Linceuls
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L'Écritoire des Ombres :: CONCOURS DE L'ÉCRITOIRE DES OMBRES :: Archives des concours :: N°6 : Pièges, prisons
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Re: Linceuls
Un bon texte. Une enquête intéressante. Le piège se dévoile à la fin et on ne peut pas le découvrir avant, pourtant il ne tombe pas comme un cheveu sur la soupe car il est cohérent avec le reste du récit.
La toute fin me plait moyennement, même si elle entérine le piège pour encore un bout de temps. Peut-être, est-elle trop brutale, coupe-t-elle l'histoire dans son élan. Oui, ça m'a donné l'impression que l'histoire n'était pas finie, aurait du continuer, et puis non.
Globalement, le texte souffre peut-être de quelques longueurs. Sans que cela soit non plus dans un excès qui nous ferait forcer notre lecture. Celle-ci reste agréable.
Peut-être aussi un poil de distanciation qui fait qu'on a (que j'ai) un peu de mal à éprouver vraiment de l'empathie pour les personnages.
Mais, en l'état, ça reste un texte plutôt bien maîtrisé.
Ah j'ai remarqué une coquille page 7 :
La toute fin me plait moyennement, même si elle entérine le piège pour encore un bout de temps. Peut-être, est-elle trop brutale, coupe-t-elle l'histoire dans son élan. Oui, ça m'a donné l'impression que l'histoire n'était pas finie, aurait du continuer, et puis non.
Globalement, le texte souffre peut-être de quelques longueurs. Sans que cela soit non plus dans un excès qui nous ferait forcer notre lecture. Celle-ci reste agréable.
Peut-être aussi un poil de distanciation qui fait qu'on a (que j'ai) un peu de mal à éprouver vraiment de l'empathie pour les personnages.
Mais, en l'état, ça reste un texte plutôt bien maîtrisé.
Ah j'ai remarqué une coquille page 7 :
Sans argent, plus de logement, et plus de logement, plus d'adresse fixe, plus de liens sociaux, plus rien.
Re: Linceuls
Une idée très originale et bien menée.
- Spoiler:
- J'ai apprécié la façon dont tu es parvenu à concrétiser l'idée que les machines bouffent notre humanité et notre âme.
- Spoiler:
- La fin m'a rappelé le dénouement de I comme Icare, film qui contenait aussi une référence à la fameuse expérience comportementale dont parlait Jack récemment. Et puis, lorsque le policier parvient à trouver le fameux document dans un appartement déjà fouillé par ses collègues, j'ai pensé à "La lettre volée" de Poe.
Blahom- —Adorateur du (mauvais) genre— Chuchoteur dans les ténèbres
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Re: Linceuls
Un concept surprenant et des plus intéressants (qui me rappelle un peu la Machine de Persons of interest mais en plus inquiétant encore !).
L'enquête est bien menée et l'écriture soignée dans un climat parano qui ne se relâche pas.
J'ai un petit faible pour le personnage de Joss.
J'ai apprécié, chapeau.
L'enquête est bien menée et l'écriture soignée dans un climat parano qui ne se relâche pas.
J'ai un petit faible pour le personnage de Joss.
- Spoiler:
- Sa broyeuse me paraît un système assez compliqué mais il a le mérite de l'originalité (l'équivalent de la déchiqueteuse à documents).
- Le laïus du super PDG me semble un poil trop bavard, mais ce genre de personnage a toujours tendance a en faire des tonnes.
- Sur le fond, j'ai le sentiment que si le vieux exhumait sa femme et détruisait sa puce, ça ne résoudrait rien. L'esprit transféré ou dupliqué par la puce cérébrale erre quelque part au sein du réseau et le code d'identification ne sert que d'activateur. Une fois le cerveau mort, la puce n'est qu'une pièce inerte, qu'elle soit intacte, brisée ou incinérée. A supposer que cette vision soit correcte, on comprend mieux les sueurs froides des fabricants du gadget à l'idée que ce léger défaut collatéral vienne à la connaissance du public.
J'ai apprécié, chapeau.
Jack-the-rimeur- — — Zonard crépusculaire — — Disciple d'Ambrose Bierce
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Re: Linceuls
Je ne suis pas convaincue.
Pour une raison que Catherine a évoquée: la distanciation. Je trouve que tout ça est un peu trop froid, en tant que lectrice j'ai rien à quoi me raccrocher. On connaît quasiment rien des personnages, or, si je peux pas m'attacher un minimum au moins au personnage principal, pour moi c'est foutu, je vais pas adhérer à l'histoire. C'est tout à fait subjectif, hein, d'autres n'y verront sûrement aucun problème.
J'aime pas la toute fin, aussi. Je la trouve décevante. Comme l'a dit Catherine (encore), au moment où se termine l'histoire, on se dit justement que ce n'est que le début. Alors évidemment tu pouvais pas te lancer dans un roman, mais je pense qu'il y avait moyen de rendre le truc bien flippant et de terminer de manière plus frappante:
Autrement, à part ce que j'ai mentionné, ton écriture est agréable; je trouve l'idée très bonne; et tu colles parfaitement au thème du concours!
Quelques détails:
- Tu nous dis que le père a sûrement aidé le fils à déjouer la sécurité grâce aux codes de sécurité qu'il ne devait pas manquer de connaître, puisqu'il a bossé chez PIC. Sauf qu'il n'est plus dans la boîte depuis 10 ans: j'ose espérer que la sécurité change les codes plus régulièrement que ça!
- "Il s'immisça entre eux et débuta une fouille bien plus précise que la leur. Elle ne prit que quelques minutes." (page 8 )
Là, on est en quelque sorte face à un double paradoxe. D'une part, les types avant Hermaar ont passé des plombes dans l'appart', ils ont pas trouvé le principal; Hermaar débarque, ne reste que quelques minutes, et trouve ce qui lui permet d'avancer dans l'enquête. D'autre part, c'est purement technique: tu dis qu'il entreprend une fouille précise, mais tu dis aussi qu'elle ne dure que quelques minutes. Ça me paraît contradictoire.
- La dernière remarque en spoiler parce qu'elle... spoile:
Pour une raison que Catherine a évoquée: la distanciation. Je trouve que tout ça est un peu trop froid, en tant que lectrice j'ai rien à quoi me raccrocher. On connaît quasiment rien des personnages, or, si je peux pas m'attacher un minimum au moins au personnage principal, pour moi c'est foutu, je vais pas adhérer à l'histoire. C'est tout à fait subjectif, hein, d'autres n'y verront sûrement aucun problème.
J'aime pas la toute fin, aussi. Je la trouve décevante. Comme l'a dit Catherine (encore), au moment où se termine l'histoire, on se dit justement que ce n'est que le début. Alors évidemment tu pouvais pas te lancer dans un roman, mais je pense qu'il y avait moyen de rendre le truc bien flippant et de terminer de manière plus frappante:
- Spoiler:
- Après tout, être coincé dans un réseau après sa mort et donc, quelque part, ne pas être réellement mort, c'est ultra flippant!
Peut-être que t'aurais pu terminer sur Hermaar qui se rend compte qu'il est mort physiquement mais pas mentalement. Et là, la prison que tu nous faisais entrevoir avec l'esprit de la femme de Graoli (parce que tu opposes quand même la certitude de Graoli à la perplexité d'Hermaar), on était en plein dedans avec le perso principal!
Autrement, à part ce que j'ai mentionné, ton écriture est agréable; je trouve l'idée très bonne; et tu colles parfaitement au thème du concours!
Quelques détails:
- Tu nous dis que le père a sûrement aidé le fils à déjouer la sécurité grâce aux codes de sécurité qu'il ne devait pas manquer de connaître, puisqu'il a bossé chez PIC. Sauf qu'il n'est plus dans la boîte depuis 10 ans: j'ose espérer que la sécurité change les codes plus régulièrement que ça!
- "Il s'immisça entre eux et débuta une fouille bien plus précise que la leur. Elle ne prit que quelques minutes." (page 8 )
Là, on est en quelque sorte face à un double paradoxe. D'une part, les types avant Hermaar ont passé des plombes dans l'appart', ils ont pas trouvé le principal; Hermaar débarque, ne reste que quelques minutes, et trouve ce qui lui permet d'avancer dans l'enquête. D'autre part, c'est purement technique: tu dis qu'il entreprend une fouille précise, mais tu dis aussi qu'elle ne dure que quelques minutes. Ça me paraît contradictoire.
- La dernière remarque en spoiler parce qu'elle... spoile:
- Spoiler:
- "Les puces cérébrales absorbent notre âme!" (page 15)
C'est très très subjectif, mais je trouve que le mot "âme" n'est pas adapté. J'aurais plutôt mis "esprit". Je suis pas croyante, hein, mais je sais pas, dans le contexte, le mot me fait tiquer.
Naëlle- — — Madone des Ombres — — Disciple de la Discipline
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Re: Linceuls
Je vous remercie pour ces lectures. Les critiques soulevées sont très pertinentes, et les ressentis, ma foi, ce sont les vôtres, que puis-je en dire ? Je préfère quand c'est positif, bien sûr...
Allez savoir pourquoi, quand j'écris de la SF, je me sens obligé de décrire un environnement glacial, déshumanisé. Finalement, s'il y a des sentiments, ils viennent d'ailleurs. Dans ce texte, pour moi, le sentiment, l'humanité, vient de Lucien Graoli et de sa voisine. Mais le personnage principal, lui, n'est qu'un pion parmi tant d'autres.
Encore merci à vous toutes et tous.
Allez savoir pourquoi, quand j'écris de la SF, je me sens obligé de décrire un environnement glacial, déshumanisé. Finalement, s'il y a des sentiments, ils viennent d'ailleurs. Dans ce texte, pour moi, le sentiment, l'humanité, vient de Lucien Graoli et de sa voisine. Mais le personnage principal, lui, n'est qu'un pion parmi tant d'autres.
- Spoiler:
Je m'attendais à être disséqué sur la crédibilité de certains événements. Le cambriolage du siège ultra sécurisé de PIC par un gamin de 23 ans, ouais, c'est un peu gros. Bon, d'accord. J'ai quand même tenté d'en dire le moins possible, pour éviter d'être pris en flag' de raccourci. Raté ! Je ne pense pas avoir dit que le père Graoli avait apporté des codes, mais une compétence technique. Cette compétence technique, alliée aux compétences du fils, ont pu faire découvrir à ce dernier les codes nécessaires à son évasion. Maintenant, je comprends que ce soit trop peu expliqué. Mais il m'aurait fallu faire presque un roman rien que pour bien détailler les circonstances de ce vol, hautement improbable pour un personnage isolé.
Mais un type qui maîtrise le système peut se balader. Regardez la Corée avec Sony ! Bon, d'accord, c'était pas un employé au chômage...
Ce papier humecté d'encre illisible, pour moi, est resté dans le pot de fleurs car les brigadiers s'en fichent éperdument. Et qu'ils ont autre chose à faire que de ramasser les poubelles. Mais je comprends que ça puisse dérouter, ou sembler trop facile.
Les longueurs du texte, oui, je veux bien le croire. Si vous saviez tout ce que j'ai coupé ! En fait, je vois plusieurs endroits qui mériteraient d'être raccourcis. Je les ai laissés par manque de solution, ou par envie de parler de choses personnelles, comme ce message d'invitation d'un collègue, où je sous entend que mon personnage serait peut-être gay. Ce dont on se fiche totalement !
Pour l'âme, l'esprit, le fantôme, à vrai dire, n'ayant aucune affinité avec le spirituel, tous ces termes ont tendance à être synonymes à mes yeux. C'est en effet peut-être trop religieux.
Et pour répondre à Jack, cette idée d'égarement dans l'ensemble du réseau, je ne souhaitais pas la traiter. En effet, si l'esprit reste prisonnier, alors que l'organe électronique est totalement séparé du réseau, cela peut faire virer l'intrigue dans le manga, façon "Ghost in the Shell", ce que je souhaite à tout prix éviter. Je suis trop terre-à-terre, sans doute.
Encore merci à vous toutes et tous.
Dernière édition par Cancereugène le Mer 24 Déc 2014 - 17:10, édité 1 fois
Re: Linceuls
Oui, c'est vrai. J'étais un peu pressée et j'ai oublié de le signaler. Parce que ça, oui, c'est un truc qui m'a bien plu dans ton histoire.Cancereugène a écrit:Finalement, s'il y a des sentiments, ils viennent d'ailleurs. Dans ce texte, pour moi, le sentiment, l'humanité, vient de Lucien Graoli et de sa voisine.
- Spoiler:
- "Je ne pense pas avoir dit que le père Graoli avait apporté des codes, mais une compétence technique."
Possible, je sais plus bien. À vrai dire, j'ai lu la première moitié de ton histoire hier, et terminé aujourd'hui. Je me suis souvenue de ce détail tout à l'heure en rédigeant ma critique mais je suis pas allée vérifier l'exactitude de la chose.
"En fait, je vois plusieurs endroits qui mériteraient d'être raccourcis. Je les ai laissés par manque de solution, ou par envie de parler de choses personnelles, comme ce message d'invitation d'un collègue, où je sous entend que mon personnage serait peut-être gay. Ce dont on se fiche totalement !"
Ah mais non, moi je m'en fiche totalement pas! C'est justement ce genre de petit détail qui rend des personnages plus "humains". Je dois avouer que j'étais passée à côté du sous-entendu.
Naëlle- — — Madone des Ombres — — Disciple de la Discipline
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Localisation : Sur la Lune
Re: Linceuls
Je plussoie Naëlle, peut-être, justement, manque-t-il de petits détails comme ça pour lui donner plus de corps. On n'entre pas assez dans ce qu'il est. Et c'est un des seuls passages qui nous font un peu ressentir ce que lui ressent.
Pour Lucien Graoli et la voisine, oui, ils sont plus humains, mais leur rôle plus secondaire a fait que je n'ai pas eu le temps de rentrer en résonance avec eux, sans compter que le passage sur la voisine m'a paru un poil forcé, avec l'impression que tu en rajoutais pour donner ce côté plus humain. Je ne suis pas sûre d'être très claire.
Mais je répète que ton texte est loin d'être mauvais et il n'est pas mal positionné dans mon classement.
Pour Lucien Graoli et la voisine, oui, ils sont plus humains, mais leur rôle plus secondaire a fait que je n'ai pas eu le temps de rentrer en résonance avec eux, sans compter que le passage sur la voisine m'a paru un poil forcé, avec l'impression que tu en rajoutais pour donner ce côté plus humain. Je ne suis pas sûre d'être très claire.
Mais je répète que ton texte est loin d'être mauvais et il n'est pas mal positionné dans mon classement.
Re: Linceuls
Pour l'homosexualité, c'est peu apparent, il se sent juste flatté.
Ça me semblait un peu lourd et pas dans le ton de l'intrigue. Mais je l'ai laissé quand même... Cela dit, vous avez de toute façon raison, ce personnage dit principal, reste un inconnu pour le lecteur au niveau personnel et intime, ce qui peut créer trop de distance et nuire à l'intérêt du récit...
Améliorer cet aspect sera un véritable challenge pour moi !
Ça me semblait un peu lourd et pas dans le ton de l'intrigue. Mais je l'ai laissé quand même... Cela dit, vous avez de toute façon raison, ce personnage dit principal, reste un inconnu pour le lecteur au niveau personnel et intime, ce qui peut créer trop de distance et nuire à l'intérêt du récit...
Améliorer cet aspect sera un véritable challenge pour moi !
Re: Linceuls
Ton texte soulève beaucoup de questions : sommes-nous à l'abri de telles dérives, les puces que l'on peut nous implanter ? J'aime assez ton idée de base, très SF (et j'aime ce contexte futuriste). Par contre, je ne vois pas bien ce que fait dans ton histoire le passage sur Julio (4- Nuit) ? Car il est largement du genre "horreur" et dénote par rapport au reste. Je me suis sentie partir dans un autre registre qui m'a fait perdre le fil. Du coup, j'ai pas la réponse à ce que vient faire ce personnage dans tout ça ?
Sinon, oui comme Cat et Naëlle, Hermaan me paraît aussi trop neutre et m'a un peu déçu (j'aurai préféré qu'il adhère plus à la cause de l'informaticien, Julien Graoli)...
Dans l'ensemble, j'ai bien aimé cette lecture
Sinon, oui comme Cat et Naëlle, Hermaan me paraît aussi trop neutre et m'a un peu déçu (j'aurai préféré qu'il adhère plus à la cause de l'informaticien, Julien Graoli)...
Dans l'ensemble, j'ai bien aimé cette lecture
Re: Linceuls
Salut Cancereugène !
C'est une belle nouvelle que tu nous offres à, pleine de trouvailles et d'intérêt, mais qui comporte encore, à mon avis, trop de faiblesses.
Par rapport au thème, le rapprochement avec Ghost in the Shell est inévitable, mais le côté purement physique de cette permanence spirituelle est un bon point. Par contre, je ne vois pas en quoi la mort les coupe du Réseau, puisque c'est la puce elle-même qui les y relie, et qu'elle est alimentée par une pile autonome. Si la puce n'avait fonctionné que grâce à l'énergie produite par l'activité cérébrale, cette coupure serait compréhensible, Graoli aurait ensuite découvert un moyen de réactiver ces puces à distance ( infrarouge, bluetooth...)
Comme Naelle, je trouve que mettre plus en évidence l'enfermement du héros à la fin aurait été plus frappant, et aurait donné plus d'intensité à ta nouvelle.
Pour humaniser ton personnage principal, il suffit de donner quelques petites touches sur son caractère, des habitudes, des manies, des goûts, et pourquoi pas des souvenirs. (ce n'est pas forcément évident à faire) Le coup de l'homosexualité, c'était plutôt bien trouvé, mais il aurait mérité d'être rappelé par d'autres détails (pas forcément lourds).
Le grand déballage de la veuve était un peu trop forcé. Personnellement, je ne raconte pas ma vie au premier flic venu.
De même, le décalage de vocabulaire dans le discours un peu long du grand ponte, entre des "madames" et des "connes"... Je trouve ça limite. Même de la part d'un grand patron désincarné. D'ailleurs, je n'ai pas pu m'empêcher de penser que le type aurait pu être secrètement mort, et sa puce insérée dans un appareil, et pourquoi pas le poste vintage...
Pour le style, je trouve qu'il te manque juste trois fois rien pour vraiment envoyer du bois, mais il faudrait faire une analyse précise. Par contre, il y a un problème de temps. Tu passes sans transition du passé au présent et inversement.
Un peu plus de mise en forme au niveau des dialogues ne serait sans doute pas de trop non plus.
Petite remarque, j'ai cru voir une confusion entre Mettre au jour (révéler) et Mettre à jour (actualiser).
J'ai tendance à insister sur ce qui ne va, à mon avis, pas, mais ça n'enlève rien aux autres aspects de ton textes, qui sont, ma foi, forts appréciables.
C'est une belle nouvelle que tu nous offres à, pleine de trouvailles et d'intérêt, mais qui comporte encore, à mon avis, trop de faiblesses.
Par rapport au thème, le rapprochement avec Ghost in the Shell est inévitable, mais le côté purement physique de cette permanence spirituelle est un bon point. Par contre, je ne vois pas en quoi la mort les coupe du Réseau, puisque c'est la puce elle-même qui les y relie, et qu'elle est alimentée par une pile autonome. Si la puce n'avait fonctionné que grâce à l'énergie produite par l'activité cérébrale, cette coupure serait compréhensible, Graoli aurait ensuite découvert un moyen de réactiver ces puces à distance ( infrarouge, bluetooth...)
Comme Naelle, je trouve que mettre plus en évidence l'enfermement du héros à la fin aurait été plus frappant, et aurait donné plus d'intensité à ta nouvelle.
Pour humaniser ton personnage principal, il suffit de donner quelques petites touches sur son caractère, des habitudes, des manies, des goûts, et pourquoi pas des souvenirs. (ce n'est pas forcément évident à faire) Le coup de l'homosexualité, c'était plutôt bien trouvé, mais il aurait mérité d'être rappelé par d'autres détails (pas forcément lourds).
Le grand déballage de la veuve était un peu trop forcé. Personnellement, je ne raconte pas ma vie au premier flic venu.
De même, le décalage de vocabulaire dans le discours un peu long du grand ponte, entre des "madames" et des "connes"... Je trouve ça limite. Même de la part d'un grand patron désincarné. D'ailleurs, je n'ai pas pu m'empêcher de penser que le type aurait pu être secrètement mort, et sa puce insérée dans un appareil, et pourquoi pas le poste vintage...
Pour le style, je trouve qu'il te manque juste trois fois rien pour vraiment envoyer du bois, mais il faudrait faire une analyse précise. Par contre, il y a un problème de temps. Tu passes sans transition du passé au présent et inversement.
Un peu plus de mise en forme au niveau des dialogues ne serait sans doute pas de trop non plus.
Petite remarque, j'ai cru voir une confusion entre Mettre au jour (révéler) et Mettre à jour (actualiser).
J'ai tendance à insister sur ce qui ne va, à mon avis, pas, mais ça n'enlève rien aux autres aspects de ton textes, qui sont, ma foi, forts appréciables.
Dernière édition par K² le Mer 24 Déc 2014 - 14:48, édité 1 fois
K²- — Kmarade Carré — Rassembleur de points perdus
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Re: Linceuls
Texte lu et pour ma part c'est un des meilleurs de ce concours, ni plus, ni moins ! Du coup ça va bouleverser mon classement ça !
J'apprécie vraiment cette science-fiction dystopique qui fait preuve de précision dans ses descriptions. La thématique de la surveillance généralisée, ainsi que de la survivance électronique ne sont pas aussi souvent vus dans la SF (enfin pas dans mon souvenir pour être plus exact) et surtout de plus en plus d'actualité. J'ai presque envie de dire que ce n'est même pas de la SF, mais j'exagère certainement. Pour l'ambiance glacial et mortifère, à l'inverse de mes collègues je trouve que ça colle parfaitement avec le sujet.
Petit bémol : on enterre les gens dans le monde que tu décris ? Parce que la crémation devient une pratique de plus en plus employé il me semble. Note que le vieux renard peut avoir choisi l'inhumation par sentimentalisme, mais il me vient à l'esprit que tu devrais l'expliciter...
En tout cas tu parviens à installer un climat de paranoïa mais surtout de réalisme assez bluffant dans ton texte. Seul quelques menus détails détonnent dans ce contexte comme l'exécution publique d'un des dirigeants qui donnent un teinte un peu plus "série B" à un texte qui n'en a pas besoin.
Il reste deux-trois répétitions à droite et à gauche, quelques petites scories de style mais rien qui ne gêne en soit la lecture.
Un niveau d'écriture que j'aimerais atteindre mais dont je suis bien incapable. En tout cas tu m'as bluffé.
:metal2:
J'apprécie vraiment cette science-fiction dystopique qui fait preuve de précision dans ses descriptions. La thématique de la surveillance généralisée, ainsi que de la survivance électronique ne sont pas aussi souvent vus dans la SF (enfin pas dans mon souvenir pour être plus exact) et surtout de plus en plus d'actualité. J'ai presque envie de dire que ce n'est même pas de la SF, mais j'exagère certainement. Pour l'ambiance glacial et mortifère, à l'inverse de mes collègues je trouve que ça colle parfaitement avec le sujet.
Petit bémol : on enterre les gens dans le monde que tu décris ? Parce que la crémation devient une pratique de plus en plus employé il me semble. Note que le vieux renard peut avoir choisi l'inhumation par sentimentalisme, mais il me vient à l'esprit que tu devrais l'expliciter...
En tout cas tu parviens à installer un climat de paranoïa mais surtout de réalisme assez bluffant dans ton texte. Seul quelques menus détails détonnent dans ce contexte comme l'exécution publique d'un des dirigeants qui donnent un teinte un peu plus "série B" à un texte qui n'en a pas besoin.
Il reste deux-trois répétitions à droite et à gauche, quelques petites scories de style mais rien qui ne gêne en soit la lecture.
Un niveau d'écriture que j'aimerais atteindre mais dont je suis bien incapable. En tout cas tu m'as bluffé.
:metal2:
Invité- Invité
Re: Linceuls
Françoise : le rôle de Julio a pris de l'importance car je me triturais le cerveau pour boucler mon récit sans m'étendre exagérément en chapitres. Pour tout dire, j'ai bien pensé à écrire un chapitre 5 : Ténèbres, où j'explique dans quel univers se retrouve Hermaar. Mais c'est trop long, et une fois qu'il est là, comment boucler la boucle sans inventer encore un autre ressort, et me lancer dans un chapitre 6, etc. Bref, j'ai inversé la chronologie des chapitres 3 et 4 pour me sortir de cette impasse, avec plus ou moins de succès, Catherine et Naëlle ont bien ressenti un goût d'inachevé.
Donc, Julio, c'est le nettoyeur, et j'ai essayé avec ce personnage de démontrer que malgré ses contrôles, ses vidéos, cette société laissé une totale impunité aux vrais salauds.
K2 : le rattachement physique de l'esprit avec le fonctionnement autonome de la puce me paraît en effet primordial, sinon le décès n'emprisonne pas, il offre au contraire un nouveau monde, une nouvelle vie, bien plus longue que la première. Je ne voulais pas de ça. Je voulais d'un esprit conscient, enfermé dans le néant proposé par cette technologie. Une puce alimentée par le cerveau, d'accord, mais le cerveaux ne produit aucune énergie, il en consomme - ça rejoint Matrix dans le principe, mais le corps humain ne dégage que très peu d'énergie par rapport à ce qu'il consomme pour exister. La pile me paraît indispensable. Et l'esprit n'évolue pas dans le réseau, il est "ailleurs", dans les méandres électroniques - il ne peut rien voir ni rien contrôler des échanges qui fluctuent autour de lui.
Le déballage de la voisine me gêne un peu, également, il est en effet trop forcé. C'est une femme très seule, mais cela n'explique pas tout.
Gernier : je suis évidemment flatté par ta réaction, et surtout terriblement surpris. Mais je prends !
L'aspect religieux de l'inhumation a fait partie des nombreuses coupes de ce texte. En effet, le monde que je décris est tellement froid et déshumanisé que les religions reviennent en force et se radicalisent autour d'une notion de "chair sacrée". Hermaar étant athée, il se serait fait incinéré. Je ne le dis pas non plus, mais dans mon idée, tout "traître" ou criminel est incinéré d'office, même s'il appartient à une religion, comme une sorte de punition ultime. D'où le fait que Graoli ait accepté le sacrifice de son fils - étant tué en tant que criminel (le vol de secrets industriels est un crime ici), il finissait en cendres - ce qui l'empêchait de subir le calvaire de sa mère.
Je vous remercie pour vos précieux commentaires...
Donc, Julio, c'est le nettoyeur, et j'ai essayé avec ce personnage de démontrer que malgré ses contrôles, ses vidéos, cette société laissé une totale impunité aux vrais salauds.
K2 : le rattachement physique de l'esprit avec le fonctionnement autonome de la puce me paraît en effet primordial, sinon le décès n'emprisonne pas, il offre au contraire un nouveau monde, une nouvelle vie, bien plus longue que la première. Je ne voulais pas de ça. Je voulais d'un esprit conscient, enfermé dans le néant proposé par cette technologie. Une puce alimentée par le cerveau, d'accord, mais le cerveaux ne produit aucune énergie, il en consomme - ça rejoint Matrix dans le principe, mais le corps humain ne dégage que très peu d'énergie par rapport à ce qu'il consomme pour exister. La pile me paraît indispensable. Et l'esprit n'évolue pas dans le réseau, il est "ailleurs", dans les méandres électroniques - il ne peut rien voir ni rien contrôler des échanges qui fluctuent autour de lui.
Le déballage de la voisine me gêne un peu, également, il est en effet trop forcé. C'est une femme très seule, mais cela n'explique pas tout.
Gernier : je suis évidemment flatté par ta réaction, et surtout terriblement surpris. Mais je prends !
L'aspect religieux de l'inhumation a fait partie des nombreuses coupes de ce texte. En effet, le monde que je décris est tellement froid et déshumanisé que les religions reviennent en force et se radicalisent autour d'une notion de "chair sacrée". Hermaar étant athée, il se serait fait incinéré. Je ne le dis pas non plus, mais dans mon idée, tout "traître" ou criminel est incinéré d'office, même s'il appartient à une religion, comme une sorte de punition ultime. D'où le fait que Graoli ait accepté le sacrifice de son fils - étant tué en tant que criminel (le vol de secrets industriels est un crime ici), il finissait en cendres - ce qui l'empêchait de subir le calvaire de sa mère.
Je vous remercie pour vos précieux commentaires...
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