La légende de Tonklar'Kash /épilogue et fin

Bien des éons plus tard, au large de Véga, à bord du Shadows Writer, aviso-école d'exploration des Forces Spatiales Anglo-Normandes :
-- Navré de vous déranger, commandant. Je crois que nous avons un problème.
Penché sur son écran holo, le capitaine Xarof, absorbé par un fascinant mouvement de courbes célestes, émit un vague grognement.
-- Commandant, ça m'a l'air sérieux, insista l'officier en second en jetant machinalement un oeil par-dessus l'épaule de son supérieur : Hé ! ne serait-ce pas une de ces vieilles vidéo de Clara Morg...
L'écran s'éteignit aussitôt, redevenant aussi noir que le regard de Xarof quand il fit pivoter son fauteuil.
-- Un problème, disiez-vous, monsieur Palaad ? lâcha-t-il, plus glacial qu'un sourire de croque-mort.
-- Hum ! En effet, déglutit le premier lieutenant en rectifiant d'instinct la position. La section des tachy-sondes signale avoir repéré un objet bizarre à deux minutes-lumière, sur un vecteur KXYZW6399KMLR33GHZ.
-- Pardon ?
-- Environ 12° à bâbord.
-- Je vois...
-- Soit à main gauche dans le sens de la m...
-- Oui, M. Palaad ! Merci, j'avais saisi !... De quoi s'agit-il à votre avis ? Un vaisseau alien ?
-- Pas un vaisseau en tout cas. C'est vivant. Entièrement.
-- Fichtre ! une entité organique ? Hmm... Base silice alors ? Ou peut-être un Méthanien ?...
-- Base carbone, commandant. Intégralement.
-- N'importe quoi ! Aucune créature carbonée ne pourrait survivre dans le vide.
-- En fait, heu... je crois qu'il vaudrait mieux parler... d'élément de créature, si vous voyez ce que je veux dire...
-- Non, je ne vois pas, justement ! éructa soudain Xarof dont la patience se lézardait à vitesse grand V. Et je ne vous cache pas, M. Palaad, que vous commencez à me les briser menu avec vos salades ! Alors, expliquez-vous, bordel, et vite !
Le second, dans ses petits souliers, eut un sourire jaune.
-- Hé bien, c'est... (Il se jeta à l'eau.) C'est un cerveau, commandant. Un cerveau humain !

Il y eut un silence de morgue avant que Xarof ne se penche en avant pour dire sur un ton de confidence :
-- Vous me prenez pour un con, hein ?
-- Commandant ! Je vous assure...
-- Un cerveau humain, c'est 1500 cc. Aucune tachy-sonde ne peut repérer une chiure pareille à 2 minutes-lumière !
-- C'est à dire... celui-ci serait du genre plutôt grand... (Le second marqua une hésitation.) Cinq mille mètres, ajouta-t-il dans un souffle.
Les yeux de Xarof s'arrondirent.
-- Un cerveau de 5 km ?
-- Sans compter la moelle épinière.
-- Parce qu'en plus, il y a une moelle épinière !
-- Et des filaments nerveux.
-- Et des filaments nerveux, bien sûr ! Où avais-je la tête ?... Dites, ça s'arrête là au moins !
Embarrassé, le premier lieutenant se mit à danser d'un pied sur l'autre.
-- Monsieur Palaad... feula Xarof.
-- Ben... Oh, et merde ! L'officier de quart a comparé cet encéphale avec les modèles de la Terre, et...
-- Et ?
-- C'est un Néandertalien, commandant.

Une violente quinte de toux plia le capitaine en deux sur son fauteuil.
-- Rassurez-vous, c'est tout, comm... balbutia Palaad en faisant mine de vouloir taper dans le dos de son supérieur.
-- Ne me touchez pas ! glapit celui-ci en se rejetant contre le dossier du fauteuil.
Il resta quelques minutes à réfléchir furieusement, les yeux clos, en reprenant sa respiration... puis un sourcil suspicieux se leva.
-- Donc, récapitula-t-il, si j'ai bien compris, vous êtes venu m'informer que là-dehors, dans l'espace, à 2 mn-lumière, se baladerait un cerveau géant de Néandertalien. Nous sommes bien d'accord, M. Palaad ?
-- Tout à fait, commandant.
-- Je crains toutefois que vous n'ayez omis un détail d'importance.
-- Un détail, commandant ?
-- Le nom de l'officier qui était de quart à la section "repérages", M. Palaad.
-- Oh, ça...
-- C'est Jaak, pas vrai ?
-- Pardon, commandant ?
-- L'enseigne Le Rhymer, alias le Fendant. Vous savez bien, le petit rigolo qui a écopé de 20 tours de quart supp pour avoir remplacé ma réserve personnelle de bourbon par de l'huile de foie de morue. Alors, je me trompe ?
-- Hé bien... c'est à dire, com...
-- N'essayez pas de le couvrir, M. Palaad ! cracha Xarof en sautant sur ses pieds et en saisissant son second par le revers de sa vareuse. Vous allez me le choper, vous allez lui annoncer que le Néandertal de l'espace a bien ri, et vous me le collez, huit jours standard, aux arrêts dans le sas à torpilles, rations minima !
-- Mais, command...
-- Et dites-lui bien qu'à la prochaine blague fumeuse de sa part, ce sera l'espace direct et sans scaphandre ! C'est clair ?
-- Mais, comm...
-- C'est clair ? hurla Xarof.
-- Heu... Oui, commandant.
-- Alors, qu'attendez-vous ? Exécution !
-- A vos ordres, commandant !
Le second salua, effectua un demi-tour sur les chapeaux de roues et fila ventre à terre accomplir son devoir. Un peu à contre-coeur car, exceptionnellement, Le Rhymer ne s'était pas retrouvé de quart sur ce coup, mais ce n'était vraiment pas le moment de chatouiller le pacha avec ce genre de broutilles...

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Pendant ce temps, Tonklar'Kash, via les tachy-sondes, avait eu le loisir de fouiller les mémoires du navire-école.
Il avait repiqué les coordonnées d'entrée et de sortie du "trou de vers" Véga-Sol.
Enfin, il allait pouvoir revenir chez lui.
Non, pas chez lui...
Il était attristé par ce qu'il avait découvert.
Il était le dernier des Néandertaliens. Tous les autres avaient disparu de la surface de la Terre. Exterminés, semblait-il, par ces "sapiens-sapiens" - comme ils avaient l'impudence de se définir !
Une chance que ces sinistres irresponsables n'en soient encore qu'à l'aube des explorations interstellaires.
Tonklar'Kash allait pouvoir faire d'une pierre deux coups : Se libérer de son terrible et vieux fardeau et... combien étaient-ils déjà sur Terre ces primates prétentieux ?
Douze milliards ?...

Par Sygma'Hel, les wangs allaient se régaler !

Tu as l'intégrale de ce récit sur un fichier ? J'ai la flemme de copier-coller.

Chute génial : encore un humour décalé à la barbouze mêlé de techniques hyper stellaires du 50ème siècle après JC. Fallait oser

Et puis des phrases comme ça : plus glacial qu'un sourire de croque-mort.

j'en redemande

J'ai vraiment apprécié l'ambiance de ton récit ... Que de trouvailles ! Bravo, vraiment !

Merci à tous ceux qui ont eu le courage de se farcir ma prose ampoulée.
Et, en particulier, à Françoise, Doumé et Poussin pour leurs encouragements.

Pour répondre à Zaroff, je suis en léger progrès informatique. Ma nièce m'a installé sur ma mini-bécane un truc qui s'appelle "Open office" où je peux taper du texte que je peux convertir en PDF. Je ne sais pas encore trop où les ranger, ni comment basculer un lien sur le forum mais, dès qu'elle sera rentrée de vacances, j'y remets le siège et je devrais finir par y arriver. En attendant, comme je suis parti d'une vieille nouvelle papier que j'ai remaniée et enrichie au fil des épisodes, c'est la seule version existante.
Je n'entrevois qu'une solution : il faudrait que je recopie toute l'histoire à la main pour, ensuite, en retaper une version PDF...
Bon sang, j'en ai des sueurs froides. Mais s'il faut en passer par là...
Et est-ce que ça en vaut le coup, au moins ?

Tu n'as pas besoin de tout recopier : Tu peux copier et coller dans un document Open Office ( texte ) nouveau ?
Marche à suivre : tu double- cliques sur l’icône Open Office, tu as la fenêtre "modèles" ( tu choisis "document texte" en cliquant dessus )
Puis tu vas sur le forum et à chacun de tes textes, tu cliques à droite de la souris sur le texte et tu choisis " tout sélectionner ", puis, tu recliques à droite " copier "
Retour dans ton document Open Office que tu as laissé ouvert, tu cliques dedans ( clic droit ) et tu choisis "coller" et ton texte est directement transféré sur la page vierge. Il va falloir le faire pour chaque chapitre ( à mettre les uns au dessous des autres en laissant le curseur qui clignote au bon endroit ( ne pas oublier de vérifier où il se trouve car sinon, ça risque d'être la pagaille : Puis, il faut enregister le tout et le transformer en PDF, avec le lien que Zaroff ou Pala t'a donné

Sauf si le texte de Jack est seulement sur papier...

Dans ce cas là , il faudrait que tu ailles dans un cyber-café pour qu'on te scanne ton texte afin de te le mettre sur ton ordi. A moins que tu aies un appareil photo numérique (ou un bon portable avec zoom), tu photographies et envoies sur ton PC. Ensuite, tu suis les conseils de Françoise.

Une fois que ton texte est numérisé en PDF, tu le convertis en mobi et tu le transfères sur Kindle. Tu prends la photo de la Kindle pour chaque page puis tu regroupes les photos dans un fichier RAR que tu envoies à Paladin pour le décompresser. Ensuite Paladin envoie les photos par MSN à Lester qui, par la wi-fi, les transfère sur sa Kobo. Il reprend ce fichier epub pour le poster sur le forum par messagerie privée à Lestat. Celui imprime tout et me le poste par Colissimo.
Tu vois : c'est simple comme tout.


P.S : tu veux que je te fasse un PDF de l'intégrale ?

Ben dis donc, avec tout ça Jack :cyclops:

Le fichier intégral est prêt Jack. Tu veux que je poste le PDF ou pas ?

Doumé a écrit:Sauf si le texte de Jack est seulement sur papier...

Dans ce cas là , il faudrait que tu ailles dans un cyber-café pour qu'on te scanne ton texte afin de te le mettre sur ton ordi. A moins que tu aies un appareil photo numérique (ou un bon portable avec zoom), tu photographies et envoies sur ton PC. Ensuite, tu suis les conseils de Françoise.

S'il s'agit de sa légende qui est écrite ici, il peut la copier de la manière expliquée plus haut.

Zaroff a écrit:Le fichier intégral est prêt Jack. Tu veux que je poste le PDF ou pas ?

Waouh, j'allais aussi lui proposer de le faire !

Arrêtez, je vais pleurer !

Laissez-moi le temps de relire tout ça à tête reposée (vos tuyaux, je veux dire)...
Ou plutôt non.
Vas-y Zaroff, poste.
Je comprendrai plus tard...
Enfin, j'espère.

Z'êtes chics d'avoir pitié d'un pauvre infirme.

Version intégrale postée.