cela dans le gosier. »

Alors que deux des compères du chevalier tenaient le jeune homme ligoté, le troisième lui basculait la tête en arrière et le forçait à boire le contenu du récipient.

Pendant ce temps le chevalier lui parlait :

« Je t’ai vaincu loyalement ! Dans ma grande mansuétude, j’ai décidé de ne pas t’achever ! Une nouvelle promise t’a déjà été trouvée ! Cyléane partira avec moi dès demain pour la lointaine Bermethion. »

Calath ne répondit pas. On avait fini de lui faire ingurgiter le liquide. Il dodelinait de la tête et fixait le chevalier d’un regard vitreux. Ses lèvres bougeaient, mais aucun son audible n’en sortait.

« Parfait » dit le bellâtre.

Puis s’adressant à nouveau aux gardes :

« Portez-le jusqu'à la ferme des Grescer. Sa nouvelle compagne se chargera de le laver et le soigner. »

L’un des hommes chargea l’adolescent sur son épaule puis se dirigea avec les deux autres soldats en direction de la ferme.
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