Le templier

(en réponse à la longue réflexion autour du concours)  

Je crois qu'il ne faut pas trop se poser de questions pour savoir si on écrit mieux qu'un tel ou moins bien qu'une telle... un concours c'est un exercice de style, et puis, on est tous quand même encore des débutants, ou au pire, des auteurs balbutiants... alors gardons vivant cette naïveté, ce plaisir de poser des textes, sans plus se prendre la tête.

Bon, allez, je pose cette micro-histoire que j'aime bien. Alors, oui, c'est maladroit LOL, il doit certainement y trainer encore 12.000 fautes et des problèmes d'accords... ok, ouais, je sais, mais moi je l'aime bien ce texte, comme il est, comme ça.... lol !

Et puis c'est Noël   


- Le templier -
(Far-Ouest)

Un chevalier Cathare, perdu et paumé, enserré dans sa robe blanche croix et sang, contemple immobile le mont St Michel, lui qui revient de loin, les clous de la Sainte Croix cachés au fond des sacs de selle de son cheval Persan.  Et il reste planté-là, largué au milieu des prés salés, émerveillé par le vol des huitriers-pies au dessus de l'estran, en se disant, qu'il n'y a pas de raison pour que Camelot ça ne soit pas là, parce que plus beau que ça, lui, il ne connaissait pas… lui qui avait pourtant dormit dans les palais des Princes d'Orient et marché dans les ruelles de la vieille ville de Jérusalem... lui qui avait touché de ses mains les remparts de Kairouan… non... il ne connaissait rien de pareil, rien qui ne puisse mieux expliquer qu'il y avait là haut, au dessus de nos vies d'hommes insignifiants, quelque chose de plus grand.

Il en aurait presque rêvé, lui, l'homme Or et Sang, d'être né du coté de Lorient, où quelque part dans un de ces villages cachés des monts d'Arrée, même s'il savait qu'ici ce n'était pas sa terre, et qu'il ne pourrait en garder que la nostalgie de cette lumière et de ces senteurs de l'estran, quand, résigné, il s'en retournerait vers ses rivages catalans… A laisser les eaux de la Sélune emporter les reliques d'un temps qui n'existe plus se perdre dans les sables de la Baie.  

Bon, moi je vous raconte çà, et c'est vrai qu'on pourrait croire que c'est drôlement beau comme histoire, mais ce que m'en a dit une ancienne Bigoudène c'est que le temps c'est comme les chapios, c'est vrai qu'ils sont tous bien beau, sous le soleil de l'été, mais celui que tu préfères,  c'est quand même celui que portait ta mère, au Pardon de Landerneau, quand elle avait deux fois vingt ans, quand elle marchait humble et fière, au milieu des cornemuses et des Gwenn Ha Du dansant au vent… elle qui en parlait souvent, de ce chevalier anachronique, avec son cheval et sa langue d'Oc, qui s'en retournait vers ses terres, en chantant : «  … En revenant de Nantes, De Nantes à Montaigu, la digue, la digue, De Nantes à Montaigu ... »

… Ah! Les illusions !

Tu as vraiment le don de surprendre à travers ton écriture. On ne sait jamais à l'avance où tu veux en venir et c'est bien agréable, d'autant que c'est toujours servi par un très beau style.

S'il y a bien quelques fautes, elles ne sont pas en nombre suffisant pour gêner la lecture.

En revanche, j'ai eu du mal à faire le lien entre les 2 premiers paragraphes et le dernier. Pour moi ce sont 2 histoires séparées dont je ne vois pas le joint.

Peux-tu m'éclairer ?

Désolé TWT, mais je n'ai pas accroché. Comme tu dis, ton texte est peu travaillé mais tu l'aimes bien ainsi.

Tu écris, je cite : " Un chevalier Cathare, perdu et paumé, enserré dans sa robe blanche croix et sang, " Heu..., Cathare et Templier c'est pas du tout la même chose, mais pas du tout    

mormir a écrit:  j'ai eu du mal à faire le lien entre les 2 premiers paragraphes et le dernier. Pour moi ce sont 2 histoires séparées dont je ne vois pas le joint. Peux-tu m'éclairer ?

Hello Mormir,
En fait, je ne suis pas sûr qu’il y ait un lien, c’est une histoire qui était sortie un peu de manière « spontanée ». Je l’ai juste posté pour donner mon sentiment sur la discussion autour du concours & exprimer la distance que l’on doit mettre entre les avis donnés sur nos textes & les classements qu’on peut en faire (faire un concours c’est un exercice de style à part entière).  Je crois que le plus important, au-delà bien sûr du fait de vouloir toujours progresser, c’est de garder à l’esprit qu’écrire c’est aussi et avant tout se faire plaisir. Alors oui, quand c’est partagé c’est un grand plus, certes,  mais je crois que c’est aussi autre chose de plus fondamental, un besoin de coucher sur du papier ces histoires qui nous hantent ;-)

Pour cette histoire, tu as un narrateur (en l’occurrence moi puisque j’écris « Bon, moi je vous raconte çà » ) qui raconte une histoire un peu « ampoulé » qui peut paraitre bien jolie… mais dés fois, l’essentiel est ailleurs, pas forcément dans l’apparence, mais plutôt dans ces choses essentielles et simples qui nous entourent . Le texte dit juste qu’il faut savoir s’affranchir des illusions modernes pour rester sur l’essentiel : l’humain.

(La chute décrit cette distance entre l’apparence de ce chevalier – onirique en début de texte – mais qui repart quand même chez lui en chantant une chanson paillarde LOL !!!!!!!! )

Oui, mea culpa, dés fois c’est très compliqué dans ma tête.

Joyeux Noël !
TwwT

Hello Doumé !

Doumé a écrit: Désolé TWT, mais je n'ai pas accroché. Comme tu dis, ton texte est peu travaillé mais tu l'aimes bien ainsi.

No problem Doumé ;-)

Doumé a écrit: Tu écris, je cite : " Un chevalier Cathare, perdu et paumé, enserré dans sa robe blanche croix et sang, " Heu..., Cathare et Templier c'est pas du tout la même chose, mais pas du tout    

En fait j’en sais rien LOL… j’ai juste ramené des « clichés » pour poser un personnage anachronique  (*) venu du Midi de la France en opposition au monde Breton.
Ce texte fait partie d’un ensemble de nouvelles que j’ai écris après être retourné en vacance en Bretagne après une 10aine d’année  passé sur les plages du Roussillon.

(*) Anachronique car le temps du début du texte (monde médiéval) s’oppose au monde moderne (début du XXeme ) celui du passage  avec le  Pardon de Landerneau. Normalement le personnage féminin que le narrateur désigne comme sa mère n’a aucune réalité à rencontrer ce chevalier. C’est impossible lol !

Il y a bien un illogisme dans ce texte… une illusion ? :-)

TwwT
Joyeux Noël !

OK je comprends mieux   

Disons que je tenais à souligner le contraste avec les Templiers qui ont combattu les Cathares pour une vision religieuse complètement opposée. Ceci dit, leur conception commune venues d'orient les fit disparaître l'un après l'autre...

TWWT a écrit:Oui, mea culpa, dés fois c’est très compliqué dans ma tête

Je confirme !!!   

Cela dit n'est-ce pas le cas pour chacun de nous ? Surtout les dames d'ailleurs, il faut le dire !    

En fait ton texte est une sorte de pipotron : plein de mots, vachement jolis et en apparence plein de concepts, mais qui au final n'ont d'autre objet que de faire joli ! Non ?

mormir a écrit:
En fait ton texte est une sorte de pipotron : plein de mots, vachement jolis et en apparence plein de concepts, mais qui au final n'ont d'autre objet que de faire joli ! Non ?

Une illusion LOL !

J'aime bien ce texte très court car il est bien écrit, et finalement, très ironique, en tout cas, je l'ai vu ainsi. Beaucoup de second degré en quelques mots, l'illusion est parfaite.   

C'est un texte que je trouve très bon !! On voyage énormément en quelques évocations de lieux, on est charmé par cette vision idyllique auquel ce chevalier fait face.

Et je trouve très cohérent, arrivé à cet endroit, qu'il repense à son enfance, à sa mère, en gros à tout le chemin qu'il a pu parcourir au cours de sa vie !!!

Le tout est servi par une très belle écriture... Un petit moment volé, quoi.

paulux a écrit:... Un petit moment volé, quoi.

Merci Paulux,

Tu ne peux pas savoir comment ce commentaire me fait plaisir. Oui, je travaille beaucoup mes textes dans cet esprit là, « un moment volé ».

J’avoue que ça ne fonctionne pas bien dans les AT (appels à textes) mais oui, on peux concevoir une histoire juste sur une émotion, un instantané de vie.

Bon, du coup, je vais poster un autre texte dans cette veine là.

Merci ;-)

TwwT

Cancereugène a écrit: Beaucoup de second degré en quelques mots, l'illusion est parfaite.   

Merci Cancereugène ;-) ... on vit tous un peu d'illusions LOL !

TwwT

Oui, étonnant, on ne s'attend pas au changement de direction. Et on ne le comprend pas vraiment non plus d'ailleurs. Reste la poésie de ton écriture.

Après relecture, je persiste à penser que ce texte serait bien meilleur sans le dernier paragraphe. La familiarité et la trivialité de la pirouette finale ont quelque chose de forcé qui gomme l'effet de "désillusion" sous un dénigrement par trop sarcastique.
Mais ce n'est qu'une question de goût personnel.

Jack-the-rimeur a écrit: la trivialité de la pirouette finale ont quelque chose de forcé qui gomme l'effet de "désillusion" sous un dénigrement par trop sarcastique.
Mais ce n'est qu'une question de goût personnel.

Cette micro-nouvelle est l'avant dernier texte du recueil « Far Ouest » que j'ai travaillé en 2011-2012, mais qui n'a jamais trouvé preneur.

L'idée était de faire des textes sur l'imaginaire Breton avec la folie absurde d'un Richard Peyzaret, (F'Murrr ). Donc les textes portent presque tous cette marque particulière de partir en vrille à un moment donné.
J'ai déjà posté ici « Port Tudy » qui en était déjà extrait et que Le cafard Hérétique à publié. Il y avait aussi Ar Men Hir (XMAS kouign amann) que P'Tit Golem à sélectionné & le « groupuscule » Kryat à même monté un AT autour d'un 3eme texte : « la nuit où ils ont mis le vieux Pixie en terre ».

C'était déjà la démarche d’entremêler des personnages abimés par la vie mais touchant dans leur humanité (on dirait des « bons gars ») et des situations loufoques voir complètement hallucinatoires LOL !... où en temps que lecteur tu dois te dire :  « mais c'est quoi ce bordel... LOL ! »

Donc c'était vraiment un parti-pris dans la démarche d’écriture que de faire émerger ce côté sarcastique, désabusé (pour accentuer l'aspect « touchant » du personnage), et l'absurde de la situation.

Bon, là, en l'état... c'est un templier qui revient de Terre Sainte, il rapporte les clous de la Sainte-Croix, dans une vision mystique il dévoile le Mt St Michel comme la « nouvelle Jérusalem »... et le lecteur découvre cette narration poétique en ce disant (je l'espère) : « qu'est-ce que c'est beau » !

Le narrateur nous rappelle , que comme lui avait dit une vielle Bigoudène « l'été tous les chapeaux sont beaux »... ben ouais, mais bon, le templier... il rentre quand même chez lui un peu bourré et en chantant une chanson paillarde LOL !

C'est sur la face revers d'une pièce qu'on connait sa valeur. Le dessin sur l'autre face... c'est juste pour faire beau lol ^^