EMORAGIE de Brain.Salad
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Re: EMORAGIE de Brain.Salad
Bien content de l'avoir lu, celui-là !
J'ai passé un excellent moment avec ce premier Trash, qui m'a embarqué dans son Londres occulte et puant de freaks psychopathes en tous genre. Bien sûr, l'influence Barker est là (comme beaucoup l'ont déjà noté), mais j'y ai retrouvé un peu aussi de ce foisonnement présent dans le Perdido Street Station de China Miéville - qui reste l'un de mes sommets, en matière de construction d'univers au sein d'une ville tentaculaire emplie de monstres et concepts en tous genres. De ce coté-là, rien à dire : c'est super original et chaque page regorge d'idées et de trouvailles diverses.
Et puis après, il y a ces personnages hauts en couleurs, complètement tordus et "fuckés", renforçant encore l'aspect trash, malsain et décalé de l'univers. J'ai adoré Lorena, forcément,
Quant à la touche gore, elle est là, bien présente, mais elle passe toute seule en appuyant le coté sordide et poisseux de l'univers proposé. Elle lui donne même une couleur particulière, comme un Barker complètement décomplexé qui ne reculerait devant rien pour nous dépeindre la folie rampante de ce milieu interlope aux relents de souffre et de déjections en tous genres. Le côté punk et brut de décoffrage du personnage répond aux igniominies crasses des autres personnages, offrant différents contrastes dans les gammes du rouge et du graveleux. Certains passages sont aussi atroces que "tordants" à leur façon dans leur absurdité, tout en gardant cette approche frontale et sans concessions. J'ai beaucoup aimé cet aspect.
S'il n'y aurait peut-être qu'un très léger bémol à formuler, je dirais juste
Ceci dit, je reste sur une excellente impression, aussi bien au niveau du style que du foisonnement d'idées sous-tendant à la construction de cet univers complètement barré et envoûtant à la fois. Quant à l'intrigue, c'est net, carré et sans un poil de gras. En lisant entre les lignes, on peut peut-être aussi y déceler un propos sur les grosses corporations s'alignant sur un discours propre et aseptisé pour mieux nous la mettre à l'envers par-derrière. N'est-ce pas sur ce schéma que fonctionne notre propre société ?
Machine étatique ou grosses multi-nationales : toutes baignent finalement dans le même bain. Et on a tous en nous un brin de Lorena qui a envie de foncer dans le tas pour foutre tout ça en l'air... Moi perso en tous cas, je m'y suis retrouvé.
Bref, un excellent roman vite lu mais qui laisse une empreinte, ne serait-ce que par son univers riche, tordu et bigarré. Et je ne suis pas prêt d'oublier non plus cette savoureuse galerie de "streums" en tous genres.
Verdict : lu et approuvé, forcément.
P.S: Et j'ajoute qu je serais bien curieux de lire un autre roman du bonhomme, dans le même univers, tant les possibilités paraissent innombrables. Une suite en vue, peut-être... ?
J'ai passé un excellent moment avec ce premier Trash, qui m'a embarqué dans son Londres occulte et puant de freaks psychopathes en tous genre. Bien sûr, l'influence Barker est là (comme beaucoup l'ont déjà noté), mais j'y ai retrouvé un peu aussi de ce foisonnement présent dans le Perdido Street Station de China Miéville - qui reste l'un de mes sommets, en matière de construction d'univers au sein d'une ville tentaculaire emplie de monstres et concepts en tous genres. De ce coté-là, rien à dire : c'est super original et chaque page regorge d'idées et de trouvailles diverses.
Et puis après, il y a ces personnages hauts en couleurs, complètement tordus et "fuckés", renforçant encore l'aspect trash, malsain et décalé de l'univers. J'ai adoré Lorena, forcément,
- Spoiler:
- mais Octane, Bible John ou les divers intervenants (comme cet improbable trio du début)
Quant à la touche gore, elle est là, bien présente, mais elle passe toute seule en appuyant le coté sordide et poisseux de l'univers proposé. Elle lui donne même une couleur particulière, comme un Barker complètement décomplexé qui ne reculerait devant rien pour nous dépeindre la folie rampante de ce milieu interlope aux relents de souffre et de déjections en tous genres. Le côté punk et brut de décoffrage du personnage répond aux igniominies crasses des autres personnages, offrant différents contrastes dans les gammes du rouge et du graveleux. Certains passages sont aussi atroces que "tordants" à leur façon dans leur absurdité, tout en gardant cette approche frontale et sans concessions. J'ai beaucoup aimé cet aspect.
S'il n'y aurait peut-être qu'un très léger bémol à formuler, je dirais juste
- Spoiler:
- qu'une fois compris la psyché et les motivations de Lorena, sa quête en forme de vengeance devient assez prévisible, une fois arrivés au 2/3 environ du roman. De même, j'aurais aimé en savoir plus sur son apprentissage de la magie, avant de la voir passer d'un extrême à l'autre (on a l'impression en effet qu'elle devient rapidement une magicienne confirmée, écrasant sans trop de mal la plupart de ses antagonistes... alors qu'elle était pourtant "novice" quelques jours plus tôt, à peine).
Ceci dit, je reste sur une excellente impression, aussi bien au niveau du style que du foisonnement d'idées sous-tendant à la construction de cet univers complètement barré et envoûtant à la fois. Quant à l'intrigue, c'est net, carré et sans un poil de gras. En lisant entre les lignes, on peut peut-être aussi y déceler un propos sur les grosses corporations s'alignant sur un discours propre et aseptisé pour mieux nous la mettre à l'envers par-derrière. N'est-ce pas sur ce schéma que fonctionne notre propre société ?
Machine étatique ou grosses multi-nationales : toutes baignent finalement dans le même bain. Et on a tous en nous un brin de Lorena qui a envie de foncer dans le tas pour foutre tout ça en l'air... Moi perso en tous cas, je m'y suis retrouvé.
Bref, un excellent roman vite lu mais qui laisse une empreinte, ne serait-ce que par son univers riche, tordu et bigarré. Et je ne suis pas prêt d'oublier non plus cette savoureuse galerie de "streums" en tous genres.
Verdict : lu et approuvé, forcément.
P.S: Et j'ajoute qu je serais bien curieux de lire un autre roman du bonhomme, dans le même univers, tant les possibilités paraissent innombrables. Une suite en vue, peut-être... ?
Tak- Mélomane des Ondes Noires
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Date d'inscription : 01/12/2012
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Localisation : Briançon, Hautes-Alpes
Re: EMORAGIE de Brain.Salad
Après avoir lu et beaucoup aimé Sous la peau de Nelly Chadour, j'ai choisi, comme ma seconde lecture de la collection TRASH EMORAGIE de Brain Salad, à cause de la comparaison avec Clive Barker, fréquente pour ce petit roman. Et je ne suis pas déçu ! En effet, il y a bien du Barker dans cette histoire, et je dirais aussi de l'Alan Moore, et aussi, comme d'autres l'ont dit, du Neil Gaiman (Mais un Gaiman sanguinaire et sous acide), mais tout ça ne doit pas occulter l'originalité propre de Brain Salad. Et en parlant "d'occulter", le jeu de mot est facile, vu les référence à l'occultisme anglais, d'Austin Osman Spare, bien sûr, Alister Crowley.
J'ai aimé qu'au delà de l'aspect trash, bien trash par moment, il y ait une histoire solide, mais complémentent barrée, avec des monstres, aux face d'anus, aux dents de tronçonneuses, aux doigts comme autant de pénis, à la bouche verticale... Et Lorena, punkette emo (Je ne connais rien en emo, je crois que c'est un style entre punk et gothique) une authentique rebelle qui va affronter sans concession aucune les organisations occultes qui manipulent la réalité (Et qui ne sont pas forcément ce qu'on croit). J'ai kiffé la créativité permanente de toutes ces créatures, de ces mondes parallèles et de leur manipulation par la magie : sans citer le nom, on reconnait dans cette "synchronicité" la Chaos Magic, dont Spare et Crowley sont les inspirateurs : "Rien n'est vrai, tout est permis".
Londres elle-même devient un personnage aux faces diverses et cachées, on y fait allusion à ses légendes urbaines (Et à une des plus sinistre, celle du Dead Bodies Train, qui, moyennant un certain prix, conduit à un décor plus extraordinaire encore...)
J'en viens à dire, puisque malheureusement TRASH a mis le clé sous la porte, que Brain Salad pourrait reprendre cette histoire dans une version longue, libérée du calibrage court de cette collection, avec plus de détails, qui nous introduirait plus loin dans ses mondes de folies, de sang et de magie ...
J'ai aimé qu'au delà de l'aspect trash, bien trash par moment, il y ait une histoire solide, mais complémentent barrée, avec des monstres, aux face d'anus, aux dents de tronçonneuses, aux doigts comme autant de pénis, à la bouche verticale... Et Lorena, punkette emo (Je ne connais rien en emo, je crois que c'est un style entre punk et gothique) une authentique rebelle qui va affronter sans concession aucune les organisations occultes qui manipulent la réalité (Et qui ne sont pas forcément ce qu'on croit). J'ai kiffé la créativité permanente de toutes ces créatures, de ces mondes parallèles et de leur manipulation par la magie : sans citer le nom, on reconnait dans cette "synchronicité" la Chaos Magic, dont Spare et Crowley sont les inspirateurs : "Rien n'est vrai, tout est permis".
Londres elle-même devient un personnage aux faces diverses et cachées, on y fait allusion à ses légendes urbaines (Et à une des plus sinistre, celle du Dead Bodies Train, qui, moyennant un certain prix, conduit à un décor plus extraordinaire encore...)
J'en viens à dire, puisque malheureusement TRASH a mis le clé sous la porte, que Brain Salad pourrait reprendre cette histoire dans une version longue, libérée du calibrage court de cette collection, avec plus de détails, qui nous introduirait plus loin dans ses mondes de folies, de sang et de magie ...
Re: EMORAGIE de Brain.Salad
Amen ! (ah merde, il est passé où ce smiley "courbette servile" ?).
Mais si je suis d'accord avec toi sur le point "mériterait d'être développé" (un EmoRagie version longue ne me déplairait certes pas), je n'en démords pas non plus dans l'idée que ce roman mériterait une suite en bonne et due forme. Il y a tellement de choses à dire sur ce Londres pourri et glauquissime qu'on pourrait même en faire une série de romans ou novellas. Le meilleur du Barker période Books of Blood, avec une grosse pincée de Gaiman tordu et autres : l'auteur a de quoi se faire plaisir en toutes déclinaisons possibles !
Et bien sûr, avec son son style propre que j'ai beaucoup apprécié (le coté trash/freak de l'héroïne m'a en effet beaucoup plu, entre autres).
Donc, voilà Brain/Willy : si tu passes dans le coin, tu sais ce qui te restes à faire
Mais si je suis d'accord avec toi sur le point "mériterait d'être développé" (un EmoRagie version longue ne me déplairait certes pas), je n'en démords pas non plus dans l'idée que ce roman mériterait une suite en bonne et due forme. Il y a tellement de choses à dire sur ce Londres pourri et glauquissime qu'on pourrait même en faire une série de romans ou novellas. Le meilleur du Barker période Books of Blood, avec une grosse pincée de Gaiman tordu et autres : l'auteur a de quoi se faire plaisir en toutes déclinaisons possibles !
Et bien sûr, avec son son style propre que j'ai beaucoup apprécié (le coté trash/freak de l'héroïne m'a en effet beaucoup plu, entre autres).
Donc, voilà Brain/Willy : si tu passes dans le coin, tu sais ce qui te restes à faire
Tak- Mélomane des Ondes Noires
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